Le rôle de la France dans l'annexion forcée du Monténégro (Documents officiels publiés par le Ministère des affaires étrangères du Monténégro)

Montenegro. Ministarstvo Spolnikh Poslova

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FRANCEDELARÔLELE
FORCÉEL'ANNEXIONDANS
057 MONTÉNÉGRODU
044
le Ministèrepubliés parofficiels(Documents
du Monténégro)Etrangèresdes Affaires
Brland) aPrésident du Conseil (M. été,Le
sobre et catégorique:tout à la fols,
des Alliés, a-t-11 dit, le meil-Lorsqu'on a
est demoyen de servir la Franceleur
" engagements pris enversrespecter les
eux.... „.
AvrilMondes, du 15 1921).(Revue des Deux
POINCARÉ.
ROME
Imprimerie a. manucë
Piave,Via 29
1921LE RÔLE DE LAFRANCE
DANS L'ANNEXION FORCÉE
DU MONTÉNFXRO
(Documents officiels publiés par le Ministère
des Affaires Etrangères du Monténégro)
Le Président du Conseil (M. Brland) a été,,
tout à la fois, sobre et catégorique:
Lorsqu'on a des Alliés, a-t-il dit, le meil-
leur moyen de servir la France est de
respecter les eng:ag'ements pris envers
eux.... „.
{Revue des Deux Mondes, du 15 Avril 1921).
POINCARÉ.
ROME
IMPRIMERIE A. MANUCE
Via Piave, 29
1921" Droit, c'estLa défense du l'image même de la France.
qu'elle fait'C'est pour cela la guerre; c'est pour cela qu'elle
et qu'elle en supporte les charges; c'est à cela quel'acceptée,
sacrifient sans compter les plus vaillants, les plus vivantsse
ses fils c'est cela qui la fera tenir jusqu'à la victoire.de ;
Est-ce qu'elle va changer de figure au lendemain de cette
victoire? Reprendre la politique de combinaisons, la politique
d'équilibre plus ou moins habile ? „
" toutes les fois que nous parlons purement
et simplement la langue du Droit, nous sommes entendus par
toute l'humanité
"Il une langue, celle du Droit, que la France, héri-ay
parle mieux que personne; quand elle parletière de Rome,
cette langue on l'écoute toujours. Si nous parlons la langue
nos intérêts, de nos inquiétudes et de nos espérances, nousde
nous trouverons en présence de gens qui ont d'autres intérêts,
d'autres inquiétudes et d'autres espérances. Au contraire, si
nous parlons la langue du Droit, nous exercerons une action
souveraine
" au dessus des intérêts distincts de chacun
des peuples, il est un intérêt supérieur, commun à tous : celui
la paix fondés sur le Droit. Lede la justice, de Tordre et de
de produire, il faut que nousjour où un conflit menacera se
balance, toute la forcepuissions mettre, de notre côté, dans la
-du Droit „.
Léon Bourgeois.
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AVANT-PROPOS
Par la note du 20 décembre 1920 Monsieur Delaroche
Vernet, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire
de Sa Majesté le Roi dude la République française auprès
Monténégro^ par ordre de Monsieur Georges Leygues, Pré-
sident du Conseil et Ministre des Etrangères deAffaires
France, a communiqué au Gouvernement Royal du Mon-
ténégro, que l<i Gouvernement de la République, après les
Constituanteélections du 28 novembre 1920 pour la Yougo-
slave, reconnaissait l'annexion du Monténégro par laforcée
Serbie comme un accompli, et que, conséquemment, il afait
décidé de supprimer sa représentation diplomatique au Mon-
ténégro.
Dans réponse 10 janvier le Gouvernementsa du 1921,
monténégrin a de reconnaître, aurefusé fran-
çais^ ou à tout autre Gouvernement, le droit de définir la
question du Monténégroparticulièrement et indépendamment
des autres Grandes Puissances, parce que, en vertu du point
de vue que la Conférence de la Paix, ainsi que toutes les
Grandes Puissances, et, dans Voccurrence la France, ont for-
mulé, cette question est internationale.
En conséquence, déniant au Gonvernement de la Répu-
blique Française, ainsi qu'à tout autre Gouvernement par-
ticulier, le le Gou-droit de statuer stir le sort du Monténégro,
vernement Monténégrin a proclamé dans sa réponse, déjà
mentionnée, la décision du 20 décembre 1920 du Gouverne-
ment de Afonsieur Georges Leygues comme une simple rup-
ture relations Monténégro et lades diplomatiques entre le
France.-6
Cette décision du Gouvernement de Monsieur Georges
gués est enLey même tem,ps : la violation flagrante â.e lajus-
tice et de la morale des peuples civilisés, la négation des-
principes fondamentaux du droit international et la sup-
pression arbitraire du droit de l'auto-décision des peuples;
la violation des principes humanitaires les plus-élémentaires ;
un acte tendant préjugerà de l'attitude des autres Grandes
"Puissances^ et, ce estenfin, qui plus important, l'offense su-
prême contre la morale internationale et l'autorité sacrée des
traités parce que les engagements, écrits et solennels, de la„
République française envers le Monténégro ont été déchirés^
comme de simples chiffons de papier.
Etant donné que, selon les paroles de Monsieur Poincaré,.
"ou plutôt de Monsieur Briand, le meilleur moyen de servir
la France, lorsqu'on a des alliés, est de respecter les engage-
ments pris envers eux le Gouvernement Monténégrin^ dési-„,
reux de rester jusqu'au bout loyal envers la grande et che-
valeresque nation française, convaincu que cela est aussi le
désir du peuple monténégrin, publie dans ce livremanifeste
un certain nombre de documents, dont le but principal est
de démontrer aux parlementaires ainsi qii'à l'opinion pu-
blique de France^ que certains représentants de la Répu- n'ont pas, dans la question du Monténégro, agi con-
formément aux intérêts de leur proprepays, car ils ont foulé
envers le Monténégroaux pieds ses engagements solennels
première volontairement dans laqui s'est, dès la heure jeté
^
grande côtés de la France.guerre aux
Le Gouvernement Monténégrin est, à son très grand re-
gret obligé de livrer ces documents à la publicité, car ils dé-
grandemontrent que le crime le p)lus monstrueux de la guerre
allié et que la res-a été celui commis contre le Monténégro
pour bonne sur certainsponsabilité en retombe, une part,
de la France.représentants
Cependant le Gouvernement Monténégrin, le représentant
siècleslégal du peuple qui a combattu seul pendant cinq
gardédans les Balkans contre les forces ottomanes et qui a
liberté, se trouveintacts, jusqu'à présent son honneur et sa
les sentiments.dans Vimpossibilité d'agir autrement, malgré- -7
*traditionnels d'inaltérable amitié que le peuple monténégrin
nourrit pour le peuple français.
Vhonneur et le respect pour les innombra-Bien plus,
consentis dans le passé et le présent par lebles sacrifices
monténégrin pour la justice et la liberté^ ainsi quepeuple
les intérêts du Monténégro, imposent au Gouvernement et
mêmeau peuple monténégrin le devoir de lutter avec la
et la même énergie, sans égard pour les sacri-abnégation
contre cette nouvelle violence, unique dans l'histoire,fices^
"jusqu'à la victoii'e définitive qui n'est pas loin, car, aux
Puissances, Droitcôtés du Monténégro, sont deux Grandes le
•anéantir aussi facilement qu'unet la Justice, qu'on ne peut
petit pays „.
Le Gouvernement Monténégrin est persuadé qu'en lut-
tant pour le droit du Monténégro, il combat pour le droit
de tous les petits peuples etpour lepi'incipe dont on a tant
" petitsde fois abusé dans cette guerre : Il n'y a plus de peu-
en droitples, car tous les peuples sont égaux „.
Le Gouvernement Monténégrin est également convaincu
que le généreux peuple saura, malgré la décisionfrançais
de Monsieur Georges Leygues, trouver le moyen défaire res-
pecter les droits du peuple monténégrin et de faire exécuter
Monténégro par lales engagements solennels pris envers le
France; car, dans le cas contraire, la République s'expose-
rait au danger que le cas du Monténégro soit exploité très
avantageusement contre elle-même et qiCon ne puisse plus
dorénavant faire à ses promesses et à ses engagements.foi
Morne, 18 mai 1921.