Les relations temporelles dans le masquage latéral visuel - article ; n°2 ; vol.66, pg 365-381
18 pages
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Description

L'année psychologique - Année 1966 - Volume 66 - Numéro 2 - Pages 365-381
Summary
Lateral backward masking effect (metacontrast) is studied in a common situation : the perception of a disk is « erased » by a ring ; these two black concentric stimuli are successively presented on a white background of constant luminance.
Forty observers use a rating scale for absolute judgments of brightness.
The perceived intensity of the lst stimulus is a complex function of the delay between the two stimuli : monotone and U-shaped functions are obtained. The masking stimulus duration is a determining factor : progresswely the U-shaped curve changes into a monotone function when masking stimulus duration increases. proactive effect is also described an inhibition is followed by facilitation These data are compared with results found in other Masking experiments and examined in relation with current psychophysiological views
Résumé
L'effet de masquage rétroactif latéral (ou métacontraste), phénomène d'interférence lié à la proximité spatiale et temporelle des stimulus visuels, est étudié dans une situation classique : perception d'un disque « effacée » par un anneau ; ces deux stimulus noirs concentriques sont présentés en succession sur un fond blanc constant.
Les observations de 40 sujets sont obtenues à partir d'une échelle d'estimation.
L'intensité perçue du premier stimulus est une fonction complexe de l'intervalle temporel séparant les deux stimulus : on obtient des courbes monotones et des courbes en U. La durée du stimulus masquant est un facteur déterminant : on passe progressivement de la courbe en U à la fonction monotone quand on augmente la durée du deuxième stimulus.
On décrit également un effet proactif qui se manifeste par une inhibition suivie d'une facilitation.
Ces données sont comparées aux résultats obtenus dans d'autres expériences de masquage et discutées en fonction des perspectives psychophysiologiques actuelles.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jeanine Blanc-Garin
Les relations temporelles dans le masquage latéral visuel
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°2. pp. 365-381.
Abstract
Summary
Lateral backward masking effect (metacontrast) is studied in a common situation : the perception of a disk is « erased » by a ring
; these two black concentric stimuli are successively presented on a white background of constant luminance.
Forty observers use a rating scale for absolute judgments of brightness.
The perceived intensity of the lst stimulus is a complex function of the delay between the two stimuli : monotone and U-shaped
functions are obtained. The masking stimulus duration is a determining factor : progresswely the U-shaped curve changes into a
monotone function when increases. proactive effect is also described an inhibition is followed by
facilitation These data are compared with results found in other Masking experiments and examined in relation with current
psychophysiological views
Résumé
L'effet de masquage rétroactif latéral (ou métacontraste), phénomène d'interférence lié à la proximité spatiale et temporelle des
stimulus visuels, est étudié dans une situation classique : perception d'un disque « effacée » par un anneau ; ces deux stimulus
noirs concentriques sont présentés en succession sur un fond blanc constant.
Les observations de 40 sujets sont obtenues à partir d'une échelle d'estimation.
L'intensité perçue du premier stimulus est une fonction complexe de l'intervalle temporel séparant les deux stimulus : on obtient
des courbes monotones et des courbes en U. La durée du stimulus masquant est un facteur déterminant : on passe
progressivement de la courbe en U à la fonction monotone quand on augmente la durée du deuxième stimulus.
On décrit également un effet proactif qui se manifeste par une inhibition suivie d'une facilitation.
Ces données sont comparées aux résultats obtenus dans d'autres expériences de masquage et discutées en fonction des
perspectives psychophysiologiques actuelles.
Citer ce document / Cite this document :
Blanc-Garin Jeanine. Les relations temporelles dans le masquage latéral visuel. In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°2.
pp. 365-381.
doi : 10.3406/psy.1966.27520
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_2_27520L'ANNEE PSYCHOLOGIQUE
TOME LXVI (Fascicule 2)
MÉMOIRES ORIGINAUX
Institut de Neurophysiologie et Psychophysiologic
du C.N.R.S., Marseille
LES RELATIONS TEMPORELLES
DANS LE MASQUAGE LATÉRAL VISUEL
par Jeanine Blanc-Garin
La proximité temporelle des stimulations visuelles est à
l'origine d'interférences qui modifient la sensation. Le résultat
perçu ne dépend pas seulement de l'intensité physique et de la
durée des stimulations mais aussi de leur situation relative dans
l'espace et le temps : les effets consécutifs, le mouvement appa
rent en sont des exemples. Les phénomènes de masquage repré
sentent une autre illustration de ces faits :
— la perception (d'un éclair lumineux, d'une forme) est affaiblie
ou même supprimée en présence d'une autre stimulation plus
intense, dans certaines marges de proximité spatiale et tempor
elle. Il s'agit là d'un phénomène très général observable
également à l'intérieur d'autres modalités sensorielles.
