Les fondements microéconomiques de la persistance de l'innovation. Une analyse économétrique - article ; n°3 ; vol.53, pg 625-636

Emmanuel Duguet, Stéphanie Monjon

Description

Revue économique - Année 2002 - Volume 53 - Numéro 3 - Pages 625-636
Cette étude examine la persistance des comportements d'innovation des entreprises industrielles françaises entre 1986 et 1996. Nous trouvons que l'innovation est fortement persistante et que la nature de cette persistance dépend de la taille de l'entreprise. Alors que le modèle d'apprentissage est pertinent pour les petites entreprises, les grandes entreprises font reposer leurs innovations sur un modèle séquentiel d'investissement en recherche où l'apprentissage n'est pas significatif.
The microeconomic foundations of innovation persistence: an econometric analysis
This study examines the persistence of innovation in French manufacturing firms over the period 1986-1996. We find that innovation is strongly persistent at the firm level and that the nature of this persistence depends on the size of the firm. While learning-by-doing may explain innovation persistence in the small firms, the large firms exhibit a sequential model of formal research investment where learning-by-doing is not significant.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 2002
• Nombre de lectures: 40
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Emmanuel Duget
Madame Stéphanie Monjon
Les fondements microéconomiques de la persistance de
l'innovation. Une analyse économétrique
In: Revue économique. Volume 53, n°3, 2002. pp. 625-636.
Résumé
Cette étude examine la persistance des comportements d'innovation des entreprises industrielles françaises entre 1986 et 1996.
Nous trouvons que l'innovation est fortement persistante et que la nature de cette persistance dépend de la taille de l'entreprise.
Alors que le modèle d'apprentissage est pertinent pour les petites entreprises, les grandes entreprises font reposer leurs
innovations sur un modèle séquentiel d'investissement en recherche où l'apprentissage n'est pas significatif.
Abstract
The microeconomic foundations of innovation persistence: an econometric analysis
This study examines the persistence of innovation in French manufacturing firms over the period 1986-1996. We find that
innovation is strongly persistent at the firm level and that the nature of this persistence depends on the size of the firm. While
learning-by-doing may explain innovation persistence in the small firms, the large firms exhibit a sequential model of formal
research investment where learning-by-doing is not significant.
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Duget Emmanuel, Monjon Stéphanie. Les fondements microéconomiques de la persistance de l'innovation. Une analyse
économétrique. In: Revue économique. Volume 53, n°3, 2002. pp. 625-636.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_2002_num_53_3_410432Les fondements microéconomiques
de la persistance de innovation
Une analyse économétrique
Emmanuel Duguet*
Stéphanie Monjon**
Cette étude examine la persistance des comportements innovation des entre
prises industrielles fran aises entre 1986 et 1996 Nous trouvons que innovation
est fortement persistante et que la nature de cette persistance dépend de la taille
de entreprise Alors que le modèle apprentissage est pertinent pour les petites
entreprises les grandes entreprises font reposer leurs innovations sur un modèle
séquentiel investissement en recherche où apprentissage est pas significatif
THE MICROECONOMIC FOUNDATIONS OF INNOVATION
PERSISTENCE AN ECONOMETRIC ANALYSIS
This study examines the persistence of innovation in French manufacturing
firms over the period 1986-1996 We find that is strongly persistent at the
firm level and that the nature of this persistence depends on the size of the firm
While learning-by-doing may explain innovation persistence in the small firms the
large firms exhibit sequential model of formal research investment where is not significant
Classification JEL C14 031 032
INTRODUCTION
innovation est une source importante de la croissance économique Mais
cette croissance provient-elle du même groupe entreprises ou au contraire
Université de Bretagne Occidentale et EUREQua E-mail [e-mail]
** EUREQua CNRS UMR 8594) Université Paris 106-112 boulevard de Hôpital
75647 Paris Cedex 13 E-mail [e-mail]
Nous remercions Brodaty Encaoua et un rapporteur anonyme pour leurs com
mentaires ainsi que les participants au Spring Meeting of Young Economists Copen
hague avril 2001) au séminaire CERAS-EUREQua-LEl en microéconomie industrielle
Paris mai au workshop CEPR-ECARES PMFM Bruxelles mai 2001) au congrès
annuel de EEA Lausanne août 2001) au congrès de EARIE Dublin août 2001 et au
50e colloque annuel de AFSE Paris septembre 2001)
