Les  Associations locales et la loi de fixation des images - article ; n°1 ; vol.30, pg 25-39
16 pages
Français

Les Associations locales et la loi de fixation des images - article ; n°1 ; vol.30, pg 25-39

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
16 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1929 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 25-39
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marcel Foucault
II. Les Associations locales et la loi de fixation des images
In: L'année psychologique. 1929 vol. 30. pp. 25-39.
Citer ce document / Cite this document :
Foucault Marcel. II. Les Associations locales et la loi de fixation des images. In: L'année psychologique. 1929 vol. 30. pp. 25-
39.
doi : 10.3406/psy.1929.4915
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1929_num_30_1_4915II
LES ASSOCIATIONS LOCALES
ET LA LOI DE FIXATION DES IMAGES
Par Marcel Foucault
Professeur à l'Université de Montpellier.
On sait que, si l'on fait apprendre à plusieurs sujets une même
série de mots, français ou artificiels, on en trouve quelques-uns
qui, au cours de la fixation et pour la récitation, emploient un
tableau imaginatif sur lequel ils revoient les mots disposés en
colonne : cette colonne, au début, ne porte qu'un petit nombre
de mots, et elle se complète graduellement au cours des lec
tures successives, de sorte que, à la fin, le tableau est complè
tement garni, et que la récitation consiste simplement à en faire
une lecture imaginative. Par conséquent, la fixation de ces sujets
se ramène, pour une part plus ou moins importante, à créer
des associations entre les images visuelles des mots et les images,
également visuelles, des places ou des rangs occupés par les mots
dans la série : nous pouvons donc donner à ces associations le
nom d'associations locales. Le reste du travail de fixation
consiste à créer des associations progressives entre chacune des
images verbales et l'image du mot suivant, de sorte que, par
l'action concordante de ces associations progressives avec les
associations locales, et peut-être aussi avec d'autres forces, telles
que la persistance propre des images, la fixation de la série
entière arrive à se faire à un degré suffisant pour rendre possible
la récitation sans faute.
Mais, chez d'autres sujets, le tableau imaginatif n'existe pas.
Cependant les associations locales existent encore, mais elles 26 MÉMOIRES ORIGINAUX
prennent une forme différente, et même cette forme non vi
suelle peut, se subdiviser en deux espèces : dans certains cas, le
classement visuel est remplacé par la formation d'une suite de
rythmes, qui peuvent être composés de sons disposés comme les
sons d'une mesure musicale ; dans d'autres cas, enfin, les au lieu d'être de sons, sont composés de
mouvements articulatoires. Ainsi dans le premier de ces
deux derniers cas, le tableau visuel serait remplacé par une
suite de sons entendus ; dans le dernier cas, il serait remplacé
par une suite de mouvements articulatoires imaginés ou int
érieurement effectués.
Ainsi nous aurions trois types d'associations locales, répon
dant aux types imaginatifs verbaux : le type visuel, l'auditif
et le moteur.
Mais ce ne sont là, en quelque sorte, que des déterminations
schématiques : il est possible que les types se mélangent chez
un même sujet, et une complication supplémentaire peut se
produire, du fait que certains sujets se représentent les rangs
des termes, ou quelques-uns d'entre eux, en leur attribuant
des numéros d'ordre. C'est à peu près tout ce que l'observation
subjective peut nous apprendre sur ces faits. Aussi gardent-ils
un caractère vague aussi longtemps qu'ils n'ont pas été soumis
à l'expérimentation et à la mesure. C'est pourquoi j'ai entrepris,
il y a quelques années, des recherches expérimentales sur les
associations locales.
I. — Les expérienoes et les résultats d'ensemble
Pour déterminer d'une façon précise la part qui revient aux
associations locales dans la fixation, il faut évidemment faire
fixer à un certam nombre de sujets des séries dans lesquelles les locales sont conservées, et d'autres séries dans le
squelles ces associations sont supprimées. Cela ne me paraît
pas réalisable avec des séries ordinaires de mots, mais cela est
