Les enjeux du modèle niçois. L approche localiste du développement en question - article ; n°4 ; vol.44, pg 685-712
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Description

Revue économique - Année 1993 - Volume 44 - Numéro 4 - Pages 685-712
Les enjeux du modèle niçois. L'approche localiste du développement en question
Cet article interroge le « modèle niçois », soit la stratégie de développement régional adoptée sur la Méditerranée française. Ce modèle privilégie les hautes technologies et les activités de conception aux dépens des activités de production et indépendamment du marché. Sa réussite repose sur une dynamique nationale des migrations et sur une attractivité des territoires qui secondassent la question de la forme des espaces techniques. Cette réussite s'accompagne également de la production d'une société segmentée.
Au-delà de la fragilité des résultats (liée à la réversibilité du processus), c'est la pertinence même d'une telle stratégie, dans un contexte de marché ouvert, qui est en cause : loin de préparer les régions à s'insérer productivement dans des relations d'échange européennes et mondiales, le modèle niçois prend sens exclusivement au niveau national, dans un déséquilibre Paris/Province renouvelé.
À l'inverse, une stratégie de développement pertinente devrait construire de grandes régions articulant les activités de conception et de production au marché.
Under the Nice model
This article is an inquiring into the regional development model that advocates a special strategy for the french Mediterranean - the so-called Model of Nice. This model faveurs high technologies and conception activities at production activities expense and independently of the market. Its successful results depend upon the national dynamics of migrations and the attractiveness of areas, putting aside the issue of the form of technical spaces. They are also aecompanied by the institution of a segmented society. Beyond the weakness of these results (related to the process reversibility), the relevance of the strategy itself in an open market environment is questioned. Far from helping regions to fit efficiently into european and Worldwide exchange relations, the Model of Nice has exclusively significance at the national level, renewing the french disequili-brium Paris/Province.
In contrast, a relevant strategy of development ought to link both conception activities and production activities to the market within large regions.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur César Centi
Les enjeux du modèle niçois. L'approche localiste du
développement en question
In: Revue économique. Volume 44, n°4, 1993. pp. 685-712.
Résumé
Les enjeux du modèle niçois. L'approche localiste du développement en question
Cet article interroge le « modèle niçois », soit la stratégie de développement régional adoptée sur la Méditerranée française. Ce
modèle privilégie les hautes technologies et les activités de conception aux dépens des activités de production et
indépendamment du marché. Sa réussite repose sur une dynamique nationale des migrations et sur une attractivité des
territoires qui secondassent la question de la forme des espaces techniques. Cette réussite s'accompagne également de la
production d'une société segmentée.
Au-delà de la fragilité des résultats (liée à la réversibilité du processus), c'est la pertinence même d'une telle stratégie, dans un
contexte de marché ouvert, qui est en cause : loin de préparer les régions à s'insérer productivement dans des relations
d'échange européennes et mondiales, le modèle niçois prend sens exclusivement au niveau national, dans un déséquilibre
Paris/Province renouvelé.
À l'inverse, une stratégie de développement pertinente devrait construire de grandes régions articulant les activités de conception
et de production au marché.
Abstract
Under the "Nice model"
This article is an inquiring into the regional development model that advocates a special strategy for the french Mediterranean -
the so-called "Model of Nice". This model faveurs high technologies and conception activities at production activities expense and
independently of the market. Its successful results depend upon the national dynamics of migrations and the attractiveness of
areas, putting aside the issue of the form of technical spaces. They are also aecompanied by the institution of a segmented
society. Beyond the weakness of these results (related to the process reversibility), the relevance of the strategy itself in an open
market environment is questioned. Far from helping regions to fit efficiently into european and Worldwide exchange relations, the
"Model of Nice" has exclusively significance at the national level, renewing the french disequili-brium Paris/Province.
In contrast, a relevant strategy of development ought to link both conception activities and production activities to the market
within large regions.
Citer ce document / Cite this document :
Centi César. Les enjeux du modèle niçois. L'approche localiste du développement en question. In: Revue économique. Volume
44, n°4, 1993. pp. 685-712.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1993_num_44_4_409473Les enjeux du modèle niçois
L'approche localiste
du développement en question
César Centi
Cet article interroge le « modèle niçois », soit la stratégie de développement
régional adoptée sur la Méditerranée française. Ce modèle privilégie les hautes
technologies et les activités de conception aux dépens des activités de production
et indépendamment du marché. Sa réussite repose sur une dynamique nationale
des migrations et sur une attractivité des territoires qui secondassent la question
de la forme des espaces techniques. Cette réussite s'accompagne également de
la production d'une société segmentée.
Au-delà de la fragilité des résultats (liée à la réversibilité du processus), c'est
la pertinence même d'une telle stratégie, dans un contexte de marché ouvert, qui
est en cause : loin de préparer les régions à s'insérer productivement dans des
relations d'échange européennes et mondiales, le modèle niçois prend sens
exclusivement au niveau national, dans un déséquilibre Paris/Province renouvelé.
À l'inverse, une stratégie de développement pertinente devrait construire de
grandes régions articulant les activités de conception et de production au marché.
Le problème du développement local se pose en des termes différents de
ceux en cours après la guerre. Aux pôles de développement centrés sur l'indust
rie lourde succède une approche fondée sur les districts industriels et, en
France, sur les « technopoles ». Si la réussite de la politique des pôles de déve
loppement a été effectivement douteuse, il n'en est pas moins utile d'interroger
la nouvelle politique. « Les panacées ont changé de nom. » (P. Claval [1990],
p. 49.)
Certes, de nombreuses études, souvent pointues, décrivent par le menu les
technopoles effectives, l'analyse économique a même réussi à localiser leur
fondement productif (le « milieu innovateur ») et ainsi permis de distinguer les
« vraies » des « fausses » technopoles. On observe cependant un très large
décalage entre des diagnostics scientifiques parfois très mitigés et toujours très
* Cette réflexion a été développée en marge de recherches auxquelles le CERS a par
ticipé sur la Méditerranée occidentale (pour la CEE) et sur l'aire métropolitaine mars
eillaise (pour la DATAR). À ces occasions, nous avons bénéficié de discussions avec,
outre J.-R de Gaudemar, notamment F. Blanc, P. de Roo et L. Urdy. Sans engager pour
autant leur responsabilité, qu'ils soient ici remerciés.
685
Revue économique — N° 4, juillet 1993, p. 685-712. Revue économique
mesurés, et le véritable engouement dont les technopoles font l'objet de la part
des acteurs locaux, ce décalage étant maximal sur la Méditerranée française.
Ce décalage mérite d'être expliqué : le développement effectif qu'a connu la
Méditerranée française repose sur autre chose que les aspects productifs asso
ciés aux technopoles ... bien qu'il soit lié à elles. Le modèle « sophipolitain »,
pour parler ainsi, participe d'un nouveau modèle niçois, et ce n'est pas du tout
un hasard si la première des technopoles françaises a pris à ce titre le relais du
modèle touristique de développement.
Le débat porte bien sur un mode de développement aux implications nett
ement plus larges que les relations s'établissant au sein de micro-structures pro
ductives, engageant même le fonctionnement futur de la société française, dans
sa dimension spatiale notamment. N'y a-t-il pas quelque illusion à voir dans le
« modèle niçois » les prémisses d'un développement local endogène, n'y ver
rait-on pas plutôt celles du renouvellement d'un archaïsme spécifiquement fran
çais - un néo-centralisme — à l'efficacité longue pour le moins discutable ?
Cette question est d'autant plus cruciale que l'ouverture des marchés va de
plus en plus confronter directement les régions françaises aux autres régions
européennes : c'est là que l'existence d'une véritable dynamique endogène
devient essentielle, pour les régions elles-mêmes bien sûr mais aussi comme
condition d'une réponse nationale diversifiée dans un contexte de marchés ins
tables.
En ce sens, les régions auraient leur raison d'être économique bien que celle-
ci n'apparaisse pas évidente actuellement, plutôt le contraire : l'organisation
industrielle ne tend-elle pas à privilégier les villes en les découplant des régions
(P. Veltz [1992], p. 312) ? D'ailleurs le passage de l'analyse du système product
if régional à celle de micro-systèmes localisés traduit à sa manière cette évolut
ion. Sans objet économique et donc peu susceptible de porter en tant que telle
une dynamique endogène, la région n'est plus un acteur économique, au mieux,
qu'en ce qu'elle est un échelon administratif plus ou moins homogène et
« », c'est-à-dire en s'inscrivant dans une dynamique économique et
territoriale autre ou en développant une stratégie de la captation. Ainsi l'écono
mie industrielle et l'économie spatiale se rejoignent-elles pour, de fait, établir en
norme une approche localiste du développement.
Néanmoins, spécialement depuis le milieu des années quatre-vingt, la pert
inence de cette approche ne nous paraît pas relever de l'évidence. C

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