La production d oppositions temporelles chez l adulte - article ; n°1 ; vol.77, pg 137-147
12 pages
Français

La production d'oppositions temporelles chez l'adulte - article ; n°1 ; vol.77, pg 137-147

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
12 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1977 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 137-147
Résumé
Dans cette expérience, nous étudions la production d'oppositions entre les temps de deux verbes d'une phrase ; pour cela nous laissons une lacune à la place d'un de ces deux verbes en fournissant au sujet l'infinitif qu'il doit conjuguer pour former une succession. La réponse du sujet et son temps de latence sont enregistrés. On constate que : a) les oppositions temporelles sont homogènes (à l'intérieur du groupe des temps commentatifs) ; b) la coordination par et nécessite moins d'oppositions temporelles que la subordination relative en que ; c) le temps de latence est plus court quand la relative exprime un événement antérieur à celui qu'exprime la principale ; d) le présent est préféré aux autres temps en tête de phrase. Ces résultats vont dans le sens de ceux précédemment mis en évidence dans l'étude de la compréhension.
Summary
This experiment was designed to study the production of verb tense oppositions in sentences ; latencies for filling in a blank that was substituted for one of the two verbs in each sentence were recorded. Four major conclusions are drawn : a) temporal oppositions were homogeneous (within the commentative group) ; b) coordination between actions made for fewer temporal oppositions than did subordination ; c) at the beginning of a sentence, the present tense was preferred to other tenses ; d) latencies were shorter when the relative clause mentioned an event anterior to the event mentioned in the main clause. These results confirm and clarify conclusions of previous experiments on the comprehension of a sequence of actions.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

F. Parot-Locatelli
La production d'oppositions temporelles chez l'adulte
In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 137-147.
Résumé
Dans cette expérience, nous étudions la production d'oppositions entre les temps de deux verbes d'une phrase ; pour cela nous
laissons une lacune à la place d'un de ces deux verbes en fournissant au sujet l'infinitif qu'il doit conjuguer pour former une
succession. La réponse du sujet et son temps de latence sont enregistrés. On constate que : a) les oppositions temporelles sont
homogènes (à l'intérieur du groupe des commentatifs) ; b) la coordination par et nécessite moins d'oppositions
que la subordination relative en que ; c) le temps de latence est plus court quand la relative exprime un événement antérieur à
celui qu'exprime la principale ; d) le présent est préféré aux autres temps en tête de phrase. Ces résultats vont dans le sens de
ceux précédemment mis en évidence dans l'étude de la compréhension.
Abstract
Summary
This experiment was designed to study the production of verb tense oppositions in sentences ; latencies for filling in a blank that
was substituted for one of the two verbs in each sentence were recorded. Four major conclusions are drawn : a) temporal
oppositions were homogeneous (within the commentative group) ; b) coordination between actions made for fewer than did subordination ; c) at the beginning of a sentence, the present tense was preferred to other tenses ; d)
latencies were shorter when the relative clause mentioned an event anterior to the event mentioned in the main clause. These
results confirm and clarify conclusions of previous experiments on the comprehension of a sequence of actions.
Citer ce document / Cite this document :
Parot-Locatelli F. La production d'oppositions temporelles chez l'adulte. In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 137-
147.
doi : 10.3406/psy.1977.28183
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1977_num_77_1_28183Année psychol.
1977, 77, 137-147
Laboratoire de Psychologie expérimentale el comparée1
associé au C.N.B.S., Université Eené-Descarles
el E.P.H.E., 3* section
LA PRODUCTION D'OPPOSITIONS
TEMPORELLES CHEZ L'ADULTE
par Françoise Parot-Locatelli
SUMMARY
This experiment was designed to study the production of verb tense
oppositions in sentences ; latencies for filling in a blank that was substituted
for one of the two verbs in each sentence were recorded. Four major conclu
sions are drawn : a) temporal oppositions were homogeneous (within the
commentative group) ; b) coordination between actions made for fewer
temporal oppositions than did subordination ; c) at the beginning of a
sentence, the present tense was preferred to other tenses ; d) latencies were
shorter when the relative clause mentioned an event anterior to the event
mentioned in the main clause. These results confirm and clarify conclusions
of previous experiments on the comprehension of a sequence of actions.
La succession entre deux ou plusieurs actions peut se marquer
dans le langage par trois indicateurs principaux :
— des conjonctions ou adverbes de temps, comme avant, après,
puis, etc. ;
— des différences entre les temps des verbes de la phrase, l'un
au passé composé, l'autre au présent par exemple ;
— l'ordre dans lequel les actions sont énoncées (ordre d'énon-
ciation).
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris. 138 MÉMOIRES ORIGINAUX
La relation pragmatique entre les actions est aussi un indi
cateur de la succession temporelle ; deux actions peuvent :
a) se dérouler indifféremment l'une après l'autre ou simulta
nément, comme « regarder » et « caresser » par exemple ;
b) se dérouler nécessairement l'une après l'autre mais dans un
ordre quelconque, comme « manger » et « dormir » ;
c) se dérouler dans un ordre nécessaire, comme « cueillir un
fruit » et « le manger ». (Nous appellerons ce dernier type de
relation : « relation pragmatique forte ».)
C'est le savoir du locuteur qui lui permet de
déterminer ces différentes relations.
C'est plus particulièrement au rôle des oppositions temporelles
(différences entre les temps des verbes) que nous nous sommes
intéressée dans nos expériences sur la compréhension de la suc
cession. A partir de phrases comportant soit deux propositions
coordonnées par et, soit une principale et une subordonnée relative
en que, nous avons constaté (F. Locatelli, 1973 b) :
— que les sujets comprennent mieux (plus vite et plus correc
tement) les phrases dont le premier verbe est au présent ;
— que la subordonnée fonctionne comme un adjectif, ce qui
signifie que les sujets comprennent mieux une phrase où la
relative décrit un événement antérieur à celui que décrit la
principale (exemple : « Jean mange le fruit qu'il a cueilli »,
qui équivaut à «... le fruit cueilli ») ;
-— que le et de la coordination joue le rôle d'indicateur de la
succession. Les travaux de S. Fillenbaum (1971) permettent
d'ailleurs d'expliquer ce rôle ordinateur du et.
Ces différents résultats doivent tout d'abord être rapportés
aux travaux d'E. Ferreiro (1971) d'une part et de P. Fraisse
(1957) d'autre part qui relèvent, à partir d'optiques différentes,
le rôle particulier du présent, comme temps de référence, temps
origine sur l'axe des temps.
Ensuite, il nous semble qu'interviennent ici les phénomènes
de thématisation dans les phrases, étudiés par exemple par
M. A. K. Halliday (1967) ou P. N. Johnson-Laird (1971). D'après
leurs travaux, on sait que le sujet grammatical d'une phrase en
est également le thème, et ce en raison de sa position en tète
de phrase. On pourrait alors penser que l'action principale (celle F. PAROT-LOCATELLI 139
pour laquelle l'autre est accomplie dans nos phrases), thème d'une
phrase complexe, doit également être dite en tête de phrase.
A partir de cette étude de la compréhension, nous avons
réalisé une étude de la production d'oppositions temporelles
(F. Locatelli, 1974), à l'aide d'une technique de completion de
deux lacunes laissées à la place des verbes d'une phrase (l'infinitif
de chacun étant fourni au sujet). Le but de cette expérience était
de déterminer l'univers des temps verbaux utilisés par les
locuteurs. Elle nous a révélé que c'est le passé composé, le présent
et le futur, temps « commentatif »x dans la terminologie
d'H. Weinrich (1973) qui sont le plus fréquemment produits.
Dans l'expérience que nous allons présenter nous avons tenté
de déterminer si les facteurs qui influencent la compréhension de
la succession en influencent aussi la production. Pour cela, nous
avons demandé au sujet la completion d'une seule lacune laissée
à la place d'un verbe, l'autre verbe de la phrase étant au passé
composé, au présent ou au futur puisque ces temps sont les plus
fréquents. Nous avons mesuré le temps de latence de la complet
ion : cet indice de performance nous paraît essentiel pour
l'approche des mécanismes cognitifs sous-jacents à la production.
Tout au moins considérons-nous que plus le temps de latence
d'une opposition temporelle est long plus nombreuses et/ou
complexes auront été les procédures mises en route pour la
produire (lecture de la phrase, codage pragmatique des actions,
recherche d'un temps grammatical et de sa compatibilité avec
celui de l'autre verbe etc.).
TECHNIQUE EXPÉRIMENTALE
MATÉRIEL
36 phrases ont été présentées aux sujets (les mêmes que dans
nos expériences précédentes) ; leur forme de base est : SNX Vx SN2 ;
SNi V2 SN2.
Dans la construction de ce matériel, nous avons dû prendre les
précautions suivantes :
a) Les deux verbes et le complément d'objet appartiennent toujours
au même champ sémantique, comme dans « Jean lit le devoir et le note ».
1. Il s'agit des temps qui apparaissent dans les commentaires et non
dans les récits comme les temps narratifs. 140 MÉMOIRES ORIGINAUX
b) Dans toutes nos phrases, les deux actions sont nécessairement
successives et leur ordre de succession ne fait aucun doute ; c'est-à-dire
que la relation pragmatique entre les actions est toujours forte.
c) Le complément d'objet direct n'est jamais un terme générique
comme 

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents