La situation économique - article ; n°1 ; vol.3, pg 94-105
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Description

Revue économique - Année 1952 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 94-105
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Louis-André Vincent
G. Matthys
La situation économique
In: Revue économique. Volume 3, n°1, 1952. pp. 94-105.
Citer ce document / Cite this document :
Vincent Louis-André, Matthys G. La situation économique. In: Revue économique. Volume 3, n°1, 1952. pp. 94-105.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1952_num_3_1_406887LA SITUATION ECONOMIQUE
VUE ENSEMBLE
Après leur redressement amorce dans les derniers jours du troisième
trimestre de 19 les cours des matières tremieres se sont montrés irré
guliers évoluant surtout en fonction des particularités techniques de chacun
des marchés Vers la fin décembre indice Moody conserve pratiquement
la même valeur la mi-octobre mi-distance du niveau de juift 1950
et du maximum de mars 1951
Parmi les produits principaux le coton marqué une tendance tem
poraire la hausse la laine après un lent recul qui succédait la reprise
de fin septembre semble devoir se stabiliser prochainement le marché
du caoutchouc reste calme et celui de étain manifeste depuis quelque
temps une certaine faiblesse
Aux Etats-Unis on attend encore la reprise économique annoncée pour
la fin de 1951 Toutefois la récente augmentation du volume des ventes
au détail dépasserait le mouvement saisonnier normal Sans doute en rela
tion avec abandon progressif des mesures de restriction de crédit la
consommation ce mouvement de la demande compenserait effet des
retards apportés la réalisation des programmes armement
En Grande-Bretagne le nouveau Gouvernement conservateur après
avoir pfis les mesures nécessaires pour parer au déficit de la balance des
paiements efforce de lutter contre inflation par les moyens classiques
de la fiscalité et du crédit La livre sterling est raffermie sur la
plupart des marchés Toutefois la mennee inflationniste demeure sérieuse
un grand nombre de prix agricoles vont être relevés et de nouvelles hausses
de salaires sont en cours octobre 1950 octobre 1951 augmentation
de indice des salaires horaires été que de ailleurs alors que
le coût de la vie augmentait de 12
Les chiffres précédents atthent de nouveau attention sur évolution
divergente des prix suivant les pays Il est en effet notoire que les varia
tions correspondantes ont été ampleur bie/r plus grande en France
Si on prend pour base égale 100 la moyenne des six premiers
mois de 1950 période durant laquelle les parités de change semblent avoir
été assez voisines des parités de prix les indices de prix de gros de sep
temblé variaient de 114 pour la Suisse 150 pour le Japon indice fran- LA SITUATION CONOMIQUE 95
cais avec 132 se pla ait vers le milieu de la liste restant voisin des
indices de la Grande-Bretagne 131 de la Belgique et de Allemagne
occidentale 128 En revanche dans le classement des indices du coût
de la vie la fronce avec 24 augmentation est le pays qui connaît
la plus forte montée des prix
INDICE DU COUT DE LA VIE EN SEPTEMBRE 1951
fanv er-jum 1950 == 100
Indice Alimen- Indice ï-
général tation général ration
Suisse ..... 106 105 Grande-Bretagne 113 111
Allemagne oce 108 110 Danemark .... 115 117
Etats-Unis Ill 115 Japon ........ 116 113
Espagne ... 111 Canada ....... 116 123
Pays-Bas .. 112 Suède 120 122
Belgique ... 112 109 Norvège ...... 122 129
Italie ...... 113 110 France ....... 124 120
Toutefois il fauf noter que les divergences indices notamment en
matière de prix de gros peuvent devenir relativement importantes sans
il en résulte de risques de dévaluation En effet les prix exportation
sont souvent différents des prix intérieurs Les différences de pondération
dans la mesure ou elles ne coïncident pas avec les differences de structure
de commerce extérieur gênent aussi les comparaisons De plus dans cer
tains secteurs ou la demande internationale est très forte des prix élevés
ne constituent pas nécessairement un obstacle majeur exportation
En France la suite des derniers relèvements de prix et de salaires
le problème essentiel est pas celui un équilibre réaliser sur un nouveau
palier Le rapport salaires-prix est certes pas un élément isolé de
la conjoncture économique autre part les éléments ordre financier
auxquels il est fait périodiquement une large publicité ne sont pas non
plus déterminants il agisse de déficit budgétaire de circulation fidu
ciaire ou de crédit les centaines de milliards en question ne louent actuel
lement un rôle de second plan dans évolution économique générale
Les flux monétaires ne font que adapter avec une certaine inertie au
mouvement rapidement ascendant des variables de tension
économie en valeur souvent simple reflet des comportements
psycho-sociologîques et des contraintes physiques qui déterminent écono
mie en nature ne devrait pas même pour la commodité de la présen
tation dissimuler importance de cette dernière
Faut-il voir alors dans accroissement de la production le remède
tous nos maux et se réjouir de ce que indice de la industrielle
ait retrouvé en novembre son niveau du printemps dernier Il lieu de
nuancer un tel jugement Tout abord le progrès réalise depuis 1929
est que de ce qui est peu en 22 ans en regard des réalisations 96 KEVUE CONOMIQUE
des fays étrangers autre part la progression constatée intéresse presque
uniquement les secteurs énergie et équipement Pour les principales indus
tries de consommation textiles cuirs articles de ménage etc. la mévente
qui sévit depuis plus un an se traduit par une stagnation des niveaux
de production Même pour équipement les perspectives que on accorde
généralement juger bonnes par suite de exécution prochaine des pro
grammes de réarmement et des commandes étrangères demeurent néan
moins assombries par affaiblissement de nos ressources en devises et par
augmentation constante de nos prix de revient Pour les produits sidé
rurgiques équilibre vient de se réaliser entre une production dont le
niveau cependant augmenté que de en un an et des commandes
dont le volume est sensiblement dégonflé pendant le même temps
vrai dire la pénurie la plus grave dont soufre industrie fran aise
est pas celle du charbon mais celle des hommes Et par hommes nous
entendons pas seulement la population active mais bien ensemble de
la population Il existe certes un goulot main-d uvre qui se mani
feste dans certaines professions mais de fa on mineure Prenons exemple
de industrie du bâtiment dont on dit couramment elle souffre un
manque de main-d uvre qualifiée En souffre-t-elle réellement Autre
ment si du jour au lendemain ce goulot pouvait être supprimé que se
passerait-il Il aurait sans doute une légère baisse du coût de la
construction Les programmes gouvernementaux pourraient se réaliser plus
facilement Mais au total les Fran ais pourraient-ils mieux trouver argent
nécessaire la construction de logements décents ou même le voudraient-
ils Il est permis en douter car le paradoxe fran ais est justement que
inflation qui se développe dans ce pays depuis quinze ans repose sur
une structure économique tendance déflationniste
attitude de malthusianisme économique que on depuis longtemps
reprochée aux producteurs fran ais au point que ce qualificatif plus
effet de les émouvoir beaucoup en fait été communiquée ensemble
de la population Le mécanisme de opération été relativement simple
Il suffisait de distribuer aux salaries une masse de revenus insuffisante
et de contrebalancer effet déflationniste produit en entretenant une psy
chose de hausse où la formation de stocks spéculatifs réduisant offre
les revendications de salaires couronnées de succès la hausse des prix indus
triels la rétention des produits agricoles enfin la des denrées
alimentaires provoquant une dépression ae la demande sur les autres
produits finaux et justifiant ainsi le maintien de leur production un
faible niveau Ainsi les prix de revient ne peuvent que monter chaque
relèvement des salaires Tous les efforts du consommateur pour améliorer
son niveau de vie ev rouissent dans ce processus infiniment mouvant
Pour briser ce cycle est un changement radical des comportements
il faudrait envisager Une réforme de ce genre ne peut être espérée
sans un bouleversement total des aspirations de la population Le redres
sement demo graphique des années 1946 1950 faisait entrevoir la possi- LA SITUATION CONOMIQUE 97
te une telle révolution des besoins Il faut malheureusement
constater en cette matière comme en au

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