Les débats concernant l abolition de la peine capitale : une rétrospective - article ; n°2 ; vol.5, pg 97-112
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les débats concernant l'abolition de la peine capitale : une rétrospective - article ; n°2 ; vol.5, pg 97-112

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Déviance et société - Année 1981 - Volume 5 - Numéro 2 - Pages 97-112
Partant de la constatation que la peine de mort donne encore lieu, même dans les pays où elle a été abolie, comme au Canada, à d'ardents débats, l'auteur rappelle tout d'abord quelques fondements idéologiques des attitudes abolitionnistes et anti-abolitionnistes. Il soumet ensuite à la critique les méthodes de recherche employées pour tester le pouvoir dissuasif de cette peine. Le maniement des statistiques s'avère, dans ce domaine, particulièrement délicat.
L'auteur arrive à la conclusion que les recherches évaluatives servent le plus souvent de légitimation à des positions idéologiques préétablies.
Seeing as the death penalty is still 'a reason for lively debates, even in countries where it has been abolished, as in Canada, the author points out some ideological structures of the abolitionist and anti-abolitionist attitudes. He then submits to criticism the methods of research employed to the test the disuasive power of this penalty. The handling of statistics are particularly delicate in this field.
The author comes to the conclusion that the evaluation researches most often are used to justify the pre-established ideological positions.
Davon ausgehend, doss die Todesstrafe heute noch, auch dort, wo sie bereits abgeschafft ist, wie in Kanada, zu heissen Diskussionen Anlass gibt, greift der Verfasser zuerst einmal die ideologischen Beweggründe ihrer Gegner, wie auch ihrer Befurworter auf. Danach analysiert er kritisch die Forschungsmethoden, mit denen die Abschreckungsworkung dieser Strafe ermittelt wird. Die Handhabung der Statistiken ist dabei besonders problematisch. Der Verfasser kommt zum Schluss, doss diese wertenden Forschungen meistens nur zur Legitimation einer bereits bestehenden ideologischen Stellungnahme bestimmt sind.
Uitgaande van de vaststelling dat de doodstraf nog steeds het voorwerp uitmaakt van heftige debatten, zelfs in de landen waar zij werd afgeschaft, zoals in Canada, brengt de auteur vooreerst enkele ideologische grondslagen van de abolitionistische en anti-abolitionisti- sche houdingen in herinnering. Verder brengt hij kritiek uit op de onderzoeksmethoden die werden gebruikt om de afschrikkebne kracht van deze strafte toetsen. Het aanwenden van statistieken op dit domein blijkt een bijzondere delicate aangelegenheid te zijn.
De auteur komt tot het besluit dat het evaluatie-onderzoek meestal dient om vooraf bepaalde ideologische standpunten te legitimeren.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Thorsten Sellin
Les débats concernant l'abolition de la peine capitale : une
rétrospective
In: Déviance et société. 1981 - Vol. 5 - N°2. pp. 97-112.
Citer ce document / Cite this document :
Sellin Thorsten. Les débats concernant l'abolition de la peine capitale : une rétrospective. In: Déviance et société. 1981 - Vol. 5 -
N°2. pp. 97-112.
doi : 10.3406/ds.1981.1075
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1981_num_5_2_1075Résumé
Partant de la constatation que la peine de mort donne encore lieu, même dans les pays où elle a été
abolie, comme au Canada, à d'ardents débats, l'auteur rappelle tout d'abord quelques fondements
idéologiques des attitudes abolitionnistes et anti-abolitionnistes. Il soumet ensuite à la critique les
méthodes de recherche employées pour tester le pouvoir dissuasif de cette peine. Le maniement des
statistiques s'avère, dans ce domaine, particulièrement délicat.
L'auteur arrive à la conclusion que les recherches évaluatives servent le plus souvent de légitimation à
des positions idéologiques préétablies.
Abstract
Seeing as the death penalty is still 'a reason for lively debates, even in countries where it has been
abolished, as in Canada, the author points out some ideological structures of the abolitionist and anti-
abolitionist attitudes. He then submits to criticism the methods of research employed to the test the
disuasive power of this penalty. The handling of statistics are particularly delicate in this field.
The author comes to the conclusion that the evaluation researches most often are used to justify the
pre-established ideological positions.
Zusammenfassung
Davon ausgehend, doss die Todesstrafe heute noch, auch dort, wo sie bereits abgeschafft ist, wie in
Kanada, zu heissen Diskussionen Anlass gibt, greift der Verfasser zuerst einmal die ideologischen
Beweggründe ihrer Gegner, wie auch ihrer Befurworter auf. Danach analysiert er kritisch die
Forschungsmethoden, mit denen die Abschreckungsworkung dieser Strafe ermittelt wird. Die
Handhabung der Statistiken ist dabei besonders problematisch. Der Verfasser kommt zum Schluss,
doss diese wertenden Forschungen meistens nur zur Legitimation einer bereits bestehenden
ideologischen Stellungnahme bestimmt sind.
Uitgaande van de vaststelling dat de doodstraf nog steeds het voorwerp uitmaakt van heftige debatten,
zelfs in de landen waar zij werd afgeschaft, zoals in Canada, brengt de auteur vooreerst enkele
ideologische grondslagen van de abolitionistische en anti-abolitionisti- sche houdingen in herinnering.
Verder brengt hij kritiek uit op de onderzoeksmethoden die werden gebruikt om de afschrikkebne kracht
van deze strafte toetsen. Het aanwenden van statistieken op dit domein blijkt een bijzondere delicate
aangelegenheid te zijn.
De auteur komt tot het besluit dat het evaluatie-onderzoek meestal dient om vooraf bepaalde
ideologische standpunten te legitimeren.et Société, Genève, 1981 , vol. 5, No 2, pp. 97-1 12 Déviênce
LES DEBATS CONCERNANT L'ABOLITION DE
LA PEINE CAPITALE :
UNE RETROSPECTIVE"
Th. SELLIN**
Convient-il de ranimer, aujourd'hui, la controverse entourant la
légitimité de la peine de mort, abolie pourtant par le gouvernement
canadien ? Ne serait-ce pas là, de prime abord, une entreprise futile et
de peu de profit ? Mais nous savons que plusieurs Etats ont restauré
l'usage de la peine capitale après l'avoir interdit. Sur cette question
l'opinion publique vacille et change rapidement selon les circonstances,
une croissance accélérée du taux officiel de la criminalité ou bien un cas
particulièrement crapuleux de meurtre. Même dans les pays dont les
gouvernements entretiennent depuis longtemps une tradition abolition-
niste, plusieurs réclament et attendent le retour des échafauds. Un tel
désir est encore vivace dans certaines régions du Canada et mobilise les
énergies de quelques groupes de pression. Par conséquent un examen de
cette controverse et des faits invoqués par ceux qui y participent semble
en fin de compte souhaitable.
La peine de mort, on le sait, élimine de manière définitive
l'infracteur dont l'existence même mettrait en péril, si elle était
prolongée, la sécurité du corps social. Selon cet eminent juriste
victorien que fut James Fitzjames Stephen, la peine de mort "fait de ce
monde un monde plus salubre qu'il aurait été autrement en nous
débarrassant de la présence d'individus qui, dans notre société policée,
sont aussi intempestifs que des loups ou des tigres dans une région très
peuplée"1 . Mais la peine de mort n'est pas seulement, ni d'abord, une
tactique d'élimination des infracteurs. Deux autres objectifs, fondament
aux, ont été assignés à la peine de mort : châtier et dissuader. Notre
première tâche sera d'en faire l'examen. Ces deux objectifs, que l'on
doit bien distinguer, constituent depuis toujours les principes de base
du droit pénal. Les historiens affirment qu'au début de l'ère moderne
"les autorités religieuses et profanes exigaient d'un commun accord que
le droit pénal châtie et fasse expier le coupable"^ ; "la plus grande partie
de l'Europe, jusqu'aux environs de 1 760, fondait le droit de punir sur
* Texte de l'allocution présentée Ion du Congrès "Vingt am de criminologie québécoise :
Bilan et perspectives", le 16 octobre 1980 à Montréal.
** Université de la Pennsylvanie, Philadelphie
97 exigences de la 'vindicte publique' . En 1748 Montesquieu écrit les
dans son œuvre maîtresse que la peine capitale "est une espèce de
talion... Un citoyen mérite la mort lorsqu'il a violé la sûreté au point
qu'il a ôté la vie, ou qu'il a entrepris de l'ôter"4. Près d'un siècle et
demi plus tard, Stephen, lui aussi partisan ferme de la peine de mort,
exprime la même idée : "Je pense, écrit-il, que dans les causes qui
soulèvent avec violence les sentiments moraux de la communauté, le
désir indigné de vengeance ainsi suscité dans les esprits des honnêtes
gens mérite une satisfaction légitime... Si un homme commet un mertre
bestial... je pense qu'il devrait être détruit... de manière à ce que soit
assouvie l'indignation que de tels crimes excitent"** . Selon Makarewicz,
"la justice criminelle moderne canalise la vindicte populaire. C'est là
d'ailleurs sa fonction originelle qu'elle conserve. Le droit pénal
moderne, tout comme la justice des peuplades primitives, consiste
essentiellement en une vindicta publica. La justice distributive n'est
finalement rien d'autre que l'exercice de la vengeance, même si cette
vengeance est devenue progressivement plus objective et plus utile. La
pénalité "parfaite" de l'avenir semble devoir être une sanction qui
maximise l'utilité sociale de la vengeance"6. Pour Emile Durkheim, "la
peine est restée, du moins en partie, une œuvre de vengeance. On dit
que nous ne faisons pas souffrir le coupable pour le faire souffrir; il n'en
est pas moins vrai que nous trouvons juste qu'il souffre"7.
Ces aperçus expriment des attitudes encore très vivaces et
communes. Le Rapport déposé en 1953 par la Commission royale sur la
peine capitale note "qu'il existe une volonté générale très forte, un désir
puissant d'une justice retributive c'est-à-dire d'une justice qui réprouve
et qui blâme". Il s'agit là d'une interprétation plutôt étrange puisque le
Dictionnaire Oxford définit une justice retributive (retribution) comme
une justice de représailles (retaliation) et définit par ailleurs la
réprobation comme un jugement qui se contente de désapprouver, de
censurer, de réprimander ou d'humilier. En tout cas, cette définition
proposée par la Commission n'a guère satisfait les hommes politiques
qui ont participé en 1976 aux débats qui se sont déroulés au Parlement
canadien à propos du maintien ou de l'abolition de la peine capitale.
L'un des orateurs soutenait ainsi que "la peine de mort devrait
s'appliquer aux meurtres parce que c'est le châtiment le plus grave et
qu'il doit s'appliquer au crime le plus grave". Un autre député fit la
remarque que "la vengeance... sert très souvent de justification. On
assimile la justice à la vengeance" et il ajoute "que la plupart des lettres
que j'ai reçues justifient ainsi leur volonté de r

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents