Les émigrants de l Ouest Audois dix-neuf ans après. V. Migration et libération de terres dans une collectivité agricole en crise - article ; n°4 ; vol.37, pg 837-866
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Les émigrants de l'Ouest Audois dix-neuf ans après. V. Migration et libération de terres dans une collectivité agricole en crise - article ; n°4 ; vol.37, pg 837-866

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Population - Année 1982 - Volume 37 - Numéro 4 - Pages 837-866
Collomb Philippe. — Les emigrants de l'Ouest Audois dix-neuf ans après. V. Migration et libération de terres dans une collectivité agricole en crise. Ce cinquième article traitant des comportements migratoires des cultivateurs de l'Ouest du département de l'Aude (France) entre les recensements de 1954 et 1962 selon les caractéristiques de leurs exploitations a nécessité l'appariement des recensements de population déjà cités et du recensement de l'agriculture de 1955. Dans cette période, marquée dans sa première moitié par une forte crise agricole locale due à la conjonction d'une série de circonstances climatiques défavorables et d'un blocage des prix à la production, on a pu constater deux types de comportement : La mauvaise rémunération du travail et du capital a dissuadé nombre de gros céréaliers de poursuivre leur activité et entraîné une forte concentration des anciennes métairies dans les mains d'un nombre réduit de cultivateurs. La superficie totale de l'ensemble des exploitations de plus de 35 hectares allait même jusqu'à diminuer de 1946 à (probablement) 1959-1960. Les ménages partis appartenaient à la classe de population la plus jeune. Les agriculteurs cultivant des superficies de taille moyenne ont mieux résisté à la crise, l'article suivant précisera dans quelles conditions. Les petits agriculteurs ont dû abandonner leur activité dans des proportions proches de celles constatées pour les gros exploitants. Les ménages concernés appartenaient à la classe de population la plus âgée.
Collomb Philippe. — Out-Migrants from the West Audois : Nineteen Years Later. V. Migration and the Vacating of Land in an agricultural Community during a period of crisis. This is the fifth article dealing with migration patterns of farmers in the Western Aude region of France, classified by the characteristics of their farms between the censuses of 1954 and 1962. The information in these censuses was matched with that in the Census of Agriculture of 1955. During this period, the first half of which was marked by a severe local agricultural crisis caused by a combination of bad weather and a price freeze, two types of behaviour could be found. As the remuneration of both capital and labour was low, many large-scale arable farmers ceased production, and the older and smaller holdings came to be concentrated among fewer owners. The total area of farms of over 35 hectares declined between 1946 and (probably) 1959-60. Those who left were predominantly the youngest. Farmers with holdings of average size were able to deal with adverse conditions better and the reasons for this will be set out in the next paper in this series. Small farmers were forced to give up their activity in much the same proportion as the larger farmers, but those affected came mainly from the oldest age group.
Collomb Philippe. — Los emigrantes del Oeste del departamento de Aude diecinueve aňos después. V. Migraciones у liberación de tierras en una colectividad agricole en trisis. Este articulo es el quinto de la série que estudia las migraciones de los agricul- tores de la parte occidental del departamento de Aude (Francia) entre los censos de 1954 y 1962, según las características de sus explotaciones agricolas. En el se comparan los resultados de los censos de población de los aňos citados, con los del censo agrícola de 1955. En este periodo, en cuya primera mitad ocurrió una fuerte crisis agrícola local, provocada por un conjunto de circunstancias climáticas desfavorables asociadas a una estagnación de los precios de los productos, se constatan dos tipos de comportamientos : La pésima remuneración del trabajo y del capital condujo a muchos produc- tores de céréales a abandonar su actividad, provocando una fuerte concentración de antiguas explotaciones de medieros en las manos de un reducido numero de cultivadores. La superficie total del conjunto de explotaciones agricolas de más de 35 hectáras disminuyó, incluso entre 1946 y 1959-1960 (probablemente). Las familias que emigraron por este motivo pertenecian a la franja de población más joven. Los agricultures que explotaban superficies de tamafio medio resistieron mejor a la crisis, como se verá en el articulo siguiente. Los pequenos agricultures debieron abandonar su actividad en una proporción similar a la de los grandes cultivadores. En este caso se trataba de familias pertene- cientes a los sectores de población de edad más avanzada.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Philippe Collomb
Les émigrants de l'Ouest Audois dix-neuf ans après. V.
Migration et libération de terres dans une collectivité agricole en
crise
In: Population, 37e année, n°4-5, 1982 pp. 837-866.
Citer ce document / Cite this document :
Collomb Philippe. Les émigrants de l'Ouest Audois dix-neuf ans après. V. Migration et libération de terres dans une collectivité
agricole en crise. In: Population, 37e année, n°4-5, 1982 pp. 837-866.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1982_num_37_4_17389Résumé
Collomb Philippe. — Les emigrants de l'Ouest Audois dix-neuf ans après. V. Migration et libération de
terres dans une collectivité agricole en crise. Ce cinquième article traitant des comportements
migratoires des cultivateurs de l'Ouest du département de l'Aude (France) entre les recensements de
1954 et 1962 selon les caractéristiques de leurs exploitations a nécessité l'appariement des
recensements de population déjà cités et du recensement de l'agriculture de 1955. Dans cette période,
marquée dans sa première moitié par une forte crise agricole locale due à la conjonction d'une série de
circonstances climatiques défavorables et d'un blocage des prix à la production, on a pu constater deux
types de comportement : La mauvaise rémunération du travail et du capital a dissuadé nombre de gros
céréaliers de poursuivre leur activité et entraîné une forte concentration des anciennes métairies dans
les mains d'un nombre réduit de cultivateurs. La superficie totale de l'ensemble des exploitations de
plus de 35 hectares allait même jusqu'à diminuer de 1946 à (probablement) 1959-1960. Les ménages
partis appartenaient à la classe de population la plus jeune. Les agriculteurs cultivant des superficies de
taille moyenne ont mieux résisté à la crise, l'article suivant précisera dans quelles conditions. Les petits
agriculteurs ont dû abandonner leur activité dans des proportions proches de celles constatées pour les
gros exploitants. Les ménages concernés appartenaient à la classe de population la plus âgée.
Abstract
Collomb Philippe. — Out-Migrants from the West Audois : Nineteen Years Later. V. Migration and the
Vacating of Land in an agricultural Community during a period of crisis. This is the fifth article dealing
with migration patterns of farmers in the Western Aude region of France, classified by the characteristics
of their farms between the censuses of 1954 and 1962. The information in these censuses was
matched with that in the Census of Agriculture of 1955. During this period, the first half of which was
marked by a severe local agricultural crisis caused by a combination of bad weather and a price freeze,
two types of behaviour could be found. As the remuneration of both capital and labour was low, many
large-scale arable farmers ceased production, and the older and smaller holdings came to be
concentrated among fewer owners. The total area of farms of over 35 hectares declined between 1946
and (probably) 1959-60. Those who left were predominantly the youngest. Farmers with holdings of
average size were able to deal with adverse conditions better and the reasons for this will be set out in
the next paper in this series. Small farmers were forced to give up their activity in much the same
proportion as the larger farmers, but those affected came mainly from the oldest age group.
Resumen
Collomb Philippe. — Los emigrantes del Oeste del departamento de Aude diecinueve aňos después. V.
Migraciones у liberación de tierras en una colectividad agricole en trisis. Este articulo es el quinto de la
série que estudia las migraciones de los agricul- tores de la parte occidental del departamento de Aude
(Francia) entre los censos de 1954 y 1962, según las características de sus explotaciones agricolas.
En el se comparan los resultados de los censos de población de los aňos citados, con los del censo
agrícola de 1955. En este periodo, en cuya primera mitad ocurrió una fuerte crisis agrícola local,
provocada por un conjunto de circunstancias climáticas desfavorables asociadas a una estagnación de
los precios de los productos, se constatan dos tipos de comportamientos : La pésima remuneración del
trabajo y del capital condujo a muchos produc- tores de céréales a abandonar su actividad, provocando
una fuerte concentración de antiguas explotaciones de medieros en las manos de un reducido numero
de cultivadores. La superficie total del conjunto de explotaciones agricolas de más de 35 hectáras
disminuyó, incluso entre 1946 y 1959-1960 (probablemente). Las familias que emigraron por este
motivo pertenecian a la franja de población más joven. Los agricultures que explotaban superficies de
tamafio medio resistieron mejor a la crisis, como se verá en el articulo siguiente. Los pequenos
agricultures debieron abandonar su actividad en una proporción similar a la de los grandes
cultivadores. En este caso se trataba de familias pertene- cientes a los sectores de población de edad
más avanzada.LES EMIGRANTS
DE L'OUEST AUDOIS
DIX-NEUF ANS APRÈS
V. Migration et libération de terres
dans une collectivité agricole en crise
L'agriculture subit des fluctuations de production plus
amples que les autres activités. L'exode rural ne traduit pas
alors, une détérioration de la rentabilité moyenne mais plutôt
l'effet cumulatif des aléas productifs, qui peut être plus défa
vorable aux grosses exploitations qu'aux autres. La sécurité
et la résistance aux aléas sont à la campagne plus importantes
que la maximisation des bénéfices. En oubliant cette donnée
élémentaire, la politique agricole des années 50 est venue buter
sur les mauvaises années 1957 et 1958, et s'est retournée
contre ses objectifs en pénalisant les entreprises les plus dyna
miques et, de proche en proche en désorganisant le milieu
rural. Grâce à un délicat couplage des recensements généraux
et agricoles, Philippe Collomb * nous montre l'échec exemp
laire de cette politique agricole dans le cadre de la région
du Lauragais-Razès dont il a étudié les migrations au cours
de précédents articles **. C'est en effet au niveau démographi
que les conséquences de l'échec auront été les plus dures :
vieillissement accéléré et migrations sélectives.
* Chargé de recherche, INED.
** « Les emigrants de l'Ouest Audois dix-neuf ans après >.
III « Cycle de vie et migration », Population, 4-5, 1981.
IV « Monographies et migrations socio-professionnelles », Population, 1, 1982.
Population, 4-5, 1982, 837-866. LES EMIGRANTS DE L'OUEST AUDOIS 838
En 1951, G. Jorre publiait dans la Revue Géographique des Pyré
nées et du Sud-Ouest un article intitulé : « Un essai de culture modeme
et rationnelle en Lauragais. Le domaine de Roquefoulet » . [24]
II fournit, tout d'abord, une description de la région en quatre
points :
— On classe le Lauragais parmi les meilleurs territoires agricoles
du Sud-Ouest.
— Le pays n'a pas su ou pas pu, jusqu'à présent, s'adapter aux
nécessités de l'agriculture moderne en raison de l'indigence relative de
sa production.
— Il y a des obstacles géo-climatiques à l'évolution agricole de
la région : la sécheresse, la fréquence et la violence des vents, un début
d'épuisement des sols qui rendent nécessaires des apports d'engrais et
d'amendements.
— Il y a aussi des obstacles structurels : les petits propriétaires qui
exploitent eux-mêmes manquent de capitaux; les moyens et gros pro
priétaires sont absents de leur domaine qu'ils confient à des métayers
peu soucieux de s'épuiser à travailler sur une terre et à bonifier un
patrimoine qu'ils quitteront peut-être bientôt; enfin, certains propriétaires
de plus en plus nombreux depuis la loi de 1946 (1), préfèrent, au
métayage, la vieille exploitation par maître-valet et ouvriers gagés, ce
qui donne des résultats, en général, assez médiocres.
Puis il évoque la possibilité d'une culture moderne et rationnelle
des terres de la région. On peut dégager quatre points importants de
son exposé :
— Il cite le cas d'un exploitant qui a acheté, en 1938, une proprié
té de 300 hectares, constituée de 9 métairies que géraient des maîtres-
valets. Il attribue la réussite de l'installation à l'exploitation directe par
le propriétaire, à la mécanisation systématique et à la tenue d'une
comptabilité r

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