La station aurignacienne de La Quina (Charente) - article ; n°1 ; vol.6, pg 10-17
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1925 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 10-17
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Martin
La station aurignacienne de La Quina (Charente)
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VII° Série, tome 6 fascicule 1-3, 1925. pp. 10-17.
Citer ce document / Cite this document :
Martin Henri. La station aurignacienne de La Quina (Charente). In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris,
VII° Série, tome 6 fascicule 1-3, 1925. pp. 10-17.
doi : 10.3406/bmsap.1925.8964
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1925_num_6_1_896410 société d'anthropologie de paris
comme si les deux condyles s'étaient allongés en s'écartant. A l'extrémité
d'une des branches de la fourche on distingue un petit point osseux qui
doit probablement représenter un point d'ossification rotulien ou tibial.
L'os, au lieu d'être cylindrique, est aplati d'avant en arrière ainsi que
le montre la radiographie de profil.
Le pied droit enfin n'a pas d'astragale. Je ne suis pas sûr que ce soit
le calcanéuin qui persiste, mais vu la position de l'os restant, je crois que
c'est l'astragale qui manque ; alors qu'à gauche les deux os sont repré
sentés par des points d'ossification très nets.
Tel est le cas de malformation congénitale très rare que j'ai montré un
jour à M. Dubreuil-Chambardel et que ce dernier m'a prié de venir pré
senter à votre Société. Je ne fais pas d'hypothèse sur le mécanisme
anthropologique qui a pu déterminer ces malformations, je manque de
compétence pour cela et vous laisse le soin de discourir sur ce point, je
serai trop heureux de mettre à profit pour moi-même les enseignements
que je pourrai tirer, de votre discussion.
LA STATION AURIGNACIENNE DE LA QUINA (CHARENTE).
par le Dr Henri Martin.
PREMIÈRE PARTIE
Cette très importante station a été entrevue par quelques préhistoriens
en 1881, ils ont pu à cette époque remarquer une couche archéologique
épaisse de 0m30 ; mise à nu par les travaux d'une route.
C'est à M. Lambert, le Maire regretté de la commune de Gardes, que
nous devons la découverte de cette station; en dotant le pays d'une voie
de communication indispensable, il reconnaissait le premier, sous les coups
de pioche des ouvriers, une quantité d'instruments qu'il attribuait à
l'âge de la pierre. Après cplte constatation tous les collectionneurs de la
région vinrent à La Quina faire d'abondantes récoltes de silex, d'autant
plus que les travaux de nivellement firent découvrir une autre station
improprement désignée autrefois sous le nom de « station^ nord » ; je lui ai
réservé celui de amont. Là, les silex étaient encore plus nombreux que
ceux de la station aval distante de 177 mètres, en prenant l'écarteinent
compris entre les deux centres archéologiques actuels (tranchées A et Z).
Devant la cote Z du gisement la partie déclive du coteau a été coupée
autrefois parles terrassiers jusqu'à un à pic de 2 mètres, et en dehors
de ces travaux, je n'ai trouvée en 1905, lors de ma première visite a La
Quina avec Ph. Ram.onet, aucune trace. d.§ recherches systématiques qu.
scientifiques, MARTIN. — LA STATION AURIGNACIENNE DE LA QUINA 11 HENRI
M. Ghauvet, en 18961, dit que cette station « a été presque complètement
détruite par les travaux de la route, mais il est encore possible de l'étu
dier le long du coteau à un ou deux mètres au-dessus de la chaussée.
Elle semble n'avoir qu'une couche archéologique mêlée de pierrailles
descendues du coteau».
Nous verrons dans ce travail que la station n'a été nullement détruite,
tout au contraire, son exploration méthodique prouve aujourd'hui son
importance exceptionnelle.
. Le minime horizon visible eri 1881 sur la partie décline du talus est
distant de 15 mètres de la paroi de la falaise: or cette paroi était mécon
nue jadis, car aucune tranchée n'avait été entreprise dans le but de la
rechercher.
