Les exportations agricoles françaises - article ; n°5 ; vol.14, pg 634-651
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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 5 - Pages 634-651
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Françoise Rastoin
Les exportations agricoles françaises
In: Revue économique. Volume 14, n°5, 1963. pp. 634-651.
Citer ce document / Cite this document :
Rastoin Françoise. Les exportations agricoles françaises. In: Revue économique. Volume 14, n°5, 1963. pp. 634-651.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_5_407571LES EXPORTATIONS AGRICOLES FRANÇAISES
L'agriculture française portait en 1947 le double héritage du
protectionnisme et de la pénurie. Comment imaginer alors les formes
nouvelles qu'elle devait prendre et le type de difficultés qu'elle aurait
à surmonter ? Aussi fallut-il quelques années avant que soient posés
dans leurs véritables termes, les problèmes d'une agriculture moderne
et en particulier celui des exportations.
Le Ier Plan (1947-1950) insistait sur la tâche la plus urgente,
celle d'assurer les besoins intérieurs sans importations massives de
denrées alimentaires. Les exportations envisagées ne devaient porter
que sur des produits « excédentaires et non essentiels ». On demand
ait à l'agriculture d'assurer, grâce à une rentabilité et une product
ivité accrues, le redressement intérieur plus que de viser une con
quête, encore prématurée, des marchés extérieurs. Ce n'est donc
pas dans l'optique d'une politique d'exportation que s'est réalisée la
reconstruction du secteur agricole.
La réponse française à l'O.E.C.E. (1948) devait pour la première
fois affirmer la nécessité d'un « développement presque entièrement
nouveau par son ampleur des exportations de produits agricoles de
base ». Il apparaissait que les dites « traditionnelles »
(vins, fruits et légumes), ne pouvaient suffire à atteindre l'objectif
global d'exportations agricoles jugées nécessaires pour le développe
ment du commerce extérieur.
Nouveau par son contenu, ce programme était essentiellement
inspiré par un motif « classique », et approuvé par nos partenaires de
l'O.E.C.E., celui de l'équilibre de la balance commerciale.
En 1954, le rapport sur le IIe Plan constate que « les conditions
générales de l'élargissement des débouchés n'ont pas été remplies » *.
Cet aveu est d'autant plus grave que le développement des expor
tations n'a plus pour seul but l'équilibre de la balance commerciale.
1. Deuxième Plan de modernisation et d'équipement, p. 23. LES EXPORTATIONS AGRICOLES FRANÇAISES 635
On en attend de plus grands bienfaits, puisque « le plein emploi de
la terre et des hommes, et tout nouveau progrès technique dans
l'agriculture impliquent une expansion de la production qui ne saurait
être envisagée sans débouchés accrus ». Il apparaît que l'exportation
devient nécessaire à l'écoulement d'une production dont le dévelop
pement dépasse les prévisions faites sous l'influence encore trop
proche d'une période de pénurie.
Le IIIe Plan (1957-1961) va plus loin encore, puisqu'il précise
que l'accroissement des exportations agricoles est un des moyens
d' « assurer aux agriculteurs une élévation de leur niveau de vie com
parable à celle des autres catégories de la nation » -. Pour atteindre
ce but, la production française devra s'adapter aux besoins de con
sommation de ses clients éventuels et notamment des pays de la
Communauté. L'exportation devient alors la cause et le résultat des
transformations internes nécessaires.
Il aura cependant fallu plus de dix ans, le passage d'une éco
nomie de pénurie à celle de « surabondance », et le rééquipement de
l'économie française, pour retrouver les principes définis en 1948
et pour que la politique d'exportation agricole soit très explicit
ement déclarée « la pièce maîtresse » du IVe Plan agricole. « C'est
en fonction d'une politique exportatrice systématique que doit être
reconsidérée l'organisation des marchés intérieurs et des prix agri
coles. 3 » Le IVe Plan tire ainsi les conclusions de l'évolution enre
gistrée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale : accroissement
rapide de la production ; retard persistant des revenus des agricul
teurs ; résultats insuffisants sur les marchés extérieurs ; transformat
ion parfois anarchique des structures de production et de commerci
alisation.
En fait, malgré des déclarations répétées, le rétablissement et
l'équipement de l'agriculture française n'ont pas été réalisés en fonc
tion de l'obligation, pourtant pressentie, de développer les export
ations agricoles dans des proportions importantes. Si l'on se refuse
cependant a adopter une politique de malthusianisme, politique expli
citement écartée par tous les plans français, il apparaît que l'accroi
ssement de nos débouchés extérieurs est un moyen de permettre une
élévation des revenus des agriculteurs ; il favorise l'écoulement de
production croissante et impose à l'agriculture les transformations
que l'isolement national pouvait faire éluder.
2. Troisième Plan de modernisation et d'équipement, p. 14.
3. Rapport général sur l'Agriculture (IVe Plan), p. 16. ■
PREVISIONS D'EXPORTATIONS DE PRODUITS AGRICOLES ET ALIMENTAIRES LES
DE 1948 A 1961
OBJECTIFS REALISATIONS (*)
PRODUITS Pour 1961 Pour 1965 Pour 1952-1953 Pour 1957
(définis (définis (définis (définis 1961 1962
en 1957) en 1961) en 1948) en 1954)
35 Blé tendre (en millions de quintaux) 15 20 25 à 30 10,5 16,5
18 à 20 10 à 15 19,4 8,8 Orge (en millions de quintaux)
12 7,0 1,65 Maïs (en de
Viande :
125 000 140 000 189 000 120 000 200000 350-370 000 * S? ! - *— = 50 000 91000 84 000
Total : Total :
246000 275000
20 millions d'hl 20 millions d'hl Produits laitiers 4 millions d'hl 16 mil 12 mil
lions d'hl lions d'hl
25 000 t 30 000 t dont beurre 51000 t
21000 t 39 000 t 36000 t fromage
200 000 250 000 650 000 Sucre (en tonnes)
Fruits et légumes (en valeur) 20 à 30 565,4 mil 563,9 mil
milliards d'AF lions de F lions de F
Boissons (en valeur) 50 mil 1 017 mil 1 096 mil
liards d'AF lions de F lions de F
IVe II« Plan ■III- Plan Source : Réponse Plan
française
à l'O.E.C.E.
(*) Pour les céréales, les exportations sont comptabilisées par année civile et non par campagne. EXPORTATIONS AGRICOLES FRANÇAISES 637 LES
I
L'EVOLUTION GENERALE DU COMMERCE AGRICOLE FRANÇAIS
La France a-t-elle affermi, au cours des dernières années, sa
position d'exportatrice agricole ?
Si les réponses nettes sont toujours préférables, elles sont en fait
souvent à nuancer, tant les situations varient d'une année à l'autre,
d'une zone à l'autre, d'un produit à l'autre. Plus de questions seront
donc posées que de problèmes résolus.
De plus, le maniement des statistiques laisse toujours place à
interprétations diverses. Ainsi, il est utile de préciser que l'on entendra
ici par « produits agricoles et alimentaires », les produits retenus
comme tels dans la comptabilité nationale française 4, ce qui exclut
notamment les produits forestiers et les matières premières agricoles
à usage industriel comme les fibres textiles. Cette classification, dont
la correspondance avec la nomenclature de Bruxelles a été établie
par la Direction générale des Douanes, peut également être rappro
chée de la Classification type pour le Commerce international 5 uti
lisée dans les analyses globales, pour son maniement plus aisé.
Les indices d'évolution risquent également de différer de ceux
quelquefois cités. Il s'agit en effet d'indices de volume6 et non
d'indices de valeur. Ces indices de volume, disponibles à partir de
1959 par produit ou groupe de produits, s'appliquent à l'ensemble des
échanges agricoles et alimentaires.
En revanche, on ne dispose pas actuellement de donnée corres
pondante pour les échanges avec une zone déterminée.
Il serait difficile de tirer des conclusions de l'évolution globale
des quatre dernières années au cours desquelles ne se dessine aucun
4. Suivant la nomenclature dite « nomenclature S.H. ».
5. C.T.C.I. : sections 0 -f- 1 + 4 -f chapitres 22 et 29

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