Deux caractéristiques retiennent plus spécialement l'attention
dans le domaine de la vision :
— - le stimulus masquant exerce son action sur une stimulation
qui l'a précédé dans le temps ; l'effet est observé pour des
décalages de plus de 100 ms dans certaines conditions : on
parle alors de masquage rétroactif (backward masking) ;
— cet effacement rétroactif est également obtenu lorsque les
deux stimulations ne sont pas spatialement superposées dans
le champ visuel mais adjacentes ou seulement voisines. On
désigne parfois cet effet du nom de « métacontraste », nous
préférons parler de « masquage latéral ».
a. psychol. 66 24 366 MÉMOIRES ORIGINAUX
De nombreux travaux ont été consacrés à ces effets ; bien des
obscurités et des contradictions demeurent cependant, justifiant
un nouvel effort d'analyse systématique des conditions d'appar
ition de ces phénomènes. En particulier, l'évolution de la per
ception du stimulus masqué en fonction de l'intervalle qui le
sépare du masquant postérieur reste un sujet de
controverses.
On a décrit deux types de courbes exprimant cette fonction :
1. Courbe monotone (que Kolers (1962) nomme courbe A) :
— l'effet maximum de masquage est réalisé quand les deux
stimulus coïncident dans le temps : il diminue progressivement
à mesure que le délai inter-stimulus augmente. On obtient une
courbe monotone dans tous les travaux de masquage classique
où un stimulus de surface réduite et de faible intensité est
inhibé par un flash masquant très intense (Piéron, 1S25 ;
Crawford, 1947; Cheatman, 1952; Boynton et Kandel, 1957;
Battersby et Wagman, 1959 ; Sperling, 1965).
2. Courbe en U (B dans la terminologie de Kolers) : — l'effet
est maximum pour une certaine valeur de l'intervalle : lorsque
les deux stimulus sont séparés par un délai très bref, tous deux
sont appréhendés dans une perception simultanée ; à mesure que
l'intervalle augmente, le stimulus-test s'affaiblit puis disparaît.
Pour une certaine valeur, généralement aux alentours de 100 ms,
le stimulus est à nouveau visible, précédant le stimulus mas
quant. Cette courbe n'est observée que dans le cas de masquage
latéral où les stimulus sont adjacents ou séparés (Fry, 1934 ;
Werner, 1935 ; Baumgardt et Ségal, 1946 ; Alpern, 1953 ;
Kolers et Rosner, 1960 ; Averbach et Corriel, 1961 ; Fehrer et
Smith, 1962; Weisstein et Haber, 1965; Blanc-Garin, 1965).
A partir de ces résultats, on a pu penser que chaque fonction
était caractéristique d'un type de situation (la courbe monotone
correspondant au masquage classique et la courbe en U au mas
quage latéral) et que chacune exigeait une interprétation diffé
rente, supposant des mécanismes distincts.
Cependant, Kolers (1962) et Fehrer et Smith (1962) ont
montré que l'on peut trouver dans les cas de masquage latéral
les deux types de courbes, la fonction monotone étant observée
quand une grande différence dimensionnelle existe entre les
deux stimulus.
La courbe monotone peut être interprétée en faisant appel
aux différences de latence : les messages nerveux déclenchés par
le stimulus-test de faible intensité sont « rattrapés et dépassés » BLANC-GARIN. MASQUAGE LATERAL VISUEL 367 J.
par ceux du deuxième stimulus plus importants et de latence
plus brève. La discrimination d'intensité est impossible ; la
distinction devient possible quand intervient la discrimination
temporelle, c'est-à-dire lorsque l'intervalle est suffisant.
La courbe en U pose des problèmes plus délicats. Les divers
auteurs qui ont abordé ce problème s'emploient à faire ressortir
les facteurs en jeu, tentent d'avancer des hypothèses partielles,
établissent des comparaisons avec des faits observés dans la
vision à l'aide d'autres techniques et recherchent dans quel
modèle du fonctionnement perceptif ce phénomène pourrait
s'insérer. Mais il faut reconnaître que nous ne sommes pas en
mesure de comprendre les mécanismes qui pourraient expliquer
un « effacement » se traduisant par une fonction de cette forme.
Eriksen et ses collaborateurs (Eriksen et Collins, 1964 ; 1965 ;
Eriksen et Lappin, 1964), cependant, se refusent à admettre un
tel effacement, ils estiment que les courbes en U sont des arte
facts liés à une méthodologie insuffisante ; ils n'obtiennent, dans
leurs expériences de masquage latéral rétroactif, que des courbes
monotones ; ils expliquent l'effet par une réduction de la discri-
minabilité du premier stimulus ; celle-ci serait due à une plus
grande complexité du champ perceptif quand les deux stimulus
sont présentés simultanément ou avec de brefs intervalles ; elle
pourrait dans d'autres cas être la conséquence d'une diminution
du contraste liée à la sommation de la luminance des champs des
deux stimulus.
Si ces hypothèses expliquent clairement par des mécanismes
connus les résultats obtenus par ces auteurs dans des conditions

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