La psychologie à l école primaire - article ; n°1 ; vol.4, pg 1-14
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Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 1-14
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Alfred Binet
Nicolas Vaschide
La psychologie à l'école primaire
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 1-14.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Vaschide Nicolas. La psychologie à l'école primaire. In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 1-14.
doi : 10.3406/psy.1897.2886
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_2886L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
1897' ■■^^"'"~ "^\
PREMIERE PARTIE
MÉMOIRES ORIGINAUX
I
LA PSYCHOLOGIE A L'ÉCOLE PRIMAIRE
Dans nos précédentes Années, nous avons attiré l'attention
sur l'importance pratique de la psychologie individuelle ; nous
avons exposé son but et son caractère1 ; nous avons donné
quelques exemples de ses tests -. Nous complétons maintenant
ces premières données en exposant tout un ensemble de
recherches sur l'individu physiologique.
On trouvera dans les pages qui suivent de nombreux articles
qui sont chacun un effort pour mesurer à un point de vue spé
cial la force physique d'un individu. Nous avons ainsi décrit
un certain nombre de méthodes destinées à mesurer la force
musculaire, la vitesse des mouvements, la fonction respiratoire
et circulatoire. Le but que nous nous sommes proposé a été
double : d'abord étudier séparément certains aspects de la force
physique, comme la force au dynamomètre, les temps de réac
tion, etc.; ensuite, chercher les corrélations qui peuvent exister
entre les différentes qualités physiques d'un individu, par
exemple entre sa force de pression au dynamomètre et sa capa-
(1) Année psychologie/ ue, II, p. 411.
(2)psychologique, III, p. 296.
AX.NKE PSYCHOLOGIQUE. IV 1 2 MÉMOIRES ORIGINAUX
cité vitale, ou sa rapidité à la course. Ce sont là les deux grandes
subdivisions de notre travail. Dans notre pensée, elles devaient
avoir une importance égale ; mais il s'est trouvé que l'étude
des expériences particulières a été poussée très loin, tandis que
la question des corrélations n'a guère dépassé l'état d'esquisse.
La raison en est très simple : ces deux études sont de nature
bien différente; elles exigent un nombre tout différent de
sujets. Tandis que l'analyse d'une expérience particulière
acquiert tout le degré désirable de précision lorsqu'on la répète
minutieusement, comme nous l'avons fait, sur 80 individus,
la corrélation des forces physiques pourrait se passer d'autant
de minutie, mais demande un nombre de sujets beaucoup plus
grand.
C'est ce que nous ne pouvions pas savoir par avance, tant il est
vrai que c'est seulement après avoir terminé un travail que l'on
voit comment on aurait dû l'exécuter.
Il est donc bien entendu que nous présentons notre première
série d'études sur les tests physiques, comme une étude
ayant pour nous un certain caractère achevé, comportant des
conclusions précises, — et qu'au contraire la recherche des cor
rélations physiques n'est encore pour nous qu'une ébauche,
dont le principal avantage est d'avoir posé une question nou
velle ; peut-être aussi les discussions de méthode que nous
avons dû faire à ce propos présenteront-elles quelque intérêt.
Avant d'exposer le détail de nos recherches, il est nécessaire
d'indiquer pourquoi nous faisons nos expériences dans tel
milieu plutôt que dans tel autre ; les renseignements que nous
avons à donner sur ce point peuvent servir à d'autres psycho
logues, et les empêcher de faire des écoles.
La psychologie expérimentale exige qu'un certain nombre de
personnes aient la bonne volonté de servir de sujets aux expé
riences; sans sujets, ou avec des sujets trop peu nombreux, on
ne peut pas travailler. Dans les sciences naturelles, comme les
sujets d'étude sont des animaux et des plantes, cette question
n'existe pour ainsi dire pas, ou du moins elle est très simplif
iée : avec une grenouille et un chien, que ne peut-on '--as faire !
