Le mouvement néo-thomiste - article ; n°34 ; vol.9, pg 224-235
13 pages
Français

Le mouvement néo-thomiste - article ; n°34 ; vol.9, pg 224-235

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
13 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Revue néo-scolastique - Année 1902 - Volume 9 - Numéro 34 - Pages 224-235
12 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1902
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Le mouvement néo-thomiste
In: Revue néo-scolastique. 9° année, N°34, 1902. pp. 224-235.
Citer ce document / Cite this document :
Le mouvement néo-thomiste. In: Revue néo-scolastique. 9° année, N°34, 1902. pp. 224-235.
doi : 10.3406/phlou.1902.1747
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-5541_1902_num_9_34_1747Mélanges et Documents.
. Le mouvement néo-thomiste.
France. — L'événement capital à consigner, dans nos archives
périodiques du mouvement thomiste est une étude de M. G. Besse
intitulée : « Deux centres du mouvement thomiste, Rome et Lou-
vain ». Elle a paru dans la Revue du clergé français (n03 du 1er, du
15 janvier et du 1er février 1902) et son auteur l'a publiée en outre
sous forme de brochure1). C'est une histoire complète et richement
documentée, écrite en une langue pittoresque, et bourrée d'appré
ciations originales sur les divers épisodes qui ont marqué la marche
en avant des idées néo-thomistes depuis 1860. Les conseils récem
ment venus de Rome, sur l'orientation qu'il convient de donner aux
études philosophiques en France, ont suggéré à M. Besse l'idée de
cet intéressant opuscule et il a su apprécier avec une remarquable
perspicacité les tentatives et les expériences qui ont été faites en
Italie et en Belgique. L'auteur est partisan sincère d'une « philoso
phie es sciences »; il a bien voulu décrire par le menu, avec un
souci scrupuleux de faits et d'exemples, ce qui se passe et ce qui se
tente chez nous. Qu'il nous soit permis de lui dire ici, pour sa
vigueur d'exposition et sa sympathie d'appréciation, une vibrante
parole de reconnaissance.
Dans la conclusion d'un beau livre que nous avons signalé dans
notre dernière livraison [La Philosophie de la nature chez les anciens,
Paris, 1901), M. Ch. Huit fait ces justes réflexions sur l'alliance de
la philosophie et des sciences (pp. 571 et 572) : « Ne jouirons-nous
pas de nouveau de cette alliance féconde entre la philosophie et la
science, alliance qui, après tant de siècles de progrès ininterrompu,
1) 63 pages. On peut l'obtenir aux bureaux de, la Revue NéO'Scolastique, au prix
de l fr. (franco). MOUVEMENT NÉO-THOMISTE 225 LE
offrirait certainement un surcroît de portée, de solidité et de gran
deur? On a dit: « Le philosophe n'est point historien ou littérateur:
il doit être géomètre et physicien, ou il ne sera point philosophe ».
C'est aller un peu loin peut-être, mais il reste incontestable que des
connaissances - étendues sont nécessaires pour entrer dans l'ordre
concret des êtres et aborder pratiquement les grands mystères de la
création. Non seulement on ne peut plus songer aujourd'hui à
renouveler les audaces dialectiques d'un Hegel et d'un Schelling, à
qui Humboldt, leur compatriote, reprochait avec tant d'autorité « les
courtes saturnales d'une science étrangement idéale » ; mais il faut
se persuader qu'une sérieuse métaphysique du monde ne se con
tente pas d'une sèche enumeration d'axiomes ontologiques ou d'un
catalogue des attributs généraux réels ou supposés de la matière.
Démocrite, Platon, Aristote, Théophraste, dont la pensée était
comme attirée par les plus profondes abstractions, ont fait à leur
heure, ne l'oublions pas, œuvre de savants plongés dans J'observa-
tion et l'analyse de la réalité. Ils écrivaient sur les propriétés des
plantes, sur les classifications animales, sur les mouvements des
astres, sur les ressorts de notre organisme, de la même plume qui
abordait sans trembler les problèmes les plus ardus de la métaphys
ique. »
Après ces paroles de M. Huit, le lecteur nous saura gré de rap
porter quelques extraits de communications faites sur l'enseign
ement de la philosophie au Congrès international d'enseignement
