Les pressions inflationnistes dans l économie égyptienne : sources et conséquences, 1974-1987 - article ; n°121 ; vol.31, pg 145-163
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Les pressions inflationnistes dans l'économie égyptienne : sources et conséquences, 1974-1987 - article ; n°121 ; vol.31, pg 145-163

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Description

Tiers-Monde - Année 1990 - Volume 31 - Numéro 121 - Pages 145-163
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hanaa Kheir El Din
Les pressions inflationnistes dans l'économie égyptienne :
sources et conséquences, 1974-1987
In: Tiers-Monde. 1990, tome 31 n°121. pp. 145-163.
Citer ce document / Cite this document :
El Din Hanaa Kheir. Les pressions inflationnistes dans l'économie égyptienne : sources et conséquences, 1974-1987. In: Tiers-
Monde. 1990, tome 31 n°121. pp. 145-163.
doi : 10.3406/tiers.1990.3899
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1990_num_31_121_3899LES PRESSIONS INFLATIONNISTES
SUR L'ÉCONOMIE ÉGYPTIENNE
SOURCES ET CONSÉQUENCES, 1974-1987
par Hanaa Kheir El-Din*
Au cours des quinze dernières années, l'Egypte, comme le reste du
monde, a été soumise à de fortes pressions inflationnistes. Pourtant, par un
certain nombre d'aspects, l'expérience égyptienne diffère sensiblement de
celles d'autres pays ou de celles d'autres périodes inflationnistes. La récente
vague d'inflation en Egypte est le résultat d'un certain nombre de facteurs :
l'inflation mondiale, qui s'est répercutée de plein fouet dans une économie
où sont maintenus des taux de change relativement fixes; l'expansion du
secteur gouvernemental, dont les dépenses et les recettes — autres que
fiscales — se sont accrues très rapidement avec l'apparition de considérables
déficits budgétaires ; l'augmentation du revenu nominal moyen par tête, essen
tiellement due aux flux de ressources extérieures — en l'occurrence les trans
ferts des Egyptiens travaillant dans les pays du Golfe — , associée à de
nouveaux comportements et de nouveaux types de consommation; l'au
gmentation rapide du volume du crédit qui, associée aux effets monétaires
des facteurs évoqués ci-dessus, s'est traduite par une croissance sans pré
cédent de la masse monétaire; enfin, les goulets d'étranglement et le manque
de flexibilité qui entravent le développement, en termes réels, de la pro
duction. Le résultat de la conjontion de ces facteurs s'est manifesté par une
inflation chronique, le ralentissement de la croissance, en termes réels, du
produit national et un taux de chômage qui a approximativement doublé au
cours des années 1970.
Il est difficile de distinguer les effets spécifiques de ces différents facteurs,
mais nous tenterons dans ce qui suit de faire la part des facteurs internes et
celle des facteurs externes dans les pressions inflationnistes expérimentées par
l'Egypte au cours de ces quinze dernières années, puis d'évaluer les effets de
cette inflation sur le développement de l'économie égyptienne.
* Faculté d'Economie et de Science politique, Université du Caire.
Revue Tiers Monde, t. XXXI, n» 121, Janvier-Mars 1990 HANAA KHEIR EL-DIN 146
Un certain nombre d'indicateurs permettant d'appréhender l'évolution
des prix sont en général utilisés pour mesurer l'inflation. Les indices du
niveau des prix disponibles en Egypte sont les suivants : l'indice des prix à
la consommation (ipc), l'indice des prix de gros (ipg) et déflateur
implicite du pib (Gross domestic product implicit deflator). Chacun de ces
indices présente un certain nombre d'avantages spécifiques mais nous nous
limiterons ici à l'analyse des évolutions enregistrées par l'indice des prix à
la consommation qui représente le coût d'un panier de produits correspon
dant aux achats d'un consommateur urbain type. Entre la fin du mois de
juin de l'année 1980-1981 et la fin du mois de juin 1986-1987, l'indice officiel
des prix à la consommation a augmenté, en moyenne, de 19,9 % par an,
contre 10,6% par an pour la période 1974-1979 et 3,9% entre 1966-1967
et 1973. Toutefois les taux dérivés de cet indice officiel sous-estiment le
taux réel de l'inflation. D'une part, la politique gouvernementale s'emploie
à limiter la hausse des prix : ainsi les prix de nombreuses denrées aliment
aires de base, ceux de l'énergie, des services publics et ceux des produits
industriels du secteur public sont largement contrôlés et, jusqu'en 1985-1986,
seules des hausses de tarifs très limitées ont été autorisées. D'où il résulte
qu'une part des augmentations de prix enregistrées peut s'expliquer par le
Tableau 1. — Mesure de V inflation
Indice des ] prix Indice des prix
à la consommation de gros Indice déflateur du pib
ipc (juin) ipg (juin) pib déf.
1966-1967 1965-1966 1975 pib déf. IPC% IPG%
= 100 = 100 = 100 Année annuel annuel % annuel
1974 141,0 10,6 161,8 18,6 90,7
1975 155,2 10,1 178,5 10,3 100,0 10,3
1976 Illustration non autorisée à la diffusion 196,9 171,2 10,3 112,5 12,5
1977 191,1 11,6 213,0 8,2 123,8 10,0
1978 212,6 11,3 249,4 17,1 137,3 10,9
1979 233,5 9,8 291,6 16,9 168,0 22,4
1980-1981 288,9 23,7 306,6 5,1 202,7 20,7
1981-1982 356,0 23,2 331,8 8,2 219,6 8,3
1982-1983 18,6 403,9 422,1 21,7 244,2 11,2
1983-1984 505,2 19,7 441,7 9,4 254,5 4,2
8,9 1984-1985 567,3 12,3 480,8 276,3 8,6
1985-1986 663,1 16,9 570,3 18,6 292,4 5,8
1986-1987 829,7 25,1 636,9 11,7 342,9 17,3
Sources : ipc et ipg : capmas.
Indice déflateur implicite du pib : Estimations de la Banque mondiale et fmi
et Current economic situation in ARE et ARE Recent economic development. LES PRESSIONS INFLATIONNISTES SUR L ECONOMIE EGYPTIENNE 147
relâchement des contrôles qui permet à l'inflation latente de se manifester de
façon visible, plutôt que par l'accroissement des pressions inflationnistes.
D'autre part, des contrôles directs sont imposés aux prix de certaines mar
chandises et services produits et vendus par le secteur privé : par exemple le
logement (qui compte pour près de 16 % dans l'indice des prix à la consomm
ation), pour lequel existe un contrôle des loyers, dont l'augmentation a été
maintenue à seulement 1 % par an depuis 1966-1967. Enfin, la part assignée
aux différentes marchandises et aux différents services à partir desquels est
établi l'indice des prix à la consommation se fonde sur une enquête sur le
budget des familles datant de 1964-1965. Une enquête relativement récente,
conduite en 1981-1982, a toutefois été utilisée pour réviser cet indice.
I. — INFLATION ET OFFRE DE MONNAIE
L'inflation pourrait être définie comme un processus où « trop d'argent
est en compétition pour trop peu de marchandises », mettant l'accent sur les
effets inflationnistes d'une création excessive de monnaie.
Le tableau 2 montre que le taux d'inflation, mesuré par l'évolution de
l'indice des prix à la consommation, et le taux de croissance de la masse
— Evolution des prix et de Tableau 2. la masse monétaire
Indice des prix
à la consommation Masse monétaire (x)
% taux % taux
de de
Année croissance ration (2) croissance Accélération (2)
1974 10,6 5,3 25 3
— 0,5 — 1 1975 10,1 24
1976 10,3 0,2 28 4
1977 11,6 1,3 32 4
Illustration non autorisée à la diffusion — 0,3 — 3 1978 11,3 29
— 1,5 — 2 1979 9,8 27
1980-1981 23,7 13,9 34 7
1981-1982 — 0,5 44 23,2 10
— 4,6 — 11 1982-1983 18,6 33
1983-1984 — 10 19,7 1,1 23
— 7,4 — 1 1984-1985 12,3 22
1985-1986 16,9 4,6 26 4
— 10 1986-1987 25,1 8,2 16
(x) Liquidités et comptes à vue, source : Banque centrale d'Egypte.
(2) L'accélération a été calculée comme l'accroissement par rapport au taux de croissance
de l'année précédente. 148 HANAA КНЕШ. EL-DIN
monétaire — correspondant aux liquidités en circulation et aux dépôts à
vue — ont enregistré un mouvement plus ou moins parallèle. Bien que le lien
entre la croissance de la masse monétaire et l'inflation soit difficile à pré
ciser, la relation qui existe entre ces deux paramètres est clairement orientée
dans le même sens. La croissance de la masse monétaire est passée d'un
taux annuel moyen de 15,6 % au début des années 1970 à 28,4 % pour la
période allant de 1974 à 1980-1981, atteignant un sommet de 44%
en 1981-1982, pour retomber à une moyenne d'environ 24 % pour les cinq
années suivantes. Au cours de cette même période, l'indice des prix à la
consommation a également crû, encore que dans des proportions moindres
que la masse monétaire. Ajoutons que l'évolution de l'indice des prix n'a
pas suivi de façon constante celle de la masse monétaire : en 1980-1981, le

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