Les amérindiens : état des lieux  - article ; n°1 ; vol.84, pg 248-263
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1998 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 248-263
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nelcya Delanoë
I. Les amérindiens : état des lieux
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 84 n°1, 1998. pp. 248-263.
Citer ce document / Cite this document :
Delanoë Nelcya. I. Les amérindiens : état des lieux . In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 84 n°1, 1998. pp. 248-
263.
doi : 10.3406/jsa.1998.2822
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1998_num_84_1_2822248 JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
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2. — ÉTATS-UNIS
I. LES AMÉRINDIENS : ÉTAT DES LIEUX
Depuis un siècle au moins, la situation des Indiens des États-Unis n'a jamais été
aussi favorable... et, paradoxalement, n'a jamais été autant menacée.
Les nations indiennes des États-Unis ont toujours été déclarées souveraines mais,
en 1 83 1 , cette souveraineté fut circonscrite au nom d'un statut particulier qui a permis
ensuite de vider petit à petit celle-ci de sa substance. Toutefois, à l'heure du New Deal
puis avec le Mouvement des droits civiques des années soixante, les droits des Indiens
ont été réactivés, l'économie des réserves (plus ou moins) stimulée tandis que l'évolu
tion des concepts fédéraux sur la notion d'identité, amérindienne en particulier,
accompagnait le net accroissement démographique de la population indienne. À
l'élévation (relative) du niveau de vie de celle-ci a correspondu une multiplication des
formations universitaires et juridiques de générations d'Indiens, désormais moteurs de
cette renaissance. Si celle-ci est aujourd'hui de nouveau contestée alors qu'elle n'a
jamais été aussi prometteuse, c'est que la situation constitutionnelle paradoxale des
Indiens des États-Unis place ceux-ci au cœur d'un système fédéral qui s'est construit
sur leurs terres tout en demeurant le garant des droits des tribus. Aujourd'hui, les
contradictions paraissent d'autant plus intolérables aux différents acteurs de ce rap
port de forces que les intérêts enjeu sont colossaux. CHRONIQUE DU GROUPE D'INFORMATION SUR LES AMÉRIDIENS 249
Origines et développement
Estimations et polémiques
On sait que l'origine des Indiens du Nouveau Monde a d'abord fait l'objet
d'hypothèses fantaisistes — tour à tour enfants de Babel, descendants miraculés des
Égyptiens, des Troyens, des Grecs, des Étrusques, des Tartares, des Mandingues, des
Irlandais, des Basques, des Normands ou des Huns — avant que ne s'impose la théorie
de la migration, en plusieurs vagues, de populations originaires du continent asiatique
vers le continent américain via le Détroit de Bering. Constamment affinée au fur et à
mesure que des découvertes, archéologiques en particulier, venaient enrichir les
connaissances de la communauté scientifique, cette théorie recouvre plusieurs écoles,
elles-mêmes divisées autour de trois questions : époques auxquelles ces migrations ont
eu lieu ; manière dont s'est opérée la diffusion des groupes de migrants ; évaluation
quantitative des populations précolombiennes, et notamment au moment de la
Conquête.
Les réponses auxquelles les chercheurs aboutissent ne cessent de faire rebondir le
débat. C'est qu'au-delà des enjeux scientifiques, ces chiffres, comparés aux recense
ments dont on dispose depuis la fin du xixe siècle — dont on conçoit qu'ils suscitent
des controverses et qu'ils soient à manier avec précaution — , posent la question du
génocide de ces populations. Si Kroeber (1939), par exemple, évaluait la population
indienne des futurs États-Unis à un million de personnes en 1650, pour Dobyns
(1966), qui a des positions maximalistes, la population aborigène aurait tourné, avant
la Conquête, autour de 8 à 10 millions de personnes tandis que, selon Driver (1975),
cette population indienne (et inuit) aurait été de 3 à 4 millions en 1492. Comparés aux
deux millions d'Indiens de 1998, on conviendra que ces chiffres sont une entrée en
matière indispensable à l'histoire moderne des États-Unis.
Depuis une bonne vingtaine d'années cependant, tant la théorie de l'origine
asiatique du peuplement de l'Amérique que les évaluations quantitatives qui en sont
faites sont rejetées en bloc par un certain nombre de chercheurs et d'intellectuels
amérindiens des États-Unis, au nom de données et d'un savoir autochtones qu'ils
disent être délibérément négligés par une communauté scientifique étroite d'esprit et
éprise de son pouvoir institutionnel.
Ainsi Vine Deloria Jr., anthropologue, chercheur et écrivain sioux de Standing
n° Rock, 8, fin rédige-t-il, avril 1998), dans un article un bi-mensuel qui résume indien ces positions (News from sous Indian le titre Country, Revised Estimates vol. XII,
of Indian « Arrival », a Big Scam (« La révision des estimations de « l'arrivée » des
Indiens : une belle escroquerie »). Il s'agit pour Deloria de réfuter les conclusions de la
réunion de Y American Association for the Advancement of Science (tenue en février
1998) au cours de laquelle Dennis Stanford, de la Smithsonian Institution, avait fait le
point sur les dernières découvertes — squelettes, sites historiques, recherches linguis
tiques et génétiques — qui confirment que les migrations auraient bien eu lieu en trois
ou quatre phases et auraient pu commencer il y a 33 000 à 40 000 ans (Monte Verde,
sud du Chili). Selon Deloria, il s'agit là de : JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES 250
« projections d'ordinateurs à partir de théories fumeuses sur la nature de la structure du langage.
Quant aux études de l'ADN, elles révèlent en fait que les Indiens sont probablement d'origine
autochtone comme l'ont toujours dit les traditionalistes... Tous ces ajustements absurdes parce
qu'une poignée d'individus, prestigieux et intelligents, refusent de modifier leurs doctrines plutôt
que de prendre en compte des preuves qui vont à leur encontre... Tant que les « scientifiques »
croiront que l'homme est originaire d'Afrique, ils diront que nous avons franchi les monstrueux
glaciers du Détroit de Bering... »
Deloria accompagne son article d'une liste de seize sites archéologiques, principa
lement situés aux États-Unis, mais aussi au Canada, au Mexique et au Brésil, dont le
plus ancien est vieux de 300 000 ans et le plus récent de 40 000, et auxquels les
anthropologues refusent de s'intéresser. Il conteste enfin l'idée selon laquelle
« L'Homme de Kenwick », découvert en 1996 aux États-Unis (à la frontière des États
de l'Orégon et de Washington) et vieux de 9 500 ans, serait « un soi-disant blanc ».
Comment pourrait-il n'être pas Indien alors qu'il ressemble de manière frappante à
Black Hawk, chef Sac bien connu ?
La réponse est entre les mains du ministère des Affaires intérieures, et particuli
èrement de sa section archéologique, à qui a été confiée la tâche délicate, prescrite
d'ailleurs par la loi de 1991 sur la protection et la réhabilitation des tombes autoch
tones (Native American Graves Protection and Reparation Act), de dire s'il s'agit d'un
squelette indien ou pas.
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