Le logement des ménages pauvres en 1996
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Entre 1984 et 1996, la population des ménages pauvres a profondément changé. Autrefois composée en majorité de retraités, d'inactifs et d'agriculteurs, elle se compose aujourd'hui en majorité d'actifs. Les ménages pauvres, plus jeunes qu'en 1984, sont moins souvent propriétaires de leur logement. Le parc locatif, privé ou public, en accueille plus de la moitié. 10 % de ces ménages ne disposent pas du confort minimal dans leur logement, contre 30 % en 1984. Les aides de l'État divisent par deux la dépense de logement des ménages pauvres locataires ou accédants. L'effort des ménages est nettement moins élevé dans le parc HLM que dans le parc locatif privé. Les vingt dernières années ont été marquées par la disparition d'un parc privé à bas loyer et par la montée du HLM dans le logement des pauvres. Toutefois, le secteur locatif privé reste un passage obligé dans l'itinéraire résidentiel de ces ménages.

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Langue Français

Extrait

N° 588 JUIN 1998
Prix : 15 F
Le logement des ménages pauvres
en 1996
David Le Blanc, Division Logement, Insee
François Clanché, DGUHC, ministère de l’Equipement
Leurs revenus, dont l’essentiel provient dentre 1984 et 1996, la population des
transferts familiaux, sont mal repérés dans
ménages pauvres a profondément
les enquêtes statistiques. Leur pauvreté n’estEchangé. Autrefois composée en souvent qu’apparente et peut être considérée
majorité de retraités, d’inactifs et d’agri- comme de nature différente. Néanmoins,
le logement des étudiants est un problèmeculteurs, elle se compose aujourd’hui en
spécifique. 80 % des ménages dont le chef
majorité d’actifs. Les ménages pauvres,
est étudiant occupent un logement loué vide
plus jeunes qu’en 1984, sont moins sou- du parc privé, vivent dans un meublé ou sont
vent propriétaires de leur logement. Le sous-locataires, 11 % sont logés gratuite
ment. Seulement 3 % sont insatisfaits de leurparc locatif, privé ou public, en accueille
logement.
plus de la moitié. 10 % de ces ménages ne
Le reste de la population pauvre est composé
disposent pas du confort minimal dans de ménages d’actifs et peut être séparé en
leur logement, contre 30 % en 1984. Les deux groupes : les jeunes en période d’inser
tion, et les actifs plus âgés en difficulté sur leaides de l’Etat divisent par deux la dé-
marché du travail. L’importance de ces deux
pense de logement des ménages pauvres
groupes dans la population pauvre n’a cessé
locataires ou accédants. L’effort des mé- de croître sous l’effet de la montée du chô
nages est nettement moins élevé dans le mage et de la disparition des emplois les
moins qualifiés d’une part, de l’allongementparc HLM que dans le parc locatif privé.
de la période qui sépare la fin des études et
Les vingt dernières années ont été mar
l’insertion stable sur le marché du travail d’au
quées par la disparition d’un parc privé à tre part. Ils représentent aujourd’hui 46 % des
bas loyer et par la montée du HLM dans lménages pauvre es, contre 33 % en 1984.
logement des pauvres. Toutefois, le secteur
Rajeunissement de la populationlocatif privé reste un passage obligé dans
pauvre et montée corrélative
l’itinéraire résidentiel de ces ménages.
du locatif
Depuis 12 ans, ces grandes catégories n’ont
Le nombre de ménages pauvres mesuré à pas radicalement changé. C’est leur impor
l’enquête Logement fin 1996, est estimé à
2,8 millions, soit environ 12 % de l’ensemble
Statut d’occupation des logements en 1996
des ménages (Pour comprendre ces résul
tats). Loin de constituer une catégorie socia
lement homogène, cette population regroupe
des ménages très divers. En particulier,
toutes les étapes du cycle de vie y sont repré
sentées. Dans une approche centrée sur le
logement, on peut retenir six groupes types
de ménages.
Quatre groupes représentant aujourd’hui un
peu plus de la moitié des ménages à bas re
venus sont faciles à cerner : les retraités et
inactifs âgés de plus de 60 ans, les inactifs de
moins de 60 ans, les agriculteurs à bas reve
nus, et les étudiants (tableau1). Ces derniers
constituent une catégorie à part. En effet, les
“ ménages étudiants ” correspondent aux étu
Source : Enquête Logement 1996, Inseediants vivant dans un logement indépendant.
?
INSEE
PREMIERELes conditions de logement des ménages pauvres en 1996
En %
Synthèse : Insatisfaction
Part parmi Taux de Taux de Absence de Situation de Désir de
Taux de mauvaises relative aux
les ménages locataires du locataires du confort surpeu changement
propriétaires situations de conditions de
pauvres secteur HLM secteur libre sanitaire plement de logement2logement logement
Agriculteurs 4 72 2 8 10 11 19 9 6
Retraités et inactifs âgés 26 55 14 11 21 8 27 9 7
Etudiants 14 2 4 53 9 51 53 3 21
Inactifs de moins de 60 ans 10 28 40 22 6 26 30 15 30
1Actifs de moins de 30 ans 9 4 31 45 4 27 29 21 47
1 Actifs de plus de 30 ans 37 26 36 26 7 36 39 19 34
Ensemble des ménages pauvres 100 31 24 26 11 28 35 13 25
Ensemble des autres ménages / 58 15 18 3 10 12 5 17
Source : Enquête Logement 1996, Insee
1. Hors agriculteurs ⁄ 2. Mauvaises conditions de logement : absence de confort sanitaire et/ou situation de surpeuplement
tance respective qui évolue. Le renou même (40 %) dans la population pauvreannées 1980 : les agriculteurs et les
vellement des générations et l’amélio et dans l’ensemble des ménages ; le retraités. Leurs logements demeurent
ration générale du niveau de vie des secteur HLM n’accueillait que 16 % descependant, encore aujourd’hui, plus
catégories autrefois souvent pauvres ménages pauvres. Aujourd’hui, les pro souvent inconfortables que ceux des
(personnes âgées, agriculteurs) se sont priétaires représentent 31 % des ména autres actifs.
traduits par leur diminution au sein de lages pauvres contre 54 % de l’ensembleL’équipement des logements des mé
population pauvre. Ainsi, les retraités etdes ménages. La population pauvre ré- nages pauvres varie comme pour l’en
inactifs âgés représentaient 43 % des side dorénavant majoritairement dans semble des ménages fortement avec le
ménages à bas revenus en 1984, 26 %le parc locatif ; au sein de ce parc, le statut d’occupation : pratiquement tous
aujourd’hui. Dans le même temps, le secteur HLM accueille autant de ména les logements HLM ou en accession à
risque de pauvreté a augmenté pour ges pauvres que le secteur privé. la propriété offrent ce confort minimal,
une part croissante des actifs : si l’on neUne fois éliminés ces effets de struc 9 sur 10 dans le secteur locatif libre,
compte pas les étudiants dans la popu ture, trois tendances se dégagent. La mais seulement 8 sur 10 en propriété
lation pauvre, les ménages d’actifs non première est la baisse de la propriété. non accédante, et beaucoup moins en loi
agricoles y sont aujourd’hui majoritai Elle concerne surtout les ménages d’ac- de 1948, dans les meublés, les sous
res. La population pauvre est donc de tifs pour lesquels l’accession est en netlocations ou les logements prêtés.
plus en plus jeune. recul. La difficulté d’accession à la pro Plus d’un ménage pauvre sur quatre vit
La question du logement ne se pose pas priété pour les ménages les plus mo dans un logement que l’on peut consi
de la même façon pour tous ces grou destes, repérée dès la fin des années dérer comme surpeuplé, contre moins
pes : à chaque étape du cycle de vie, les 1980, a particulièrement touché ces d’un sur dix pour les autres ménages.
aspirations sont différentes, les deman ménages. Les femmes au foyer et au Depuis 1984, cette part est restée sta
des également. D’autre part, les ména tres inactives de moins de 60 ans sont ble, alors que dans le même temps elle
ges de retraités ou d’inactifs âgés également concernées. Le deuxième a baissé de 16 à 9 % pour les autres
pauvres possèdent généralement un mouvement perceptible est le recul du ménages. Cette stagnation apparente
patrimoine plus important que les autres logement gratuit. Cette tendance n’est résulte des changements de composi
ménages pauvres (55 % sont propriétai pas propre aux ménages pauvres : elle tion de la population pauvre : les familles
res de leur logement). La faiblesse du touche tous les ménages. Enfin, la troi monoparentales et les couples avec
revenu courant n’a pas la même signifi sième tendance est l’accroissement du enfants, plus nombreux qu’avant, sont
cation dans leur cas que pour les ména rôle joué par le parc HLM. plus souvent en situation de surpeuple
ges plus jeunes. ment que les autres ménages. Les mé-
L’évolution depuis 12 ans de la réparti Le confort des logements
tion des ménages à bas revenus par s’est amélioré
Inconfort du logementstatut d’occupation reflète largement
Évolution 1984 1996les modifications des structures de Au cours des 15 dernières années, le
cette population (graphique 1). Son ra- confort des logements s’est nettement
jeunissement massif s&#

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