La problématique des faux-amis français en serbo-croate du point de vue lexicographique - article ; n°4 ; vol.52, pg 483-497
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La problématique des faux-amis français en serbo-croate du point de vue lexicographique - article ; n°4 ; vol.52, pg 483-497

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Description

Revue des études slaves - Année 1979 - Volume 52 - Numéro 4 - Pages 483-497
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean Kudela
La problématique des faux-amis français en serbo-croate du
point de vue lexicographique
In: Revue des études slaves, Tome 52, fascicule 4, 1979. pp. 483-497.
Citer ce document / Cite this document :
Kudela Jean. La problématique des faux-amis français en serbo-croate du point de vue lexicographique. In: Revue des études
slaves, Tome 52, fascicule 4, 1979. pp. 483-497.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1979_num_52_4_5104LA PROBLEMATIQUE DES FAUX-AMIS FRANÇAIS
EN SERBO-CROATE DU POINT DE VUE LEXICOGRAPHIQUE
PAR
JEAN KUDELA
Le sort particulier de ces emprunts déétymonisés qu'on nomme faux-amis est
pleinement reconnu, et nombreuses sont les études qui ont été consacrées à ce
problème. Citons parmi les contributions les plus récentes les articles de R. Filipo-
vić, M. Dešić, M. Rammelmeyer dans les Actes du VIe Colloque de slavistique de
Belgrade édités en 1977 pour le serbo-croate, les articles de G. Martinowsky dans le
tome LI de la Revue des études slaves (Paris, 1978) et de E. Natanson dans le Bull
etin de l'ELCEFEO (n° 9, oct. 1975 ; n° 6, sept. 1976 ; n° 7, sept. 1977, n° 9,
nov. 1978) pour la langue russe (voir la bibliographie à la fin). Tout le monde
s'accorde à reconnaître que les interférences dont est source cette classe lexicale
sont variées, souvent graves et toujours sournoises ; et cela tout autant pour le
traducteur littéraire ou spécialisé que pour l'étudiant, qu'un ordre de priorité péda
gogique détourne volontiers de l'apprentissage d'un lexique à tort jugé secondaire.
Le faux-ami peut surgir dans tous les domaines, à tous les niveaux de langue, et, qui
plus est, il s'agit là d'un phénomène linguistique extrêmement vivant, d'une actuali
té et d'une extension toujours plus grandes, en rapport direct avec les contacts
toujours plus étroits entretenus par les différentes langues et leurs interactions ren
forcées. En devenant plus petit, le globe a rapproché les hommes, mais il a aussi en
même temps précisé leurs contentieux : en se rapprochant, les langues ont égal
ement élargi leurs zones d'interférences, notamment sur le plan lexical.
Il ne semble pas néanmoins que l'on ait voulu en lexicographie tirer les leçons
des nombreuses études théoriques effectuées, et l'on se trouve toujours en présence,
dans ce domaine, de deux types d'ouvrages qui se situent d'une certaine manière aux
antipodes l'un de l'autre : soit les dictionnaires de mots étrangers, soit les recueils de
faux-amis. D'un côté on a, pour le serbo-croate, des livres comme le Rječnik stranih
riječi, izraza i kratica de B. Klaić (Zagreb, 1958),le Leksikon stranih reći i izraza de
M. Vujaklija (Beograd, 1966) ou le Rečnik stranih reči i izraza de R. Aleksić (Beo
grad, 1978), qui sont des ouvrages sérieux, mais qui, présentant une masse d'inter-
nationalismes et d'emprunts techniques, contiennent beaucoup plus de «vrais-amis »
que de « faux-amis » . Indiquant la signification que les termes étrangers ont dans
leur langue d'origine sans se prononcer sur l'usage du terme en s.-cr., ces ouvrages
Rev. Êtud. slaves, Paris, LII/4, 1979, p. 483-497. 484 J. KUDELA
proposent soit une définition logique, soit plusieurs équivalents sans indiquer ni le
niveau de langue, ni la valeur stylistique éventuelle. D'un autre côté, on a de mod
estes brochures, ainsi en russe Faux amis ili ložný e druž 'ja perevodčika (M., 1969)
ou encore en tchèque Zrádná slova ve francouzštině v širším pohledu (Praha, 1974),
qui se présentent un peu comme des recueils de recettes : comment ne pas faire de
faux-amis, et ont le mérite d'indiquer également en regard de la bonne traduction
le « paronyme » français et son équivalent russe ou tchèque : komediant « comé
dien ambulant » / le comédien « herec ». On a encore des lexiques plus riches et
