Les investissements éducatifs en République de Guinée - article ; n°20 ; vol.5, pg 618-634
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les investissements éducatifs en République de Guinée - article ; n°20 ; vol.5, pg 618-634

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cahiers d'études africaines - Année 1965 - Volume 5 - Numéro 20 - Pages 618-634
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 76
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Claude Rivière
Les investissements éducatifs en République de Guinée
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 5 N°20. 1965. pp. 618-634.
Citer ce document / Cite this document :
Rivière Claude. Les investissements éducatifs en République de Guinée. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 5 N°20. 1965. pp.
618-634.
doi : 10.3406/cea.1965.3053
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1965_num_5_20_3053ET DOCUMENTS NOTES
CLAUDE RIVI RE
Faculté des Lettres Conakry
Les investissements éducatifs en République de Guinée
LE CONTEXTE UNE POLITIQUE DE VELOPPEMENT
Chaque peuple écrit histoire avec les événements qui le concernent le plus
Pour le Gui een la date la plus mémorable reste celle de son indépendance
effective Le 28 septembre 1958 marque en effet le tournant le plus décisif dans
les destinées de sa nation qui comme le sentiment de se relever un opprobre
de soixante ans puisque le 28 septembre 1898 effondrait empire Wassoulou
soutenu par la résistance de Almamy Samory Toure ancêtre du leader bien
connu du pays Sekou Toure
Pour le Fran ais le moment de histoire guinéenne qui peut-être le plus
affecté est celui du choc psychologique lorsque le général de Gaulle Conakry
le 25 août 1958 mis indépendance la disposition de la Guinée aucuns
se sont alors réjouis de voir la France se libérer du poids de Afrique autres
ont craint que le vent une autodétermination désormais en acte ne lèse leurs
propres intérêts ou éteigne le prestige une nation dont on supposait ascen
dant mesurable au nombre de ses serfs autres enfin se sont ralliés la logique
de histoire
Mais en ce mois août le choix de la Guinée restait encore en suspens
Tandis que le Rassemblement Démocratique Africain acquies ait aux proposi
tions du chef tat fran ais la section guinéenne hésitait Le 27 août Dakar
Sekou Toure décidait de voter non si le projet constitutionnel ne reconnais
sait pas la nécessité de fédérations africaines de voter oui une association
multinationale tats libres et égaux avec la France Le septembre le Parti
Démocratique de Guinée P.D.G. disait réserver son attitude Quelques jours
plus tard après des atermoiements option était prise de ne pas se laisser
intégrer la République Fran aise et de voter non pour faire économie
une guerre
Le choix était grave on pouvait craindre un chaos apparaisse
lors de la passation des pouvoirs et de la transformation des structures adminis
tratives sociales et économiques Cependant comment admettre que exercice
du droit indépendance soit laissé la seule discrétion de la République Fran
aise autant que le projet introduisait ainsi entre les tats de la Commu
nauté naissante une inégalité profitable la métropole Clamant donc haute
ment ses formules complémentaires émancipation et unité africaine qui
resteront les thèmes majeurs du P.D.G. avec pour autre aspect la lutte
contre impérialisme et le colonialisme la Conférence nationale du parti le INVESTISSEMENTS DUCATIFS EN PUBLIQUE DE GUIN
i4 septembre 1958 affirmait son choix dénnitif indépendance nationale
comme prélude la reconstitution de Afrique Deux années plus tard le prési
dent Sekou Toure répétait est sur la base de la souveraineté réelle des
peuples africains que établira unité vraie de Afrique Rapport informa
tion et orientation de la deuxième Conférence Nationale des Cadres du P.D.G.
