Les migrations alternantes : résider en Haute-Normandie, travailler en Ile-de-France
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En 1999, 28 500 Haut-Normands travaillaient en Ile-de-France. L'intensité de ces navettes, qui s'est développée depuis 1990,croît au fur et à mesure qu'on se rapproche de la région parisienne. Les actifs des zones d'emploi limitrophes de l'Ile-de-France (Gisors, Vernon et Evreux) sont captés par cette région. Si les ouvriers se dirigent généralement vers des lieux lieux de travail proches, les cadres et les membres des professions intermédiaires travaillent plus fréquemment à Paris. Dans les dix autres zones d'emploi haut-normandes, les migrations alternantes vers l'Ile-de-France, plus rares, concernent souvent des hommes, qualifiés, et résidant dans les principaux pôles urbains de la région.

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Langue Français

Extrait

N° 15 - mai 2002
Lettre
statistique
et
économique
de Haute-Normandie
HAUTE-NORMANDIE,
BANLIEUE DE PARIS ? LES MIGRATIONS ALTERNANTES
L’image que donne la Haute-Normandie avec
ses vertes prairies et ses vaches laitières Résider en Haute-Normandie,
n’évoque certes pas l’idée de banlieue avec
ses barres d’immeubles et ses “ problèmes ”. travailler en Ile-de-FrancePourtant, chaque jour, c’est la population
d’une ville comme Sotteville-lès-Rouen qui
part travailler en Ile-de-France, et le nombre
ne cesse de s’accroître. Certains parce qu’ils Martial MAILLARD
habitent en bordure de la région, n’ont que la
rue à traverser pour se rendre à leur travail ; sidant dans la région. Au sein du BassinEn 1999, 28 500 Haut-Normandsmais ils sont peu nombreux dans ce cas. La
parisien, la Haute-Normandie occupeplupart des migrants parcourent des distan- travaillaient en Ile-de-France.
une position médiane vis-à-vis des naces bien plus importantes : de 20 à 180 km. -
L’intensité de ces navettes, quiIl faut croire que les conditions de vie sont vettes vers l’Ile-de-France : la proportion
beaucoup plus agréables (et moins coûteu- s’est développée depuis 1990, d’actifs régionaux concernés est de 1,5%
ses) chez nous.
en Champagne-Ardenne, de 5,3% danscroît au fur et à mesure qu’on seNous avions déjà signalé dans un précédent
numéro d’Aval (n°12, février 2002) que les le Centre, et de 11,8% en Picardie.rapproche de la région
jeunes partaient massivement pour Phénomène d’interaction spatiale,
l’Ile-de-France. En revanche, les adultes de 35 parisienne. Les actifs des zones
l’intensité des migrations alternantes di-à 59 ans avaient tendance à revenir vers la d’emploi limitrophes de minue avec la distance entre les lieux deHaute-Normandie tout en gardant parfois un
emploi en Ile-de-France. l’Ile-de-France (Gisors, Vernon et résidence et de travail. Les navettes des
Alors une question se pose : que se passe- actifs haut-normands à destination deÉvreux) sont captés par cette
ra-t-il si on améliore fortement les liaisons
l’Ile-de-France ne dérogent pas à cette
- notamment ferroviaires - entre la région. Si les ouvriers se
règle. Les zones d’emploi limitrophesHaute-Normandie et l’Ile-de-France ? On peut
dirigent généralement vers despenser que le nombre de Normands travail- sont les plus concernées : à Gisors,
lant en Ile-de-France augmentera encore plus lieux de travail proches, les 29,2% des actifs travaillent en
vite, ce qui ne semble pas très favorable à la
Ile-de-France (3 200 navetteurs), 18,8%cadres et les membres desRégion. En revanche, il est probable que cela
accélèrerait le mouvement de retour des à Vernon (6 850 navetteurs) et 10,6% àprofessions intermédiaires
jeunes normands qui sont allés faire leurs Évreux (7 550 navetteurs). Cette propor-travaillent plus fréquemment àétudes et trouver du travail à Paris, ce qui est
tion est voisine de 4% dans les zones du
plutôt positif. Paris. Pays-de-Bray, de Bernay et de Ver-En outre, cela pourrait aussi augmenter les
migrations alternantes dans l’autre sens : Dans les dix autres zones neuil-sur-Avre. Elle s’établit à 2,3% dans
n’oublions pas qu’elles sont loin d’être négli- la zone de Rouen (6 600 navetteurs) etd’emploi haut-normandes, les
geables (5 400 actuellement).
autour de 1% ailleurs. L’amplification du
Au fond, la question mérite-t-elle d’être migrations alternantes vers
phénomène depuis 1990 est largementposée ? Va-t-on revenir à la diligence pour
l’Ile-de-France, plus rares,“protéger” la Haute-Normandie ? Un de nos imputable aux trois zones d’emploi de
plus grands penseurs du XVIIIe siècle voulait concernent souvent des Gisors, Vernon et Évreux, limitrophes de