plus substantiels du type de les Faux-amis ou les Pièges du vocabulaire anglais de
Koessler et Derocquigny (Paris, 1928, puis 1945 et 1949) assortis de nombreuses
citations ou les Mots anglais qu'on croit connaître, tome 2 : les Mots-sosies de
Bouscaren et Davout (Paris, 1977). Dans un cas, c'est essentiellement la langue
littéraire qui est envisagée, dans l'autre.on trouve pêle-mêle des choses très diverses,
y compris des coïncidents fortuits comme crâne « la grue » , pour lequel on imagine
difficilement un contexte permettant de confondre ce mot anglais avec le français
« crâne » . On aura bien sûr remarqué l'absence d'un ouvrage relatif à la langue
serbo-croate. Comme c'est précisément à un dictionnaire systématique des faux-
amis français en s.-cr. que nous travaillons actuellement, il ne nous a pas semblé
inutile d'envisager les problèmes posés par les faux-amis fr. en s.-cr. du point de vue
lexicographique.
Ces problèmes sont à multiples facettes et ils se recoupent tous constamment.
Pour essayer d'y voir clair, il faut reprendre la démarche même du lexicographe qui,
à l'inverse du chercheur, va du général au particulier et doit au départ se construire
une théorie pour pouvoir rendre compte de façon cohérente d'une réalité mouvante
et multiforme. Un article peut laisser sur une interrogation — un dictionnaire doit
donner des réponses. Aussi distinguerons -nous dans la première partie de cette
étude les problèmes de méthode avant de passer une seconde aux pro
blèmes pratiques, c'est-à-dire aux solutions envisageables.
1. Problèmes méthodologiques, donc en guise de préliminaires. La
méthode, cela consiste d'abord à discerner les directions possibles,
puis à en choisir une afin de savoir où l'on va. S'il se mêle de recueillir les faux-
amis pour les mettre en ordre et les consigner sans se borner à un banal catalogue,
le lexicographe n'échappe pas à cette servitude. Il lui faudra répondre à une triple
interrogation portant sur les objectifs fondamentaux, sur la place qu'il convient de
réserver à la diachronie, et sur les critères de sélection du contenu.
1.1. Les objectifs qu'il convient de se fixer au départ sont définis par les
réponses faites à la question : à qui est destiné un dictionnaire des
faux-amis français en serbo-croate ?
1.1.1. Et plus précisément : quel usage en feront les utilisateurs ?
1 . 1 . 1 . 1 . Ceux d'abord qui, au hasard d'une lecture ou d'une conversation,lisent
ou entendent un terme qu'ils identifient comme emprunt ou comme
« xénisme » — pour reprendre le terme de L. Deroy dans l'Emprunt linguistique
(Paris, 1956) — qui associent cette identification à une possibilité d'interférence et
qui veulent par conséquent vérifier la signification du terme. Ainsi l'étudiant yougos
lave qui s'avise que signatura ou indeks sont des mots d'origine latine et qui désire
savoir si les mots français signature et index ont des sens correspondants. Ou l'étu
diant français qui se demande ce que veulent dire au juste ces deux mots s.-cr. A FAUX-AMIS FRANÇAIS EN SERBO-CROATE 485
l'un comme à l'autre il importe de savoir immédiatement que indeks = « livret
universitaire » et signatura = « cote » . Il s'agit là de contrôler sa compréhension
d'un lexème par voie contrastive, c'est-à-dire de mettre au point sa connaissance
passive d'une langue et même de deux langues.
1. 1. 1.2. Mais il y a aussi le cas de l'interprète ou du traducteur qui,dans une
situation analogue, devra fournir un équivalent et un seul dans
l'autre langue, et cela dans chaque contexte : akcija suggère le français « action »,
mais dans un discours politique, un article de journal, un débat télévisé ou une ren
contre internationale radna akcija = « chantier de jeunesse » et akcija opismenja-
vanja = « campagne d'alphabétisation » et rien d'autre. Il s'agit là de trouver une
traduction précise, c'est-à-dire de mettre au point sa connaissance active de la
langue.
1. 1. 2. 1. On va s'adresser à deux types d'utilisateurs qui ont néanmoins des
besoins analogues : ce qui va leur importer avant tout, ce sera l'usage
des termes en s.-cr. contemporain. Il faudra donc nous conformer à une optique
rigoureusement synchronique, car, en raison de ses préoccupations habituelles,un
tel public a

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