Le poids de l urbanisation et l érosion des milieux littoraux : l exemple d Arenys de Mar (Barcelona) - article ; n°1 ; vol.20, pg 419-437
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Le poids de l'urbanisation et l'érosion des milieux littoraux : l'exemple d'Arenys de Mar (Barcelona) - article ; n°1 ; vol.20, pg 419-437

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Description

Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1984 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 419-437
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 71
Langue Français
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Extrait

M. Jean-Claude Morvan
Le poids de l'urbanisation et l'érosion des milieux littoraux :
l'exemple d'Arenys de Mar (Barcelona)
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 20, 1984. pp. 419-437.
Citer ce document / Cite this document :
Morvan Jean-Claude. Le poids de l'urbanisation et l'érosion des milieux littoraux : l'exemple d'Arenys de Mar (Barcelona). In:
Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 20, 1984. pp. 419-437.
doi : 10.3406/casa.1984.2425
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1984_num_20_1_2425POIDS DE L'URBANISATION LE
ET L'EROSION DES MILIEUX LITTORAUX:
L'EXEMPLE D'ARENYS DE MAR (Barcelona)
Par Jean-Claude MORVAN *
Membre de la Section Scientifique
Depuis quelques années, on constate une spécialisation de plus en plus
accrue des géographes. Depuis l'origine de notre discipline jusqu'à des années
très récentes, presque toutes les écoles ont insisté sur l'intérêt de l'étude des
rapports entre l'homme et le milieu naturel ; mais petit à petit, avec le temps, et
la rapidité et la complexité des phénomènes, le géographe, après une vision
générale des grands problèmes a choisi et s'est penché plus particulièrement
sur tel ou tel problème.
Ainsi, s'il semble que dans une région côtière le milieu terrestre soit bien
connu, et que d'autre part le milieu marin soit de plus en plus étudié par les
océanographes, la frange côtière reste encore un domaine où de nombreuses
recherches sont insuffisantes.
Cette limite entre deux mondes semble pourtant être l'un des domaines
privilégiés du géographe, puisqu'il s'intéresse à la fois à ces deux espaces sans
commune mesure, et à leur interaction; et par là même aux rapports très
complexes de l'homme avec l'ensemble de ce "double milieu physique".
Parmi des milliers d'exemples pris sous toutes les latitudes, la
Méditerranée Occidentale peut fournir un terrain d'étude spécifique.
Un monde spécifique :
Sans entrer dans de grands développements, rappelons simplement
quelques données de base sur cette Méditerranée Nord-Occidentale.
Il s'agit d'une mer quasi fermée, au marnage insignifiant, dont le
renouvellement des eaux s'effectue essentiellement par le détroit de Gibraltar,
* Décédé subitement le 21 juin 1984, à Barcelone. (N.d.l.R.). 420 JEAN-CLAUDE MORVAN
de manière très lente. Cette mer à forte salinité est déficitaire ; elle subit une
evaporation très forte, la grosse chaleur de l'été n'étant pas compensée par la
douceur de l'hiver. De plus, elle ne reçoit que très peu d'apports de grands
fleuves (Ebre, Rhône) et subit le rythme de rios au régime capricieux.
Côtes, dynamique et morphologie :
Selon le climat et les différents types de temps, la direction générale des
courants et des houles, les deux types de côtes, rocheuse et sableuse,
connaissent une érosion différente et sont à l'origine de formes bien
particulières.
Les côtes rocheuses subissent une abrasion mécanique et une corrosion
par l'action des vagues qui produisent des matériaux grossiers assez peu
transportables, qui ont tendance à rester sur place.
Les plages de sable s'appuient au relief, ou croissent dans une certaine
direction à partir d'un point selon une dérive littorale créée par des houles
obliques; très souvent il se forme un lido barrant une lagune; celle-ci
communiquant avec la mer par un grau.
De plus, dans cette mer sans marée, on compte de nombreux deltas, car la
mer n'a pas assez de force pour déblayer l'accumulation des dépôts ; certains
de ces deltas évoluent beaucoup.
Voici très grossièrement exposés les trois types morphodynamiques
rencontrés, particulièrement sur la côte Est Espagnole et sur le Languedoc-
Roussillon.
L'érosion générale des côtes :
Les phénomènes érosifs sont loin d'être circonscrits à l'Ensemble
Méditerranéen. On signale à peu près partout dans le monde un recul général
des côtes, lié à une élévation moyenne du niveau de la mer. Mais ce sont
surtout les actions humaines qui influent d'une manière intense sur les
littoraux. Les extractions de matériaux pour le bâtiment, la construction de
routes et promenades en bord de mer, et surtout les ports de plaisance
modifient le transit naturel des sédiments.
La diminution des apports fluviatiles, par exemple par l'édification de
barrages en amont des fleuves, laisse à la mer la possibilité de ronger la côte
plus facilement, ayant moins de sédiments à déblayer. De nombreux exemples
pourraient être cités ; qui ne connaît en Languedoc le célèbre cas d'Aiguës
Mortes, ou du Volcan d'Agde (décrit par Strabon comme une île)? dans ce
secteur les blockhaus Allemands de la deuxième guerre mondiale ont les pieds
dans l'eau, et en Mai 1983, il a fallu construire à toute hâte une série d'épis URBANISATION ET EROSION DU LITTORAL 421
pour protéger des campings menacés après les dernières tempêtes d'hiver.
Surtout dans une mer sans marée, soumise aux tempêtes, une plage n'est
en équilibre, que si l'engraissement de l'été compense l'amaigrissement de
l'hiver. Dans certains secteurs du Languedoc on constate des reculs allant
jusqu'à quatre mètres.
Combien de personnes d'une cinquantaine d'années se souviennent avoir
joué au football, avec plusieurs terrains côte à côte, sur la célèbre plage de la
Corniche de Sète chantée par Georges Brassens. Elle est aujourd'hui réduite à
sa plus simple expression, et même, la tempête de l'hiver 1982-83 a brisé le
béton et emporté une partie de la Route Nationale 108.
On va même jusqu'à la disparition de plages entières y compris de leurs
équipements (restaurants, cabines de bain, etc..) ; nous en avons un bel
exemple en Espagne parmi tant d'autres : la plage populaire du Nord-Est de
Malaga dont le sauvetage récent a coûté les yeux de la tête et a modifié
totalement l'esthétique du paysage.
Sans vouloir tomber dans un "catastrophisme primaire", rendant
responsable l'ensemble de l'humanité, force est de constater que ces dernières
années, tant sur la côte du Levant Espagnol que dans le Languedoc, de
terribles événements nous amènent à considérer très sérieusement la réalité
des faits.
Automne-hiver 1982, des trombes d'eau s'abattaient sur Alicante et
Valence provoquant des dégâts considérables, dont la rupture d'un barrage
qui menace dangereusement les bas pays côtiers ; hiver 82-83, chutes de neige
sans précédent dans la région de Murcie, qui en plus de détruire les cultures et
briser les serres répandent la dévastation lors de leur fonte ; également Valras
plage (Hérault) en Novembre 1982.
8 Novembre 1983 - catastrophe de Barcelone, jamais vue depuis les
tragiques journées de 1962. La ville est touchée (métro coupé, parking de la
Plaza de Cataluna submergé, plage de la Barceloneta dévastée...), mais
surtout les quartiers les plus pauvres près de l'aéroport et dans le Prat de
Llobregat sont ruinés. On compte les morts et les blessés, les trains arrêtés, les
lignes coupées, les maisons inondées, ainsi que les nombreux dommages
causés à l'agriculture et à l'industrie; les arbres arrachés, le téléphone et
l'électricité hors d'usage.
Dans le même temps, avec 776 mm de pression, on enregistre 94 1/ m2 à
Barcelone centre, et 200 1/m2 à Prat de Llobregat; tout ceci dû à des
conditions et des rapports topographiques et hydrologiques.
Les services météorologiques catalans diront que cette pluie intense s'est
produite à cause d'une vague de froid et de vents provenant du Levant, qui a
occasionné des précipitations en prenant contact avec la terre qui était
chaude; la basse pression centrée sur les Baléares, aura une influence de JEAN-CLAUDE MORVAN 422
Barcelone jusqu'à Valence, allant même faire craindre un débordement du
vieux lit du Rio Turia.
Les données pluviométriques enregistrées, sont indiquées dans le tableau
suiva

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