Le recrutement des travailleurs étrangers par l Afrique du Sud - article ; n°69 ; vol.18, pg 101-113
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Tiers-Monde - Année 1977 - Volume 18 - Numéro 69 - Pages 101-113
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Mansell Prothero
Le recrutement des travailleurs étrangers par l'Afrique du Sud
In: Tiers-Monde. 1977, tome 18 n°69. pp. 101-113.
Citer ce document / Cite this document :
Mansell Prothero R. Le recrutement des travailleurs étrangers par l'Afrique du Sud. In: Tiers-Monde. 1977, tome 18 n°69. pp.
101-113.
doi : 10.3406/tiers.1977.2690
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1977_num_18_69_2690RECRUTEMENT LE
DES TRAVAILLEURS ÉTRANGERS
PAR L'AFRIQUE DU SUD«
par R. Mansell Prothero*
Les incertitudes relatives au sort de l'Afrique australe rendent aujourd'hui
impossible une étude précise de la population de travailleurs immigrés qui
s'y trouvent et interdisent toute conjecture relative à leur avenir. Si bien que
nous nous bornons ici à faire l'historique du problème jusqu'aux premières
années de la présente décennie.
— Les caractéristiques générales
Aucun autre Etat africain ne parvient à atteindre le niveau de dévelop
pement économique de la République d'Afrique du Sud, que ce soit dans
l'absolu ou en considérant le revenu par tête. Le développement économique
a surtout favorisé la population européenne, mais il dépend principalement
de la main-d'œuvre africaine. On utilise en Afrique du Sud la main-d'œuvre
indigène et on en fait venir d'autres des Etats d'Afrique australe. Les tra
vailleurs africains importés en Afrique du Sud, en 1971, étaient plus d'un
demi-million et leur nombre avait plus que doublé depuis la première décennie
de ce siècle. On les a recrutés principalement en Mozambique, Malawi,
Botswana, Lesotho et Swaziland. Ils sont engagés, transportés, employés et
* Professeur, Département de Géographie de l'Université de Liverpool; responsable de
Y African Mobility Project.
(1) Une partie de cette étude réutilise la matière d'un article publié sous le même titre
dans International Migration Kepierv 8, 1974, 27, 383-390. Nous devons beaucoup d'autre
part à deux sources importantes : W. J. Breytenbach, Migratory labour arrangements in
Southern Africa, Communications of the Africa Institute, n° 20, Pretoria, 1972, et F. Wilson,
n° L.abour 6. in the South African goldmines ign-ig6g, Cambridge, 1972, African Studies Series,
Revue Tiers-Monde, t. XVIII, n° 69, Janvier-Mars 77 IQI R. MANSELL PROTHERO
éventuellement rapatriés suivant un système de recrutement qui est certa
inement le plus élaboré qu'on puisse trouver en Afrique et peut-être dans le
monde.
Leur recrutement commença dès que l'on eut besoin de main-d'œuvre
pour l'exploitation des mines d'Afrique du Sud. Il s'est poursuivi pour des
raisons économiques en même temps que pour des raisons d'ordre social et
politique. L'appel à une main-d'œuvre immigrée a été utilisé pour renforcer
la politique ^apartheid racial de l'Afrique du Sud. Ces immigrants ne sont
autorisés à travailler que pendant une période limitée au terme de laquelle
ils sont renvoyés chez eux. Pendant ces périodes de travail, ils ne sont pas
autorisés à être accompagnés de leur famille. Avant même l'introduction
relativement récente d'un système de contrôle qui vise délibérément à réduire
le nombre d'Africains dans les villes, le système des travailleurs importés
réduisait la quantité de population africaine à installer dans les zones urbaines
et industrielles.
Le statut de ces immigrants temporaires et les contrôles exercés sur eux
pendant le travail et hors du travail faisaient que cette main-d'œuvre ne
pouvait guère s'organiser. Elle créa aux employeurs et à l'administration
publique beaucoup moins de difficultés qu'une main-d'œuvre permanente,
permettant même d'étendre des contraintes semblables à tous les Africains
en Afrique du Sud (i). Les avantages politiques et sociaux du système de
main-d'œuvre immigrée tel qu'il fonctionne en Afrique du Sud compensent
les désavantages qui tiennent à une main-d'œuvre instable et par conséquent
capable d'acquérir une qualification plus poussée. Ces désavantages ont d'ail
leurs été en partie réduits par le fait que les immigrants sont souvent revenus
s'employer en Afrique du Sud plusieurs fois durant leur vie de travail. De
toute façon et jusqu'à une époque très récente, l'accès à la formation pro
fessionnelle a été presque entièrement réservé à la main-d'œuvre européenne
et ce privilège a été jalousement préservé par de solides syndicats d'Euro
péens (2). Quant aux accommodements qui ont facilité l'accès de la main-
d'œuvre africaine à des emplois plus qualifiés, ils ne représentent qu'un
progrès très limité.
Le système de recrutement et d'emploi de main-d'œuvre étrangère en
Afrique du Sud est en soi un exemple très intéressant d'importation de groupes
d'immigrants très sélectionnés. La loi définit la présence de travailleurs en
Afrique du Sud comme temporaire, et de ce fait, leurs mouvements ne repré-
(1) Le décret de 19ц réglementant le travail indigène refuse le droit de grève aux tra
vailleurs africains sous contrat.
(2) L'acte d'amendement du règlement minier de 1926 interdisait expressément les
postes de maîtrise et de techniciens aux Africains et aux Indiens.
IO2 EN AFRIQUE DU SUD
sentent pas une migration internationale au sens le plus strict du terme, dans
la mesure où ils n'aboutissent pas à un établissement définitif. D'autre part,
les mouvements de travailleurs étrangers vers l'Afrique du Sud permettent
d'intéressantes comparaisons avec les migrations de travail observées ailleurs
en Afrique.
— Les origines du système (Wilson, op. cit.)
Les contrôles sur la main-d'œuvre africaine en Afrique du Sud remontent
au xvnie siècle et l'abolition de l'esclavage, en 1834, fut suivie pendant le
xixe siècle de différentes mesures destinées à contrôler sa mobilité ; ces contrôles
s'inscrivaient dans un contexte de rareté durable de la main-d'œuvre qui
augmenta pendant les trois dernières décades du xixe siècle, alors que se
développait l'activité minière. L'exploitation minière visa d'abord la pro
duction de diamants, puis de plus en plus celle de l'or et elle se développa
dans des zones qui n'étaient pas celles traditionnellement les plus densément
peuplées par les Africains.
La Chambre des Mines (Chamber of Mines) créa, en 1893, une Direction
de la Main-d' Œuvre indigène (Native Labour Department) : il fallait satisfaire
la demande croissante de main-d'œuvre du Transvaal en recrutant des tra
vailleurs au Mozambique. Trois ans plus tard, l'Association du Rand pour la
main-d'œuvre indigène (Rand Native Labour Association) se créa pour fournir
de la aux mines et pour lutter contre la compétition des mines
entre elles à propos de cette main-d'œuvre. En 1900, ce fut l'Association
du Witwatersrand pour le travail indigène (que l'on appelle en général Wenela)
qui aujourd'hui encore fournit de la main-d'œuvre et assure son encadrement.
La Wenela devait à l'origine recruter pour n'importe quelles industries, mais
son activité se limita par la suite à la pour les mines d'or. Elle
avait à l'origine l'autorisation de recruter au Mozambique, ses activités
s'étendirent par la suite à d'autres pays au nord de l'Afrique du Sud. La
Compagnie nationale de Recrutement (National Recruiting Corporation ou
nrc) fondée en 191 2 et d'autres organismes encore recrutent de la main-
d'œuvre en Afrique du Sud même, au Lesotho, au Swaziland et dans le sud
du Botswana. Nous prenons en considération, dans les lignes qui suivent,
les accords internationaux qui régissent les opérations de recrutement; il
s'agit surtout du recrutement par la Wenela de main-d'œuvre pour les mines
d'or du Witwatersrand et de l'Etat libre d'Orange, et notamment des origines
géographiques de cette main-d'œuvre.
103 R. MANSELL PROTHERO
— Le contrôle législatif du système (Breytenbach, op. cit.)
La Wenela recrutait au Mozambique en vertu d'accords renouvelés de
temps en temps auprès des autorités portugaises. Le premier de ces accords
fut conclu en 1901 et fut amend&#

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