La représentation du mot écrit aux débuts de la lecture - article ; n°4 ; vol.92, pg 489-509
23 pages
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Description

L'année psychologique - Année 1992 - Volume 92 - Numéro 4 - Pages 489-509
Summary : The representation of printed words in beginning readers.
This research aims at finding out what representation of the printed word, beginning readers have elaborated. Two computer-driven tasks were proposed to kindergarten and first-grade children who had to judge the legibility of the items (always sets of five elements) they saw on the screen. In the first experiment, the items had either only letters (real words, pseudo-words, non-words) or four letters and one pseudo-written form (symbolic characters, pseudo-letters, numerals). In the second experiment we varied the nature (numerals or symbolic characters or drawings) and the number (from 0 to 5) of the elements of a set. The results point out subjects' heterogeneity regardless of their school level. Part of our subjets selected only items exclusively composed of letters whereas others accepted every type of stimuli. A possible difference of structuration of subjects' knowledge bases is discussed in conclusion.
Key-words : reading, beginning reader, representation.
Résumé
Cette recherche a pour objectif de repérer la représentation du mot écrit que se construisent les enfants aux tout débuts de la lecture. Deux expériences, pilotées par ordinateur, ont été réalisées auprès d'enfants de Grande Section de maternelle et de CP. L'expérience 1 demandait aux enfants de juger la lisibilité d'items de 5 éléments, composés exclusivement de lettres (vrais mots, pseudo-mots, non-mots) ou d'items composés de 4 lettres et d'une pseudo-graphie (symboles ou pseudo-lettres ou chiffres). L'expérience 2 reprenait la même tâche avec un matériel différent. Les items étaient des séries de 5 éléments dont on faisait varier systématiquement la nature (chiffres ou symboles ou dessins) et le nombre (de 0 à 5) des pseudo-graphies. Les résultats mettent en évidence l'hétérogénéité des connaissances des enfants, indépendamment de leur niveau de scolarisation. Pour aucun de nos sujets un mot n'est un ensemble déterminé de voyelles et de consonnes. Cependant, une partie d'entre eux, quelle que soit la classe, n'accepte que les items composés exclusivement de lettres alors que les autres acceptent tout type de stimuli. Les résultats sont interprétés en termes de différences d'organisation de la base de connaissances.
Mots clés : lecture, apprenti-lecteur, représentation.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Bastien-Toniazzo
La représentation du mot écrit aux débuts de la lecture
In: L'année psychologique. 1992 vol. 92, n°4. pp. 489-509.
Citer ce document / Cite this document :
Bastien-Toniazzo M. La représentation du mot écrit aux débuts de la lecture. In: L'année psychologique. 1992 vol. 92, n°4. pp.
489-509.
doi : 10.3406/psy.1992.29535
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1992_num_92_4_29535Abstract
Summary : The representation of printed words in beginning readers.
This research aims at finding out what representation of the printed word, beginning readers have
elaborated. Two computer-driven tasks were proposed to kindergarten and first-grade children who had
to judge the legibility of the items (always sets of five elements) they saw on the screen. In the first
experiment, the items had either only letters (real words, pseudo-words, non-words) or four letters and
one pseudo-written form (symbolic characters, pseudo-letters, numerals). In the second experiment we
varied the nature (numerals or symbolic characters or drawings) and the number (from 0 to 5) of the
elements of a set. The results point out subjects' heterogeneity regardless of their school level. Part of
our subjets selected only items exclusively composed of letters whereas others accepted every type of
stimuli. A possible difference of structuration of subjects' knowledge bases is discussed in conclusion.
Key-words : reading, beginning reader, representation.
Résumé
Cette recherche a pour objectif de repérer la représentation du mot écrit que se construisent les enfants
aux tout débuts de la lecture. Deux expériences, pilotées par ordinateur, ont été réalisées auprès
d'enfants de Grande Section de maternelle et de CP. L'expérience 1 demandait aux enfants de juger la
lisibilité d'items de 5 éléments, composés exclusivement de lettres (vrais mots, pseudo-mots, non-mots)
ou d'items composés de 4 lettres et d'une pseudo-graphie (symboles ou pseudo-lettres ou chiffres).
L'expérience 2 reprenait la même tâche avec un matériel différent. Les items étaient des séries de 5
éléments dont on faisait varier systématiquement la nature (chiffres ou symboles ou dessins) et le
nombre (de 0 à 5) des pseudo-graphies. Les résultats mettent en évidence l'hétérogénéité des
connaissances des enfants, indépendamment de leur niveau de scolarisation. Pour aucun de nos sujets
un mot n'est un ensemble déterminé de voyelles et de consonnes. Cependant, une partie d'entre eux,
quelle que soit la classe, n'accepte que les items composés exclusivement de lettres alors que les
autres acceptent tout type de stimuli. Les résultats sont interprétés en termes de différences
d'organisation de la base de connaissances.
Mots clés : lecture, apprenti-lecteur, représentation.L'Année Psychologique, 1992, 92, 489-509
MÉMOIRES ORIGINAUX
CREPCO
Université de Provence1
LA REPRÉSENTATION DU MOT ÉCRIT
AUX DÉBUTS DE LA LECTURE
par Mireille Bastien-Toniazzo2
SU MM AR Y : The representation of printed words in beginning readers.
This research aims at finding out what representation of the printed
word, beginning readers have elaborated. Two computer-driven tasks were
proposed to kindergarten and first-grade children who had to judge the
legibility of the items (always sets of five elements) they saw on the screen.
In the first experiment, the items had either only letters (real words, pseudo-
words, non-words) or four letters and one pseudo- written form (symbolic
characters, pseudo-letters, numerals). In the second experiment we varied
the nature (numerals or symbolic characters or drawings) and the number
(from 0 to 5) of the elements of a set. The results point out subjects' hetero
geneity regardless of their school level. Part of our subjets selected only items
exclusively composed of letters whereas others accepted every type of stimuli.
subjects' knowledge bases is A possible difference of structuration of
discussed in conclusion.
Key-words : reading, beginning reader, representation.
1. 29, avenue R.-Schumann, 13621 Aix-en-Provence Cedex 1.
2. Nous remercions les enseignants et les élèves des écoles Casanova
maternelle, Langevin primaire et maternelle qui ont participé à cette expé
rience et la municipalité de Berre-l'Etang en a permis, par l'achat
de deux Macintosh Plus, la réalisation pratique. 490 Mireille Basiien-Toniazzo
1. PROBLÉMATIQUE
L'affrontement des positions sur la lecture est révélateur
d'un problème de fond : on ne sait pas encore très bien comment
l'enfant apprend à lire. La démarche la plus répandue consiste
à s'appuyer sur ce que l'on sait des processus du lecteur expér
imenté (mouvements oculaires, vitesse de lecture, organisation
du lexique mental : liens entre représentations graphémiques,
phonologiques et sémantiques...) pour décrire les processus du
jeune enfant. Or la lecture experte est le fruit de qui
se sont automatisés et un processus qui s'automatise change
de nature puisqu'il n'est plus délibérément contrôlé : les déclen
cheurs ne sont plus les mêmes, le raisonnement inférentiel ne
joue plus aucun rôle. Une perspective développementale qui
part de l'état initial pour voir comment il se modifie jusqu'à
l'état final nous semble donc préférable pour rendre compte
de la façon dont l'apprentissage s'est élaboré.
Le mot est une unité critique de l'écrit dont l'efficacité de la
reconnaissance « rend compte d'une grande partie de la variance
de la performance en lecture chez les élèves des petites classes »
(Stanovitch, 1989, p. 44). C'est sur la représentation qu'en a le
jeune enfant — et l'évolution de cette — que se
situe l'objectif de notre recherche.
A la suite de Ferreiro, dont les travaux déjà anciens avaient
ouvert la voie (Ferreiro, 1977, 1978, 1982 ; Ferreiro et Teberosky,
1979), de nombreux auteurs ont proposé des modèles d'acquisi
tion de la lecture dont les étapes initiales se situent bien en
amont de la confrontation méthodique avec l'apprentissage
scolaire. Ces travaux montrent notamment que l'enfant se
construit très tôt des connaissances sur l'écrit (qualifiées d' « inc
identes » par Gombert, 1990). La reconnaissance de signes de
l'environnement familier est une des premières acquisitions
(Mason, 1980 ; Lomax et Mac Gee, 1987). Suivrait une étape
de reconnaissance visuelle des mots sans que le contexte env
ironnemental soit nécessaire (Mason, 1980 ; Gough et Hillinger,
1980 ; Masonheimer, Drum et Ehri, 1984 ; Ehri et Wilce, 1985 ;
Perfetti, 1989). Les avis diffèrent cependant sur ce point : pour
Mason (1980) il s'agit d'une reconnaissance globale (le mot étant
reconnu comme un tout), alors que pour les autres, le mot est grâce à l'association arbitraire, propre à chaque sujet, représentation du mot écrit 491 La
du mot avec une caractéristique graphique. Les travaux récents
de Foureaux (1988) confirment cette dernière position : dans
une de ses expériences, elle demandait à des enfants de moyenne
et grande sections de maternelle de lire une liste d'items construits
à partir du propre prénom du sujet. Ce prénom était soit correc
tement écrit, soit altéré par ajout ou suppression de 2 lettres
appartenant ou non à ce prénom, ou par modification de l'ordre
des lettres. Les résultats montrent que les enfants identifient
leur prénom en dépit des altérations qui affectent précisément
la configuration globale du mot. A l'évidence, le jeune enfant
n'effectue pas de traitement global du mot mais s'appuie sur
des indices graphiques isolés (présence d'une ou quelques lettres,
éventuellement d'un accent) pour reconnaître un mot. Les
résultats des travaux de Bastien-Toniazzo et Bastien (à paraître)
vont également dans ce sens.
Il est donc ainsi tout un temps où la représentation du mot
est imprécise. D'une part, un mot semble difficile à isoler par
le jeune enfant, lorsqu'il est inclus parmi d'autres, en dépit
des indices perceptifs que fournit la séparation inter-mots
(Ferreiro et Teberosky, 1979). De surcroît, si le mot est présenté
isolément, toutes les lettres du mot ne sont pas prises en compte :
Perfetti (1989) parle alors de « variables libres de la représen
tation ». En fait, il semble bien que le jeune enfant traite le
mot comme tout autre obj

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