Les recherches archéologiques de Nimuendaju au Brésil. - article ; n°1 ; vol.20, pg 71-91
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les recherches archéologiques de Nimuendaju au Brésil. - article ; n°1 ; vol.20, pg 71-91

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1928 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 71-91
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1928
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

S. Linné
Les recherches archéologiques de Nimuendaju au Brésil.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 20, 1928. pp. 71-91.
Citer ce document / Cite this document :
Linné S. Les recherches archéologiques de Nimuendaju au Brésil. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 20, 1928.
pp. 71-91.
doi : 10.3406/jsa.1928.3640
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1928_num_20_1_3640LES
RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES
DE NIMUENDAJÚ AU BRÉSIL,
Par S. LINNÉ i,
Le savant qui s'adonne à l'étude du matériel archéologique sudaméri-
caiň ne peut manquer d'être frappé de la pauvreté des fouilles effectuées
dans la partie orientale du continent en comparaison de celles faites à
l'ouest des Andes. H y a peu de temps encore, cette première région
n'était sur la carte qu'une vaste tache blanche avec çà et là quelques
rares localités isolées, sans relation les unes avec les autres. Cependant
le nouveau matériel que nous avons reçu ces dernières années ouvre
un champ plus vaste aux comparaisons tout en donnant des aspects
nouveaux aux problèmes historiques.
L'un de ceux qui ont le plus effectivement contribué à ce résultat est
l'explorateur bien connu, Curt Nimuendajú. Comme on le sait, il a
poursuivi, au cours de plusieurs années, une série de recherches ethnogra
phiques de première importance parmi les Indiens vivant actuellement
au Brésil, recherches qui ont été publiées partiellement dans cette revue.
A côté de cette activité qui est. peut-être la part la plus importante de
son œuvre, il a voué une attention marquée à l'ancienne population
indienne et recueilli de belles collections archéologiques qui comptent
maintenant parmi les trésors du Musée de Goteborg. C'est par l'inte
rmédiaire d'un Suédois habitant Para, M.G.Pira, que ce musée a pu, il
j a quelques années, se rendre acquéreur d'une partie de ces collections.
Dans la suite, le directeur de la section ethnographique, le baron Erland
Nordenskiôld, a fourni à Nimuendajú la possibilité de poursuivre ses
importantes recherches. En attendant la publication qui se prépare où
l'on trouvera un compte rendu détaillé des travaux, il n'est peut-être
. 1. La traduction de mon manuscrit suédois a été faite par Mme Eva Métraux. Je
tiens à lui exprimer ici ma vive reconnaissance. SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS 72
point inutile d'esquisser quelques-unes des découvertes les plus impor
tantes qui viennent d'être faites et quelles sont les conclusions qui s'en
peuvent tirer.
Au cours de ses voyages, Nimuendaju a fait également des travaux
cartographiques de grande valeur qui seront publiés ultérieurement. La
carte de la figure 1 ne fait qu'esquisser l'emplacement des principales
Ф Cimetières
A 'AHgnements de pierres
% Anciennes stations"
Fig. 1. — Carte indiquant l'emplacement des fouilles de Nimuendaju.
fouilles dont la nature variée est indiquée par des désignations diffé
rentes. Avant Nimuendaju, l'archéologie de la région située au nord de
l'embouchure de l'Amazone ainsi que celle du Brésil et de la Guyane
n'avait été l'objet d'aucune recherche scientifique systématique. Pour la
région dont nous nous occupons ici, nous n'avons guère pu recourir
qu'au travail de Goeldi sur Counany paru en 1895 (Goeldi 1).
Le pays des Palikur.
Les recherches de Nimuendaju nous apprennent que la civilisation,,
dont les traces ont été découvertes à Gounany, n'est nullement limitée à
cette région. Ainsi ce savant a trouvé dans une grotte du mont Ukupi ARCHÉOLOGIQUES DE N1MUENDAJÚ AU BRÉSIL 73 RECHEBCHES
près du Rio Arucauá, dans la région même qu'habitent aujourd'hui les
Palikur, une grande quantité de fragments de poterie identiques à ceux
