Les arguments sociaux de la stratégie - article ; n°2 ; vol.2, pg 4-14
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Description

Revue française de sociologie - Année 1961 - Volume 2 - Numéro 2 - Pages 4-14
Naville P. : Los argumentes sociales de la estrategia.
La estrategia moderna exige el que se tengan en cuenta los argumentos sociales. Estos argumentos (que justifican, y no sólo son factores) se aplican a las fases latentes y activa, defensiva y ofensiva, de la estrategia. El autor analiza el contenido de esta ultima en ocho conceptos estratégicos principales : el adversario, la finalidad de la guerra, la maniobra, la batalla, el potenciál, el beneficio, el coste y la decision.
Naville P. : Die sozialen Argumente der Strategie.
In der modernen Strategie dürfen soziale Argumente nicht ausser acht gelassen werden. Diese Argumente (nicht nur einfache sondern rechtfertigende Faktoren), beziehen sich sowohl auf die offensiven Phasen der Strategie. Verfasser untersucht deren Inhalt an Hand acht strategischer Grundbegriffe : Gegner, Kriegsziel, Manover, Schlacht, Leistungsfáhigkeit, Gewinn, Kosten und Entscheidung.
Naville P. : Social Argumente of Strategy.
Modern strategy necessitates the consideration of social arguments. These arguments (justifiable arguments and not merely factors) apply to latent and active phases as well as to defensive and offensive phases of strategy. The author analyses their content in eight principal strategic concepts : the enemy, the object of the war, manœuvre, battle, potential, gain, cost, and decision.
Навиль П. : Социальные факторы стратегии.
Современной стратегии приходится считаться с социальными факторами. Эти факторы, не только определяющие, но и оправдывающие ту или иную стратегию, применяются к ее скрытой и активной, наступательной и оборонительной фазе. Автор анализирует их содержание, останавливаясь на восьми основных стратегических понятиях, а именно на понятиях противника, цели стоимости и решения.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Naville
Les arguments sociaux de la stratégie
In: Revue française de sociologie. 1961, 2-2. pp. 4-14.
Citer ce document / Cite this document :
Naville Pierre. Les arguments sociaux de la stratégie. In: Revue française de sociologie. 1961, 2-2. pp. 4-14.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1961_num_2_2_5921Resumen
Naville P. : Los argumentes sociales de la estrategia.
La estrategia moderna exige el que se tengan en cuenta los argumentos sociales. Estos argumentos
(que justifican, y no sólo son factores) se aplican a las fases latentes y activa, defensiva y ofensiva, de
la estrategia. El autor analiza el contenido de esta ultima en ocho conceptos estratégicos principales :
el adversario, la finalidad de la guerra, la maniobra, la batalla, el potenciál, el beneficio, el coste y la
decision.
Zusammenfassung
Naville P. : Die sozialen Argumente der Strategie.
In der modernen Strategie dürfen soziale Argumente nicht ausser acht gelassen werden. Diese
Argumente (nicht nur einfache sondern rechtfertigende Faktoren), beziehen sich sowohl auf die
offensiven Phasen der Strategie. Verfasser untersucht deren Inhalt an Hand acht strategischer
Grundbegriffe : Gegner, Kriegsziel, Manover, Schlacht, Leistungsfáhigkeit, Gewinn, Kosten und
Entscheidung.
Abstract
Naville P. : Social Argumente of Strategy.
Modern strategy necessitates the consideration of social arguments. These arguments (justifiable
arguments and not merely factors) apply to latent and active phases as well as to defensive and
offensive phases of strategy. The author analyses their content in eight principal strategic concepts : the
enemy, the object of the war, manœuvre, battle, potential, gain, cost, and decision.
резюме
Навиль П. : Социальные факторы стратегии.
Современной стратегии приходится считаться с социальными факторами. Эти факторы, не
только определяющие, но и оправдывающие ту или иную стратегию, применяются к ее скрытой и
активной, наступательной и оборонительной фазе. Автор анализирует их содержание,
останавливаясь на восьми основных стратегических понятиях, а именно на понятиях противника,
цели стоимости и решения.R. franc. Sociol., 1961, II, 2, 4-14.
Les arguments sociaux
de la stratégie
par Pierre Naville
Qui a mieux défini la stratégie que Clausewitz ? C'est, dit-il, l'usage du
combat aux fins de la guerre. Cela signifie qu'une stratégie ordonne l'encha
înement de combats qui ont leur tactique propre, de façon à atteindre un but
déterminé. Liddel-Hart, après bien d'autres, regrette que cette définition lie la
stratégie à la bataille. A son avis, la stratégie ne vise pas à rompre en tous
les cas par la violence une résistance (sauf celle qu'opposent les obstacles
naturels) mais à diminuer la possibilité de la résistance en exploitant certaines
situations comme le mouvement et la surprise. Pourtant, si l'on retient
l'observation de Clausiewitz : aue la menace de la bataille est Yéauivalent
stratégique ou tactique de celle-ci — ce que nous rappelle chaque jour la
politique de dissuasion nucléaire — il dévient clair qu'abattre une résistance
ou détruire la possibilité de cette résistance sont aussi des' équivalents.
La stratégie, ainsi conçue, est une forme d'action dont le modèle existe
bien ailleurs que dans la guerre. N'est-elle pas le schéma sous-jacent de
presque toutes les activités sociales ? Ne parle-t-on pas de stratégie écono
mique, politique, sociale, religieuse même ? Ce modèle est d'ailleurs décelable
aux échelles les plus différentes : la stratégie peut se développer dans de
vastes sphères (terrestres, et même cosmiques aujourd'hui) aussi bien que dans
des lieux et milieux restreints, sans perdre son caractère; elle s'assigne des
objectifs de portée très variable : souvent lointains, mais parfois tout pro
ches. Ne pourrait-on alors formuler une théorie générale de la stratégie,
essence des actes sociaux commandés, des mouvements contradictoires qui
agitent les Etats et les sociétés, dont l'importance et la signification furent
longtemps estompés aux yeux des analystes par le caractère alternativement
figé ou bouleversé que l'on imputait aux institutions et aux constitutions ?
Certaines théories modernes des jeux s'efforcent en effet de ramener à
quelques règles simples une science de la stratégie applicable à tous les cas
possibles d'activité sociale, où plusieurs adversaires se disputent un enjeu en
vertu de certaines règles, et où les décisions des joueurs font office de
bataille. En tout cas les stratégies, quel qu'en soit l'objet, supposent des
adversaires ou des compétiteurs aux prises, des obstacles à vaincre, un but
à atteindre, et un enchaînement de tout cela (1).
(1) Les vulgarisateurs de la théorie des jeux insistent sur cette extension des prin
cipes de toute stratégie. Kaufman, Faure et Le Garf, par exemple, écrivent (Les jeux
d'entreprises, i960) : « Une stratégie est une suite de décisions tenant compte de toutes
les décisions passées, présentes ou futures du ou des compétiteurs. Une stratégie est, en
fait, une collection ordonnée de décisions de caractère combinatoire. On ne confondra
pas décision, un plan, une politique, une tactique, une stratégie. » (p. 13). arguments sociaux de la stratégie Les
S'il y a en effet des caractères stratégiques communs à toutes les grandes
activités humaines, qu'il s'agisse de celles des personnes, des groupes ou. des
institutions, il devient intéressant de rechercher, à notre époque de ramifi
cation et d'intégration calculée de toutes ces activités, comment les facteurs
sociaux influent sur l'élaboration des stratégies. Ainsi, quelle est la signifi
cation militaire des stratégies économiques et sociales d'aujourd'hui, et, à
l'inverse, quel est au juste le sens social des stratégies militaires dont
l'élaboration accapare actuellement l'attention des Etats et de leurs chefs
politiques ? De ce vaste sujet nous ne retiendrons ici que le second aspect.
Y a-t-il des éléments sociaux dont le rôle va croissant dans l'élaboration des
stratégies de guerre ? Quels sont-ils ? Contribuent-ils à infléchir les straté
gies dans un sens déterminé ? Confèrent-ils réellement aux guerres en
suspens ou en cours une portée et une allure particulières que n'avaient pas
connues les guerres du passé ?
Bien entendu, les grands stratèges n'ont jamais manqué de tenir compte —
à toutes les époques — des données économiques et sociales dans l'élaboration
et la combinaison de leurs décisions. Toutefois, jusqu'à la révolution russe
d'Octobre 1917 aucun Etat ou chef de guerre n'avait proclamé sans ambages
ses fins économiques et sociales comme « but de guerre », ni calculé expres
sément ses démarches en fonction de ces fins. Aucune guerre n'a été menée
publiquement au nom du capitalisme, de la bourgeoisie, ou de tels de leurs
intérêts partiels, alors que le socialisme s'est employé, quelquefois sans
détour, et d'autres fois moins ouvertement, à proclamer ses propres fins justi
fiant des guerres « justes ».
Par tradition, les préoccupations que la société imposait à la stratégie
se ramenaient aux bilans du recrutement des troupes, de la fabrication des
armes, de l'entretien des fortifications, des ressources alimentaires et indust
rielles, des disponibilités financières, enfin du moral des civils et des soldats.
Mais tout cela concernait les moyens de la victoire, et non les fins de la
guerre. Les facteurs sociaux des conflits jouent, comme ils l'ont toujours
fait, un rôle imprescriptible dans la marche des opérations stratégiques, mais
l'objet final de la lutte était placé bien ailleurs, dans le domaine des idéaux
politiques, philosophiques ou religieux. En ce sens les institutions militaires
se comportent le plus souvent comme les autres qui incarnent
par définition ou hypothèse, le droit, la justice, l'honneur ou la gloire; elles
ne représentent pas ouvertement des prérogatives sociales, des appétits matér
iels,, des intérêts économiques.
Les institutions d'Etat, constitutionnelles, ne sont d'ailleurs pas, à l'excep
tion notable de l'Armée, des institutions stratégiques, car elles ne poursuivent
pas à proprement parler une fin : elles sont à elles-mêmes leur propre fin;
tandis que les institutions garantes d'intérêts patent

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