La sensation chromatique. Données sur la latence propre et l établissement des sensations de couleur - article ; n°1 ; vol.32, pg 1-29
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La sensation chromatique. Données sur la latence propre et l'établissement des sensations de couleur - article ; n°1 ; vol.32, pg 1-29

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Description

L'année psychologique - Année 1931 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 1-29
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Piéron
I. La sensation chromatique. Données sur la latence propre et
l'établissement des sensations de couleur
In: L'année psychologique. 1931 vol. 32. pp. 1-29.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. I. La sensation chromatique. Données sur la latence propre et l'établissement des sensations de couleur. In:
L'année psychologique. 1931 vol. 32. pp. 1-29.
doi : 10.3406/psy.1931.5026
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1931_num_32_1_5026L'ANNÉE PSYCHOLOG [QUE
TOME XXXII
MÉMOIRES ORIGINAUX
I
LA SENSATION CHROMATIQUE
Données sur la latence propre et l 'établissement des sensations de couleur
Par Henri Piéron
INTRODUCTION
J'ai exposé précédemment comment se posait le problème
du chroma des impressions lumineuses et la méthode qui per
mettait d'en aborder l'étude x. Je rappelle que, pour étudier la
sensation chromatique, comme telle, il faut la dissocier de la de brillance lumineuse qui lui est intimement mêlée»
et, pour cela, maintenir un niveau constant de luminosité
sur lequel joueront les sensations chromatiques.
D'autre part, les perceptions des surfaces réflectives, de
l'albedo propre (taux de réflectivité lumineuse) de ces objets
et de leur chroma propre (électivité du pouvoir réflectif) sont
toujours complexes et ne permettent pas de saisir les lois des
impressions élémentaires, pour lesquelles l'éducation abstract
ive, toujours nécessaire, est plus facilement obtenue avec les
1. H. PiÉROTf, Les lois du temps du chroma des sensations lumineuses
La méthode. Année psychologique, XXIX, 1929, p. 1 74 186.
J,\VNNÉF, PSYCHOLOGIQUE. XXXII. 1 2 MEMOIRES ORIGINAUX
excitations lumineuses pures, parce que plus artificielles et
n'éveillant pas avec la même force les attitudes habituelles de
jugements pratiques, d'un caractère syncrétique.
Les seules expériences qui aient été tentées au sujet de
l'influence du temps sur les sensations de couleur, l'ont été par
la méthode des papiers colorés, par Martius1, Guttmann, Bruck
ner et Kirsch.
Martius, avec des plaques de gélatine colorée trouva comme
« seuil de temps de la couleur », ou temps d'action liminaire
pour la perception des couleurs, des durées allant de 1 a pour
le rouge à 2,5 <x pour le vert, en passant par les valeurs de 1,5 a
pour le jaune et 2 a pour le bleu.
Mais les conditions de pureté et de brillance n'étaient pas
nettement définies.
A. Guttmann 2, comparant les seuils de perception chro
matique chez des normaux et des dyschromates, fit varier la
luminosité, la surface, et la durée, montrant que la perception
du rouge et du vert était nettement plus difficile chez les dys
chromates, et exigeait en particulier, une durée de stimulation
plus longue (avec des papiers colorés examinés au tachistoscope
de Schumann, sous un éclairement constant).
Voici les valeurs moyennes (en a) données pour les diverses
couleurs, chez 4 sujets normaux, 2 anormaux et un daltonien
ne percevant que le jaune et le bleu :
Couleurs Normaux Dyschromates Daltonien
Rouge 11,44 28,5
11,12 Orangé
11,31 15 Jaune 10,75
11,50 53 Vert
Bleu 11,62 15 10,75
31 Violet. 11,81
Les temps d'action seraient sensiblement les mêmes pour
toutes les couleurs chez les normaux.
Ces travaux n'ont apporté, on le voit, que des données très
pauvres et ne pouvaient d'ailleurs fournir de réponses valables
aux questions qui se posent, étant donnée la méthode.
1. Martius, Ueber die Dauer der Lichtempfindungen. Beitraege zur Psy
chologie, I, p. 335.
2. Alfred Guttmann, Untersuchungen über Farbenschwäche. Zeitschrift
für Sinnesphysiologie, LXII, 1908, p. 24-64. H. PIERON. LA SENSATION CHROMATIQUE
Quant à Brückner et Kirsch 1, ils exposèrent aussi par la mé
thode tachistoscopique un secteur coloré pendant des durées
brèves (d'environ 1 à 30 a), mais sur un fond gris permanent, et
en recherchant le^gris du fond sur lequel la couleur pouvait être
perçue, notant qu'aux temps brefs le fond devait être sombre
et pouvait s'éclaircir avec la durée d'action croissante du sec
teur coloré.
>7*H
Fig. 1. — Schéma optique du spectrocolorimètre.
Le problème était complexe et, mettant en évidence ce fait
que l'influence plus grande du gris consécutif que du gris
antécédant sur la perception de la couleur, faisait intervenir
des facteurs d'établissement et de persistance des impressions
lumineuses interférant avec l'établissement chromatique. Il
eût fallu procéder à luminosité constante et rechercher le seuil
1. Brückner et Kirsch, Untersuchungen über die Farbenzeitschwelle
Zeitschrift für S innés physiologie, LVI, 1912, p. 229-286.
S<4 aco V Su l % _ À 9 1A _ » •. ( . vv À
p MEMOIRES ORIGINAUX
de durée proprement dit ; l'expérience eût été utilisable, bien
que les papiers colorés conviennent mal.
De nombreuses recherches ont été poursuivies d'autre part
sur les latences, ou les vitesses d'établissement, d'impressions
lumineuses colorées ; mais, toujours le mélange complexe de
brillance et de chroma reste pratiquement indissociable, en
r H. PIÉRON. — LA SENSATION CHROMATIQUE 5
Sorte que nous devons reprendre entièrement la question sous
la forme nouvelle : comment naît la sensation de couleur quand
la luminosité est invariable ?
La méthode consiste à substituer dans des conditions prat
iquement instantanées, à un certain flux atteignant un cube de
Lummer-Brodhun, et observé par l'œil comme plage de ce cube,
un flux entièrement différent (grâce à un écran mobile réalisant
simultanément le masquage de l'image réelle d'une fente
lumineuse et le démasquage de l'image d'une autre fente), flux
réglé de manière à fournir une brillance égale au précédent-
II est possible, en réglant la durée de substitution d'un flux
à l'autre, qui reparaît quand le flux de disparaît,
de manière à maintenir le taux constant de brillance, de déter
miner l'influence du temps sur une impression chromatique :
durée minima nécessaire pour atteindre le seuil de saturation
perceptible (avec des flux dont on règle la pureté par substitu
tion d'un flux coloré à un flux achromatique) ; établissement
chromatique, ou variation quantitative, en fonction du temps,
de la saturation perçue, pour une pureté ' donnée du flux, par
réglage en pureté d'un flux de comparaison abordant l'autre
plage du cube photométrique, de même couleur et de même
brillance ; temps de latence de la réaction à une perception de
couleur donnée, apparaissant sur le fond de lumière blanche ou
autrement colorée, etc.
Nous avons déjà donné les indications sur la technique géné
rale des mesures avec le spectrocolorimètre que nous avons
fait spécialement construire et dont les figures 1 et 2 rappellent
le schéma optique et l'aspect général.
Nous n'y reviendrons pas, et ne donnerons que les renseigne
ments nécessaires sur les points particuliers de cette technique
relatifs aux expériences dont nous exposerons les résultats.
1. La pureté concerne le rapport des énergies visibles, fournies, dans un flux,
par une radiation donnée (ou plus exactement un groupe étroit de radiations
autour d'une certaine longueur d'onde), à celles fournies par l'ensemble des
autres radiations. La pureté maxima, égale à 1, est obtenue avec un llux
composé exclusivement par les radiations pures isolées dans le spectre. La
pureté est réduite par un apport progressif de lumière blanche (flux total de
la source). MEMOIRES ORIGINAUX
L'ÉTABLISSEMENT CHROMATIQUE
ET SES CARACTÉRISTIQUES
1° Données générales. — Les sources lumineuses utilisées,
lampes Philips à arc de tungstène en atmosphère de néon, dont
les petites sphères incandescentes projetées sur les fentes ont
un haut éclat, sont de bonnes sources de lumière blanche ;
toutefois elle tendent encore un peu vers le jaune comme on
s'en aperçoit quand on réduit beaucoup le flux (par jeu de
polariseurs croisés).
Les fentes sont réglées en général à 1 dixième de millim

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