Les réformes des structures dans la dynamique du développenent - article ; n°32 ; vol.8, pg 973-984
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les réformes des structures dans la dynamique du développenent - article ; n°32 ; vol.8, pg 973-984

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1967 - Volume 8 - Numéro 32 - Pages 973-984
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Emilio de Figueroa Martinez
Les réformes des structures dans la dynamique du
développenent
In: Tiers-Monde. 1967, tome 8 n°32. pp. 973-984.
Citer ce document / Cite this document :
de Figueroa Martinez Emilio. Les réformes des structures dans la dynamique du développenent. In: Tiers-Monde. 1967, tome 8
n°32. pp. 973-984.
doi : 10.3406/tiers.1967.2399
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1967_num_8_32_2399LES RÉFORMES DE STRUCTURE
DANS LA DYNAMIQUE
DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ESPAGNOL
par Emilio de Figueroa Martinez*
Lorsque, en Espagne et à l'étranger, on a essayé d'expliquer le retard
relatif de l'économie espagnole, on a toujours fait état d'arguments exogènes :
le climat, l'orographie, la religion, la race, la tradition, le manque d'esprit
d'entreprise, les guerres, le don-quichottisme des Espagnols et ainsi de suite.
Les économistes, pour leur part, ont utilisé le jargon qui leur est propre,
alléguant l'insuffisance de l'épargne et de l'investissement, l'assignation
inefficace des ressources de la production, l'interférence artificielle du libre
fonctionnement du marché et du mécanisme des prix, l'instabilité financière, une
politique économique inadaptée, etc. Mais toutes ces affirmations requièrent,
à leur tour, une « explication », qui doit être, sans aucun doute, éclairée par les
idées héritées du passé et par les « jugements de valeur » qui sont toujours
sous-jacents à toute analyse de la réalité économique et sociale d'un pays.
Cela ne peut pas, cependant, constituer, une base solide pour poser de
manière satisfaisante les problèmes de notre développement économique, ni
pour prescrire la thérapeutique appropriée. En effet, tout processus de déve
loppement ou de sous-développement revêt toujours un caractère historique,
et, par cela même, son analyse et sa politique ne pourront être comprises
sans le contexte des événements passés. Ce qui revient à affirmer que les causes
originaires peuvent être plus ou moins éloignées, alors que leurs conséquences
sont toujours sensibles et qu'H n'est pas possible d'expliquer une situation
complexe et changeante comme celle de l'Espagne, en n'utilisant que des
modèles économiques, mécanisés, hautement simplifiés, formalistes et inspirés
par l'expérience d'autres pays.
Les changements de structures et d'institutions qui ont précédé et suivi la
* Professeur à l'Université de Madrid, sous-directeur du service des Études de la
Banque d'Espagne.
973 EMILIO DE FIGUEROA MARTINEZ
révolution industrielle dans les principaux pays européens et aux États-Unis
ne se sont pas produits dans notre patrie au moment opportun et, par consé
quent, l'application postérieure du schéma capitaliste libéral devait, forcément,
aboutir à un échec complet. Le modèle marxiste n'était pas valable non plus
dans un pays comme le nôtre, où ne se trouvaient pas réunies les conditions
fondamentales de son application (accumulation rapide de capital, « armée
industrielle » de réserve, découvertes technologiques, révolutionnaires, etc.).
Donc, la tâche principale des économistes soucieux de connaître la situation
économique de l'Espagne devrait être l'élaboration d'un modèle théorique
ad hoc fondé sur l'expérience des dernières décades, qui pourrait être effect
ivement utilisé pour comprendre, interpréter et diriger le processus de tran
sformation économique et sociale du pays.
Cet article ne prétend pas, cependant, présenter une telle exposition; son
objet est beaucoup plus modeste, puisqu'il s'agit seulement d'évoquer quel
ques-uns des principaux facteurs qui ont joué dans la dynamique de notre
développement et les réformes de structure qu'il faut entreprendre pour
surmonter les « freinages » et les « blocages » de ce développement, selon
l'heureuse terminologie du Pr Perroux (i).
* *
Étant donné que les problèmes économiques ne peuvent être définis
qu'en fonction de leurs objectifs, il est nécessaire de commencer par définir
ceux d'une politique de développement en Espagne. On peut les résumer
ainsi : obtenir un taux de croissance maximum de V économie nationale ; améliorer la
distribution du revenu ; augmenter les possibilités d'emploi, et atteindre et maintenir
un degré raisonnable de stabilité financière. Examinons donc, brièvement, l'évo
lution vécue par l'économie espagnole en face de ces objectifs ou de ces buts.
Л) Le taux de croissance.
A défaut de matériel statistique adapté, et en l'absence de politique écono
mique délibérée avant le début du siècle, on est obligé de circonscrire l'examen
de la croissance de l'économie espagnole à la période 1 906-1 966. Pour plus de
clarté, nous diviserons celle-ci en deux sous-périodes : 1906-1936 et 1936-1966.
Au cours de la période de trente ans qui a précédé la guerre civile espagnole,
le taux de croissance du P.N.B. (produit national brut) a été très bas (et même
quelques fois négatif, en raison de l'impact très fort qu'exercent les mauvaises
récoltes sur notre revenu national, comme on peut le voir sur le tableau 1.
(1) Voir François Perroux, Les blocages de la croissance et du développement, Tiers
Monde, t. VII, n° 26, avril-juin 1966, p. 239-250.
974 DANS LA DYNAMIQUE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE RÉFORMES
Tableau i
Taux de croissance du P. N.B. et de la population en Espagne
au cours des périodes 1906-1936 et 1940-1966
P.N.B.
(en pesetas de 195 3) Population P.N.B. per capita Périodes
Taux de croissance annuelle cumulatif
1906-1936 0,81 1,6 i,7
1940-1966 4,6 o,77 3,7
Le maigre taux de croissance de l'économie espagnole au cours de la
période 1906-1936 est lié à la prépondérance du secteur agricole dans l'él
aboration du P.N.B. En effet, la population active appartenant au secteur
primaire était à cette époque supérieure à 50 %, comme on peut le voir sur le
tableau suivant :
Tableau 2
Classification proportionnelle de la population active espagnole par secteurs de production
Secteur 1900 1930 1950 i960 1964
Primaire 69,6 54,o 49,6 4i,7 37,5
Secondaire 15,2 22,8 24,3 25,5 3i,7
Tertiaire 26,6 24,9 28,7 21,7
Étant donné la participation élevée de la main-d'œuvre au secteur agricole
et la faible capitalisation dans ce même secteur (entre 1924 et 1936, le pourcent
age des investissements bruts dans l'agriculture par rapport au revenu national
a été, approximativement, de 1 %), la productivité et le revenu réel de ce
secteur ont été très bas, ce qui explique que l'économie espagnole soit restée
en quelque sorte stationnaire au cours de cette période. La production agricole
a légèrement augmenté par rapport à la population, puisque l'indice de pro
duction par habitant est passé de 103,1 (base 191 3 = 100) en 1906, à 108,6
en 1935. Cependant, l'agriculture espagnole présentait et présente encore une
série de points vulnérables dont sa structure économique et sociale caduque
est responsable. Les défaillances de les plus remarquables se réfèrent
au régime de propriété de la terre, qui en rend l'exploitation rationnelle
difficile et fait obstacle à l'augmentation de la surface cultivée, à l'insuffisance
des investissements agricoles, à la faible mécanisation des travaux des champs
et au manque d'engrais, au retard de l'irrigation et à la mauvaise commerci
alisation des produits.
975 EMILIO DE FIGUEROA MARTINEZ
La surface cultivée est restée pratiquement la même entre 1916 et 1936.
Les rendements à l'hectare n'ont pas changé non plus pour la majorité des
cultures et l'absence d'une industrie nationale des engrais se faisait sentir.
Il faut en voir la raison dans l'irrationalité de l'agriculture dans la plus
grande partie de la campagne espagnole (surtout sur les terrains non irrigués).
Quels ont été les obstacles probables à la mécanisation des travaux agricoles
et à la création de nouvelles terres irriguées ? Évidemment, c'est le régime
prédominant dans la propriété de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents