Les effets des liaisons associatives sur le temps de dénomination verbale - article ; n°1 ; vol.77, pg 15-28
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Description

L'année psychologique - Année 1977 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 15-28
Résumé
Au cours de trois épreuves, les sujets doivent nommer le plus rapidement possible des objets présentés au moyen de diapositives. Les 50 mots à fournir forment en fait 25 paires de mots fortement associés. Aux sujets du groupe I les deux mots de chaque paire sont demandés l'un après l'autre, tandis que dans le groupe II (contrôle) toutes les paires sont rompues. On observe que le temps de dénomination d'un mot se trouve réduit d'une manière très significative lorsque le mot fourni à l'item précédent est un mot qui lui est associé. Au groupe III on présente les items en ordre dispersé comme au groupe II, à l'exception de cinq paires dont la contiguïté a été conservée et qui sont disséminées dans la série. On observe alors, en ce qui concerne les mots figurant en seconde position dans ces cinq paires, une réduction du temps de dénomination qui est très significative pour trois d'entre eux, encore qu'elle soit moindre que dans le groupe I. Une telle réduction n'est donc pas limitée aux cas où la contiguïté est prévisible, ce qui suggère qu'elle ne doit pas être attribuée exclusivement à un processus d'anticipation de la réponse, mais en partie à une intersection entre les processus de récupération successifs, rendue possible par le rappel d'attributs mnésiques communs.
Summary
In the experiments reported, Ss were asked to name as quickly as possible a series of objects presented on slides. There were 50 different objects chosen so that their names allowed the constitution of 25 pairs of highly associated words. The Ss of Group I had to retrieve the second word of each pair immediately after the first one, whilst in Group II (control condition) the objects were randomly presented. Pattern of responses indicates that retrieval time for a particular word is strongly shortened when it is associated with the word named at the preceding item. To the Ss of Group III the slides were randomly presented as for Group II, except for 5 pairs which were kept togelher and inserted at carions positions in the series. As regards to the names of objects occurring in the 2d positions of these 5 pairs, time reduction is very significant for 3 of them, although smaller than in Group I. Thus, retrieval time is shortened even when the cooccurrence of the associated items is unexpected. This suggests that the effect may not be entirely attributable to response anticipation, but at leasl partially to the intersection between successive retrieval processes, made possible by the recall of some common memory traces.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Costermans
G. de la Vallée Poussin
Les effets des liaisons associatives sur le temps de
dénomination verbale
In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 15-28.
Citer ce document / Cite this document :
Costermans J., de la Vallée Poussin G. Les effets des liaisons associatives sur le temps de dénomination verbale. In: L'année
psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 15-28.
doi : 10.3406/psy.1977.28176
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1977_num_77_1_28176Résumé
Résumé
Au cours de trois épreuves, les sujets doivent nommer le plus rapidement possible des objets présentés
au moyen de diapositives. Les 50 mots à fournir forment en fait 25 paires de mots fortement associés.
Aux sujets du groupe I les deux mots de chaque paire sont demandés l'un après l'autre, tandis que
dans le groupe II (contrôle) toutes les paires sont rompues. On observe que le temps de dénomination
d'un mot se trouve réduit d'une manière très significative lorsque le mot fourni à l'item précédent est un
mot qui lui est associé. Au groupe III on présente les items en ordre dispersé comme au groupe II, à
l'exception de cinq paires dont la contiguïté a été conservée et qui sont disséminées dans la série. On
observe alors, en ce qui concerne les mots figurant en seconde position dans ces cinq paires, une
réduction du temps de dénomination qui est très significative pour trois d'entre eux, encore qu'elle soit
moindre que dans le groupe I. Une telle réduction n'est donc pas limitée aux cas où la contiguïté est
prévisible, ce qui suggère qu'elle ne doit pas être attribuée exclusivement à un processus d'anticipation
de la réponse, mais en partie à une intersection entre les processus de récupération successifs, rendue
possible par le rappel d'attributs mnésiques communs.
Abstract
Summary
In the experiments reported, Ss were asked to name as quickly as possible a series of objects
presented on slides. There were 50 different objects chosen so that their names allowed the constitution
of 25 pairs of highly associated words. The Ss of Group I had to retrieve the second word of each pair
immediately after the first one, whilst in Group II (control condition) the objects were randomly
presented. Pattern of responses indicates that retrieval time for a particular word is strongly shortened
when it is associated with the word named at the preceding item. To the Ss of Group III the slides were
randomly presented as for Group II, except for 5 pairs which were kept togelher and inserted at carions
positions in the series. As regards to the names of objects occurring in the 2d positions of these 5 pairs,
time reduction is very significant for 3 of them, although smaller than in Group I. Thus, retrieval time is
shortened even when the cooccurrence of the associated items is unexpected. This suggests that the
effect may not be entirely attributable to response anticipation, but at leasl partially to the intersection
between successive retrieval processes, made possible by the recall of some common memory traces.Année psychol.
1977, 77, 15-28
Laboratoire de Psychologie expérimentale
et de Psycholinguistique1
Université de Louvain
LES EFFETS DES LIAISONS ASSOCIATIVES
SUR LE TEMPS DE DÉNOMINATION VERBALE
par Jean Gostermans
et Catherine de la Vallée Poussin
SUMMARY
In the experiments reported, Ss were asked to name as quickly as
possible a series of objects presented on slides. There were 50 different
objects chosen so that their names allowed the constitution of 25 pairs of
highly associated words. The Ss of Group I had to retrieve the second word
of each pair immediately after the first one, whilst in Group II (control
condition) the objects were randomly presented. Pattern of responses indi
cates that retrieval time for a particular word is strongly shortened when
it is associated with the word named at the preceding item. To the Ss of
Group III the slides were randomly presented as for Group II, except
for 5 pairs which were kept together and inserted at carious positions in the
series. As regards to the names of objects occurring in the 2d of
these 5 pairs, time reduction is very significant for 3 of them, although
smaller than in Group I. Thus, retrieval time is shortened even when the
cooccurrence of the associated items is unexpected. This suggests that the
effect may not be entirely attributable to response anticipation, but at least
partially to the intersection between successive retrieval processes, made
possible by the recall of some common memory traces.
Les études sur la mémoire à long terme, et en particulier
celles qui concernent le stock lexical (mémoire dite sémantique),
mettent de plus en plus souvent l'accent sur les processus de
1. Blijde Inkomststraat, 8, 3000 Louvain (Belgique). 16 MÉMOIRES ORIGINAUX
récupération plutôt que sur les processus d'acquisition (Tulving
et Pearlstone, 1966). Et à cet égard de nombreux auteurs — qu'on
en juge par l'ouvrage collectif dirigé par Tulving et Donald-
son (1972) — insistent sur l'importance de l'organisation des
items dans la mémoire.
Dans son acception la plus générale, le concept d'organisation
se réfère à l'idée, développée notamment par Shiffrin et Atkin
son (1969) et par Shiffrin (m Norman, 1970), que le stockage obéit
à certaines règles de placement et que la récupération est un pro
cessus de recherche qui exploite ces règles de placement, comme
il en va dans une mémoire à auto-adressage. Pour ce qui est du
stock lexical, certaines théories de l'organisation de la mémoire
la décrivent en termes d'associations entre items stockés ; elles
s'appuyent sur des données comme celles de Matthews et
Manasse (1970) qui montrent que le rappel libre d'une liste de
mots est facilité par l'existence d'associations entre les mots de
cette liste.
Creusant davantage le problème, on a tenté de rendre compte
de ces liaisons associatives en postulant que l'item mnésique est
composé d'un ensemble d'attributs (Brown, in Spence et Spence,
1967), et que la liaison entre deux items est fonction du nombre
d'attributs communs. Dans le modèle élaboré par Shiffrin, par
exemple (in Norman, 1970), la récupération d'un item passe
par le « tirage » d'un certain nombre de traces portant sur des
attributs de cet item. S'il s'agit d'items lexicaux, on pense
d'emblée à des attributs phonémiques, voire orthographiques.
Ainsi, dans une expérience de Brown et McNeil (1966) cherchant à
préciser ce que c'est qu'avoir un mot « sur le bout de la langue », les
sujets avaient à découvrir des mots rares à partir de leur défini
tion ; et on observe que des sujets qui étaient sur le point de
trouver la réponse étaient en possession de divers attributs de
celle-ci, tels que le nombre de syllabes, la lettre initiale, l'int
onation. Mais il ne fait pas de doute qu'un rôle important revient
aux attributs sémantiques. De nombreux chercheurs, dont par
exemple Kintsch (in Norman, 1970), ont observé que des mots
présentant des attributs sémantiques communs ont tendance à
sortir ensemble lors du rappel, sans égard à leur position d'entrée.
Dans ces conditions, on peut comprendre de quelle manière la
récupération exploite les liaisons entre les items stockés. La
complexité du processus de récupération d'un item doit être
fonction du nombre d'attributs qui différencient cet item d'autres J. COSTERMANS ET C. DE LA VALLÉE POUSSIN 17
items déjà récupérés ; ceci revient à dire qu'un item sera d'autant
plus accessible qu'un plus grand nombre de ses attributs auront
été présélectionnés par le contexte. Comme il semble que les
attributs soient souvent subordonnés les uns aux autres (Mil
ler, 1969 ; Collins et Quillian, 1969 ; Freedman et Loftus, 1971),
le processus de récupération doit être au moins partiellement
séquentiel ; on peut alors considérer qu'un processus plus simple
doit être aussi de plus courte durée (Bower et al., 1969 ; Briggs et
Swanson, 1969). Telle est bien la situation que l'on rencontre
dans les épreuves dites de rappel facilité, où les sujets reçoivent
des informations telles que le nom d'une catégorie dont le mot à
rappeler fait partie (Tulving et Pearlstone, 1966), un synonyme
ou un mot de sens voisin (Tulving et Osier, 1968), une phrase
formant contexte (Kaplan ei al., 1971).
De telles recherches

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