que figure Goeldi *.
L'identité est parfaite, aussi bien dans la forme que dans l'ornementat
ion. Les vases, au profil modelé avec précision et dont le type est très
caractéristique, présentent souvent dans leur partie supérieure des faces
humaines peintes, fortement stylisées ou exécutées en relief. La décora
tion en couleur est généralement en rouge sur fond jaune-blanchâtre et
les motifs les plus communs sont des spirales plus ou moins enroulées. La
Fig. 2. — Fragment de vase peint. Grotte d'Ukupi. Musée de Goteborg.
figure 2 prouve l'occurrence d'autres ornements. Des similitudes frappantes
existent1 à d'autres points de vue encore, par exemple les vases carré à
fond percé, les vases irrégulièrement quadrangulaires ornés de figures
d'animaux penchés vers l'intérieur du vase, etc. Ces fouilles appuient
encore l'hypothèse de Goeldi selon laquelle les ancêtres de ceux qui ont
creusé les tombes de Gounany auraient primitivement enterré leurs
morts dans des grottes, et ce ne serait que dans les régions sans excava
tions naturelles qu'ils auraient creusé eux-mêmes des lieux de sépulture
(Goeldi 1). Il s'ensuivrait donc que les fouilles des grottes du Rio Aru
cauá remonteraient à une antiquité plus haute que les gisements de
Gounany. Il est possible qu'on puisse aussi distinguer — si les figures de
Goeldi sont bien exactes — une certaine évolution dans la décoration peinte.
1. Manuscrit au Musée de Goteborg'. .
74 SOCIÉTÉ DES AMÉK1CANISTES DE PARIS
Des Indiens Palikur ont trouvé en plusieurs endroits des urnes funé
raires provenant d'époques antérieures. Elles ont été mises à jour alors
qu'on ouvrait des tombes nouvelles et ces vestiges proviennent vraisem
blablement des ancêtres de ces Indiens. Ces urnes, après avoir été
vidées de leur contenu, ont été mises en pièces et les perles de verre
qu'elles renfermaient sont retournées à leur destination première d'orne
ments. La figure 3 de la planche I reproduit l'une d'elles que Nimuendajú
a pu sauver du désastre. Soit en ce qui concerne la forme, soit en ce qui
touche la décoration, cette urne ne présente aucun point commun avec le
matériel archéologique dont il est question ici, mais il s'en trouve dans la
même région d'analogues qui ne sont pas sans rappeler les urnes du
Monte Mayé. J'y reviendrai plus tard.
Les fragments de plats-râpes en argile, trouvés en différents points du
territoire habité par les Palikur dans des cimetières ou sur l'emplace
ment d'anciens villages, présentent un intérêt tout particulier. Ceux
qu'on a découverts dans les champs funéraires ont probablement fait
office de couvercles ou de protecteurs pour urnes. Selon la tradition
palikur, ces plats servaient de râpes à manioc avant que la planche à
râper incrustée de cailloux ou de fragments de fer soit entrée dans l'usage *.
Parmi ces plats-râpes, quelques-uns sont cannelés de telle manière qu'ils
n'ont guère pu être de quelque utilité pratique. Les Indiens ont vraisem
blablement continué à couvrir leurs urnes du traditionnel plat-râpe alors
même qu'il avait été remplacé dans l'usage courant par la planche à
râper, ce qui équivaut à dire que le type a survécu, bien que sous une
forme conventionnelle. Nordenskiôld a rapporté de Mojos en Bolivie des
plats analogues qu'on employait par contre pour écraser le maïs, comme
on peut le déduire de l'existence de râpes en argile qu'on a mises à
jour en même temps. A Mojos également ce type d'objet a subi la
même évolution, passant de l'ustensile pratique au couvercle tradition
nel des urnes funéraires.
Dans son dernier travail, Nimuendajú a cherché à prouver (et beaucoup
d'arguments étayent cette hypothèse) que les ancêtres des Palikur ne
doivent pas être distingués de la population qui habita jadis Monte Mayé
sur la côte au sud de Gounany (Nimuendajú, p. 23). 11 a aussi dirigé
ses investigations de ce côté-là et en a soumis le résultat à une critique
consciencieuse. Il ressort des objets découverts qu'ils proviennent de la
première période postcolombienne et plusieurs particularités nous
incitent fortenient à dater une partie de ces tombes du xvie sièc

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents