Les Orangs-Koubous - article ; n°1 ; vol.2, pg 25-35
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1891 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 25-35
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1891
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

L.-J. Zelle
Les Orangs-Koubous
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 2, 1891. pp. 25-35.
Citer ce document / Cite this document :
Zelle L.-J. Les Orangs-Koubous. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 2, 1891. pp. 25-35.
doi : 10.3406/bmsap.1891.7510
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1891_num_2_1_7510ZELLE. — LES ORANGS-ROUBOUS. 25 .
ment du Feh's spœlea, qu'au musée de Saint-Germain, il l'a
successivement désigné comme lion et comme tigre. C'est
donc bien un intermédiaire entre ces deux espèces. En effet,
s'il présente certains caractères spéciaux au lion, d'autre
part, son museau est plus renflé, son front large et plat, ce
qui lui donne le profil du tigre.
NOMINATIOA DE COMMISSIONS.
M. le Président tire au sort, parmi les membres présents,
les noms de trois membres devant faire partie de la commiss
ion des finances destinée à examiner le rapport de M. Fau-
velle. Le sort désigne : MM. Bessin, Gollin, Zaborowski.
Une seconde commission, tirée également au sort, sera
chargée du contrôle des collections, des archives et de la
bibliothèque. Le sort désigne : MM. Ollivier Beauregard,
Marcano, Lamy. Ce dernier, ayant refusé, est remplacé par
M. DaveJuy.
COMMUNICATIONS.
Les Orangs-Koubous ;
PAR M.1 LE CAPITAINE L. -J. ZELLE.
(Note présentée par M. G. Capus.)
Quoique, personnellement, je n'aie jamais eu l'occasion de
faire la connaissance des Orangs-Koeboes — prononcez Kou-
bous — et que leur existence ait maintes fois été mise en
doute, je voudrais néanmoins communiquer les renseigne
ments que j'ai eus sur cette peuplade intéressante, vivant en
core actuellement à l'état de nature, avec des mœurs toutes
primitives, dans les forêts vierges et malsaines d'une partie
de l'île de Sumatra.
Dans Y History of Sumatra, de Marsder (London, 1811,
3e édition), on peut lire à la page 41 et suivantes :
« Pendant mes recherches au milieu des indigènes, sur les
peuplades primitives de l'île, j'eus des nouvelles de deux tri- SÉANCE DU 22 JANVIER 1891. 26
bus distinctes qui vivaient éparses dans la forêt, en évitant
tout contact avec le reste de la population. On les appelle
Orang s- Koubous et Orangs-Gougous. Les premiers, me dit-on,
seraient assez nombreux, surtout dans le pays situé entre
Palembang et Djambi. Quelques individus de cette tribu
étaient capturés de temps à autre et tenus comme esclaves à
Laban. On trouve encore actuellement à cet endroit un
homme qui s'est marié avec une fille koubous passablement
belle. Elle avait été prise lors d'une incursion dans leur pays,
qui fit découvrir la hutte qu'elle habitait. Cette tribu parle
un idiome particulier et se nourrit indistinctement de tout
ce que fournit la forêt : cerfs, éléphants, rhinocéros, san
gliers, serpents, singes, etc.
« Les Orangs-Gougous sont bien plus rares que ceux-ci et,
sauf ta langue, diffèrent peu des Orangs-Oetangs de Bornéo;
Ils ont le corps couvert de longs poils. Ils sont entrés deux
ou trois fois au plus en relation avec les habitants de Laban,
à qui je dois ces renseignements. L'un d'eux fut fait prison
nier, il y a déjà quelques années, presque à la façon du
singe dans les fables de Pilpay *, par le charpentier.
« Cet individu avait eu des enfants d'une femme de Laban,
enfants qui étaient plus poilus que ceux des autres habitants.
La troisième génération cependant ne se différenciait plus
du restant de la population.
« Le lecteur pourra accorder à ces renseignements la con
fiance qu'il leur croira mériter. Je ne suis pas assez hardi
pour en garantir l'authenticité. Il est probable qu'ils repo
sent sur un fonds de vérité, mais que les détails ont été beau
coup exagérés. »
Ce que l'explorateur anglais appelle Koubous et Gougous
est sans doute la même tribu, et le dernier nom simplement
la forme adoucie du premier.
1 Pilpay ou Bidpaï e&t le soi-disant auteur d'une suite de fables et de
contes, répandus depuis plus de quinze cents ans en nombreuses traduc
tions et adaptations, auprès de toutes les peuplades de l'Orient et de l'Qc-
cidènt. ZELLE. — LES ORANGS-KOUBOUS. 27
Dans le temps, on a noirci beaucoup de papier pour savoir
si ces individus étaient nés, ou non, avec des queues de singe.
Il s'est même trouvé des auteurs qui prétendaient l'avoir vu,
et la question a été traitée encore tout dernièrement. Il va
sans dire qu'elle appartient au chapitre des fables. Que les
indigènes de cette tribu aient le système pileux développé
sur tout le corps, ainsi que les Orangs-Oetangs, est d'autant
moins probable que les indigènes de l'Inde, en général, ont
le corps beaucoup moins poilu que les Européens.
L'existence des Koubous n'est point un mythe ; ils vivent
dans la partie nord-ouest de Palembang (Sumatra), dans les
contrées situées entre le Moesie et le Djambie. Au milieu de
ces dépressions marécageuses, couvertes de forêts vierges et
coupées de nombreuses rivières, ils mènent une vie acciden
tée de pêcheurs et de chasseurs. Quelques-uns se seraient
suffisamment civilisés pour devenir sédentaires le long des
affluents de ces rivières, tels que le soengie (rivière) Toeng-
kal, le soengie Bayot, etc. On estime leur nombre à cinq ou
dix mille.
Les Koubous sont une des tribus les plus primitives de
l'archipel indien. Ceux qui sont déjà assez avancés pour vivre
dans un doessoen ou village, ne sont supérieurs à leurs frères
ethniques nomadisant dans les forêts, qu'en tant qu'ils ont
appris à connaître quelques petits besoins de plus et ne
vivent plus exclusivement de nourriture animale. Ni les uns
ni les autres ne font preuve des moindres notions d'industrie
ou de travail d'artisan. Ils ne savent que réparer les quel
ques objets en fer dont ils ont besoin et qu'ils transforment
au besoin. Ils se servent, pour leurs travaux, de l'outil le
plus simple: d'une pierre comme enclume. et d'une autre
comme marteau ; un tuyau de bambou leur tient lieu de souff
let. Les objets en fer qu'ils recherchent sont des hameçons,
des harpons, des pointes de lance et de javelot, ainsi que
des parangs, qui leur servent de hache ou de glaive, 'selon
les circonstances. Tous ces objets leur sont utiles à la chasse
ou à là pêche, leurs seules occupations. 28 SÉANCE BU ±1 JANVIER 1891.
Tous îles Koubous ont une singulière et caractéristique
antipathie contre toute espèce de commerce avec le restant
de la population. Ceux qui errent dans les forêts peuvent s'y
soustraire complètement, et les Koubous des villages ou Does-
soens-Koeboes l'évitent autant que possible. Mais comme les
uns et les autres ont besoin de divers objets qu'ils ne sau
raient se procurer sans entrer en contact- avec la population
malaise, il s'est développé avec eux un certain commerce
qui, pour ce qui concerne les Koeboes nomades, s'opère d'une
façon singulière.
En effet, certains commerçants de Palembang faisant le
troc avec les Koubous — le seul mode de commerce possible,
parce que ces sauvages ne connaissent pas l'argent — ga
gnent avec leur pacotille les profondeurs de la forêt et l'éta
ient sous un arbre, qu'ils choisissent très grand et facile à
reconnaître parmi ses voisins. Leurs marchandises apportées
consistent surtout en objets de pêche et de chasse, comme je
l'ai dit plus haut, en tabac, sel, différentes poteries, tasses
grossières en porcelaine de Chine, etc. Dès que leurs mar
chandises sont étalées, ils frappent quelques coups forts et
retentissants sur un gong et se retirent ensuite à une distance
considérable de l'arbre en question. D'ordinaire, les Koubous
les ont observés depuis longtemps sans que les marchands
aient pu voir les sauvages. Quand ils retournent, 'après quel
que temps, auprès de l'arbre, ils ne retrouvent plus les mar
chandises qu'ils y avaient déposées, mais, à leur place, des
produits naturels tels que de la rire- d'abeilles, du. miel, de
l'ivoire, du rotang, etc. Ces produits surpassent, en général,
de beaucoup la valeur des. objets enlevés. Les Doessoens-
Koeboes font déjà le troc de la main à la main et s'approvi
s

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