La vérification des phrases comparatives - article ; n°1 ; vol.78, pg 129-144
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Description

L'année psychologique - Année 1978 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 129-144
Résumé
La compréhension des phrases comparatives d'inégalité a été étudiée à l'aide d'une procédure de vérification phrase/image. Les résultats obtenus dans les deux expériences effectuées montrent que les deux facteurs linguistiques principaux, type de comparateur et caractère marqué/non marqué de l'adjectif, ont introduit des différences importantes entre les temps de décodage.
Summary
The comprehension of comparative sentences expressing inequality was studied with a verification task (sentence-image). The results obtained in two experiments show that the two main factors: type of comparator and type of adjective (marked vs unmarked), have a significant influence on the duration of processing.
When « true » sentences are considered, ihere is in addition a strong interaction between these two factors. It is claimed that this interaction reflects the transformations that subjects apply when comprehending sentences with a double negation.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Juan Segui
J. Bertoncini
La vérification des phrases comparatives
In: L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°1. pp. 129-144.
Résumé
La compréhension des phrases comparatives d'inégalité a été étudiée à l'aide d'une procédure de vérification phrase/image. Les
résultats obtenus dans les deux expériences effectuées montrent que les deux facteurs linguistiques principaux, type de
comparateur et caractère marqué/non marqué de l'adjectif, ont introduit des différences importantes entre les temps de
décodage.
Abstract
Summary
The comprehension of comparative sentences expressing inequality was studied with a verification task (sentence-image). The
results obtained in two experiments show that the two main factors: type of comparator and type of adjective (marked vs
unmarked), have a significant influence on the duration of processing.
When « true » sentences are considered, ihere is in addition a strong interaction between these two factors. It is claimed that this
interaction reflects the transformations that subjects apply when comprehending sentences with a double negation.
Citer ce document / Cite this document :
Segui Juan, Bertoncini J. La vérification des phrases comparatives. In: L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°1. pp. 129-144.
doi : 10.3406/psy.1978.28232
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1978_num_78_1_28232L'Année Psychologique, 1978, 78, 129-144
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
Université Bené-Descarles el EPHE, 3e section
Associé au CNRS
LA VÉRIFICATION DES PHRASES COMPARATIVES
par J. Segui et J. Bertoncini2
SUMMARY
The comprehension of comparative sentences expressing inequality
was studied with a verification task (sentence-image) . The results obtained
in two experiments show that the two main factors: type of comparator
and type of adjective (marked vs unmarked) , have a significant influence
on the duration of processing.
When « true » sentences are considered, there is in addition a strong
interaction between these two factors. It is claimed that this interaction
reflects the transformations that subjects apply when comprehending
sentences with a double negation.
Les phrases comparatives d'inégalité exprimant une compar
aison entre deux objets sur une même dimension sémantique
constituent un matériel linguistique privilégié pour l'étude de la
compréhension d'énoncés.
En effet, les différents types de phrases comparatives sont
non seulement susceptibles d'être aisément vérifiés par rapport
à une situation extra-linguistique, mais encore leur valeur de
vérité vis-à-vis de cette situation peut être identique. Ainsi, les
quatre énoncés ci-dessous décrivent tous une même relation
entre deux objets :
a) Le ruban rouge est plus long que le ruban bleu ;
b) Le est moins court que le ruban bleu ;
c) Le ruban bleu est plus court que le ruban rouge ;
d) Le est moins long que le rouge.
Bien entendu, les conditions d'emploi de ces différents énoncés
ne sont pas les mêmes dans les situations ordinaires d'utilisation
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. J. Bertoncini est actuellement au Laboratoire de Psychologie, 54, bou
levard Raspail, 75007 Paris. 130 J. Segui et J. Bertoncini
du langage car des présuppositions particulières correspondent
sans doute à ceux-ci. Higgins (1977) a pu montrer en particulier
que les phrases comparatives négatives (ou d'infériorité) comport
ent des « présuppositions » concernant la position des termes sur
la dimension considérée. La phrase b par exemple ne serait
employée que dans le cas où les referents des termes comparés
sont considérés plus courts que la norme.
Toutefois, l'emploi d'un matériel non familier pour lequel
le sujet ne possède pas de normes de référence peut permettre
de neutraliser ce facteur.
En effet, Flores d'Arçais (1974) a constaté dans une série de
recherches portant sur la vérification que le degré de congruence
entre la forme de l'énoncé comparatif utilisé et l'image corre
spondante n'avait pas d'influence sur le temps de vérification.
Un tel résultat s'explique, d'une part, par le fait que dans ces
recherches le matériel employé est inconnu du sujet et, d'autre
part, par le type de tâche utilisée afin de tester la compréhension :
porter un jugement de vérité sur la seule position relative des
termes comparés.
Dans ces études, la difficulté de décodage des différentes
structures comparatives doit être essentiellement fonction de
leur complexité structurale et /ou cognitive.
Du point de vue formel, les quatre structures comparatives
d'inégalité peuvent être envisagées comme résultant de la combi
naison de deux facteurs, à savoir : type de comparateur et type
d'adjectif.
Selon le premier facteur, on distingue une structure positive
ou de supériorité avec l'adverbe « plus » ( + ) et une structure
négative ou d'infériorité avec l'adverbe « moins » ( — ). Selon
le deuxième facteur, on différencie dans un couple d'adjectifs
antonymes un terme non marqué (NM) et un terme marqué (M).
La distinction entre terme NM et terme M pose des problèmes
car, d'une part, les critères employés ne sont pas univoques et,
d'autre part, ils ne s'appliquent pas d'une manière uniforme
aux différentes sortes d'adjectifs antonymes. On considère géné
ralement que l'un des critères essentiels permettant la différen
ciation entre terme M et terme NM est que seul le dernier peut
référer, dans une structure non comparative, à la dimension
sémantique elle-même. Ainsi l'énoncé : « Ce bateau a 3 m de
long » est parfaitement acceptable tandis qu'il n'est pas possible
de dire : « Ce bateau a 3 m de court. » En fait, le premier énoncé La vérification des phrases comparatives 131
peut être paraphrasé sous la forme suivante : « La longueur de ce
bateau est de 3 m. » Cette paraphrase possible met en évidence
une autre caractéristique de l'adjectif NM ; celui-ci peut être lié
lexicalement au terme qui désigne nominalement la dimension
considérée (ex. : long-longueur, large-largeur...).
D'autres critères ont été également avancés pour effectuer
la distinction entre adjectif M et adjectif NM mais les deux précé
dents sont suffisants pour permettre de catégoriser sans ambiguïté
les adjectifs « relatifs ». Ceux-ci se caractérisent par le fait de
relever d'une dimension continue ayant la structure d'une échelle
de relations (comportant généralement une métrique et ayant
un point zéro) (ex. : long/court).
La différenciation marqué-non marqué des adjectifs ordinaux
(ex. : fort/faible) ou de ceux relevant d'une dichotomie (ex. :
plein/vide) soulève des problèmes.
Sur ce point, il faut rappeler que la distinction entre anto
nymes marqués et non marqués dérive en particulier des travaux
de Bierwisch (1967) concernant un sous-ensemble des adjectifs
relatifs : ceux qui désignent les différentes dimensions de l'espace.
Dans le cadre des structures comparatives, seuls les termes
antonymes des adjectifs relatifs semblent référer sans ambiguïté
à une même dimension sous-jacente. S'il est vrai que « A est
plus grand que B » implique « B est plus petit que A », « A est beau que B » n'implique pas « B est plus laid que A ». Dans
ce dernier cas, les deux termes antonymes semblent renvoyer
à des dimensions sémantiques différentes3.
Dans une série d'expériences portant sur la vérification de
phrases comparatives d'inégalité par rapport à une situation
extra-linguistique, Flores d'Arçais (1974) a mis en évidence la
pertinence psychologique des distinctions linguistiques formulées
ci-dessus.
3. Townsend (1976) a fait remarquer que le principe d'après lequel un
adjectif M ne peut pas référer à la dimension totale mais uniquement à
l'un de ses pôles ne s'applique pas dans le cas des structures comparatives.
Cette remarque de Townsend ne remet pas en cause les critères linguistiques
avancés plus haut pour effectuer la distinction entre terme marqué et terme
non marqué d'un couple d'antonymes. En

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