Les mouvements rythmés induits par la musique - article ; n°1 ; vol.57, pg 33-50
19 pages
Français

Les mouvements rythmés induits par la musique - article ; n°1 ; vol.57, pg 33-50

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
19 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1957 - Volume 57 - Numéro 1 - Pages 33-50
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Geneviève Oléron
Les mouvements rythmés induits par la musique
In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°1. pp. 33-50.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève. Les mouvements rythmés induits par la musique. In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°1. pp. 33-50.
doi : 10.3406/psy.1957.26576
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1957_num_57_1_26576Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
(École pratique des Hautes Études)
LES MOUVEMENTS RYTHMÉS INDUITS PAR LA MUSIQUE
par Geneviève Oléron
La musique induit des mouvements spontanés chez l'auditeur.
Ces réactions, comme nous l'avons montré, sont en relation avec
l'effet dynamogénique de la musique (2). Nous avons précédem
ment étudié comment, au fur et à mesure des auditions succes
sives d'un même morceau, les réactions motrices, d'abord
isochrones, se différenciaient peu à peu en des organisations
complexes et stables (5).
Dans le présent travail, nous voudrions préciser les rapports
qui peuvent exister entre la structure du stimulus musical et
celle des réponses motrices qu'il induit.
Nous étudierons l'organisation spontanée de la succession
des gestes de va-et-vient de la main, ou mouvements de frappe,
exécutés sans que l'on impose aucune contrainte temporelle.
Ce mouvement simple se prête aisément à l'expérimentation et
est très familier à l'auditeur au concert. Il lui permet d'exprimer
la dynamogénie rythmique qu'il ressent en faisant varier ses
gestes en durée et en force.
Alors que nous pouvons définir les gestes par leur durée et leur
force ou intensité, les déterminants de la musique sont nombreux
et difficilement dissociables. Une phrase musicale, même très
simple, dépend d'une succession de notes qui diffèrent en durée,
force sonore, hauteur, tonalité, modalité d'exécution, etc. Or,
non seulement ces déterminants de la musique sont nombreux,
mais, le plus souvent, ils n'agissent que combinés les uns aux
autres. Pour cette raison, nous avons choisi des extraits de
compositions musicales brefs et facilement analysables, exécutés
par un seul instrument avec ou sans accompagnement.
Nous examinerons spécialement certains aspects de l'organi
sation des gestes, du point de vue de leur distribution temporelle,
A. PSYCHOL. ï>i 34 MÉMOIRES ORIGINAUX
de leur durée et de leur intensité en relation avec : a) L'organi
sation temporelle de la musique ; b) Les variations de force
sonore1 de celle-ci et, par là même, des autres déterminants :
tonalité, hauteur, exécution ; c) Les différences individuelles.
Technique de l'expérience
Cette expérience consiste à demander au sujet d'accompagner
d'un geste de va-et-vient de la main droite la musique ou le son
entendu, l'avant-bras appuyé sur un support. Le geste est exécuté
volontairement par l'individu mais spontanément en suivant la
musique. Il doit paraître agréable et naturel à celui qui l'exécute.
A) L'expérience
Elle se déroule en deux séances. Au cours de la première,
le sujet accompagne la musique ; au cours de la seconde, il
accompagne la bande sonore constituée par les variations
intensives d'un son de 1 000 périodes reproduisant exactement
les variations intensives des morceaux de musique de la première
séance.
B) La musique, sa présentation, son analyse
a) Nous avons utilisé deux airs rythmés : 1) Une valse lente
jouée andantino moderato, au tempo de J = 72, Valse berceuse
de J. Brahms, extraite de Germania, Op. 39, n° XV, transcription
pour violon et piano de S. Chapelier (nous n'avons retenu que
la première partie de l'œuvre et bien que le sujet accompagnait
par des gestes de frappe tout cet extrait, nous n'avons étudié que
l'organisation de ceux qui suivaient la dernière reprise du thème
principal) ; 2) Une danse populaire roumaine n° V de Bêla Bartok
pour violon et piano, jouée allegro au tempo de J =152 (nous
n'avons étudié que l'accompagnement de l'auditeur pour la
seconde partie de cet extrait) (fig. 1) ;
1. Pour étudier l'effet de la force sonore de la musique sur l'organisation
de la dynamogénie des gestes en dehors de toute différenciation sonore, nous
avons utilisé un appareil spécial. Celui-ci produit un son de 1 000 périodes
dont les variations de force sonore étaient commandées par celles même de la
musique qui lui étaient transmises et leur étaient identiques.
Nous tenons à remercier très spécialement M. Chavasse qui a mis tout le
matériel à notre disposition et qui nous a permis de rencontrer l'un de ses coll
aborateurs, M. Mey, qui a bien voulu mettre au point cet appareil de transfert,
de dynamique. '
BELA BARTOK
1 er thème 2e thème
4e thème *. IS5J :
- it— • . ^ —
=^
-f- H^ — t—*
y=3
attacca
BRAHMS
J
m
pdolce
r U
i'1' l l£t éés«
W t j j=
Fig. 1. — Extraits et des (le partitions la Danse de musicales Bêla Bartok de la Valse de Brahms 36 MÉMOIRES ORIGINAUX
b) La présentation sonore : pour faire entendre cette musique,
nous l'avons enregistrée sur bande magnétique. L'exécution de
ces deux extraits a été réalisée par plusieurs combinaisons instru
mentales. Le thème mélodique, partition violon a été joué au
violon seul (V), au piano seul (P) et au violon avec accompagne
ment de piano (V-P).
A chaque séance le sujet écoutait, toujours en l'accompagnant,
la Valse de Brahms sous ses trois formes d'exécution, puis de même
la Danse de Bartok (les formes d'exécution se suivaient dans l'ordre
suivant : 3 répétitions de V, 2 de P et 2 de V-P ; nous n'avons
étudié que l'accompagnement du sujet au cours de la dernière
répétition du thème pour chaque exécution). L'écriture de la
composition musicale de la Valse de Brahms était telle que le
sujet entendait le thème 9 fois au violon, 6 fois au piano et 6 fois
au violon-piano. Un fait semblable se reproduit pour la Danse
de Bartok. Les sujets ont eu vraiment la possibilité de s'entraîner
à accompagner le mieux possible la musique qui leur était pro
posée, comme cela leur était agréable.
L'audition était réalisée de telle sorte que les trois exécutions,
pour chaque air musical, avaient le même niveau d'intensité
sonore moyen.
C) L'analyse de la musique
L'étude des relations entre les gestes de frappe et les carac
tères de la musique appelle l'analyse de celle-ci :
1) Du point de vue temporel, nous avons fait l'analyse à partir
de l'écriture musicale. On constate que le thème de la Valse de
Brahms peut être décomposé en deux parties : les mesures g,
h, i, et les mesures /, k, l, m (fig. 1). Or, les mesures g, h et /, k, l,
ont la même structure temporelle, une noire pointée suivie de
trois croches ; par contre, les mesures i et m sont différentes ;
i possède trois noires dont la première est accompagnée d'un
demi-grupetto ; m est constituée de deux croches suivies de
deux noires (fig. 1).
La deuxième partie de la Danse de Bartok se compose de
quatre phrases musicales très semblables, constituées par trois
mesures. La structure temporelle des deux premières est la
même dans les quatre phrases, trois paires de croches avec une
note d'agrément entre les deux croches d'une paire ; la structure
temporelle de la troisième mesure que nous appellerons conclusion
est plus complexe (fig. 1).
2) L'analyse de l'intensité physique a été faite par l'enregis- G. OLÉRON. LES MOUVEMENTS RYTHMÉS INDUITS PAR LA MUSIQUE 37
trement à l'oscillographe cathodique des exécutions musicales.
Les variations de l'intensité sonore révélées par l'analyse physique
ont des causes diverses : a) Absence ou présence d'un son ;
b) Intensité particulière d'un son par rapport à l'ensemble des
sons d'une part, d'autre part, variations d'intensité de groupes
de sons dans les mouvements crescendo ou decrescendo ; c) La
modalité d'exécution d'une note entraîne une variation notable
dans la manifestation de l'intensité de la note ; la percussion

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents