Les définitions des diplômes du tertiaire - article ; n°1 ; vol.16, pg 27-40
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Sociétés contemporaines - Année 1993 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 27-40
The definition of professional qualifications and their social recognition are actually at the center of contemporary debates about the educational system and its links with production system. These debates are, in France, engaged by social actors in a specific context : the Consultative Professionnal Committee. The purpose of this research is to analyse the balance of roles that can be observed in the working of the CPC when defining the qualifications of secretaries. Management and professionnal advice weighs less than those of the French National Education counselors and Inspectors. As a result, the educational system ends up making its own definition of the abilities required for a secretary's job, thus alone the management of labor qualification.
La définition des diplômes professionnels et leur reconnaissance sociale sont au coeur des débats dans la rencontre entre le système éducatif et productif. С'est au sein d'instances spécifiques, les Commissions Professionnelles Consultatives (CPC), que la discussion entre les acteurs sociaux s'engage. L'étude menée ici à partir ď une CPC du tertiaire nous renseigne à cet égard sur l'équilibre des rôles entre les différents partenaires dans la définition des diplômes du secrétariat. Le poids des instances patronales et professionnelles semble bien faible dans la confrontation qui les oppose à l'Éducation nationale. Le système éducatif est ainsi amené à définir seul quasiment les compétences nécessaires à l'exercice de l'activité de secrétariat, devenant dans ce domaine le gestionnaire principal de la qualification de la force de travail.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Raymond Magro
Les définitions des diplômes du tertiaire
In: Sociétés contemporaines N°16, Décembre 1993. pp. 27-40.
Abstract
The definition of professional qualifications and their social recognition are actually at the center of contemporary debates about
the educational system and its links with production system. These debates are, in France, engaged by social actors in a specific
context : the Consultative Professionnal Committee. The purpose of this research is to analyse the balance of roles that can be
observed in the working of the CPC when defining the qualifications of secretaries. Management and professionnal advice
weighs less than those of the French National Education counselors and Inspectors. As a result, the educational system ends up
making its own definition of the abilities required for a secretary's job, thus alone the management of labor qualification.
Résumé
La définition des diplômes professionnels et leur reconnaissance sociale sont au coeur des débats dans la rencontre entre le
système éducatif et productif. С'est au sein d'instances spécifiques, les Commissions Professionnelles Consultatives (CPC), que
la discussion entre les acteurs sociaux s'engage. L'étude menée ici à partir ď une CPC du tertiaire nous renseigne à cet égard
sur l'équilibre des rôles entre les différents partenaires dans la définition des diplômes du secrétariat. Le poids des instances
patronales et professionnelles semble bien faible dans la confrontation qui les oppose à l'Éducation nationale. Le système
éducatif est ainsi amené à définir seul quasiment les compétences nécessaires à l'exercice de l'activité de secrétariat, devenant
dans ce domaine le gestionnaire principal de la qualification de la force de travail.
Citer ce document / Cite this document :
Magro Raymond. Les définitions des diplômes du tertiaire. In: Sociétés contemporaines N°16, Décembre 1993. pp. 27-40.
doi : 10.3406/socco.1993.1139
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/socco_1150-1944_1993_num_16_1_1139♦ ♦♦♦♦♦♦ RAYMOND MAOIO ♦ ♦♦♦♦♦♦
LES DÉFINITIONS DES DIPLÔMES DU TERTIAIRE
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éducatif est ainsi amené à définir seul quasiment les compétences nécessaires à l'exercice de
l'activité de secrétariat, devenant dans ce domaine le gestionnaire principal de la qualification
de la force de travail.
Si depuis quelques années, l'enseignement technique et professionnel retient plus
souvent l'attention des chercheurs, au-delà même des grands classiques (Grignon,
Tanguy...) il est généralement abordé à partir des formations industrielles. Tout un
pan semble en être resté dans l'ombre : celui de l'enseignement technique court
tertiaire, dont la caractéristique essentielle est d'être fortement féminisé.
Nous nous intéressons ici à cet enseignement et à ses protagonistes, ou plus
exactement nous proposons quelques jalons pour l'histoire plutôt méconnue d'un
enseignement placé aujourd'hui au cœur des interrogations de la relation formation-
emploi2.
La formation technique courte des filles aux professions du secrétariat a fait
l'objet à partir des années 1950 d'investissements significatifs dans le secteur privé.
En raison sans doute tant du retard de l'Éducation nationale à prendre en charge cette
formation que de la faiblesse des investissements requis, l'initiative privée à
caractère commercial et patronale, mais surtout l'enseignement privé confessionnel
catholique - qui représente à lui seul 93 % des enseignements privés (Prost, 1982) -
va jouer dans ce dévelopement un rôle non négligeable, anticipant la place croissante
du tertiaire dans l'activité économique et dans la formation professionnelle. En 1968,
1. Je remercie Michèle Ferrand, Lucie Tanguy et Jean-Pierre Terrail qui m'ont permis d'améliorer
sensiblement la première version de ce texte par la lecture critique qu'ils en ont faite.
2. Cette recherche s'appuie sur la réalisation d'une étude pour la DEP du Ministère de l'Éducation
nationale (appel d'offre : l'efficacité de l'investissement éducatif).
Sociétés Contemporaines (1 993) n°16 (p. 27-40) RAYMOND MAGRO ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦
34 % des élèves de CAP préparent une spécialité du tertiaire : cette proportion est
de 55 % dans l'enseignement privé (sous contrat avec l'Éducation nationale et à
caractère confessionnel) et de 26 % dans le public. En 1987, les effectifs du tertiaire
sont devenus globalement majoritaires : 54 % - 70 % pour le privé, 48 % pour le
public. L'État va rattraper par la suite son retard et prendre le pas sur l'initiative
privée. Les préparations d'un diplôme tertiaire se faisaient à 50 % dans le privé en
1958, pour passer à 28 % en 1978 (Éducation et Formations, ne 5, 1983). Elles se
font, environ, à 24 % dans le privé pour les spécialités - techniques administratives,
secrétariat et techniques financières - en 1989 (DEP, 1989).
L'évolution de cette formation professionnelle courte a partie fortement liée avec la
croissance et la féminisation des emplois d'employés qualifiés, bien qu'elle soit
aujourd'hui de plus en plus concurrencée sur ce marché par d'autres formations (Bac).
La fin des années 1970 et les années 1980 sont marquées par la profonde
transformation des emplois de bureau avec la généralisation de l'informatisation et
la large diffusion des outils informatiques et bureautiques (Verdier, 1985 ; Mandon,
1988). Dans un contexte de crise accentuée et installée, dans un marché saturé et
fortement concurrentiel, les entreprises sont contraintes à rechercher des gains de
productivité et de rationalisation dans les activités industrielles mais également
tertiaires. La transformation du procès de travail par l'automatisation des activités
de bureau notamment, même si elle est inégale selon les entreprises et les secteurs
d'activité, n'est pas sans conséqence sur l'évolution des compétences demandées
aux employés du tertiaire. Les emplois du secrétariat 3 sont directement concernés.
Globalement, on assiste avec l'introduction de l'outil informatique et bureautique au
niveau du secrétariat, à un décloisonnement des services ; à un élargissement des
connaissances à des domaines professionnels plus étendus ; à une exigence de
transférabilité et d 'adaptabilitě des savoirs et à la nécessité de maîtriser des
techniques spécifiques.
Ainsi, c'est dans ce contexte de changements techniques rapides et d'exigence de
nouvelles compétences professionnelles de la main-d'œuvre que se pose l'adaptation de
la formation professionnelle des sténodactylographes de niveau V. Autrement dit, les
changements dans le cursus de formation (Forquin, 1984) sont rendus inévitables par les
mutations technologiques. En rester là, cependant, laisserait supposer une adaptation
quasi spontanée et sans enjeu de l'enseignement technique au monde du travail. Or, entre
ces nécessités et la réalité, « il y a toutes les médiations que constituent les pratiques des
décideurs de la sphère de production, les politiques en matière d'éducation et les acteurs
de la sphère d'éducation » (Berardi, 1988, p. 30).
Nous interrogeons ici la façon dont cette exigence a été prise en compte par
l'appareil de formation initiale.
Le problème de la formation professionnelle ne se pose pas tout à fait de la même
manière quand, au lieu d'être assurée « sur le tas » ou par les employeurs eux-mêmes
(entreprises ou branches), cette formation est prise en charge, dans un cadre scolaire
3. Ils sont au nombre de 726 000 (secrétaires-dactylos) et 92 000 ( secrétaires de

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