Le quatrième pèlerinage à Kumano de l empereur retiré Gotoba, en 1201, selon le Meigetsuki, notes journalières de Fujiwara Teika - article ; n°1 ; vol.24, pg 49-105
58 pages
Français

Le quatrième pèlerinage à Kumano de l'empereur retiré Gotoba, en 1201, selon le Meigetsuki, notes journalières de Fujiwara Teika - article ; n°1 ; vol.24, pg 49-105

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Description

Ebisu - Année 2000 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 49-105
This work describes the diverse aspects of a pilgrimage to Kumano, located in the southern part of Kii Peninsula, renowned as the center for the practice of shugendô. In spite of its ascetic dimension, this journey had become the object of an almost frenzied infatuation of abdicated emperors during Insei (or the Period of Abdicated Rulers, 1086-1221). In this article, we introduce the translation and the commentaries regarding the relation of the fourth pilgrimage of the abdicated Emperor Gotoba in 1201 as chronicled by Fujiwara Teika in his diary, Meigetsu-ki. The meticulousness of the descriptions and Teika's somewhat distant view of the journey, due to his duties as attendant of the imperial offerings, make this document one of the major sources for comprehending this important religion practiced from the end of the Ancient Times to the beginning of the Middle Ages.
Ce travail est une description des divers aspects du pèlerinage à Kumano situé dans le sud de la péninsule de Kii et connu comme un haut lieu de pratique du shugendô. En dépit de son caractère ascétique, ce périple fut l'objet d'un engouement presque frénétique de la part des empereurs retirés pendant la période dite des Empereurs Retirés, insei (1086-1221). Nous présentons ici la traduction et le commentaire de la relation du quatrième pèlerinage impérial de l'empereur retiré Gotoba, effectué en 1201 et chronique par Fujiwara Teika dans son journal leMeigetsuki. La minutie des descriptions, le regard quelque peu éloigné que porte Teika sur le voyage vers Kumano du fait de sa fonction de préposé aux offrandes impériales font de ce document une des sources majeures pour appréhender cette importante pratique religieuse, à cheval entre la fin de l'Époque Ancienne et le début du Moyen Âge.
57 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Arnaud Brotons
Le quatrième pèlerinage à Kumano de l'empereur retiré Gotoba,
en 1201, selon le Meigetsuki, notes journalières de Fujiwara
Teika
In: Ebisu, N. 24, 2000. pp. 49-105.
Abstract
This work describes the diverse aspects of a pilgrimage to Kumano, located in the southern part of Kii Peninsula, renowned as
the center for the practice of shugendô. In spite of its ascetic dimension, this journey had become the object of an almost frenzied
infatuation of abdicated emperors during Insei (or the Period of Abdicated Rulers, 1086-1221). In this article, we introduce the
translation and the commentaries regarding the relation of the fourth pilgrimage of the abdicated Emperor Gotoba in 1201 as
chronicled by Fujiwara Teika in his diary, Meigetsu-ki. The meticulousness of the descriptions and Teika's somewhat distant view
of the journey, due to his duties as attendant of the imperial offerings, make this document one of the major sources for
comprehending this important religion practiced from the end of the Ancient Times to the beginning of the Middle Ages.
Résumé
Ce travail est une description des divers aspects du pèlerinage à Kumano situé dans le sud de la péninsule de Kii et connu
comme un haut lieu de pratique du shugendô. En dépit de son caractère ascétique, ce périple fut l'objet d'un engouement
presque frénétique de la part des empereurs retirés pendant la période dite des Empereurs Retirés, insei (1086-1221). Nous
présentons ici la traduction et le commentaire de la relation du quatrième pèlerinage impérial de l'empereur retiré Gotoba,
effectué en 1201 et chronique par Fujiwara Teika dans son journal leMeigetsuki. La minutie des descriptions, le regard quelque
peu éloigné que porte Teika sur le voyage vers Kumano du fait de sa fonction de préposé aux offrandes impériales font de ce
document une des sources majeures pour appréhender cette importante pratique religieuse, à cheval entre la fin de l'Époque
Ancienne et le début du Moyen Âge.
Citer ce document / Cite this document :
Brotons Arnaud. Le quatrième pèlerinage à Kumano de l'empereur retiré Gotoba, en 1201, selon le Meigetsuki, notes
journalières de Fujiwara Teika. In: Ebisu, N. 24, 2000. pp. 49-105.
doi : 10.3406/ebisu.2000.1059
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ebisu_1340-3656_2000_num_24_1_1059LE QUATRIÈME PELERINAGE IMPÉRIAL À KUMANO
DE L'EMPEREUR RETIRÉ GOTOBA, EN 1201
selon le Meigetsuki, notes journalières de Fujiwara Teika
Arnaud BROTONS
Centre d'Études Japonaises — Inalco
À l'âge de vingt-deux ans, la dixième lune de la première
année de l'ère Kennin (1201), l'empereur retiré Gotoba fâ,^33±M
(1180-1239 ; 1198-1221)1 part pour la quatrième fois en pèlerinage
pour les trois sanctuaires de Kumano, Kumano-sanzan ^sifHliJ, situés
dans la partie méridionale de la péninsule de Kii fàl#\ Il s'agit des
sanctuaires de Hongû ^H" , dans les montagnes, à une vingtaine de
kilomètres de la baie de Kumano, en amont du fleuve de Kumano ;
de Shingû lir's, à l'embouchure de ce fleuve ; et de Nachi ift^P, plus
au sud, à une dizaine de kilomètres, quelque peu à l'intérieur des
terres. Kumano, depuis le VIIF siècle et tout au long de la période
de Heian (794-1185), est un lieu de pratiques ascétiques de nombreux
religieux et thaumaturges, genza il^ ouyamabushi ihifc qui, au terme
de longues mortifications, ont la réputation de posséder des pouvoirs
merveilleux. C'est aussi l'un des creusets du syncrétisme shintô-
bouddhique qui domine toute la pensée religieuse, à partir du XIe et
du XIF siècles.
L'empereur est accompagné d'une nombreuse suite de hauts
dignitaires et de courtisans, hommes d'armes, danseurs et musiciens,
moines et religieux de tous rangs. Parmi eux, Fujiwara Teika MJ&
mM (1162-1241), alors général en troisième de la garde du corps,
section de gauche {sakon-e no shôshô ir.^WuWU) du quatrième rang
supérieur mineur, surtout connu pour ses compositions poétiques.
Les deux premières dates sont celles de la naissance et la mort de l'empereur,
les deux suivantes indiquent la période de règne en tant qu'empereur retiré.
EBISU24, Automne-hiver 2000, Maison Franco-Japonaise, Tôkyô, p. 49-105. ARNAUD BROTONS EBISU 24
Celui-ci note méticuleusement dans son journal, leMeigetsuki B^H ffi,
le déroulement de ce long et éprouvant périple auquel il participe
pour la première fois. Il est alors âgé de trente-neuf ans.
Depuis la capitale, il faut vingt-deux jours de voyage, le passage
d'une dizaine de cols — dont deux à plus de huit cents mètres
d'altitude — et de six rivières, pour couvrir les sept cents kilomètres
du périple. Une fois rendus à l'oratoire de Kubotsu rÊi$-, à Ôsaka,
véritable point de départ du pèlerinage, les pèlerins poursuivent
leur route par la route de Ki (kiji IES&) jusqu'à Tanabe, dans le district
de Muro, en longeant la côte ouest de la péninsule de Kii. Ici, ils
entrent en montagne et gagnent Hongû par le chemin de Nakaheji
^SS^, puis rejoignent Shingû et Nachi, avant de regagner Hongû
pour prendre à nouveau la route de Nakaheji et de Ki en sens inverse.
Telles sont les grandes lignes de ce périple de la première
année de l'ère Kennin, considéré comme représentatif des pèlerinages
impériaux à Kumano, que nous nous proposons de faire revivre à
travers la traduction des notes de Teika. L'objet de ce travail est de
rendre compte de l'intégralité du déroulement de ce périple, de
retrouver ses rythmes, son mouvement et la logique qui l'anime. Il
ne s'agit pas d'une approche comparative visant à l'étude des divers
aspects du pèlerinage, même si, pour éclairer certains passages,
d'autres relations ou documents seront parfois utilisés.
Cette étude repose principalement sur l'exploitation simultanée
de deux versions très similaires de la relation de ce voyage, rédigées
par Teika. Il s'agit, d'une part, du texte extrait de son journal, les
Mémoires de la lune claire (Meigetsuki 8% H ffi ; coll. Kokusho-kankô-kai,
vol. 1, pp. 209-214), transcrit par Hayakawa Junzaburô #-JI|$iïEê|$
en 191 12 ; et d'autre part, du texte inclus dans la Grande collection du
shinto (Shintô-taikei ^ilfà^ ; vol. Bungaku-hen, Sankei-ki, pp. 45-72),
2 Texte plus connu sous la version publiée dans le recueil de documents du
Gunsho-ruijû (Kikô-bu fàlfîSB) sous le titre Chronique de l'auguste pèlerinage (Kumano
gokôki ^RiffP^IS). Un texte identique se trouve dans les Documents historiques
du grand Japon (Dai-nihon-shiryô ^El^ifi- ; vol. 4/7, pp. 148-170), publiés sous
l'égide de l'Université impériale de Tôkyô. Le pèlerinage de Teika y apparaît sous
le titre Mémoire de l'auguste pèlerinage aux montagnes de Kumano en l'an un de l'ère
Kennin (Kennin gannen Kumano-san gokô-ki SttTC^sfflllfP^ffi). Cette version a été
transcrite en japonais classique par Imakawa Fumio ^JUilt en 1977 (Meigetsuki ;
vol. 1, éd. Kawade-shobô, pp. 266-280)
50 '
r Itinéraire de la route de Kumano y
Toponyme seul = oratoire
▼ étape impériale (aller)/jour
■ de Teika seul
▲ étape de seul (retour)/ jour
Kubotsu$Ëj£v ,
Temple Tennô-ji ^ 3E # (▼ / 5) 1U
Sum.yoshi ir
ô-torii-shin-ô)i
Nakuchi ?r
riv. A rid a WlH sente de Kabura
Uchi-no-hata \H J ^ffl
Komatsu-bara i\^kU (T/10)
Iwauchi éft (■/10-A/22) jHoneû ^^ (▼ / 16-17- A /2Q)
:^Vj^ *^ChikatsuyuifiSI(V14-A/21)
^f, V/ '^Yukawa (SiBKB/14-1
Carte 1 : Itinéraire de la route de Kumano
51 BROTONS EBISU 24 ARNAUD
paru en 1984 sous la direction de Shinjô Tsunezô $r$c'SrH, et auquel
nous nous référerons ici sous l'abréviation « version du ST »3.
Un mot sur les choix faits lors de la traduction. Les événements
et cérémonies qui ouvrent et clôturent le pèlerinage ont été résumés
pour laisser davantage place au récit du périple lui-même. Dans la
plupart des cas, les indications topographiques, qui auraient parfois
nécessité de longs développements, ont été omises. Le signe (...)
désigne les parties abrégées : les réunions de composition poétique,
certaines cérémonies, des répétitions ou précisions qui n'apportent
rien au ré

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