facile avec des séries xlé couples. J'ai donc formé des couples de
mots artificiels. Ces mots sont tous composés de la même man
ière ; ils commencent par une consonne, simple ou double,
q>ui est suivie d'une voyelle ou d'une diphtongue, puis vient
une autre consonne, simple ou double, qui est suivie d'un e
muet. J'ai réparti ces mots en séries de 10 couples, en prenant les'
deux quelques précautions, par exemple en évitant que foucault. — les associations locales, etc. 2^ Marcel
mots d'un même couple aient en commun la consonne initiale,
ou la diphtongue, ou la consonne finale, et encore en ayant soin
que la consonne initiale des termes correspondants de deux
couples consécutifs ne soit pas identique ou bien très semb
lable, etc..
Pour la fixation, le sujet lisait, sur un appareil qu'il faisait
mouvoir lui-même, les couples qui apparaissaient dans une
fenêtre : il réglait donc lui-même la vitesse de lecture. Après
chaque lecture d'une série de ces couples venait une récitation
corrigée: l'appareil présentait au sujet les premiers termes des
10 couples, et le sujet devait, pour chacun de ces termes, indi
quer celui qui avait été le deuxième à la lecture. Lorsquele sujet
donnait ce terme d'une façon exacte, je notais rapidement la
réponse par un signe inscrit sur une feuille préparée d'avance.
Lorsqu'il donnait un mot faux, je corrigeais en indiquant le
mat vrai, j'inscrivais rapidement le mot faux et je marquais
un signe dans la colonne des réponses faussse, Lorsque le sujet
se rendait compte qu'il ne savait pas le mot juste, il m'avert
issait, suivant la recommandation qui lui avait été faite au
début de l'expérience, je marquais un signe indiquant une
réponse fausse, et je lui donnais le mot juste. Ainsi la récitation
avait une valeur fixatrice aussi grande que la lecture, et même
ordinairement plus grande, parce qu'elle avait coutume d'être
plus Lente, Je notais toujours le temps de la lecture et celui de la
récitation au moyen du compteur à secondes. — Ap-reß une
première lecture, suivie d'une première récitation qui n'était
jamais correcte, le sujet faisait une deuxième lecture* suivie
d'un deuxième essai de récitation, et ainsi de suite jusqu'à ce
que la récitation se fît sans faute. — Ainsi, grâce à cette alte
rnance des lectures et des récitations, je conservais sur ia feuille
d'expérience des informations, de temps et de résultats, qui
permettaient de suivre le détail de la fixation. Dans des expé
riences antérieures portant sur d'autres sujets, il m'était
arrivé d'employer uniquement des séries de 6 couples, mais les
sujets biens doués, surtout quand ils sont un peu exercés,
fixent des séries de cette longueur en un petit nombre de lec
tures, quelquefois en deux lectures seulement, et cela ne permet
pas de suivre le progrès de leur fixation d'une façon assez dé
taillée. Avec les séries de 10 couples cet inconvénient n'est
guère à redouter, et pourtant je dois dire que j'ai rencontré
deux jeunes filles et un jeune homme qui ont fixé fréquemment
la série de 10 couples en trois lectures — récitations, et même 28 MEMOIRES ORIGINAUX
l'une des deux jeunes filles a fixé une série (sur huit) en deux
lectures seulement.
Pour obtenir les informations cherchées sur les associations
locales, les séries étaient divisées en deux types. Dans les séries
A, la récitation se faisait en présentant les premiers termes des
couples dans le même ordre où ils avaient été présentés à la
lecture : ainsi les associations locales, qui avaient pu se former
à la lecture, étaient conservées et pouvaient contribuer à assu
rer la récitation. Dans les séries B, les premiers termes étaient
présentés, pour la récitation, dans un ordre autre que celui où
ils avaient été lus : de cette façon les associations locales prove
nant de la lecture étaient rendues inutilisables pour la récita
tion et par suite supprimées. (En fait l'ordre de présen
tation des premiers termes dans les séries B était toujours le
suivant : 6, 5, 7, 4, 8, 3, 9, 2, 10, 1.)
J'ajoute que, dans cette expérience, j'ai employé quatre
sujets, tous étudiants, que, dans la première séance, deux des
sujets ont commencé par la séri

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents