Les Chitra-Gottinéké, groupe Athapascan des Montagnes Rocheuses - article ; n°1 ; vol.48, pg 197-235
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1959 - Volume 48 - Numéro 1 - Pages 197-235
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Michéa
Les Chitra-Gottinéké, groupe Athapascan des Montagnes
Rocheuses
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 48, 1959. pp. 197-235.
Citer ce document / Cite this document :
Michéa Jean. Les Chitra-Gottinéké, groupe Athapascan des Montagnes Rocheuses. In: Journal de la Société des
Américanistes. Tome 48, 1959. pp. 197-235.
doi : 10.3406/jsa.1959.1192
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1959_num_48_1_1192CHITRA-GOTTINÉKÉ LES
GROUPE ATHAPASCAN DES MONTAGNES ROCHEUSES 1
par Jean MICHÉA.
Introduction.
Au confluent du fleuve Mackenzie et de la grande rivière de l'Ours se dresse,
depuis 1815 2, le comptoir de traite de Fort Norman. Celui-ci, un des postes
les plus importants du bas Mackenzie, est fréquenté par 200 Indiens environ
dont la plupart appartiennent au groupe des Peaux-de-Lièvres ; ces indigènes
occupent le territoire situé à l'est du Mackenzie entre Fort Norman et le grand
lac de l'Ours au déversoir duquel le comptoir de Franklin constitue
l'autre pôle de leur habitat.
Mais les Lièvres ne sont pas seuls à Fort Norman ; un autre groupe indigène
en dépend, celui des « Indiens de la Montagne », aujourd'hui encore mal connu
et auquel ces pages sont consacrées. Elles ont pour but d'apporter quelques
précisions sur l'existence, les mouvements, les techniques et l'organisation
sociale de gens dont il est fait, à diverses reprises, mention dans la littérature
ethnographique et qui semblent toutefois n'avoir fait l'objet d'aucune obser
vation plus poussée. L'essai de monographie que je tente repose sur des
enquêtes effectuées en 1957-58, lors d'une mission du Centre National de la
Recherche Scientifique dans le District du Mackenzie, mission qui fut gran
dement facilitée par l'intérêt que le Directeur du Musée National du Canada
voulut bien lui porter ; qu'il en soit ici remercié ainsi que M. Angus Sherwood
de Norman Wells, les RR. PP. Oblats de la mission de Fort Norman et les
membres de la R. С M. P. en stationnement dans la région.
1. Cette étude sur les Chitra-Gottineke a été réalisée au cours d'une mission, du
С N. R. S. dans le District du Mackenzie (1957-58). L'auteur a pu prendre contact
avec une famille indigène alors qu'il se trouvait à Fort Norman en juillet 1958 et
cette famille a accepté de l'emmener avec elle dans les montagnes, jusqu'au seuil
de l'hiver suivant. Par la suite, divers témoignages ont été recueillis auprès d'info
rmateurs de la région, à Fort Norman, Norman Wells et autour du grand lac des
Esclaves.
2. Osgood, voir la bibliographie placée à la fin de cette étude.
Société des Américanisies, 19J9. 14 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
I. — Le groupe des indiens de la montagne.
C'est Alexandre Mackenzie qui, le premier, mentionna l'existence de « vrais
Indiens des Rocheuses » ; mais son rapport se contente de noter leur présence
dans les environs de Fort Norman, sans plus de précision. Il indique cepen
dant que leur bande comprendrait une cinquantaine d'individus 1. D'après
С Osgood, les premiers contacts avec eux auraient été pris vers 1790, soit
sensiblement en même temps qu'avec les Peaux-de-Lièvres, au sein desquels
il distingue d'ailleurs le groupe Kwé-tpa-gottiné — ■ gens des montagnes —
qu'il situe au sud du comptoir de Good Hope.
Le R. P. Emile Petitot parle, lui-aussi, de « gens de la montagne » les Éta-
gottiné 2 qui, ajoute-t-il, habitent les vallées des montagnes Rocheuses entre
les « Esba-t'a-ottiné » et les Loucheux ; il les situe dans la famille des Esclaves
pour des raisons d'affinités linguistiques. Par ailleurs, il indique deux autres
groupes de « gens des montagnes », celui des Tdha-kké-kuttchin et celui des
Tanan kuttehin, tous deux parmi les Loucheux. Ces mêmes Tanan kutchin
se retrouvent sous la plume de W. Dali 3, bien qu'avec une orthographe
différente.
Dans son énorme ouvrage sur les Déné, le R. P. Morice signale à son tour
l'existence de « vrais Indiens des Rocheuses », mais il semble les inclure dans
le groupe Sekáni et ne donne sur eux aucun détail particulier 4.
Il faut arriver jusqu'à l'ouvrage désormais classique de D. Jenness sur
Les Indiens du Canada, paru en 1932, pour apprendre qu' « une bande mal
connue d'Indiens Nahani habitant aux sources de Keele river, à l'ouest du
grand lac de l'Ours, font usage d'un semblable bateau pour visiter Norman
chaque été et, après avoir vendu des peaux d'élan au poste de traite, retournent
vers les montagnes à pied » 5. Le bateau dont il est fait référence est une
embarcation en peaux des Provinces Maritimes.
Avant d'ouvrir une parenthèse sur la citation de D. Jenness, il faut donner,
en dernière référence, Charles Camsell qui, au chapitre VI « Hay River and
Fort Norman » de son livre Son of the North parle lui aussi des « Indiens
de la Montagne qui, après avoir passé l'été chassant l'orignal, le caribou et
le mouton dans les « Mackenzie mountains », descendent la rivière Gravel en
bateaux de peaux d'élan chargés de viande sèche... ». Dans l'excellente des
cription de la visite de ces gens, il inclut la remarque suivante : « La région
(dont ils viennent) était alors entièrement inexplorée et, pour autant que je
sache, aucun Blanc n'y était entré 6. » Camsell indique cependant que le géo-
1. Mackenzie (Alexandre), p. 145.
2. Petitot (Emile), p. 27 et suiv.
3. Da-ll (W.), p. 29.
4. Morice (A. C), p. 269 et 273.
5. Jenness (Diamon), p. 109.
6. Camsell (Charles), p. 49. :
.
LES CHITRA-GOTTINEKE I 99
logue J. Keele fut le premier à remonter le cours de la rivière Gravel, en 1907.
Aussi est-il bon de noter, après Jenness, le changement de nom de la rivière
Gravel, qui apparaît déjà sur la carte dressée grossièrement par A. Mackenzie
et qui, après Keele, porte le nom qu'on lui donne officiellement aujourd'hui ;
mais, pour les gens du pays et particulièrement pour les indigènes, elle reste
la « rivière des graviers » — « Bé-ka-tié » en Athapascan, la bien-nommée, car
si ses eaux cachent peu de roches, son fond est tapissé de cailloux roulants
qui, on le verra plus loin, facilitent singulièrement la navigation des Indiens
de la montagne.
Lorsque ceux-ci se nomment en anglais, ils disent, en insistant au besom :
« We are the mountain Indians » ; ce faisant ils traduisent presque textuel
lement leur nom indigène : Chitra-gottinéké (au singulier, Chitra-gottiné) .
L'orthographe de С Osgood est légèrement différente, puisqu'il écrit « Cita-
gittiné » ou encore « Etha-gottiné » ; considérant qu'il est de languej donc de
prononciation anglaise, cet écart apparaîtra de peu d'importance.
Les Chitra-gottinéké représentent, à l'heure actuelle, un groupe d'une
quarantaine d'individus qu'il est d'ailleurs pratiquement impossible de retrou
ver sur les registres administratifs ; comme cela arrive parfois, vu la difficulté
et la répétition des noms indigènes, les livres de mission et ceux de l'adminis
tration ne concordent pas, de sorte qu'un recoupement n'apporte pas de
certitude ; d'autre part les Indiens eux-mêmes semblent incapables de four
nir une liste exhaustive et les absents du moment sont souvent omis. C'est
pourquoi la liste de familles ci-dessous n'est pas complète mais elle donne
néanmoins une assez bonne idée de la composition du groupe (le nom «anglais »
est celui qu'on repère le plus facilement dans les registres.)
Noms Date de naissance
Famille Andrew :
H. Yatsulé ? (décédé 1950 ?)
Jeanne Nidenechie (Yaeti) 1883 (décédée ?)
Fils : Fred Ekekwole 1903 (baptisé mars 1946)
iTe épouse Dorah Nietchile
(Menene) .
2e épouse : Bella Inzea (Tawa) . . 1925 (baptisée 1925), mariée 18 août 1946
Petits enfants : Franck John 15 avril 1947 (baptisé juin 1947)
Florence 27 mars 1948 (baptisée mai 1948)
Frédéric Allen 15 septembre 1950 (baptisé septembre
1950)
Fils : Johnny (Yiatsulé) 8 janvier 191 1 (baptisé juillet 1946)
ire épouse : Rosie Nietchile.
2e : Marie Anne Etchinlé . 22 août 1928 (baptisée juin 1929, mariée
16 août 1946)
3e épous

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