La santé : rapport des approches des sciences de la nature et des sciences humaines - article ; n°2 ; vol.6, pg 61-74
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Description

Sciences sociales et santé - Année 1988 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 61-74
Pavel D. Tichenko : La salud : relación entre el enfoque de las ciencas de la naturaleza y de las ciencias humanas.
La reflexión acerca de la salud como valor social se refïere a una tradición doble : la de las ciencias llamadas exactes y la de las ciencias humanas. Hasta ahora, el saber médico ha encontrado sus fondamentos en la biología. Para estudiar la salud y la enfermedad, como valores sociales, aqui proponemos y discutimos un enfoque filosófico gracias al cual se plantean tambien como el resultado de una opción personal, base del modo de vida.
Pavel D. Tichenko : Health: the Relation between Natural and Human Science.
Modern-day thinking on health as a social value is based both on the tradition of the socalled exact sciences and of that of the human sciences. Until now, medical knowledge has looked to biology for its foundations. In order to study health and sickness in terms of social values, a new philosophical approach is put forward and discussed. This approach reveals how they also appear as the resuit of the personal choice which constitutes the foundation of a person's lifestyle.
Pavel D. Tichenko : La santé : rapport des approches des sciences de la nature et des sciences humaines.
La réflexion sur la santé en tant que valeur sociale se réfère à une double tradition : celle des sciences dites exactes et celle des sciences humaines. Le savoir médical a jusqu'à présent trouvé ses fondements dans la biologie. Pour étudier la santé et la maladie, en tant que valeurs sociales, nous en proposons et discutons ici une approche philosophique qui les fait apparaître également comme le résultat d'un choix personnel qui fonde le mode de vie.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pavel Tichenko
La santé : rapport des approches des sciences de la nature et
des sciences humaines
In: Sciences sociales et santé. Volume 6, n°2, 1988. pp. 61-74.
Citer ce document / Cite this document :
Tichenko Pavel. La santé : rapport des approches des sciences de la nature et des sciences humaines. In: Sciences sociales et
santé. Volume 6, n°2, 1988. pp. 61-74.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1988_num_6_2_1095Resumen
Pavel D. Tichenko : La salud : relación entre el enfoque de las ciencas de la naturaleza y de las
ciencias humanas.
La reflexión acerca de la salud como valor social se refïere a una tradición doble : la de las ciencias
llamadas exactes y la de las ciencias humanas. Hasta ahora, el saber médico ha encontrado sus
fondamentos en la biología. Para estudiar la salud y la enfermedad, como valores sociales, aqui
proponemos y discutimos un enfoque filosófico gracias al cual se plantean tambien como el resultado
de una opción personal, base del modo de vida.
Abstract
Pavel D. Tichenko : Health: the Relation between Natural and Human Science.
Modern-day thinking on health as a social value is based both on the tradition of the socalled exact
sciences and of that of the human sciences. Until now, medical knowledge has looked to biology for its
foundations. In order to study health and sickness in terms of social values, a new philosophical
approach is put forward and discussed. This approach reveals how they also appear as the resuit of the
personal choice which constitutes the foundation of a person's lifestyle.
Résumé
Pavel D. Tichenko : La santé : rapport des approches des sciences de la nature et des sciences
humaines.
La réflexion sur la santé en tant que valeur sociale se réfère à une double tradition : celle des sciences
dites exactes et celle des sciences humaines. Le savoir médical a jusqu'à présent trouvé ses
fondements dans la biologie. Pour étudier la santé et la maladie, en tant que valeurs sociales, nous en
proposons et discutons ici une approche philosophique qui les fait apparaître également comme le
résultat d'un choix personnel qui fonde le mode de vie.Sociales et Santé - vol. VI - n° 2 - juin 1988 Sciences
LA SANTÉ : RAPPORT DES APPROCHES DES SCIENCES
DE LA NATURE ET DES SCIENCES HUMAINES
Pavel D. Tichenko*
La réflexion sur la santé en tant que valeur sociale pro
jette sur un plan unique deux traditions indéfectiblement liées bien
qu'elles aient leurs propres systèmes de référence — celle des
sciences dites exactes et celle des sciences humaines. En dépit d'un
certain intérêt pour la problématique sociale, le savoir médical a
trouvé jusqu'à présent ses fondements dans la biologie. Il ne saur
ait, semble-t-il, en être autrement : la souffrance de l'homme est
directement liée à l'existence d'un corps qui, à première vue, ne se
distingue en rien d'essentiel de celui des autres êtres vivants.
Une autre vision et une autre perspective sont liées au
concept de « valeur », qui désigne un aspect de la réalité qui, par
son origine et son mode d'existence, s'avère spécifiquement
humain.
C'est pourquoi, pour étudier la santé et la maladie en
tant que valeurs sociales, nous proposons avant tout une approche
philosophique des aspects de ces phénomènes qui n'« entrent »
pas dans le cadre de la démarche médico-biologique et apparais
sent comme le résultat d'un choix personnel de l'individu qui
fonde son mode de vie. Par là même, ce n'est pas simplement le
point de vue de l'étude qui change, mais aussi à certains égards la
structure de la réalité du phénomène de la santé.
Pour l'approche médico-biologique, des phénomènes tels
que la santé et la maladie se produisent, pour l'essentiel, au niveau
de l'organisme, dans des chaînes de relations de cause à effet. Les
sciences humaines, dès lors qu'elles considèrent la santé comme
une valeur sociale, ont affaire à une autre réalité, pour laquelle les
relations signifiantes sont reflétées par les concepts « choix per
sonnel » et « signification sociale » de ce choix.
* Pavel D. Tichenko, médecin et philosophe, Institut de Philosophie, Académie
des Sciences d'URSS, 14 Volhonka, 12019 Moscou.
La traduction de ce texte a été réalisée par Sonia Colpart. Elle a été revue et adap
tée par Christine Revuz. 62 PAVEL D. TICHENKO
La formation de l'approche médico-biologique est int
imement liée au matérialisme des sciences de la nature, qui repose
lui-même sur le paradigme de la physique classique. Les succès
indiscutables, et impressionnants, obtenus en suivant cette direc
tion sont indissolublement liés aux limitations très rigides impos
ées à la procédure même de la recherche scientifique. Si l'on étu
die le phénomène de la santé dans sa totalité, il est important de
se rendre compte quel a été le prix payé, en termes de compréhens
ion d'ensemble de la situation, pour le succès de cette approche
des sciences de la nature.
La pierre angulaire de la connaissance scientifique est
son objectivité. A la base du principe d'objectivité de la connais
sance se trouve l'exigence d'exclure au maximum le sujet de la des
cription des événements observés. Cette exclusion a deux aspects
inséparables.
Premièrement, au plan gnoséologique on suppose que la
description est indépendante du sujet connaissant. Les événe
ments se décrivent en quelque sorte d'eux-mêmes pour un sujet
absolument « transparent » qui, soit-disant, n'ajoute rien « de son
cru ». Cette position est nécessairement complétée par l'exigence
de contrôler au maximum l'objet dans l'expérimentation, par une
volonté de standardiser et de mesurer ses principales caractéristi
ques. L'apparition de toute une industrie, produisant des
« objets » d'études standardisés est caractéristique de la connais
sance médico-biologique actuelle. Mais il y a là un paradoxe évi
dent : le sujet connaissant est d'autant plus sûr qu'il décrit l'objet
en lui-même, qu'il produit lui-même davantage l'existence de cet
objet.
Dans n'importe quelle étude scientifique de la santé (y
compris en sociologie médicale et en hygiène sociale), l'objectivité
de la description scientifique s'obtient grâce à une intense activité
de structuration de la part du sujet connaissant. Le sujet choisit,
dans le continuum des propriétés et des relations de tout phéno
mène réel, l'échantillon final des propriétés et des relations essent
ielles pour résoudre son problème. Cet échantillon final de pro
priétés et de relations représente « l'univers » fermé spécifique de
la situation de recherche en question. C'est dans cet « univers »
que les événements sont objectivement enregistrés, que des rela
tions causales sont établies entre eux. C'est ainsi qu'on parvient à
une connaissance scientifique objective du phénomène étudié (la
santé). Cependant, on ne peut comprendre cette connaissance
objective sans prendre en compte l'activité de construction du
sujet connaissant.
La deuxième conséquence du principe d'objectivité est
l'exclusion ontologique du sujet hors de l'objet de la recherche. SCIENCES DE LA NATURE ET SCIENCES HUMAINES 63
Cela signifie que ce qui est étudié ne peut pas être considéré en
tant que cause de soi-même (du sujet). Autrement dit, tout événe
ment affectant un objet, doit être considéré comme engendré par
une cause extérieure. Sans l'action de causes extérieures, l'objet
doit se trouver au repos ou en mouvement linéaire régulier. Ce
principe purement mécanique de l'inertie est universellement à
l'œuvre dans toute étude scientifique — physique, chimique, bio
logique, psychologique, sociologique, etc. Effectivement, nous ne
pouvons établir le lien causal entre le facteur agissant et la modifi
cation de l'objet de la recherche que si nous sommes sûrs que ce
qui existe réellement (l'objet) n'a pas produit cette modification
par la force de sa propre nécessité (intérieure).
Ainsi, la santé ne peut apparaître comme un objet de
connaissance pour les sciences

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