Les différences sociales de mortalité : en augmentation chez les hommes, stables chez les femmes
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Entre le début des années quatre-vingt et le milieu des années quatre-vingt-dix, l'espérance de vie à 35 ans a augmenté pour toutes les catégories sociales. Les écarts d'espérance de vie entre catégories socioprofessionnelles se sont accrus chez les hommes et sont restés stables chez les femmes.

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Langue Français

Extrait

N° 1025 - JUIN 2005
Prix : 2,20 €
Les différences sociales de mortalité :
en augmentation chez les hommes,
stables chez les femmes
Christian Monteil et Isabelle Robert-Bobée,
division Enquêtes et études démographiques, Insee
ntre le début des années professions intellectuelles supérieures ont l’es-
pérance de vie la plus longue et les ouvriersquatre-vingt et le milieu des an-
sont les moins avantagés (tableau 1). Sur laEnées quatre-vingt-dix, l’espérance
période 1991-1999, les hommes cadres ou
de vie à 35 ans a augmenté pour toutes
exerçant une profession intellectuelle supérieure
les catégories sociales. Ce sont toujours ont une espérance de vie à 35 ans de 46 ans
les ouvriers qui vivent le moins long- contre 39 ans pour les ouvriers. Pour les fem-
temps et les cadres et professions in- mes, ces chiffres sont de 50 ans pour les
cadres et 47 ans pour les ouvrières. Entre cestellectuelles supérieures qui ont l’espé-
extrêmes, le classement varie selon le sexe.rance de vie la plus longue. Les différen-
Les conditions de travail comme les comporte-
ces de mortalité demeurent beaucoup
ments et modes de vie jouent en général en
plus modérées chez les femmes que chez faveur d’une plus grande longévité pour les
les hommes : d’après la mortalité par sexe cadres et d’une moindre durée de vie pour les
et âge observée au milieu des années ouvriers et c’est le cumul de l’ensemble de ces
facteurs qui explique alors les fortes différen-quatre-vingt-dix, l’espérance de vie à 35 ans
ces constatées entre catégories sociales. Lesdes femmes cadres dépasse de 3 ans
ouvriers occupent notamment des emplois
celle des ouvrières, contre un écart de
physiquement plus pénibles et qui les exposent
7 ans entre les hommes cadres et les ou- plus souvent à des risques professionnels que
vriers. Les écarts d’espérance de vie les cadres, ils consultent plus tardivement des
entre catégories socioprofessionnelles médecins, ils ont aussi eu en général des
conditions de vie pendant l’enfance moinsse sont accrus chez les hommes alors
favorables, ils portent également une attentionqu’ils restaient stables chez les femmes.
moindre à leur santé (alimentation, sport, pré-
Les hommes inactifs non retraités, dont
vention…), et fument et consomment aussi
la situation est souvent liée à des problè- davantage d’alcool. Ces différences sont plus
mes de santé, n’ont que peu profité de marquées pour les hommes que pour les fem-
l’allongement de la durée de vie. mes (encadré).
Évolution de l’espérance de vie à 35 ans
Entre le début des années quatre-vingt et le
Ans
milieu des années quatre-vingt-dix, l’espé- 50
1976-1984rance de vie à 35 ans a augmenté de 3 ans
1983-1991pour les femmes comme pour les hommes et 45
1991-1999
atteint 48 ans pour les premières et 41 ans pour
les seconds (graphique1). La baisse de la mor- 40
talité a profité à toutes les catégories sociopro-
35fessionnelles.
30
Les ouvriers ont toujours
25
l’espérance de vie la moins longue
20
Pour les « actifs » masculins comme féminins Hommes Femmes
(définitions), les cadres et les membres des Source : Insee, échantillon démographique permanent et état civil
INSEE
PREMIEREsociales, les ouvriers ou anciens mais de façon différenciée pour les hom-Les écarts sont beaucoup plus
ouvriers ont une mortalité 2,4 fois plus mes, si bien que les écarts entre catégo-marqués chez les hommes
élevée que les cadres ou anciens ries se sont modifiés au fil du temps. Ce
que chez les femmes
cadres aux âges actifs (35 à 64 ans ici), phénomène peut être étudié à partir de
Les différences d’espérances de vie et 1,9 fois plus élevée que les cadres l’indicateur standardisé de mortalité :
