La recherche appliquée française en agronomie tropicale et son apport au développement du Tiers Monde - article ; n°71 ; vol.18, pg 521-531
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Tiers-Monde - Année 1977 - Volume 18 - Numéro 71 - Pages 521-531
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 36
Langue Français

Extrait

Jean Werquin
La recherche appliquée française en agronomie tropicale et son
apport au développement du Tiers Monde
In: Tiers-Monde. 1977, tome 18 n°71. pp. 521-531.
Citer ce document / Cite this document :
Werquin Jean. La recherche appliquée française en agronomie tropicale et son apport au développement du Tiers Monde. In:
Tiers-Monde. 1977, tome 18 n°71. pp. 521-531.
doi : 10.3406/tiers.1977.2735
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1977_num_18_71_2735LA RECHERCHE APPLIQUÉE
FRANÇAISE
EN AGRONOMIE TROPICALE
et son apport au développement
du Tiers Monde
par Jean Werquin*
Est-il besoin de rappeler l'importance des produits du sol dans le
monde entier, et pas seulement pour la nourriture et l'habillement?
Si les pays considérés comme « industrialisés » ou « développés » n'en
font plus la base de leur économie, c'est parce que leur agriculture a
été notablement intensifiée et modernisée. C'est aussi, ne l'oublions
pas, parce que la révolution agricole du xvme siècle y a enclenché
un processus d'industrialisation et de croissance économique.
Il n'en est pas encore ainsi dans les pays en développement, même
là où les ressources minérales abondent et où l'industrie est d'importance
appréciable. L'accroissement de la production agricole reste l'un des
impératifs prioritaires, et les plans de développement en font foi. Les
considérations écologiques, volontiers soulignées de nos jours, militent
dans le même sens : elles permettront peut-être d'éviter les excès et
déséquilibres dont souffrent tant de régions industrielles.
La recherche agronomique appliquée constitue l'une des condi-
* X 38. Secrétaire général de « Echanges et Consultations techniques internationaux »;
inspecteur général (cr) des Affaires d'outre-mer, ancien directeur général de l'Institut de
Recherches du Coton et des Textiles exotiques.
Revue Tiers-Monde, t. XVIII, n° 71, juillet-septembre 77 521 JEAN WERQUIN
tions les plus efficaces d'un tel progrès, et la France, tout en valorisant
ses institutions existantes, peut y contribuer de façon originale et
considérable.
Le dispositif français et son acquis
Dans tout ce qui suit, et par simplification, je rassemblerai sous le
terme général d'agriculture toutes les activités agricoles, pastorales,
forestières ou piscicoles, d'importance prépondérante et parfois presque
exclusive dans la zone intertropicale.
Avant 1939, la recherche agronomique, dans ce qu'on appelait
l'Empire colonial français, avait certes obtenu d'appréciables résultats:
Mais ce travail était souvent localisé et discontinu, ses enseignements
restaient peu exploités et peu diffusés. J'ai rencontré au Gabon, en 1945,
un ingénieur d'agriculture décidant, pour « faire quelque chose »,
d'enrichir une palmeraie naturelle repérée en forêt dense. Lorsqu'il
eut fait abattre tout ce qui n'était pas des palmiers, il constata que ceux-ci
étaient plantés en quinconce : quelqu'un avait eu la même idée autrefois,
mais il ne se trouvait pas d'archives pour le dire.
Pendant l'interruption des communications due à la seconde guerre
mondiale, quelques hommes clairvoyants se demandèrent comment
développer la production agricole des pays tropicaux, tout en l'adaptant
à une industrie en constants progrès. De leurs réflexions naquirent, à
partir de 1942, les huit Instituts français de Recherches agronomiques
appliquées outre-mer ; ils ont connu, depuis lors, une brillante carrière.
Sept d'entre eux sont spécialisés par groupes de produits : huiles et
oléagineux, coton et textiles, fruits, forêts et eaux douces, élevage et
médecine vétérinaire, café et autres plantes stimulantes, caoutchouc.
Le huitième et dernier créé s'occupe des plantes vivrières et, d'autre
part, de diverses productions non classées dans les catégories précé
dentes. Un Centre d'Etudes et d'Expérimentation du Machinisme
agricole tropical, enfin, travaille en liaison permanente avec les huit
Instituts (1).
Ce n'est pas que de tels organismes aient été inconnus, voire plus
anciens, en d'autres pays. L'Institut national (belge) d'Etudes agro
nomiques au Congo, l'Empire Cotton Growing Corporation dans le
Commonwealth — pour n'en citer que deux — ont inspiré les créateurs
(1) Leur liste est donnée en annexe.
522 LA RECHERCHE FRANÇAISE EN AGRONOMIE TROPICALE
des Instituts français et contribué à former leurs premiers chercheurs.
Les Néerlandais, les Espagnols, les Portugais ont assumé des respons
abilités dans plusieurs pays tropicaux ou subtropicaux. Plus d'un pays
du Tiers Monde s'est doté, parfois depuis longtemps, d'un ou plusieurs
organismes de recherches agronomiques. D'autres pays du monde indust
rialisé étudient et améliorent l'agriculture de leurs propres régions
subtropicales ou steppiques, ou bien se sont trouvés étroitement associés
à certaines productions tropicales, tels les Etats-Unis avec l'hévéa du
Libéria. La France elle-même est richement pourvue : l'Institut national
de la Recherche agronomique a reçu une vocation théoriquement très
générale ; le Centre national de la Recherche scientifique, l'Office de la
Recherche scientifique et technique outre-mer, les Facultés et Ecoles
supérieures de Sciences travaillent aussi dans le domaine agronomique.
Des organismes professionnels enfin, comme le célèbre Institut français
du Caoutchouc, ont acquis une juste notoriété.
Mais l'ensemble des huit Instituts présentés ici répond à quatre
caractères originaux. Ils couvrent la totalité des secteurs agronomiques
de climats chauds, des plantes sauvages ou cultivées aux forêts et à
leurs sous-produits, de l'élevage terrestre à l'aquaculture. Spécialisés
dans cette agronomie des pays chauds, ils intéressent au premier chef
le Tiers Monde. Chacun d'eux a son domaine spécifique de compétence,
et c'est assez rare dans le monde. Chacun, enfin, entretient des relations
constantes avec les milieux professionnels intéressés.
Cet ensemble était déjà unique au monde lorsque nous eûmes à le
présenter, en 1965, à toute l'Amérique latine : il y éveilla un très vif
intérêt. Depuis lors, les pays colonisateurs ont pratiquement mis fin
à leurs responsabilités antérieures, et les institutions belges, britanniques
ou néerlandaises homologues ont disparu. Les Instituts français, au
contraire, poursuivent une efficace coopération avec bon nombre d'Etats,
nouvellement indépendants ou non. Us montrent ainsi, sans nul doute,
leur aptitude à suivre une évolution politique multiforme. Us constituent
surtout, désormais, un ensemble sans équivalent et sans concurrent.
Evoquons rapidement la structure actuelle. Sous des formes juridiques
et des appellations diverses, les huit Instituts et le Centre du Machinisme
agricole constituent depuis quelques années le gerdat : Groupement
d'Etudes et de Recherches pour le Développement de l'Agronomie
tropicale. Celui-ci rassemble peu à peu ce qui peut avantageusement
l'être : laboratoires et centres de calcul, services de gestion et de documen-
523 JEAN WERQUIN
tation, et la politique de l'ensemble. Son principal capital, est-il besoin
de le préciser, est humain : c'est son millier de cadres, chercheurs et
techniciens. La plupart animent des stations de recherches en pays
tropicaux, parfois françaises, le plus souvent nationales du pays d'accueil,
selon des accords de coopération aux modalités variées. D'autres cher
cheurs accomplissent des missions temporaires auprès des institutions
nationales de divers pays.
Il serait également fastidieux d'énumérer en détail les très nombreuses
découvertes dues aux Instituts français, et les progrès qu'elles ont permis.
Les spécialistes en trouvent les éléments dans les revues scientifiques
éditées par chacun des Instituts. Les résultats les plus marquants s'expr
iment souvent ainsi : doublement ou triplement de la production tra
ditionnelle, résistance renforcée à un environnement défavorable, pro
duits de meilleure qualité et de plus longue con

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