Les incidences du tourisme sur le développement - article ; n°178 ; vol.45, pg 269-291
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les incidences du tourisme sur le développement - article ; n°178 ; vol.45, pg 269-291

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 2004 - Volume 45 - Numéro 178 - Pages 269-291
Sébastien Condès — The effects of tourism on development Tourism has strongly contributed to the economic growth of developing countries during these past years but is it a factor of development ? An initial response needs to identify the different forms of tourism and the dynamics of global tourism in the « post-September 1 1 » context. Indeed, tourism appears to be a simple way of accumulating wealth, but the analysis of the concomitant risks provides some paths to reflection on ensuring that it does not become a factor of imbalances.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Sébastien Condès
Les incidences du tourisme sur le développement
In: Tiers-Monde. 2004, tome 45 n°178. pp. 269-291.
Abstract
Sébastien Condès — The effects of tourism on development Tourism has strongly contributed to the economic growth of
developing countries during these past years but is it a factor of development ? An initial response needs to identify the different
forms of tourism and the dynamics of global tourism in the « post-September 1 1 » context. Indeed, tourism appears to be a
simple way of accumulating wealth, but the analysis of the concomitant risks provides some paths to reflection on ensuring that it
does not become a factor of imbalances.
Citer ce document / Cite this document :
Condès Sébastien. Les incidences du tourisme sur le développement. In: Tiers-Monde. 2004, tome 45 n°178. pp. 269-291.
doi : 10.3406/tiers.2004.5465
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2004_num_45_178_5465LES INCIDENCES DU TOURISME
SUR LE DÉVELOPPEMENT
par Sébastien Condès*
Le tourisme a fortement contribué à la croissance économique des
pays en développement ces dernières années mais peut-il accompagner un
développement ? Un début de réponse passe par l'identification des diffé
rentes formes de tourisme et des fondements de la dynamique du tou
risme mondial dans le contexte «post- 11 septembre». Si le tourisme
apparaît comme un moyen « simple » d'accumuler de la richesse,
l'identification des risques inhérents fournit quelques pistes de réflexion
pour qu'il ne soit pas facteur de déséquilibre.
La croissance sans précédent du tourisme mondial, ces dernières
années, pose pour les pays pauvres ou émergents la question des consé
quences du tourisme sur leur développement. Quel type de développe
ment induit-il ? Quatre questions au moins sont au centre du débat.
Le tourisme a-t-il un impact économique réel ou marginal ?
C'est un fait acquis, dans certains pays pauvres ou émergents, la
part du tourisme dans le Produit intérieur brut (pib) n'a cessé de pro
gresser au cours des dernières années. Selon l'Organisation mondiale
du tourisme (омт), le tourisme est la principale source de devises
étrangères pour 46 des 49 pays les moins avancés. D'autres pays, plus
avancés, comme la République dominicaine, les Maldives, la Tunisie
ou l'Egypte, par exemple, ont vu la part du tourisme dans leur pib se
renforcer fortement et contribuer à leur croissance économique2. Un
* Consultant, bureau d'études de tourisme.
1. Selon l'Organisation mondiale du tourisme (WTO, 2002), en République dominicaine, le PNB est
passé de 12 318 millions de dollars en 1996 à 17 959 millions de dollars en 2000. Sur la même période, les
arrivées de touristes sont passées de 2,037 millions à 3,154 millions.
Revue Tiers Monde, t. XLV, n° 178, avril-juin 2004 270 Sébastien Condès
reflux du nombre de touristes a souvent aussi accompagné un repli
du ив (la Turquie en 1999, par exemple). Pour d'autres, à l'inverse, le
développement du tourisme s'est fait parallèlement à une décroissance
du PIB (la Thaïlande, par exemple, de 1996 à 2000), de sorte que l'on
peut s'interroger sur ses réels bienfaits1.
Les populations locales peuvent-elles profiter des retombées
du tourisme ?
Au-delà de la question de la richesse créée, se pose celle de sa
répartition et des retombées pour les populations locales. En se déve
loppant, le secteur du tourisme s'est industrialisé et s'est international
isé. Dans sa forme la plus visible, le tourisme est associé au tourisme
de masse dont les principaux opérateurs sont des groupes européens
ou américains. Peut-on pour autant dire que ces formes de
bénéficient moins aux populations locales ? Le raccourci est sans doute
trop rapide, tant les formules d'exploitation des entreprises touristi
ques divergent. En particulier, la question se pose lorsque les pays sont
plus avancés dans le cycle de développement touristique.