selon les catégories sociales sont beau- entre 65 et 80 ans. Les différences de pour une catégorie socioprofessionnelle
coup plus fortes chez les hommes que profil en termes de santé, mode de vie masculine donnée, il rapporte le nombre
chez les femmes : si pour chaque caté- et comportements à risques (encadré) de décès réellement survenus au
gorie sociale, les hommes et les femmes seraient moins grandes passé un cer- nombre de décès qui auraient été enre-
étaient soumis à chaque âge aux proba- tain âge car les personnes les plus fra- gistrés si cette catégorie avait eu la mor-
bilités de décès observées au cours des giles et les plus exposées ont disparu. talité par âge de l’ensemble de la
années 1991-1999, les hommes cadres De plus, l’effet des accidents du travail population masculine (définitions). Pour
vivraient 7 ans de plus que les ouvriers, ne joue plus passée la retraite (même les hommes cadres, cet indicateur
alors que cet écart est de 3 ans entre si cet effet est d’ampleur limitée aux diminue de 0,66 dans les années
femmes cadres et ouvrières. âges actifs). Les différences de morta- 1976-1984 à 0,59 pour les
Au sein de chaque catégorie sociale, les lité demeurent cependant importantes 1991-1999 (graphique 2). Pour les
femmes vivent toujours plus longtemps à ces âges, dans la mesure où les ris- ouvriers, ce rapport, qui s’élevait à 1,2
que leurs homologues masculins. Les dif- ques de décès sont beaucoup plus éle- sur la période 1976-1984, a peu varié.
férences hommes-femmes varient cepen- vés après 65 ans qu’entre 35 et 64 ans. Les écarts entre ouvriers et cadres ont
dant fortement selon les groupes sociaux : Chez les femmes, les différences, donc augmenté. Le rapport des indica-
l’écart passe de 4 ans entre hommes et déjà moins marquées aux âges actifs, teurs standardisés de mortalité entre les
femmes cadres à 8,5 ans entre employés diminuent peu avec l’avancée en âge. hommes ouvriers et cadres entre 35 et
et employées. L’écart d’espérance de vie 80 ans est ainsi passé de 1,8 à 2,1 entre
à 35 ans entre hommes et femmes est ces périodes.
Les écarts de mortalité entredonc le plus faible au sein des catégories Les cadres sont un peu plus nombreux
du haut de l’échelle sociale. milieux sociaux se sont accrus aujourd’hui et les ouvriers sont un peu
Les disparités selon le sexe l’emportent moins nombreux : 10 % des hommes deau fil du temps chez les hommes
largement sur les écarts entre catégories 30 ans ou plus étaient cadres (y com-
sociales. Les ouvrières, qui ont l’espé- La baisse de la mortalité a bénéficié à tou- pris les cadres à la retraite) en 1975,
rance de vie la plus courte parmi les fem- tes les catégories socioprofessionnelles contre 14 % en 1990 (2 % et 5 % pour
mes actives, vivent ainsi plus longtemps
Indicateurs standardisés de mortalité des hommes entre 35 et 80 ans,que les hommes cadres, qui ont l’espé-
par période et catégorie socialerance de vie la plus longue chez les hom-
3,0
mes : dans les conditions de mortalité des
1976-1984
années quatre-vingt-dix, l’espérance de 2,5 1983-1991
1991-1999vie à 35 ans est de 47 ans pour les pre-
2,0
mières, contre 46 ans pour les seconds.
1,5
1,0
Les écarts entre les hommes
0,5s’atténuent avec l’avancée en âge
0,0
Cadres et Professions Artisans, Employés Ouvriers Inactifs EnsembleAgriculteursChez les hommes, les différences entre professions intermédiaires commerçants, non retraités
intellectuelles chefs d’entreprisecatégories socioprofessionnelles se supérieures
réduisent avec l’avancée en âge. Une
Lecture : entre 35 et 80 ans, les hommes inactifs ont eu une mortalité 2,7 fois plus élevée que l’ensemble des hommes sur la pé-
fois neutralisées les différences de riode 1991-1999. Sur la période 1976-1984, leur mortalité était 2,1 fois plus élevée.
Source : Insee, échantillon démographique permanent et état civilstructure par âge entre catégories
Espérance de vie des hommes et des femmes à 35 ans, par période et catégorie sociale
En années
Cadres Artisans,
et professions Professions commerçants, Inactifs
Agriculteurs Employés Ouvriers Ensemble
intellectuelles intermédiaires chefs non retraités
supérieures d'entreprise
Hommes
1976-1984 41,5 40,5 40,5 39,5 37,0 35,5 27,5

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