Le Congrès mondial de la population, Rome 31 août-10 septembre 1954 - article ; n°4 ; vol.9, pg 699-710
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Le Congrès mondial de la population, Rome 31 août-10 septembre 1954 - article ; n°4 ; vol.9, pg 699-710

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Population - Année 1954 - Volume 9 - Numéro 4 - Pages 699-710
Un Congrès mondial de la population s'est tenu à Rome, du 31 août au 10 septembre 1954, sous les auspices de l''Organisation des Nations Unies, en étroite collaboration avec l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population et les institutions spécialisées intéressées. Dans cet article, sont exposés l'objet général de cet important Congrès, la façon dont il a été conçu, organisé, et dont il s'est déroulé. Quant aux principaux résultats techniques qui ont été dégagés, ils feront l'objet d'un second article, qui paraîtra dans le numéro suivant.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon Tabah
Alfred Sauvy
Le Congrès mondial de la population, Rome 31 août-10
septembre 1954
In: Population, 9e année, n°4, 1954 pp. 699-710.
Résumé
Un Congrès mondial de la population s'est tenu à Rome, du 31 août au 10 septembre 1954, sous les auspices de l''Organisation
des Nations Unies, en étroite collaboration avec l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population et les institutions
spécialisées intéressées. Dans cet article, sont exposés l'objet général de cet important Congrès, la façon dont il a été conçu,
organisé, et dont il s'est déroulé. Quant aux principaux résultats techniques qui ont été dégagés, ils feront l'objet d'un second
article, qui paraîtra dans le numéro suivant.
Citer ce document / Cite this document :
Tabah Léon, Sauvy Alfred. Le Congrès mondial de la population, Rome 31 août-10 septembre 1954. In: Population, 9e année,
n°4, 1954 pp. 699-710.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1954_num_9_4_3339CONGRÈS MONDIAL LE
DE LA POPULATION
(31 Août au 10 Septembre 1954)
Un Congrès mondial de la population s'est tenu à Rome,
du 31 août au 10 septembre 1954, sous les auspices de i'Orga-
nisation des Nations Unies, en étroite collaboration avec
/Union internationale pour l'étude scientifique de la popul
ation et les institutions spécialisées intéressées.
Dans cet article, sont exposés l'objet général de cet import
ant Congrès, la façon dont il a été conçu, organisé, et dont
il s'est déroulé. Quant aux principaux résultats techniques
qui ont été dégagés, ils feront l'objet d'un second article, qui
paraîtra dans le numéro suivant (1).
Les congrès antérieurs. Laissant de côté les réunions plus ancien
nes, tels les conciles traitant du mariage et
de l'esclavage, nous voyons l'ère des congrès de population s'ouvrir
il y a un siècle.
C'est sur l'initiative du grand Quetelet (2), mathématicien et
sociologue belge, que se tint en 1853, à Bruxelles, le premier « con
grès international de statistique et de population » (le terme « démog
raphie » apparaît pour la première fois, en 1855, dans la Démogcomparée, d'Achille Guillard). Au cours des congrès qui
suivirent cette première réunion, les sujets de discussion s'élargirent
rapidement vers des domaines variés, de sorte que la démographie
proprement dite n'occupa rapidement qu'une place minime, con
trairement au vceu qu'avait exprimé Quetelet. Aussi, hygiénistes,
puis anthropologues tentèrent-ils de rattacher la à
leur discipline et, de 1876 à 1912, c'est au cours de quatorze « con
grès d'hygiène et de démographie », que l'on s'occupe de problèmes
de population (3). Cependant les prodigieux progrès réalisés par
(lj Dans la chronique « Migrations internationales » de ce numéro figurent les résult
ats principaux concernant les migrations internationales.
(2) Bunle H. et Mlle Lévy С, Histoire et chronologie des réunions et congrès inte
rnationaux sur la population. I.N.E.D., 1954, Paris, 1 vol. in-16, 45 p.
Les lecteurs intéressés par cette brochure pourront la recevoir en s'adressant aux
Editions de l'Institut national d'études démographiques, 23, avenue Franklin-D. -Roos
evelt, Paris (8e).
(3) Sutter J., L'Eugénique. I.N.E.D., Travaux et documents, cahier n° 11. Paris,
P.U.F., 1950, 1 vol. in-8°, 254 p. LE CONGRÈS MONDIAL DE LA POPULATION 700
l'hygiène à la suite des découvertes de Pasteur, reléguèrent, une
fois encore, les questions de démographie à l'arrière-plan des di
scussions et, au cours de la réunion tenue à Berlin en 1907, la
démographie ne remplit qu'une seule des huit sections que comport
ait le programme.
Du fait de cet éclatement de la démographie (aussi net et aussi
regrettable dans l'enseignement universitaire), les travaux des
démographes se trouvèrent alors dispersés entre les réunions de
statisticiens, d'hygiénistes, d'anthropologues, d'eugénistes, ces der
niers connaissant une grande activité, sous l'inspiration des idées
de Francis Galton.
Ce n'est qu'en 1927 que se tint à Genève le premier « congrès
international de population », préoccupé des seuls problèmes
démographiques, sous la présidence de R. Pearl. Réuni sur l'in
itiative de Mme Margaret Sanger, et inspiré par les propagandistes
de la limitation des naissances, ce congrès devait cependant about
ir de façon différente, les participants refusant, dans leur majorité,
de s'engager dans la voie malthusienne qui leur était tracée. Un
des résultats de ce congrès, fut la création en 1928, de YUnion inter
nationale pour l'étude scientifique de la population.
Un second congrès se tint à Londres en 1931, également sous
le patronage direct de l'Union; un troisième à Berlin, en 1935, ne
connut qu'une faible audience étant données les conditions poli
tiques de l'Allemagne à cette époque.
Le dernier congrès, enfin, eut lieu en 1937 à Paris. Egalement
organisé sous les auspices de l'Union, il fut présidé par M. Adolphe
Landry. L'examen des nombreuses communications qui y furent
présentées montre que la préoccupation dominante de l'époque
était la baisse profonde de la natalité que connaissaient alors les
pays de l'Europe de l'Ouest.
Origine du congrès de 1954. Après la guerre, YUnion internationale
pour l'étude scientifique de la populat
ion fut reconstituée en 1947 à Washington. Elle tint une assemblée
en 1949 à Genève, au cours de laquelle se placèrent des débats tech
niques de haute qualité, mais qui, limitée à une nombre très réduit
de spécialistes et à une durée très courte, ne pouvait se comparer
à un véritable congrès mondial.
En 1948, les Nations Unies ont été saisies d'une proposition de
l'U.N.E.S.C.O. tendant à réunir, au plus tard en 1951, un congrès
pour l'étude des problèmes démographiques mondiaux. L'intention
principale semblait être la lutte contre le surpeuplement de certains
pays et sans doute aussi la limitation des naissances. Saisie de la
question, au cours de sa 4e session en mai 1948, la Commission
de la population a demandé à être pourvue d'une documentation
plus détaillée. CONGRÈS MONDIAL DE LA POPULATION 701 LE
A sa 4e session, tenue à Genève en avril 1949, la Commission de
la population a estimé inopportune la réunion d'un congrès, avant
que soient connus au moins les principaux résultats de divers recen
sements à effectuer vers 1950. La Commission ajoutait que 1954
était la date la plus rapprochée qui puisse convenir.
La question resta ensuite en sommeil pendant deux ans. A la
session d'avril-mai 1951 à New- York, la commission eut un curieux
débat : les membres étaient en grande majorité en faveur d'un
congrès mondial, mais certains d'entre eux avaient des scrupules
à exprimer cet avis, ayant reçu des instructions de leur gouverne
ment de s'opposer à toute dépense nouvelle.
Il fallut de laborieuses explications pour bien distinguer le point
de vue technique et le point de vue financier, et répartir les respons
abilités. Finalement, la commission admit « que la réunion d'un
tel congrès serait opportune, du point de vue scientifique » ; l'adjonc
tion de ces cinq mots avait permis de lever les scrupules.
Il fallait aussi déterminer à qui incomberait la responsabilité
de l'organisation. Deux solutions étaient proposées :
a. organisation directe par les Nations Unies;
b.par YUnion internationale pour l'étude scienti
fique de la population, avec l'aide de subventions des Nations Unies
et de diverses institutions.
La seconde solution était beaucoup moins onéreuse et présentait,
en outre, l'avantage d'assurer pleinement le caractère scientifique
d'une telle manifestation.
Par contre, le risque était que soit perdue de vue l'utilité poli
tique de ce projet; trop souvent, la peur de tomber dans des que
relles politiques et de perdre leur objectivité conduit les savan

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