Les oligopoles en Italie - article ; n°6 ; vol.16, pg 849-878
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Description

Revue économique - Année 1965 - Volume 16 - Numéro 6 - Pages 849-878
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Siro Lombardini
Les oligopoles en Italie
In: Revue économique. Volume 16, n°6, 1965. pp. 849-878.
Citer ce document / Cite this document :
Lombardini Siro. Les oligopoles en Italie. In: Revue économique. Volume 16, n°6, 1965. pp. 849-878.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1965_num_16_6_407684LES OLIGOPOLES EN ITALIE
1. Rappel de quelques développements
de la théorie de l'oligopole
Le thème des recherches classiques en matière d'oligopole a été
la détermination du prix sur les marchés où agissent peu d'entre
prises, chacune devant tenir compte des réactions de ses rivales. De
la théorie de Cournot, qui entrevoit une position d'équilibre, l'on est
passé à celle d'Edgeworth, qui fait la théorie de l'indétermination
du prix, conséquence de la lutte entre les oligopoles. Les deux théo
ries ont engendré une multiplicité de modèles : récemment encore,
la théorie des jeux a fourni un schéma conceptuel nouveau pour la
recherche des résultats rationnels auxquels peut conduire le jeu des
actions et des réactions des entreprises sur un marché oligopolis-
tique !. Bien des tentatives de dynamisation de l'analyse n'ont pas
abandonné cette problématique 2.
Les contributions les plus récentes ont déplacé le champ de l'ana
lyse de la politique des prix à l'étude des processus qui entraînent
les situations d'oligopole et de monopole, mais aussi des caractéris
tiques structurelles et évolutives du système économique qui en résulte.
Quelques auteurs ont accordé une attention particulière aux obsta
cles à l'entrée de nouvelles entreprises sur le marché, engendrés par
1. R. Frisch, « Monopole, polypole, la notion de force dans l'économie »,
N ationaloekonomisk Tidsskrift, suppl. 1933 ; — R.F. Harrod, « The equilibrium
of duopoly», Economie Journal, 1934; — R.F. Kahn, «The problem of duo
poly», Economie Journal, 1937; — P. Sweezy, «Demand under conditions of
oligopoly», Journal of Political Economy, 1939; — R.L. Hall, C.J. Hitch,
«Price theory and business behaviour», Oxford Economic Papers, 1939; —
J.F. Nash, «The bargaining problem», Econometrica, 1950; — M. Shubik,
Strategy and market structure. New York, 1959.
2. A. Smithies, L.J. Savage, « A dynamic problem in duopoly », Econom
etrica, 1940 ; — G. Tintner, « Monopoly over time », Econometrica, 1937.
Revue Economique — No 6, 1965 54 REVUE ECONOMIQUE 850
le progrès technique, la modification des formes de financement des
investissements, le développement des activités de promotion des
ventes afin de mettre au jour quelques caractéristiques fondamentales
du processus de de l'entreprise et de sa politique de
prix et de vente en général3, ou d'analyser les caractéristiques de
l'équilibre sur un marché oligopolistique 4. Ce n'est que dans la voie
de ces recherches que l'on peut vaincre le scepticisme d'un Rothschild
quant à la possibilité d'expliquer la politique des oligopoles en ayant
recours aux instruments de l'économie 5.
Perroux a mis en lumière les implications particulières des situa
tions d'oligopole et de monopole dans les secteurs moteurs 6 ; la
complexité des relations qui s'établissent entre les entreprises a été
étudiée de façon approfondie par d'autres auteurs, certains d'entre
eux ayant été conduits à prendre en considération la signification
qu'acquiert dans le processus économique la conquête du « pouvoir
économique » utilisable ?, tandis que d'autres ont entendu plutôt
réexaminer quelques concepts fondamentaux, tels ceux de marché et
d'entreprise 8.
Il demeure encore deux domaines qui ont été peu explorés, même
dans les développements les plus récents de la théorie :
— les diverses caractéristiques qu'assument les marchés oligopolis-
tiques en relation avec les divers processus qui les engendrent ;
— l'influence que les situations d'oligopole peuvent exercer sur le
processus d'accumulation et sur le progrès technique, et celle que
les diverses formes de financement de l'accumulation peuvent
avoir sur la genèse des situations de monopole.
Les deux ordres de problèmes sont étroitement liés. Leur trait
ement pourra se prévaloir avantageusement de l'étude — essentielle-
3. S. Lombardini, 11 monopolio nella teoria economica, Milan, 1953.
4. P. Sylos Labini, Oligopolio e progresso tecnico, 1er éd. 1956, Turin,
1961; traduit en anglais: Oligopoly and technical progress, Harvard (Mass.),
1962.
5. iK.W. Rothschild, « Price theory and oligopoly », Economic Tournai,
1947.
6. F. Perroux, «Les espaces économiques», Economie appliquée, 1950, et
L'économie du XXe siècle, Paris, 1961.
7. J. Houssiaux, Le pouvoir de monopole, Paris, 1958.
8. W. Fellner, Competition among the few, New York, 1949 ; — Triffin,
Monopolistic competition and general equilibrium theory, Cambridge (Mass.),
1941 ; — F. Machlup, Economics of seller's competition, John Hopkins Press,
1952. LES OLIGOPOLES EN ITALIE 851
ment historique, bien qu'elle puisse largement utiliser certains instr
uments conceptuels de l'économie — des situations de monopole et
d'oligopole qui se sont formées dans des pays dont le processus
d'industrialisation s'est accompli différemment de ce qu'il fût en Anglet
erre et aux Etats-Unis, pays auxquels se réfèrent généralement les
théories présentées. C'est essentiellement dans ce but que nous allons
rappeler la genèse et le développement des principales situations
d'oligopole en Italie. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, il nous
paraît opportun de nous livrer à quelques considérations sur les
conséquences qu'ont en ce qui concerne la genèse des situations
d'oligopole tant les diverses formes de financement que la disponib
ilité en capacité d'entreprendre. Ces considérations nous aideront
à mieux comprendre les développements des oligopoles en Italie :
en réalité, elles nous ont été largement suggérées par l'étude de ce
développement.
2. Les formes de financement de l'accumulation
dans les pays industrialisés
L'accumulation nécessaire à l'accomplissement des grands pro
cessus d'industrialisation qui se sont produits dans les pays à haut
développement économique a été possible grâce à l'intervention de
mécanismes qui ont engendré de l'épargne « forcée » : dans tous
ces pays l'épargne dans sa quasi totalité a été le résultat de décisions
du type de celles dont la théorie a été faite par Böhm-Bawerk,
Wickseil et Fisher.
Même l'épargne de l'entrepreneur capitaliste de type smithien est
en un certain sens une épargne forcée. Elle est, en effet, imposée
par le mécanisme de la concurrence : entendons que l'on peut affi
rmer qu'une fois assurés les niveaux minima des consommations (de
luxe) nécessaires pour sa subsistance sociale, le capitaliste entrepre
neur est contraint d'investir le reste de son revenu afin de conserver
son rôle dans la société. Ce sont ces épargnes qui en s'ajoutant aux
capitaux mobiliers se formant par le biais de l'accumulation com
merciale et de la démobilisation des terres qui ont rendu possible
le développement de la première révolution industrielle.
Là où la révolution industrielle a pu procéder par degrés, ainsi
en Angleterre, les épargnes des capitalistes de type smithien ont
été suffisamment importantes pour alimenter le processus d'accumu- 852 REVUE ECONOMIQUE
lation. Lorsque du fait de l'accroissement de la dimension minima
de l'entreprise, nécessaire pour la pleine réalisation des économies
d'échelle, le processus de développement comportait des franchis
sements de seuils, en particulier dans les industries fondamentales,
l'épargne du capitaliste entrepreneur n'a plus été capable d'alimenter
le processus de croissance. D'autres formes d'épargne, dont le carac
tère d'épargnes « forcées » est encore plus évident, ont été néces
saires :
— - l'épargne provoquée par les mouvements spéculatifs ;
—par le crédit bancaire.
L'on peut observer des mouvements spéculatifs dans des secteur

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