Les nouvelles théories de la croissance : quelques apports pour la politique économique - article ; n°1 ; vol.44, pg 75-100
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Revue économique - Année 1993 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 75-100
Les nouvelles théories de la croissance. Quelques apports pour la politique économique
Cet article passe en revue les développements de la théorie de la croissance durant la dernière décennie, en particulier en ce qui concerne les politiques publi­ques. La conclusion principale des nouvelles théories est bien connue : la croissance est endogène, c'est-à-dire qu'elle dépend de l'épargne (au sens large) ; les politiques publiques peuvent alors modifier le taux de croissance.
Les nouvelles théories donnent de l'actualité à des analyses anciennes, partagées par la planification à la française. Elles insistent sur l'investissement, la recherche, le capital humain, les infrastructures et aussi sur la coordination entre agents privés.
Ces théories sont maintenant critiquées. Certains soulignent la faiblesse des validations empiriques. Cependant, plutôt que de rejeter les nouvelles théories, les chercheurs doivent s'attacher à expliquer — et à mesurer — les principaux mécanismes qui engendrent la croissance.
New growth theories : some contributions
This paper reviews the developments in Growth Theory during the last decade, placing emphasis on consequences on public policy. The main conclusion of new theories is well known : growth is endogenous, ie it depends on saving (in a wide acception) ; then public policy could alter the rate of growth. New theories give new topicality to old analysis which were shared by french planning. They put emphasis on investment, research, human capital, infrastructure and also on the coordination between private agents.
These theories are now questionned. One may underline the weakness of empirical validation. Nervertheless, rather than reject new theories, researchers should focus on explaining — and on measuring — the main mechanisms which lead to growth.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 84
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Pierre-Yves Hénin
Monsieur Pierre Ralle
Les nouvelles théories de la croissance : quelques apports pour
la politique économique
In: Revue économique. Numéro Hors Série, 1993. pp. 75-100.
Résumé
Les nouvelles théories de la croissance. Quelques apports pour la politique économique
Cet article passe en revue les développements de la théorie de la croissance durant la dernière décennie, en particulier en ce qui
concerne les politiques publi-ques. La conclusion principale des nouvelles théories est bien connue : la croissance est endogène,
c'est-à-dire qu'elle dépend de l'épargne (au sens large) ; les politiques publiques peuvent alors modifier le taux de croissance.
Les nouvelles théories donnent de l'actualité à des analyses anciennes, partagées par la planification à la française. Elles
insistent sur l'investissement, la recherche, le capital humain, les infrastructures et aussi sur la coordination entre agents privés.
Ces théories sont maintenant critiquées. Certains soulignent la faiblesse des validations empiriques. Cependant, plutôt que de
rejeter les nouvelles théories, les chercheurs doivent s'attacher à expliquer — et à mesurer — les principaux mécanismes qui
engendrent la croissance.
Abstract
New growth theories : some contributions
This paper reviews the developments in Growth Theory during the last decade, placing emphasis on consequences on public
policy. The main conclusion of new theories is well known : growth is endogenous, ie it depends on saving (in a wide acception) ;
then public policy could alter the rate of growth. New theories give new topicality to old analysis which were shared by french
planning. They put emphasis on investment, research, human capital, infrastructure and also on the coordination between private
agents.
These theories are now questionned. One may underline the weakness of empirical validation. Nervertheless, rather than reject
new theories, researchers should focus on explaining — and on measuring — the main mechanisms which lead to growth.
Citer ce document / Cite this document :
Hénin Pierre-Yves, Ralle Pierre. Les nouvelles théories de la croissance : quelques apports pour la politique économique. In:
Revue économique. Numéro Hors Série, 1993. pp. 75-100.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1993_hos_44_1_409427Les nouvelles théories
de la croissance
Quelques apports pour la politique économique
Pierre- Yves Hénin, Pierre Ralle *
Cet article passe en revue les développements de la théorie de la croissance
durant la dernière décennie, en particulier en ce qui concerne les politiques publi
ques. La conclusion principale des nouvelles théories est bien connue : la croi
ssance est endogène, c'est-à-dire qu'elle dépend de l'épargne (au sens large) ; les
politiques publiques peuvent alors modifier le taux de croissance.
Les nouvelles théories donnent de l'actualité à des analyses anciennes, parta
gées par la planification à la française. Elles insistent sur l'investissement, la
recherche, le capital humain, les infrastructures et aussi sur la coordination entre
agents privés.
Ces théories sont maintenant critiquées. Certains soulignent la faiblesse des
validations empiriques. Cependant, plutôt que de rejeter les nouvelles théories,
les chercheurs doivent s'attacher à expliquer — et à mesurer — les principaux
mécanismes qui engendrent la croissance.
Les représentations théoriques de la croissance, apparues dans les années
cinquante et développées dans les années soixante, considèrent que le taux de
croissance à long terme correspond à l'accroissement démographique majoré de
l'augmentation tendancielle de la productivité du travail induite par un progrès
technique exogène. Il y a apparemment là un paradoxe : le taux d'investisse
ment, c'est-à-dire l'effort réalisé par une société, n'apparaît pas parmi les fac
teurs qui ont de l'influence sur le rythme de croissance de long terme.
L'explication en est simple : les modèles « à la Solow » considèrent que le fac
teur de production accumulable (le capital physique) a des rendements margi
naux décroissants. Dès lors, la rentabilité de l'investissement physique décroît
avec le stock de capital, dont l'accumulation ne peut durablement excéder le
rythme, exogène, d'expansion de la main-d'œuvre mesurée en termes d'effi
cience.
* Cet article reprend les conclusions du rapport de l'atelier « Dynamique économi
que et politique de croissance » du groupe « Perspectives économiques » du XIe Plan.
Les auteurs remercient l'ensemble des participants aux travaux de l'atelier dont la colla
boration fut précieuse.
75
Revue économique — Hors série, p. 75-100. Revue économique
Dans ce cadre, une mesure visant à élever le taux de croissance ne peut
comporter qu'un effet temporaire. En particulier, une augmentation du taux
d'investissement entraîne une phase de substitution capital-travail au terme de
laquelle la décroissance des rendements du capital ramène au taux de croissance
tendanciel. De même, l'accélération permise par les politiques technologiques
ou de recherche est limitée à la phase de rattrapage de la technologie de réfé
rence.
Deux observations factuelles viennent introduire des doutes quant à la capac
ité du modèle traditionnel de croissance de rendre compte de la réalité.
Tout d'abord, dans le cadre traditionnel, les pays les plus pauvres doivent rat
traper les plus développés, du fait de l'existence de rendements décroissants du
capital. Au sein des pays de l'OCDE, des phénomènes de rattrapage ont bien été
à l'œuvre depuis la seconde guerre mondiale. Ainsi d'après Maddison [1991], la
productivité horaire du travail de la moyenne des quinze pays les plus dévelop
pés (hors États-Unis), n'atteignant qu'à peine, en 1950, la moitié de celle des
États-Unis. Elle en représentait les deux tiers en 1973, les quatre cinquièmes en
1987. En dehors de l'OCDE, les pays du Sud-Est asiatique sont des exemples
du phénomène de rattrapage. Cependant, il existe aussi de nombreux pays qui
sont prisonniers de trappes de pauvreté. Pour ceux-là le message linéaire et ras
surant des théories traditionnelles n'est guère adéquat. Par ailleurs, d'un point
de vue plus statistique, les tests de racine unité semblent plutôt indiquer que le
PIB est gouverné par des processus non stationnaires, ce qui n'est pas conforme
à l'enseignement du modèle traditionnel.
La deuxième observation porte sur le ralentissement de la productivité
observé depuis les années soixante-dix dans tous les pays de l'OCDE. Dans les
seize pays les plus développés, la productivité horaire du travail a crû en
moyenne de 4,5 % par an entre 1950 et 1973. Elle a ralenti de deux points
depuis. On peut certes imputer cette rupture à une inflexion de la tendance exo
gène dans le cadre du modèle traditionnel. Mais cela n'est pas satisfaisant pour
deux raisons. D'une part, ce ralentissement de la productivité au niveau macro
économique coexiste avec une multiplication des innovations techniques au
niveau micro-économique (c'est le paradoxe de Solow) ; la part des dépenses de
recherche-développement dans le PIB croît ; l'attention apportée à l'utilisation
des dépenses d'éducation augmente. D'autre part, il est bien peu acceptable de
laisser en dehors du champ de l'analyse l'explication d'un phénomène aussi
important.
UN REGARD NOUVEAU SUR LES MÉCANISMES
DE LA CROISSANCE
La réflexion qu'imposent les évolutions macro-économiques récentes rejoint
les préoccupations de la recherche. Celles-ci ont donné lieu, ces dernières
76 Pierre-Yves Hénin, Pierre Ralle
années, à des travaux multiples, d'ordre théorique principalement mais aussi
empirique, porteurs d'un nouveau regard sur les processus qui engendrent la
croissance économique. La conclusion centrale des nouvelles théories est main
tenant bien connue (Amable et Guellec [1992] ; [1993] ; Guellec [1992] : le
taux de croissance est endogène, c'est-à-dire résulte des comportements d'épar
gne (au sens large) des agents économiques ; certains de ces comportements,
considérés précédemment comme résultant d'évolutions tendancielles doivent
être explicités ; l&#

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