Kissidougou du 21 au 24 novembre 1960)
94 le corps électoral votait non le 28 septembre 1958 Sous impulsion
un parti unifié qui avait su digérer les différences ethniques et intégrer dans
les cadres de la nation ses anciens adversaires le peuple entier avait pris
conscience de la nécessité exprimer massivement ses opinions intérêt porté
la chose publique était ailleurs sans cesse accru depuis la guerre Le nombre
des électeurs inscrits en témoigne
1946 131 309 1951 393 628 1957 373 048
Lors du référendum de 1958 200 171 personnes votaient sur 405 986
inscrits 56 959 étaient partisans du oui et 130 292 du non
Comme atout majeur lors de indépendance la Guinée ne disposait guère
que une structure de parti hautement efficace Les Fran ais il faut avouer
ne étaient souciés que très tard une africanisation des cadres de adminis
tration et du commerce Fin 1958 la majorité des techniciens et cadres fran ais
quittait le pays et laissait économie au désarroi Se substituant une
tration envolée le P.D.G cristallisait alors la volonté populaire autour un
principe qui lui donnait la confiance unanime la démocratie
La politique qui avait été ici chez les peuples Afrique la voie royale
pour obtention du droit de vote de la liberté du travail des droits syndicaux
puis de autonomie devenait maintenant le moteur de organisation nationale
sur tous les plans Mais suffisait-il être politicien pour régler au mieux les rap
ports économiques et sociaux une collectivité humaine Les pays développés
répondront par la négative En fait la réalité acculait des solutions urgence
défaut une multitude individus compétents dans les secteurs-clés du déve
loppement du pays force était la jeune nation utiliser les rares cadres formés
et de soumettre leur action un projet cohérent émanant un exécutif mono-
céphale indépendant et stable Ce monocéphalisme empêchait nullement le
pouvoir être écoute du peuple et de subir la pression des 225 comités
de base 177 sections 30 fédérations de telle sorte que exécutif représentait
la volonté populaire travers celle du Bureau Politique National haute ins
tance du parti importance de la notion de présidentialisme qui donnait
comme celle de parti unique ailleurs une solution heureuse la hantise de
instabilité pour un gouvernement nouveau-né répondait dans le peuple une
forte unanimité communautaire et une volonté farouche de sortir du sous-
développement
Un des meilleurs moyens assurer la prospérité du pays tout en émancipant
les esprits était instruire le peuple et spécialement la jeunesse Chacune des
idées importantes de orientation politique première décidait logiquement des
traits principaux de enseignement gui een
io Du choix de indépendance totale résultait la nécessité dès école
une régénération qualitative des mentalités après rejet des dernières
séquelles coloniales
unanimité entraînait un enseignement de masse et obligation
de le structurer fortement
Le départ de beaucoup de techniciens et instituteurs fran ais
poussait une africanisation des cadres
état de économie incitait calculer avec rigueur les investis- 020 CLAUDE RIVI RE
semen financiers possibles pour éducation et les compléter par des
investissements humains
La hâte avec laquelle avaient dû opérer les transformations
suscitait des difficultés et des demi-réussites
Pour mieux éclairer toutes ces orientations nous allons successivement
donner les raisons qui justifient de tels investissements éducatifs dégager qua
litativement le sens de la réforme avec les caractères du nouvel enseignement
gui een et ses orientations pédagogiques expliquer la structure actuelle de
enseignement dresser le bilan quantitatif des investissements exposer les
difficultés et critiques on peut faire juger de leur valeur et enfin étudier
les facteurs de progrès ou de ralentissement de la scolarisation selon les milieux
géographiques
JUSTIFICATION DES INVESTISSEMENTS DUCATIFS
Afin que action révolutionnaire créât au plus tôt les conditions les plus
favorables un rapide développement il fallait se soumettre austérité
Consentir énormes sacrifices était abord en tenant compte de la modicité
des budgets adopter un système administratif personnel restreint économique
et efficace La Guinée où la sous-administration prolifère moins en autres
pays africains partiellement tenté Consentir énormes sacrifices pour
impulser le développement était aussi au départ investir dans les secteurs
les plus productifs long terme infrastructure administrative équipement
énergétique et routier les secteurs agricoles et industriels exigeaient pour satis
faire des objectifs prioritaires on leur consacrât une part importante du
budget national
Mais pour un pays comptant 52 de sa population âgée de moins de vingt
ans et 85 illettrés sur 300 ooo habitants on compte sur millio

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents