Le tennis à Voiron. Approche géographique d'une forme de loisir de proximité - article ; n°1 ; vol.120, pg 611-617

Henri Rougier

Description

Norois - Année 1983 - Volume 120 - Numéro 1 - Pages 611-617
In France like in other countries, the tennis has developped considerably in the last years. The small town Voiron in the Isère Département is not an exception to the rule. It served as an exemple for this study of a nearness-leisure. According to investigations, we tried to give some ideas upon the players and especially upon their ages, their works and the place taken by the tennis in their leisures and their daily life.
En France comme dans de nombreux pays, la pratique du tennis est en pleine expansion. La petite ville de Voiron, en Isère, n'échappe pas à la règle et a servi de support à cette étude d'une forme de loisir de proximité. A la lumière des résultats d'une enquête, on a essayé de dégager certaines remarques sur les personnes qui jouent au tennis, cela d'après les classes d'âges et les catégories professionnelles, en tenant compte de la place tenue par le tennis dans leurs loisirs et de la manière dont ils l'intègrent dans la vie quotidienne.
Wie in anderen Ländern kennt in Frankreich das Tennis eine spürbare Entwicklung. Die Kleinstadt Voiron, im Departement Isère, bildet keine Ausnahme und diente als Stützpunkt dieser Studie einer « Nähe Freizeitsart ». Nach einer Meinungsumfrage versuchte man zu wissen, wer Tennis spielte. Dies mit besonderer Berücksichtigung zu den Altersklassen und Berufsarten, sowie zur Wichtigkeit des Tennis in der allgemeinen Freizeit und im täglichen Leben.
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: NOROIS
• Publié le: 01 janvier 1983
• Nombre de lectures: 15
• Langue: Français

Extrait

Henri Rougier
Le tennis à Voiron. Approche géographique d'une forme de loisir
de proximité
In: Norois. N°120, 1983. Octobre - décembre 1983. pp. 611-617.
Abstract
In France like in other countries, the tennis has developped considerably in the last years. The small town Voiron in the Isère
Département is not an exception to the rule. It served as an exemple for this study of a nearness-leisure. According to
investigations, we tried to give some ideas upon the players and especially upon their ages, their works and the place taken by
the tennis in their leisures and their daily life.
Résumé
En France comme dans de nombreux pays, la pratique du tennis est en pleine expansion. La petite ville de Voiron, en Isère,
n'échappe pas à la règle et a servi de support à cette étude d'une forme de loisir de proximité. A la lumière des résultats d'une
enquête, on a essayé de dégager certaines remarques sur les personnes qui jouent au tennis, cela d'après les classes d'âges et
les catégories professionnelles, en tenant compte de la place tenue par le tennis dans leurs loisirs et de la manière dont ils
l'intègrent dans la vie quotidienne.
Zusammenfassung
Wie in anderen Ländern kennt in Frankreich das Tennis eine spürbare Entwicklung. Die Kleinstadt Voiron, im Departement Isère,
bildet keine Ausnahme und diente als Stützpunkt dieser Studie einer « Nähe Freizeitsart ». Nach einer Meinungsumfrage
versuchte man zu wissen, wer Tennis spielte. Dies mit besonderer Berücksichtigung zu den Altersklassen und Berufsarten, sowie
zur Wichtigkeit des Tennis in der allgemeinen Freizeit und im täglichen Leben.
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Rougier Henri. Le tennis à Voiron. Approche géographique d'une forme de loisir de proximité . In: Norois. N°120, 1983. Octobre
- décembre 1983. pp. 611-617.
doi : 10.3406/noroi.1983.4160
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1983_num_120_1_4160n° 120, Poitiers, octobre-décembre 1983. Norois,
Le tennis à Voiron
Approche géographique
d'une forme de loisir de proximité
par Henri ROUGIER
Institut de Géographie Alpine, Grenoble.
En France comme dans de nombreux autres pays, le tennis est en plein
essor : au début de 1983, la Fédération Française de Tennis a fêté son
millionième licencié et le nombre des pratiquants est estimé à près de
trois millions (1). C'est à peu près la même progression que celle observée
aux Etats-Unis vers 1970. En 1982, les Français ont acheté un million et
demi de raquettes, cordées ou non (prix moyen : 550 F) ; ils ont
« consommé » vingt-quatre millions de balles environ.
Cet engouement, que l'on associe parfois à une manifestation de
snobisme, est tel qu'il n'est pas rare de voir les joueurs se bousculer
sur les courts à la belle saison (les courts couverts demeurent rares en
France). Malgré les efforts de la Fédération, ceux de nombreuses munic
ipalités — beaucoup de communes, même petites, ont à présent leurs
propres terrains de tennis — et la multiplication des initiatives privées,
beaucoup de centres et de clubs jouent à bureau fermé. Le cas est, bien
sûr, plus fréquent autour de Paris et dans les grandes agglomérations.
Généralement, le tennis est considéré comme un loisir de proximité,
que l'on pratique près de chez soi (de nombreuses résidences possèdent
leurs propres courts), fréquemment après ie travail, et ce plusieurs fois
dans la semaine. Mais le tennis n'est pas qu'une détente, il est aussi un
sport ; à ce titre, des stages sont organisés l'été et contribuent la plupart
du temps à animer des stations d'hiver qui, sans cela, seraient totalement
désertées si elles n'étaient pas parallèlement des villégiatures. On peut
citer comme exemples Les Arcs et l'Alpe-d'Huez ; cependant, on sort là
de la notion de loisir de proximité.
Nous avons voulu voir, au niveau de la petite ville de Voiron et de
ses environs ce que représente le tennis pour ceux qui s'y adonnent,
comment il pouvait être appréhendé sous i'angle des loisirs de proximité,
(1) Si l'on envisage le nombre potentiel de Français susceptibles de jouer au
tennis (on ne joue guère à moins de 8 ans et à plus de 72 selon la F.F.T.), les
joueurs représentent 7 % de ce potentiel. C'est une proportion inférieure à celle
du ski, par exemple.
Mots-clés : Isère. Loisirs. Récréation. Géographie sociale. 612 HENRI ROUGIER
par qui et quand il était pratiqué. Grâce à une enquête menée conjoin
tement avec le club de tennis, nous avons pu mieux cerner le phénomène
statistiquement et analyser l'évolution des effectifs, leur répartition par
âges, sexes et professions, et ainsi davantage mesurer la place qu'occupe
le tennis dans la vie quotidienne d'une bonne proportion de nos
concitoyens.
I. — L'ENVIRONNEMENT GEOGRAPHIQUE
ET L'EVOLUTION DES EFFECTIFS
Située dans la partie orientale du seuil de Rives, à 25 kilomètres au
nord-ouest de Grenoble, la petite ville de Voiron se trouve en plein cœur
de la zone de transition entre les Préalpes (Chartreuse et Vercors) et leur
avant-pays dauphinois (Terres Froides), non loin du débouché de la cluse
de Voreppe, empruntée par l'Isère. En 1982, la population, qui ne cesse
de diminuer depuis quelques années, s'élève à 18 924 habitants, auxquels
il convient d'ajouter ceux de la commune mitoyenne de Coublevie (3 365),
ce qui forme au total une petite agglomération de 22 289 personnes. Les
installations du club de tennis se situent à la limite entre les deux
communes ; nous considérons Voiron et Coublevie comme formant une
entité. Autrefois, la réputation de reposait sur son industrie, connue
par le textile, la papeterie et la distillerie. Plus récemment, l'industrie de
la chaussure et celle des skis sont venues compléter le catalogue. Mais
de cette ancienne palette d'activités ne subsistent plus que quelques petits
ateliers textiles, tandis que la papeterie a décliné ou émigré, que la fabri
cation des skis (Rossignol) a essaimé en plusieurs endroits et que la
distillerie (Chartreuse, Antésite) connaît de sérieuses difficultés. De la sorte,
ce qui reste de l'activité secondaire finit par représenter peu de choses
par rapport aux métiers du secteur tertiaire : commerce, administration,
mais surtout fonction enseignante. Malgré tout, la forte tertiarisation
n'empêche pas les migrations quotidiennes de travail : en 1982, plus de
20 % des actifs se dirigent vers d'autres communes chaque jour ; la moitié
d'entre eux se rend dans l'agglomération grenobloise. C'est dans ce contexte
de petite ville, jadis autonome en bonne partie et aujourd'hui sur la voie
de la cité-dortoir, que se place le club de tennis, dont les effectifs sont en
progression.
En 1965, lorsqu'il a été créé et structuré dans le cadre municipal, le
club comptait une quarantaine de joueurs, dont seulement trois femmes.
En 1982, les adhérents sont 985 et 1983 a vu franchir le cap du millier (2).
La progression est constante, mais semble légèrement marquer le pas
depuis 1980 :
Progression Progression Progression
totale hommes femmes
1979-1980 + 26,8 % + 36 % + 16 %
1980-1981 + 7,2 % + 8,7 % j- 5.1 %
1981-1982 + 5,1 % + 3,8 % + 6,9 %
(2) Par rapport à la population potentielle susceptible de jouer, cela représente
environ 5,5 %, ce qui place le tennis très loin du ski dans la région. LE TENNIS A VOIRON 613
On doit noter que jusqu'en 1981, la progression a été plus forte chez
les hommes que chez les femmes (plus du double en 1979-1980), mais que
la dernière année voit la tendance s'inverser. Les estimations pour 1983
vont dans le même sens. Une différence encore plus nette oppose les jeunes
(jusqu'à 18 ans, normes F.F.T.) et les adultes :
Jeunes Jeunes Adultes Adultes
Jeunes Adultes H. F. H. F.
1979 255 434 129 126 24^ 191
1980 350 + 37 % 524 + 21 % 191 + 48 % 159 + 26 % 315 + 30 % 209 + 9 %
1981 353 + 0,8% 584 + 11% 212+11% 141 — 11% 338 + 7,3% 246+17%
1982 324 — 8,2 % 661 + 13 % 198 — 6,5 % 126 — 10 % ."3 + 10 % 288 + 14 %
On constate une régression sensible du nombre des jeunes par rapport
à celui des adultes ; cette régression est plus précoce et davantage marquée
chez les jeunes filles que chez les jeunes gens. A l'opposé, dans la pro
gression des effectifs adult