aussi interdire l’adduction d’eau pour proté-
la région parisienne. Elle s’explique enhommes, qualifiés, et résidantger le travail des porteurs d’eau...
partie par des migrations résidentiellesdans les principaux pôles
Jean LEMATTRE de Franciliens qui y ont conservé leur
urbains de la région.Chef du Service des Études et de la Diffusion
emploi. La zone de Rouen compte 500
navetteurs de plus et celle du Havre 350
n train ou en voiture, chaqueS O MM A IRE de moins qu’en 1990.Ematin ils quittent la Haute-Nor- Les navettes domicile-travail des
mandie pour rejoindre leur lieu de travail
SOCIÉTÉ Haut-Normands vers l’Ile-de-France ré-
en Ile-de-France. Ces “migrants-alterLES MIGRATIONS ALTERNANTES - sultent de quatre causes essentielles,
Résider en Haute-Normandie, nants” transrégionaux étaient au nombre au-delà des migrations alternantes habitravailler en Ile-de-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 -
de 28 500 au recensement de population
tuelles entre territoires voisins. La pre-
POPULATION de 1999 (1). Ces navettes concernent
mière découle des migrations
LES COMMUNAUTÉS EN HAUTE-NORMANDIE 4,1% des actifs (2) de la région, soit une résidentielles vers la province d’anciens44 000 Haut-Normands vivent dans une structure
personne sur vingt-cinq. Leur nombre acollective d’hébergement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 actifs franciliens, motivées par la re-
nettement progressé depuis le précédent
ANALYSES CONJONCTURELLES (1) les navettes vers les autres régions limitrophes derecensement de 1990 (+18%). A cette
la Haute-Normandie (Basse-Normandie, Centre et Pi-LA CONJONCTURE EN HAUTE-NORMANDIE
date, 24 200 Haut-Normands travaillaient cardie) concernaient à la même date 15 800 actifs.AU 1er TRIMESTRE 2002
(2) il s’agit d’actifs ayant un emploi (appelés aussi ac-Reprise probable dans l’industrie en Ile-de-France, soit 3,6% des actifs ré- tifs “occupés”).et le bâtiment en 2002. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
SOCIÉTÉRÉGION DE TRAVAIL
LES MIGRANTS ALTERNANTS VERS L’ILE-DE-FRANCE EN 1999SELON L’AMPLITUDE DES NAVETTES EN 1999
100
80
Haute-Normandie
Ile-de-France
60
40
Autres
régions
20
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
distance entre lieu de résidence et lieu de travail
Source : INSEE - Recensement de la population 1999 - Exploitation complémentaire Unité : %
Note de lecture : parmi les actifs résidant en Haute-Normandie en 1999 dont le lieu de travail est
distant de 50 km de leur lieu de résidence, 83% travaillent en Haute-Normandie, 11% en
Ile-de-France et 6% dans une autre région.
CARACTÉRISTIQUES DES NAVETTEURS
VERS L’ILE-DE-FRANCE ET DES ACTIFS STABLES
Actifs occupés résidant en
Haute-Normandie et
travaillant en ...
Ile-de- Haute-
France Normandie
Sexe
Homme 69,1 55,0 cherche d’un meilleur cadre de vie et de les navettes vers l’Ile-de-France ne
30,9 45,0Femme
prix fonciers nettement inférieurs. concernent pas les mêmes actifs selonÂge
Moins de 25 ans 6,3 7,2 Comme l’ensemble des franges du les territoires de résidence. Les trois
26,5 27,0De 25 à 34 ans
De 35 à 44 ans 31,1 30,2 Bassin parisien proches de zones d’emploi limitrophes de la région
28,7 28,0De 45 à 54 ans
l’Ile-de-France, les territoires limitrophes parisienne (Gisors, Vernon et Évreux)55 ans et plus 7,4 7,6
Catégorie de l’Eure sont typiques de ce phéno présentent des similitudes quant à l’in- -
socioprofessionnelle
mène. Une seconde cause trouve son tensité des flux et des caractéristiquesAgriculteur 0,1 2,0
3,8 6,1Artisan, commerçant origine dans le gisement d’emplois que socio-économiques des navetteurs. Il en
Cadre 21,3 9,3
27,9 22,7Profession intermédiaire recèle la région parisienne, associé au est de même pour un second groupe
Employé 22,3 28,6
taux de chômage plus élevé en constitué des dix autres zones d’emploi24,6 31,3Ouvrier
Diplôme Haute-Normandie. Face au chômage, il haut-normandes.
Aucun diplôme 11,6 15,7
7,7 10,1 est tentant pour un Haut-Normand de reCEP -
BEPC 7,5 7,5
chercher un emploi en Ile-de-France. La19,3 22,6CAP
BEP 10,2 11,2 troisième motivation concerne les sala- LES ZONES D’EMPLOI DE GISORS,
6,3 4,4Baccalauréat général
Baccalauréat technologique riés des grandes organisations, du sec- VERNON ET ÉVREUX CAPTÉES PAR LA
9,6 8,9ou professionnel
teur privé comme du secteur public, en GRANDE COURONNE PARISIENNEBAC + 2 13,1 10,5
14,7 9,1Diplôme supérieur à Bac + 2 poste dans un établissement régional.
Statut
Pour ces actifs, la promotion interne Ces trois zones comptaient 17 600Salarié

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