Les problèmes monétaires internationaux, problème singulier. A propos de l ouvrage de R. Mossé : Les problèmes monétaires internationaux  ; n°1 ; vol.19, pg 175-184
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Les problèmes monétaires internationaux, problème singulier. A propos de l'ouvrage de R. Mossé : Les problèmes monétaires internationaux ; n°1 ; vol.19, pg 175-184

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Revue économique - Année 1968 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 175-184
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Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

Monsieur Pierre Dieterlen
Les problèmes monétaires internationaux, problème singulier. A
propos de l'ouvrage de R. Mossé : Les problèmes monétaires
internationaux
In: Revue économique. Volume 19, n°1, 1968. pp. 175-184.
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Dieterlen Pierre. Les problèmes monétaires internationaux, problème singulier. A propos de l'ouvrage de R. Mossé : Les
problèmes monétaires internationaux. In: Revue économique. Volume 19, n°1, 1968. pp. 175-184.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1968_num_19_1_407807/■ ■■■?
LES
PROBLEMES MONETAIRES INTERNATIONAUX,
PROBLEME SINGULIER (1)
Les problèmes monétaires internationaux, on n'y peut penser saine
ment qu'au pluriel, car ils sont plusieurs. M. Mossé le sait ; son dernier
livre les met en lumière. Mais on parle de ces problèmes couramment
au singulier, on les rassemble, on les confond en une seule et même
entité. Comment cela se fait-il ? Divers par leurs données, disons :
par leurs causes comme par les thérapeutiques qu'ils appellent pour
autant que ces causes sont identifiées, ils engendrent un malaise com
mun, et surtout, ils se manifestent à travers un mécanisme unique, la
balance des paiements et les déséquilibres qu'ils y provoquent.
La réduction ainsi opérée, pour faciliter le langage, est purement
formelle. La balance des paiements, chacun en parle, mais personne
ne sait au juste ce que cette expression recouvre. L'effort d'analyse
poursuivi à ce sujet depuis la première guerre mondiale — M. Mossé le
retrace — demeure schématique. Bien des arcanes restent ignorées. Et
la nécssité où se trouvent les spécialistes de rendre leurs investigations
perméables à l'homme politique et au public les conduit à schématiser
davantage. Ne parlons pas des simplifications que l'opinion et ses
guides opèrent à leur tour. De surcroît, quelque poussée que soit la
spécification des composantes de la balance et des déséquilibres qu'elle
manifeste, ces et ces déséquilibres ont entre eux des rela
tions de mutuelle dépendance, sans doute plus significatives encore,
plus contraignantes que celles qui animent la vie quotidienne au niveau
du citoyen, et nous n'en savons presque rien. A cet égard, le problème
est un. C'est pourquoi, je parlerai aussi et surtout du problème.
Dans ce labyrinthe, la tentation est grande de privilégier un facteur
en négligeant tous les autres et d'en déduire une solution, en apparence
unique, en réalité tautologique qui paraît aller de soi. Les faiseurs de
1. Robert Mosse, Les problèmes minétaires internationaux, Paris, Payot, 1967,
318 p. (Coll. Etudes et documents.) 176 REVUE ECONOMIQUE
panacée ont recours à cette commodité. Elle leur vaut à tout le moins
une certaine clarté, une grande force de persuasion, une large audience,
d'autant mieux assurée que leurs recommandations ne passant pas dans
les faits n'en reçoivent nul démenti. Une interprétation cavalière de
l'histoire fait le reste. Peu regardantes, les ouailles applaudissent. Tout
continue d'aller comme devant, cahin-caha.
Le système monétaire international est tout ce qu'on veut, sauf un
système. Avant de parler de le réformer, il faudrait commencer par
l'instaurer. Pour le moment, les engagements internationaux se règlent
selon le bon vouloir ou le caprice des créanciers. La survie du système,
tout comme celle d'une banque, dépend de la confiance, c'est-à-dire
du crédit que les créanciers font à leur débiteur. Or, en dépit des
pronostics les plus sombres, il survit. Malgré la conscience exacte que
les porteurs de devises, en premier lieu certaines banques centrales, ont
du risque couru, celles-ci ont, préféré jusqu'à présent, à l'exception de
quelques-unes d'entre elles qui obéissaient à un dessein politique ou
simplement, comme les banques nationales Suisse et de Belgique 2, aux
règles de leurs statuts, conserver les avantages d'un placement rému
nérateur sur des marchés monétaires étrangers, ainsi que les commod
ités, voire l'influence qui en résultent pour elles.
Délai qui n'était peut-être qu'un répit. Nous n'en savons rien. Il
aurait pu être mis à profit pour mettre sur pied, à froid si l'on peut
dire, une organisation des paiements internationaux moins précaire que
celle qui fonctionne aujourd'hui de facto. Le péril n'était pas assez
pressant pour que les parties en cause s'accordassent. Et l'on se
demande quelles raisons étaient les pires, celles qu'invoquaient les pays
à monnaie de réserve pour préconiser et solliciter des avantages exor
bitants, ou celles qu'opposaient certains pays créditeurs au nom d'une
orthodoxie contestable. Chacun étant resté sur ses positions, et celles-ci
étant de part et d'autre, relativement fortes, mais non point invulné
rables, il est à craindre que, si le problème doit finalement être réglé,
ce ne soit à chaud, sous la pression des circonstances, en bref dans
le désordre.
La fertilité d'esprit des experts n'a pourtant point fait défaut. Les
plans proposés se chiffrent par dizaines. Ils se ramènent d'ailleurs à
un petit nombre d'idées simples que M. Mossé regroupe sous les
rubriques suivantes : étalon-or, monnaies de réserve, en d'autres ter
mes, étalon de change-or, changes variables, gestion centralisée des
devises, c'est-à-dire soit le contrôle des changes, aujourd'hui hors
2. Cette dernière depuis la loi monétaire de 1957. MONETAIRES INTERNATIONAUX 177 PROBLEMES
de saison3, soit une coopération monétaire internationale, assurément
souhaitable mais dont les mécanismes issus de Bretton Woods, en
particulier le Fonds monétaire international (F.M.I. ), ne constituent
encore qu'une timide amorce. Cette classification n'est pas la seule.
Je rappellerai, en passant, que mes collègues de Bellagio avaient
groupé les formules possibles sous quatre chefs : hausse du prix de
l'or avec ou sans restauration de l'étalon-or, monnaies de réserve
multiples ou réserves communes, composites ou collectives (C.R.U.),
centralisation partielle des réserves auprès d'un organisme (F.M.I, ou
autre) qui émettrait une véritable monnaie internationale, parités de
changes flexibles avec ou sans intervention des Banques centrales.
De ces formules, il n'en est aucune qui échappe à toute objection
technique. Il n'en est aucune, par conséquent, sur laquelle se puisse
fonder un accord rationnellement unanime, qui ne présuppose un
compromis politique préalable et quelque abandon de souveraineté.
Cet obstacle, auquel se heurte le plan Triffin de centralisation des
réserves, prévaut davantage encore contre la restauration de l'étalon-or
ou contre la flexibilité des changes à la Friedman, c'est-à-dire sans
intervention des banques centrales. La mauvaise volonté des antagon
istes en présence « étant ce qu'elle est », pour employer une expres
sion à la mode, on ne voit vraiment pas de quel canard boiteux leurs
cogitations périodiques, au Comité des dix, au F.M.I, ou ailleurs, pour
raient bien finir par accoucher.
Signe des temps, l'imagination des experts paraît momentanément
tarie. Les plans ont proliféré surtout entre 1960 et 1965. On ne nous
sert plus guère depuis lors que du réchauffé. A force de plaider pour
son saint, chacun rabâche. Le débat tourne à la litanie. Bien qu'il
soit toujours actuel, le problème prend des rides ; les thèses se fanent ;
leur conflit s'éternise, mais languit ; le désastre reste en suspens.
*
Aussi bien, M. Mossé n'a-t-il pas eu dessein d'apporter une pierre
de plus à ce branlant édifice, mais plus modestement et plus utilement,
d'en retracer et d'en rendre intelligibles les grandes lignes.
Pour commencer, il ramène le problème à ses fondements concrets.
Système monétaire international, liquidité, réserves, balance des paie
ments, ce sont là des abstractions propices aux chroniqueurs en mal
3. Sauf, bien entendu, dans les démocraties populaires et certains pays en voie
de développement.
fie vue Economique — No 1, 1968 12 178 REVUE ECONOMIQUE
de copie mais qui ne doivent pas être dissociées du terre à terre quo
tidien d'

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