Le développement de la catégorisation : l échec tardif à l inclusion de classes peut-il s expliquer par un déficit d inhibition ? - article ; n°1 ; vol.102, pg 9-29
22 pages
Français

Le développement de la catégorisation : l'échec tardif à l'inclusion de classes peut-il s'expliquer par un déficit d'inhibition ? - article ; n°1 ; vol.102, pg 9-29

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Description

L'année psychologique - Année 2002 - Volume 102 - Numéro 1 - Pages 9-29
Summary : Development of categorization : Is late class inclusion failure explained by a lack of inhibition ?
The present study is based Levine and Prueitt's (1989) neural network model which links categorization capacities to neural maturation of the frontal lobes. We studied Houdé et Joyes's hypothesis (1995) that postulates that children fail in certain « modified » inclusion tasks at 8 to 12 years old due to lack of inhibition rather than lack of internal logic. A regression analysis shows that two inhibition tasks (the Trail Making test and the Stroop test) account for 50 % of the variance in class inclusion performances. Links between development of inhibitory processes and categorization capacities are discussed.
Key words : class-inclusion, inhibition, prefrontal cortex, development.
Résumé
Cette recherche se place dans le cadre du modèle de réseau neuronal de Levine et Prueitt (1989) qui met en liaison les capacités de catégorisation des sujets et leur maturation neuronale au niveau du cortex préfrontal. Nous avons éprouvé l'hypothèse de Houdé et Joyes (1995) postulant que l'échec des enfants de 8 à 12 ans aux épreuves « modifiées » d'inclusion serait dû à un défaut d'inhibition et non à un manque de logique interne. Une analyse de régression montre que les scores aux épreuves d'inhibition du Trail Making Test expliquent à 52 % les performances d'inclusion. La discussion porte sur les liens existants entre le développement, les processus inhibiteurs et les capacités de catégorisation.
Mots-clés : inclusion de classes, inhibition, cortex préfrontal, développement.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Valérie Pennequin
R. Fontaine
T. Plaie
S. Maupoux
Le développement de la catégorisation : l'échec tardif à
l'inclusion de classes peut-il s'expliquer par un déficit d'inhibition
?
In: L'année psychologique. 2002 vol. 102, n°1. pp. 9-29.
Abstract
Summary : Development of categorization : Is late class inclusion failure explained by a lack of inhibition ?
The present study is based Levine and Prueitt's (1989) neural network model which links categorization capacities to neural
maturation of the frontal lobes. We studied Houdé et Joyes's hypothesis (1995) that postulates that children fail in certain «
modified » inclusion tasks at 8 to 12 years old due to lack of inhibition rather than lack of internal logic. A regression analysis
shows that two inhibition tasks (the Trail Making test and the Stroop test) account for 50 % of the variance in class inclusion
performances. Links between development of inhibitory processes and categorization capacities are discussed.
Key words : class-inclusion, inhibition, prefrontal cortex, development.
Résumé
Cette recherche se place dans le cadre du modèle de réseau neuronal de Levine et Prueitt (1989) qui met en liaison les
capacités de catégorisation des sujets et leur maturation neuronale au niveau du cortex préfrontal. Nous avons éprouvé
l'hypothèse de Houdé et Joyes (1995) postulant que l'échec des enfants de 8 à 12 ans aux épreuves « modifiées » d'inclusion
serait dû à un défaut d'inhibition et non à un manque de logique interne. Une analyse de régression montre que les scores aux
épreuves d'inhibition du Trail Making Test expliquent à 52 % les performances d'inclusion. La discussion porte sur les liens
existants entre le développement, les processus inhibiteurs et les capacités de catégorisation.
Mots-clés : inclusion de classes, inhibition, cortex préfrontal, développement.
Citer ce document / Cite this document :
Pennequin Valérie, Fontaine R., Plaie T., Maupoux S. Le développement de la catégorisation : l'échec tardif à l'inclusion de
classes peut-il s'expliquer par un déficit d'inhibition ?. In: L'année psychologique. 2002 vol. 102, n°1. pp. 9-29.
doi : 10.3406/psy.2002.29580
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2002_num_102_1_295809
L'Année psychologique, 2002, 102, 9-29
MÉMOIRES ORIGINAUX
Université de Tours1
Laboratoire UPRES 2114 « Vieillissement,
développement adulte et rythmicité »
LE DEVELOPPEMENT DE LA CATEGORISATION :
L'ÉCHEC TARDIF À L'INCLUSION DE CLASSES
PEUT-IL S'EXPLIQUER PAR UN DÉFICIT D'INHIBITION ?
par Valérie PENNEQUIN2, Roger FONTAINE,
Thierry PLAIE et Sophie MAUPOUX
SUMMARY : Development of categorization : Is late class inclusion failure
explained by a lack of inhibition ?
The present study is based Levine and Prueitt's (1989) neural network
model which links categorization capacities to neural maturation of the frontal
lobes. We studied Houdé et Joyes's hypothesis (1995) that postulates that
children fail in certain « modified » inclusion tasks at 8 to 12 years old due to
lack of inhibition rather than lack of internal logic. A regression analysis shows
that two inhibition tasks (the Trail Making test and the Stroop test) account
for 50 % of the variance in class inclusion performances. Links between
development of inhibitory processes and categorization capacities are discussed.
Key words : class-inclusion, inhibition, prefrontal cortex, development.
Le cortex préfrontal est une zone cérébrale en connexion
avec de nombreuses autres régions (structures limbiques,
complexe amygdalo-hippocampique, thalamus, striatum, cortex
prémoteur). Cela fait de lui un véritable « carrefour anatomico-
cognitif ». En effet, il semble exister un lien entre le cortex pré
frontal et les fonctions executives ; la zone préfrontale serait
nécessaire à l'exécution et au contrôle de comportements finali-
1. 3, rue des Tanneurs, BP 4103, 37041 Tours, Cedex 1.
2. E-mail : pennequin@univ-tours.fr 10 V. Pennequin, R. Fontaine, T. Plaie et S. Maupoux
ses mis en œuvre dans des situations complexes et nouvelles
(Dubois, Pillon et Sirigu, 1994). Pour Shallice (1995), le cortex
préfrontal est un superviseur attentionnel qui prend le relais
lorsque le système routinier n'est plus adapté. Il permet alors la
construction de projets d'action dans les situations inhabituelles
ou « pièges ». Le rôle principal du cortex préfrontal serait donc
un rôle d'inhibition de comportements de routine et d'activation
des comportements pertinents dans une situation donnée.
Bjorklund et Harnishfeger (1990) ont proposé un modèle afin
de rendre compte des différences développementales concernant
les performances cognitives des enfants. Ce modèle est une exten
sion du modèle d'inhibition inefficiente développé par Hasher et
Zacks (1988) qui explique les changements cognitifs observés au
cours du vieillissement. Selon Hasher et Zacks (1989), les proces
sus inhibiteurs deviennent moins performants au cours du viei
llissement. Il en résulte que les informations non pertinentes
entrent et sont maintenues en mémoire de travail. En se plaçant
dans l'hypothèse d'une capacité limitée de la mémoire de travail,
11 resterait alors moins d'espace pour le stockage et le traitement
des informations pertinentes pour la tâche en cours. Concernant
le développement de l'enfant, Bjorklund et Harnishfeger (1990)
proposent donc que les processus inhibiteurs deviennent plus per
formants avec l'âge. Plus l'enfant grandit et moins les informa
tions distractrices parviennent en mémoire de travail, ce qui aug
mente l'efficience de la mémoire de travail. Cette augmentation
des capacités d'inhibition au cours du développement de l'enfant
irait de pair avec son développement neurologique, notamment
avec le processus de myélinisation (Case, 1985). Ces hypothèses
semblent trouver des appuis expérimentaux (Lane et Pearson,
1982 ; Diamond, 1985 ; Bjorklund, Greenberg, Hurlbert et
Thompson, 1978 ; Bjorklund et Harnishfeger, 1990).
Lawson (1993) a étudié les liens existant entre le raisonne
ment déductif et la maturation de cerveau. Cet auteur fait réfé
rence au modèle de réseau neuronal de Levine et Prueitt (1989)
afin d'expliquer les effets bénéfiques d'un court entraînement à
la découverte d'une caractéristique commune d'objets par des
enfants de 6 à 8 ans. Levine et Prueitt (1989) ont exposé en
détail ce réseau neuronal et ont simulé sur ordinateur le rôle des
lobes frontaux dans la tâche du Wisconsin. Lawson (1993) a
repris ce modèle de simulation et l'a appliqué à des tâches de
découverte d'une loi de catégorisation entre plusieurs objets. catégorisation et inhibition 11 Développement,
Catégories
Renforcements
+ ou -
Hypothèses
Habitudes
Fig. 1. — Le réseau neuronal d'après Levine et Prueitt (1989)
Levine and Prueitt' s (1989) neural network
Ce modèle postule l'existence d'un ensemble de nœuds (FI)
qui codent les caractéristiques des objets (leur couleur, leur
forme, etc.). Il existerait un autre ensemble de nœuds (F2) qui
codent chaque objet dans sa totalité et qui permet de poser des
hypothèses sur la caractéristique pertinente à prendre en compte
pour la catégorisation des objets (peut-on classer ces objets selon
la forme ? ou selon la couleur ?). Ce réseau inclut également un
nœud lié aux habitudes ; c'est-à-dire qu'il détecte combien de fois
les catégories faites par le sujet ont été renforcées positivement
ou négativement. Par exemple, il détecte combien de fois une
catégorisation des objets par la couleur a été renforcée positive
ment par l'expérimentateur. Si, lors d'un essai, la catégorisation
par la couleur était la bonne réponse, alors la force de l'habitude
concernant le trait « couleur » sera augmentée. Enfin, le modèle
postule l'existence d'un nœud lié aux hypothèses du sujet qui est 12 V. Pennequin, R. Fontaine, T. Plaie et S. Maupoux
sous l'influence du nœud lié aux habitudes et du renforcement.
Par exemple, supposons que le sujet émette l'hypothèse que la
caractéristique commune des objets qu'on lui présente est une
certaine couleur. Tous les objets ayant cette couleur lui enverront
un renforcement positif. En revanche, si quelques objets son

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