Les ressources naturelles sont-elles menacées ?
À l'instar de la culture intensive dans le secteur agricole, les consé
quences du développement par le tourisme sur l'environnement et sur
les ressources naturelles des pays pauvres sont également au centre du
débat. On peut en effet se demander si les contraintes de rentabilité
rapide exigées par les fmanceurs ne rentrent pas en contradiction à
long terme avec l'équilibre environnemental. Encore une fois, s'il est
probable que le tourisme de masse peut être associé à ces risques, on
peut s'interroger sur les réponses parfois apportées et sur les risques
inhérents aux autres formes de tourisme.
Le choc socioculturel est-il trop important ?
Enfin, on peut se demander si les pays pauvres sont globalement
préparés à accueillir des flux de touristes étrangers : la distance socio-
— Aux Maldives, le PNB est passé de 279 millions de dollars en 1996 à 403 millions de dollars
en 2000. Sur la même période, les arrivées de touristes sont passées de 339 milliers à 467 milliers.
— En Tunisie, le PNB est passé de 18 212 millions de dollars en 1996 à 20 057 millions de dollars
en 2000. Sur la même période, les arrivées de touristes sont passées de 3,986 millions à 5,057 millions.
— En Egypte, le PNB est passé de 64 990 millions de dollars en 1996 à 95 244 millions de dollars
en 2000. Sur la même période, les arrivées de touristes sont passées de 3,896 millions à 5,506 millions.
1. En 1999, le nombre de touristes a progressé en Thaïlande, passant de 8,204 millions à 9,151 mil
lions tandis que dans le même temps le PNB baissait de 125 926 à 120 216 millions de dollars (wto, 2002). Les incidences du tourisme sur le développement 271
culturelle n'est-elle pas trop importante pour ne pas induire des désé
quilibres sociétaux difficilement surmontables ?
Parmi ces différentes questions, seules les deux premières sont
abordées dans les pages suivantes, les autres relevant de l'étude de cas.
Elles le sont tout d'abord sous l'angle du constat : quels sont les fon
dements de la dynamique du tourisme mondial? Plus précisément,
quelles sont les perspectives de croissance du tourisme mondial à
l'horizon 2020 et quels sont les moteurs de celle-ci (qu'ils soient écono
miques ou non) ? C'est dans ce cadre que l'on peut se demander quelle
est la place des pays pauvres dans le tourisme mondial. Ainsi peut-on
s'interroger sur la capacité du tourisme à constituer réellement un
moyen de développement pour les pays pauvres ou émergents et en
particulier sur les formes de tourisme les plus viables. Enfin, on pourra
recenser quelques-uns des principaux risques et les illustrer par des
réponses possibles ou par des expériences réussies.
I - LES FONDEMENTS DE LA DYNAMIQUE
DU TOURISME MONDIAL
/. Les différentes formes de tourisme
On rappellera tout d'abord les principales formes de tourisme com
munes à l'ensemble des pays : une première segmentation distingue le
tourisme d'affaires (rendez-vous d'affaires, congrès, foires et salons,
incentives1...) du tourisme de loisirs. Les pays pauvres ou émergents
accueillent principalement un tourisme d'agrément et c'est en cela
qu'ils sont probablement les plus limités en matière de développement
touristique. Une chambre d'hôtel par exemple est une denrée non stoc-
kable : les invendus sont des pertes sèches pour les professionnels.
Ainsi le tourisme d'affaires permet-il de lisser la saisonnalité, en
semaine et en dehors des périodes de congés. Les contrats annuels
signés avec les entreprises2 permettent ainsi dans les pays riches de
réduire cette incertitude par rapport aux stocks. Enfin, la clientèle
d'affaires est généralement plus profitable que la clientèle de loisirs.
Une seconde segmentation oppose le tourisme individuel au tourisme
1. Voyages de motivation pour les cadres d'entreprises.
2. Les entreprises ou institutions (compagnies aériennes, ministères, etc.) négocient annuellement des
tarifs préférentiels ; des remises sont accordées à leur personnel (clientèle corporate) qui se déplace sou
vent dans le cadre de missions diverses. 272 Sebastien Condès
de groupe. Ici encore, l'enjeu consiste, pour les acteurs de la filière
tourisme, d'optimiser les recettes en arbitrant entre la clientèle indivi
duelle qui est plus profitable et la cl

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents