Les effets de la coprésence passive - article ; n°2 ; vol.69, pg 615-634
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Description

L'année psychologique - Année 1969 - Volume 69 - Numéro 2 - Pages 615-634
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Desportes
Les effets de la coprésence passive
In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 615-634.
Citer ce document / Cite this document :
Desportes Jean-Pierre. Les effets de la coprésence passive. In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 615-634.
doi : 10.3406/psy.1969.27683
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1969_num_69_2_27683LES EFFETS DE LA COPRÉSENCE PASSIVE
par Jean-Pierre Desportes
Laboratoire de Psychologie sociale de la Sorbonne
associé au C.N.R.S.
G. W. Allport (1968) pense refléter les conceptions de la majorité
des psychosociologues en définissant la psychologie sociale comme « une
tentative de compréhension et d'explication de l'influence exercée par
la présence réelle, imaginée ou implicite des autres sur la pensée, les
sentiments et le comportement des individus ». En s'en tenant strict
ement à cette définition les psychosociologues pourraient prétendre,
ce que font certains, que toute psychologie est sociale : ne sommes-nous
pas à tout instant influencés par « la présence réelle, imaginée ou impli
cite des autres » ? Ils devraient alors couvrir par leurs travaux tout le
champ de la psychologie. Si, comme le reconnaît G. W. Allport (1968),
une telle conception de la psychologie sociale est, à la limite, défendable
comme pétition de principe, elle risque par contre d'être de peu d'utilité
pour la compréhension et l'explication du phénomène d'influence. Ainsi
les psychosociologues expérimentalistes ont-ils, de manière générale,
limité leurs travaux à l'étude des manifestations du phénomène d'in
fluence dans un nombre restreint de situations standardisées d'interac
tion sociale. On ne peut guère que dresser un inventaire de ces situations.
En effet, comme le souligne Montmollin (1965) dans un article de
synthèse consacré à l'interaction sociale, l'anarchie conceptuelle et
méthodologique qui a présidé à leur sélection n'autorise pas une classi
fication logique. Avant d'en arriver à cet inventaire, et pour lui conférer
le maximum de clarté possible, nous allons d'abord déterminer quelles
sont les variables qu'il est pertinent de retenir pour différencier et
définir de façon suffisamment fine les situations d'interaction sociale
que nous allons recenser. Si l'on analyse la synthèse réalisée par Montm
ollin (1965), il semble que les variables suivantes doivent nous per
mettre d'atteindre notre objectif : 1) Le niveau (individuel ou collectif)
d'étude du phénomène d'influence ; 2) Le domaine (conatif ou cognitif)
d'activité dans lequel est engagé le sujet et sur lequel s'exerce l'influence ;
3) La nature (réciproque ou non réciproque) de l'influence ; 4) La source
de l'influence. La signification opérationnelle de chacune de ces variables
est la suivante :
1) Niveau d'étude du phénomène d'influence. — Selon que l'activité
dans laquelle est engagé le sujet requiert une exécution individuelle
ou collective nous dirons que la situation d'interaction sociale qui met 616 REVUES CRITIQUES
en jeu cette activité permet l'étude du phénomène d'influence au niveau
individuel ou au niveau collectif.
2) Domaine d'activité mis en jeu. — Selon que l'activité dans laquelle
est engagé le sujet appartient au domaine de l'action ou à celui des
jugements et des idées nous dirons que la situation d'interaction sociale
met en jeu une activité du domaine conatif ou du domaine cognitif.
Les activités du domaine conatif (apprentissage, etc., de nature motrice
ou intellectuelle) sont quantifiables (vitesse, précision, etc.), celles du
domaine cognitif (jugements perceptif, esthétique, moral, etc.) impli
quent un choix entre plusieurs réponses possibles.