Pour les recherches de physiologie et de pathologie humaines,
les médecins trouvent en général dans la clientèle pauvre des
hôpitaux des individus plus ou moins consentants sur lesquels
ils expérimentent. Pour la psychologie, il faut distinguer deux
espèces de laboratoires. Les laboratoirescomme ceux de Wundt
à Leipzig, de Baldwin, de Titchener, de Stanley Hall en Amé- A. BINET ET N. VASCHIDE. — LA PSYCHOLOGIE A L'ÉCOLE PRIMAIRE 3
rique, de Biervliet en Belgique, sont fréquentés par un grand
nombre d'élèves assidus qui se préparent à des examens de
licence et de doctorat, et qui sont toujours prêts à se soumettre
à l'expérimentation, même la plus prolongée et la plus fast
idieuse, parce que leur docilité a pour sanction pratique une
bonne note aux examens. Il y a des laboratoires où les élèves
restent six mois de suite en observation avant qu'on leur per
mette le moindre travail personnel. Au contraire, les labora
toires qui ne délivrent aucune espèce de diplôme sont désertés
par les étudiants ; et les directeurs officiels de ces laboratoires
à côté se trouvent à peu de chose près dans les mêmes condi
tions qu'un psychologue indépendant et sans attaches universi
taires : ils doivent chercher en dehors du laboratoire leurs
matériaux d'étude.
Où pourront-ils s'adresser? Prenons notre cas particulier;
nous voulons, dans le présent travail, donner une base
physiologique et anatomique à la psychologie individuelle, et
nous désirons faire une mesure des forces physiques. La pre
mière idée qui nous est venue a été de nous adresser à des
sociétés de sports athlétiques ou à des personnes venant faire
des exercices dans des gymnases privés. C'est bien ce que nous
avons fait ; mais nous nous sommes aperçu du grand inconvé
nient qu'il y a pour la rigueur des expériences à opérer sur des
bénévoles ; on ne peut pas leur imposer une discipline sévère :
il faut d'abord légitimer l'expérience à leurs yeux, en la leur
expliquant, ce qui est une bien regrettable perte de temps, car
ils ne comprennent généralement pas ce qu'on leur explique.
Si l'expérience est un peu longue ou fastidieuse, ils montrent
des signes d'impatience et d'énervement ; par exemple, c'est
tout au plus si on obtient d'eux de serrer un dynamomètre
cinq ou six fois de suite ; ils se plaignent que l'instrument leur
fait mal à la main, et vous quittent; d'autres, voyant de loin
quelle est la nature de l'expérience, s'en vont sans rien dire ; et
quant à faire sur eux une épreuve de dix minutes qui demande
un grand effort d'attention, par exemple la mesure d'un temps
de réaction, on n'y doit pas songer. Remarquons encore que
lorsqu'on a fini avec un bénévole une épreuve, il reste là pour
savoir ce que son collègue donnera ou éprouvera, il fait des
réflexions ou des critiques à haute voix; et ces réflexions et
critiques, qui émanent d'un ignorant, sont souvent inexactes
et toujours nuisibles; mais il est difficile de faire taire une
personne qui s'est prêtée par complaisance à une expérience. 4 MEMOIRES ORIGINAUX
Nous pourrions ajouter, à l'appui de ces considérations un peu
générales, des observations que nous avons faites pendant des
essais d'expériences soit dans une société de sport, soit dans
des gymnases privés; mais nous serions obligés d'entrer
certains détails dont la publication pourrait présenter des
inconvénients. Il nous suffira de dire que quel que soit le
milieu social où l'on opère, quelle que soit l'intelligence des
sujets sur lesquels on travaille, du moment que ces sujets sont
des bénévoles, on ne peut presque rien en tirer.
Mais il y a d'autres champs d'expérience, heureusement;
nous allons les passer en revue, puisque le hasard de nos
recherches nous a donné une certaine compétence sur ces diffé
rents points, ayant été obligés de très bonne heure à faire de
la psychologie en dehors des laboratoires.
On a souvent étudié des personnalités connues, autrement
dit des personnes qui savent que leur nom sera publié, ainsi
que tout le détail de l'observation d

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