Les travaux poussés ces dernières années dans la direction de l'ancienne
rive gauche du Voultron m'ont permis de retrouver trois niveaux auri-
gnaciens superposés. Le niveau inférieur correspond à un dépôt d'une
épaisseur d'un mètre dans le voisinage de la falaise. Le niveau supérieur,
moins étendu et parfois interrompu contient des silex assez caractéris
tiques, mais les os sont en mauvais état; on y retrouve d'importantes
traces de feu. Entre ces deux horizons archéologiques existe une couche
moyenne avec quelques lames et grattoirs; à eux seuls, ils ne suffiraient
pas pour identifier l'Aurignacien, mais cette couche bien encadrée
retrouve sa valeur archéologique.
L'identification de cette station désignée par M. Ghauvet sous le nom
de Station Sud magdalénienne, nécessite deux rectifications: son orientation
réelle est 0. S. 0. par rapport à la station moustérienne située en amont.
Afin d'éviter une désignation impropre,
j'ai pensé qu'il était beaucoup plus logi
que d'employer les termes hydrogra
phiques amont et aval, en réservant ce
dernier pour la station qui nous occupe
dans ce travail. En effet, sur un plan,
en posant la boussole sur la ligne qui
réunit le centre de la station moustér
ienne, soit la tranchée A, au centre
de la station aurignacienne, soit la tran
chée Z, on voit que A et Z ne coïncident
pas avec N. et S. mais s'en écartent
sousun angle de 35° environ. Ces deux
stations seraient donc orientées N.
E -S. 0.
Le seul intérêt de cette constatation
s'attache à l'exposition réelle de la rive gauche du Voultron où les rayons
1 Chauvet, Bull, Soc. Arch, et Hist, de la Charente. 1898, Stations humaines
•quaternaires de la Charente, pages 307 et 319. (Ce travail contient une bjographja
Jr§s complète des notes publiées sur La Quina.) 12 société d'anthropologie de paris
solaires ne font aujourd'hui, probablement comme autrefois, leur appar
ition qu'à la fin de la matinée sur les lieux dont nous nous occupons.
Quant aux foyers à industrie « nettement magdalénienne », d'après
M. Chauvet i il faut au contraire les envisager aujourd'hui comme des
vestiges aurignaciens des plus nets.
A l'époque où les premières séries de silex furent ramassées, l'Aurigna-
cien n'était pas connu, puisque c'est seulement au Congrès de Périgueux,
en 1905, que 11. Breuil et E. Cortailhac ont exposé les grandes lignes du
présolutréen. Ce nouvel étage devenait peu de temps après l'Aurignacien.
Déjà, à cette époque, trois grandes subdivisions étaient établies et nous
avons vu depuis combien grande était l'importance de celte période
quaternaire. La stratigraphie, l'évolution des pointes pédonculées, l'appa
rition de la gravure et le développement de l'art justifient cette longue
période qui s'achemine graduellement vers le Solutréen.
Les gisements aurignaciens sont abondants, leur étude ne permet plus
de les confondre avec le faciès magdalénien, aussi M. Chauvet, depuis,
dans un autre travail 2, emploie-t-il le mot exact pourdésigner la station,
maisentrelesdeuxqualificatifsdifférents,M. Chauvet, en 1907, se demande
si il faut voir ici une subdivision discutée avecardeur: PAurignacienoule
Présolutréen. « Je ne sais (dit-il). Les nouvelles fouilles éclaireront peut-
être la question » 3. En se reportant aux travaux de 1881 (Fig. 2) on voit
qu'une seule couche avait été entrevue, elle était encore visible en 1905
et mesurait environ une trentainede mètres de longueur et 0m 30 d'épais
seur. C'était un dépôt rouge brique qui s'appuyait sur un massif calcaire
éboulé; il était également recouvert d'un éboulement. Mes recherches
ultérieures m'ont permis de constater que ce dépôt inférieur aurignacien
reposait sur un éboulement considérable épais de 4 mètres et d'une éten
due supérieure à 40 mètres. J'ai pu estimer l'épaisseur de cette masse
après avoir creusé un puits de 2 mètres sous le niveau de la route, au
travers des blocs calcaires éboulés *. Ce'.te exploration m'a permis d'éva
luer la puissance de l'éboulement qui se répartit par moitié au-dessus e

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