3) Nature de l'influence. — Selon que l'exécution de l'activité dans
laquelle est engagé le sujet a ou n'a pas d'effet sur les émissions de la
source d'influence nous dirons que l'influence est réciproque ou non
réciproque. Nous considérerons le cas où la source d'influence est pr
ogrammée à l'avance ou en temps réel par l'expérimentateur pour
modifier ses émissions pendant l'exécution de l'activité par le sujet
comme un cas d'influence non réciproque.
4) Source de V influence . — Nous entendons par « source de l'i
nfluence » la forme spécifique prise par la présence des autres dans une
situation d'interaction sociale donnée.
Le choix et la définition de ces variables pourraient appeler des
commentaires qui nous amèneraient certainement à discuter la sélection
des situations d'interaction sociale qui s'est opérée. Aborder ce problème
maintenant nous entraînerait à dépasser largement le cadre de notre
étude. Il convient donc de considérer que ce qui précède n'avait d'autre
but que de faciliter l'exposé de l'inventaire auquel nous allons procéder
maintenant :
1) Situation de coprésence passive :
— niveau d'étude du phénomène d'influence : individuel ;
— domaine d'activité mis en jeu : conatif ou cognitif ;
— nature de l'influence : non réciproque ;
— source de : présence d'un ou de plusieurs spectateurs
passifs, c'est-à-dire silencieux et attentifs, pendant l'exécution
de l'activité par le sujet.
2) Situation de coprésence active :
— niveau d'étude du phénomène d'influence : individuel ;
— domaine d'activité mis en jeu : conatif ou cognitif ;
— nature de l'influence : non réciproque ;
— source de : présence d'un ou de plusieurs spectateurs
actifs, c'est-à-dire critiques ou approbateurs, pendant l'exécution
de l'activité par le sujet.
3) Situation de coaction non compétitive :
— niveau d'étude du phénomène d'influence : individuel ;
— domaine d'activité mis en jeu : conatif ou cognitif ; J.-P. DESPORTES 617
— nature de l'influence : réciproque ;
— source de : présence d'un ou de plusieurs autres sujets
engagés individuellement dans la même activité. La simultanéité
de l'exécution de l'activité n'implique pas de compétition.
4) Situation de coaction compétitive :
— niveau d'étude du phénomène d'influence : individuel ;
— domaine d'activité mis en jeu : conatif ou cognitif ;
— nature de l'influence : réciproque ;
— source de : présence d'un ou de plusieurs autres sujets
engagés individuellement dans la même activité. La simultan
éité de l'exécution de l'activité implique une compétition.
5) Situation de suggestion non réciproque :
— niveau d'étude du phénomène d'influence : individuel ;
— domaine d'activité mis en jeu : cognitif ;
— nature de l'influence : non réciproque ;
— source de : réponses programmées par l'expérimentat
eur d'un ou de plusieurs autres sujets qui sont donc présents à
titre de stimulus seulement.
6) Situation de suggestion réciproque :
— niveau d'étude du phénomène d'influence : individuel ;
— domaine d'activité mis en jeu : cognitif ;
— nature de l'influence : réciproque ;
— source de : réponses non programmées par l'expér
imentateur d'un ou de plusieurs autres sujets qui sont donc à la
fois « stimulants » et « répondants ».
7) Situation de travail en groupe :
— niveau d'étude du phénomène d'influence : collectif ;
— domaine d'activité mis en jeu : conatif ou cognitif ;
— nature de l'influence : réciproque ;
— source de : un ou plusieurs autres sujets coopérant à
l'exécution de la même et unique activité.
Le tableau I résume les principales caractéristiques de chacune des
situations d'interaction sociale que nous avons recensées et permet de
comparer celles-ci entre elles aisément.
Les diverses manifestations du phénomène d'influence mises en jeu
dans les situations d'interaction sociales étudiées jusqu'à présent ont
suscité des intérêts fort inégaux chez les chercheurs si l'on en juge
d'après la somme des travaux consacrés à telle ou telle situation. Les
situations appare

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