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un processus de renouvellement perpétuel Sur ce point les fondements
microéconomiques qui sous-tendent les modèles de croissance endogène sont
différents Alors que innovation provient explicitement un processus de des
truction créatrice dans les modèles schumpéteriens qui inspirent Aghion et
Howitt 1992] les modèles Aghion Harris et Vickers 1997 ou Encaoua et
Ulph 2000 suggèrent plutôt une certaine permanence des innovateurs Quelle
est la portée empirique des ces deux visions schumpéteriennes
Relativement peu de travaux empiriques ont étudié le problème de la persis
tance de innovation sur données individuelles Ils concluent que économie
serait constituée une majorité innovateurs occasionnels relevant de la des
truction créatrice et un ur innovant comprenant peu entreprises Ces
travaux antérieurs soulèvent toutefois un certain nombre de questions dont
trois sont la base de ce travail
La première question porte sur les modèles employés Les études antérieures
ne tiennent pas compte des mêmes variables explicatives de sorte que leurs
résultats ne sont pas directement comparables Cet article propose de resituer les
modèles estimés par le passé par rapport la littérature théorique afin de faciliter
interprétation de leurs résultats
La deuxième question porte sur la mesure de innovation Toutes les études
antérieures utilisent des données de brevet ou de succès commercial pour mesu
rer innovation Les différences qui existent entre un brevet un succès com
mercial et une innovation posent donc un problème empirique Pour mesurer la
persistance de il semble préférable de séparer innovation elle-
même de sa réussite commerciale et de la stratégie de entreprise en matière de
propriété industrielle Les données des enquêtes sur innovation réalisées en
Europe permettent obtenir cette information
La troisième question porte sur les méthodes estimation Dans idéal ce
que nous souhaiterions évaluer est la différence entre la probabilité innover
une entreprise une date donnée sachant elle innové par le passé et la
probabilité innover elle aurait eue cette même date si elle avait pas
innové par le passé Nous traitons ce problème en utilisant la méthode appa-
riement sélectif introduite par Rubin 1974]
La section présente les fondements théoriques de article et les relie aux
principaux résultats de la littérature empirique Les données et la méthodologie
employées sont présentées dans la section et les résultats sont discutés dans la
section
Cette vision duale du processus innovant se retrouve dans les travaux de Joseph
Schumpeter La destruction créatrice est présentée dans la Théorie du développement
économique 1912 et accumulation créatrice dans Capitalisme socialisme et démo
cratie 1942 Pour une analyse de ces travaux dans cette optique voir article de
Scherer 1992]
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Revue économique vol 53 mai 2002 625-636 Emmanuel Duguet Stéphanie Monjon
DES FONDEMENTS TH ORIQUES AUX PROPOSITIONS
EMPIRIQUEMENT RIFIABLES
Le modèle séquentiel innovation établit une relation simple entre inno
vation et la recherche et développement Cohen et Klepper 1996] Les entre
prises qui peuvent faire face au coût fixe irrécouvrable de recherche et déve
loppement font des découvertes qui leur permettent de mettre au point des
produits et des procédés nouveaux Dans cette optique les innovations ne sont
pas directement reliées entre elles mais la continuité des dépenses de recherche
et développement permet de justifier un flux régulier innovations1 Plus pré
cisément cette théorie implique dépenses de recherche constantes il ne
devrait pas avoir de différence innovation entre les entreprises On peut donc
tester cette hypothèse en régressant une mesure innovation sur innovation
passée et sur une mesure de recherche Si la recherche est significative et que
innovation ne est pas hypothèse est validée sinon autres modélisations
doivent être avancées
Un premier développement de ce modèle de base consiste mieux prendre en
compte les contraintes financières associées la recherche Nelson et Winter
1982] En raison des difficultés financer un investissement immatériel les
succès passés de entreprise constituent un bon moyen de faire face aux coûts
fixes de innovation Un premier succès en produit ou en procédé permet de
générer des bénéfices qui seront réinvestis en recherche Cet autofinancement est
autant plus probable que les marchés financiers sont imparfaits Le succès
engendre donc le succès au sens où une innovation réussie devient la condition
nécessaire au financement des projets de recherche ultérieurs Sur le plan empi
rique la corrélation entre innovation et la recherche affaiblit car seul son
résultat innovation passée permet de financer innovation courante Dans les
cas extrêmes il pas courante sans passée de sorte
que seul