supérieur de 1900. La Bévue internationale de renseignement les
réunit dans sa livraison du 15 décembre 1901. Les idées exprimées
par le P. Bulliot, de l'Institut catholique de Paris, rappellent fid
èlement le programme de l'Institut de Louvain, dont le P. Bulliot
se réclame' expressément. M. Boutroux, à qui la situation prépon
dérante en Sorbonne confère une grande autorité, nage dans les
mêmes eaux et l'on trouve dans ses déclarations une expression'
nouvelle d'une conception pédagogique qui lui est chère et qu'il
défend depuis longtemps : « Par cela même que la philosophie a
une tendance à se morceler, de nombreux esprits sentent avec
d'autant plus de vivacité le besoin de maintenir cette fonction de
la philosophie qui, de tout temps, a été considérée comme essent
ielle : ramener à l'unité des choses qui se présentent sépa
rées... » (p. 507). — « II faut maintenir, à côté des recherches ana
lytiques, où les sciences positives font à elles seules la plus grande
partie des frais, les recherches où l'esprit considère, dans les choses, 226 MÉLANGES ET DOCUMENTS
leurs conditions d'intelligibilité, de vérité, d'harmonie et de perfec
tion. Logique, psychologie, morale, doivent toujours conserver en
elles le le\ain de métaphysique qui, quelque jour peut-être, soulè
vera les théories expérimentales et les animera d'une vie nouvelle »
(pp. 508 et 509). Et l'auteur conclut : « Ces considérations sur l'état
et l'idée de la philosophie déterminent l'objet de l'enseignement
philosophique dans les universités. Cet enseignement a ce caractère
d'être à la fois universel et spécial. C'est son universalité même qui
le distingue des autres et fait son originalité. Il vise à considérer
les choses et les sciences, la théorie et la pratique, le concret et
l'abstrait, le réel et l'idéal, la nature et l'homme, dans leurs rap
ports intrinsèques, et, s'il1 se peut, dans leur unité fondamentale.
Pour atteindre à cette fin, constamment il se retrempe dans les
sciences positives, et il se vivifie dans la pensée
reflexive » (p. 509).
Dans le même ordre d'idées, signalons un beau livre écrit par
une plume alerte, où sous le titre de « Contribution philosophique
à l'étude des sciences » (Lille, 1902), le chanoine J. Didiot, des
facultés catholiques de Lille, passe en revue les grands problèmes
que soulève l'étude de l'être et de l'action. « La science et la philoso
phie, dit l'auteur dans la Préface, se sont presque entièrement con-
•fondues jusqu'au xvir3 siècle. Alors elles se frayèrent chacune sa
voie, sous l'influence de Bacon et de Descartes surtout. Elles avaient
déjà eu des torts réciproques : on dirait qu'elles cherchèrent désor
mais à se nuire, et elles n'y réussirent que trop. Le positivisme, qui
prétendait être à lui seul la science, voulut même bannir de l'esprit
humain la philosophie. Fréquemment celle-ci usa de représailles au
moins partielles et parut se soucier fort peu de la science.
» Nous assistons à un rapprochement qui deviendra bientôt, espé
rons-le, une réconciliation et même une association Dans
l'Eglise catholique, nous savons à quoi nous en tenir sur les condi
tions essentielles du traité de paix et d'alliance à négocier entre la
philosophie et la science. Léon XIII, ce pape de grand génie et de-
suprême bon sens, nous a dit : Reprenez la philosophie traditionnelle
qui remonte de Bossuet à saint Thomas d'Aquin, de saint Augustin
à Socrate et à ses authentiques disciples. Dégagez-la des imperfect
ions, des naïvetés, des erreurs, où le défaut de science positive,
expérimentale, l'a trop longtemps laissée captive. Aux conclusions
certaines des savants modernes, unissez les immuables principes des
philosophes antiques : vous obtiendrez ainsi un tout admirablement MOUVEMENT NÉO-THOMISTE 227 LE
harmonieux et homogène, d'où jaillira la plus vive lumière; le pro
grès philosophique et même scientifique y trouvera force et sûreté »
(pp. vii-ix). C'est à ce progrès philosophique et même scientifique
que M. Didiot a consacré ce livre. Son programme est le néo-tho-
misine ; sa méthode, la miss au point

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents