Les restes humains d âge aurignacien de la grotte des Rois, Charente - article ; n°4 ; vol.9, pg 138-159
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1958 - Volume 9 - Numéro 4 - Pages 138-159
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri-V. Vallois
Les restes humains d'âge aurignacien de la grotte des Rois,
Charente
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 9 fascicule 4-6, 1958. pp. 138-159.
Citer ce document / Cite this document :
Vallois Henri-V. Les restes humains d'âge aurignacien de la grotte des Rois, Charente. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 9 fascicule 4-6, 1958. pp. 138-159.
doi : 10.3406/bmsap.1958.2717
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1958_num_9_4_2717138
LES RESTES HUMAINS D'AGE AUR1GNAC1EN
DE LA GROTTE DES ROIS, CHARENTE
par M. H. V. VALLOIS
(Institut de Paléontologie humaine, Paris.)
Les restes squelettiques, qui sont l'objet de ce travail, ont été
recueillis de 1949 à 1954 par M. l'Abbé P. Mouton et M. le P* R.
Joffroy, au cours de leurs fouilles dans la grotte des Rois, com
mune de Mouthier-sur-Boëme, 20 km à peu près au Sud d'An-
goulême. Les conditions dans lesquelles ont été trouvées ces
pièces sont exposées dans l'important mémoire que viennent de
consacrer à cette grotte ses inventeurs (1). Il me suffira de dire
que, tandis que quelques-unes provenaient de déblais laissés
par les chercheurs antérieurs, la majeure partie résultait des
fouilles systématiques de MM. P. Mouton et R. Joffroy, fouilles
au cours desquelles le niveau correspondant à chaque pièce et
plus spécialement aux dents, ainsi que leur localisation exacte,
avaient été soigneusement notés. Grâce à ces données, et malgré
la dispersion relative des restes humains, la plupart ont pu
être regroupés avec un maximum de vraisemblance. Tous appar
tenaient à la période aurignacienne.
Les pièces ainsi recueillies comprennent :
a) un corps de mandibule avec 10 dents (pièce A) ;
b) un fragment de avec 4 dents (pièce B) ;
c) 35 dents isolées, plus diverses parties de dents non identi
fiables.
J'étudierai d'abord les pièces osseuses ; j'étudierai ensuite
les caractères propres des dents ; je chercherai enfin s'il est
(1) Mouton (P.) et Joffroy (R.). Le gisement aurignacien des Rois (Charente).
Suppl. n° IX à Gallia ; 1 vol. de 142 p., 46 fig., Paris 1958. Une première version
du présent travail a paru en annexe dans ce mémoire. RESTES HUMAINS D'AGE AURIGNACIEN 139 VALLOIS.
possible, avec ces quelques éléments, de se faire une idée du
nombre et de la nature des sujets qui ont laissé leurs restes dans
la grotte des Rois.
I. — Mandibule A (fig. 1 et 2).
C'est une mandibule d'enfant, comprenant la majeure partie
du corps jusqu'en arrière des premières molaires définitives. Les
dents présentes sont, de chaque côté, la canine et la première
prémolaire définitives, la deuxième molaire de lait, la
molaire définitive ; la prémolaire définitive, en voie
d'éruption, est apparente. Les incisives sont tombées, mais
Fig. 1. — Mandibule A, vue de face ; G. N.
leurs alvéoles sont intactes et bien développées, de sorte qu'il est
certain qu'elles étaient complètement sorties. La paroi anté
rieure de l'alvéole de la deuxième molaire inférieure est con
servée, et l'une des molaires isolées (R. 51, n° 6, trouvée dans
les déblais des fouilles anciennes) s'y adapte d'une façon si
étroite qu'il n'y a aucun doute que cette dent n'appartienne
également à cette mandibule.
Par rapport à des mandibules d'enfants européens actuels ou
subactuels d'âge dentaire analogue, cette pièce frappe par son
épaisseur et sa robustesse. Si les hauteurs au niveau du trou
mentonnier sont à peu près les mêmes, — 27 (d.) et 25 (g.) mm
sur la pièce des Rois, contre 27 et 24 chez les enfants actuels,
— l'épaisseur, aux deux mêmes endroits, est beaucoup plus
prononcée : 16 et 15 mm contre 13,5 et 12,5. Caractéristique
aussi est la disposition du bord inférieur dans la région de la
symphyse : les deux facettes des muscles digastriques sont re
portées sur ce bord qu'elles élargissent d'une façon considérable : 140 société d'anthropologie de paris
son épaisseur (diamètre antéro-postérieur) est de 15,5 contre
9,5 aux enfants récents. Cette disposition rappelle curieus
ement ce qu'on observe sur l'Homme de Néandertal.
Un autre caractère est le faible développement du menton,
fait normal chez les enfants actuels, mais qui semble ici plus
prononcé que d'habitude. Enfin la face postérieure de la sym
physe est quelque peu oblique en bas et en arrière dans sa par
tie supérieure au lieu d'être verticale, mais il n'y a pas de pro
gnathisme inférieur, et rien ici ne rappelle l'obliquité en haut et
en avant si typique des Néandertaliens vrais.
L'état d'éruption des dents prête à quelques considérations.
Fig. 2. — Mandibule A, profil droit ; G. N.
Lors de l'apparition des dents définitives chez l'Homme, c'est
toujours la première molaire qui sort la première : vers 6 ans à
peu près. Les dents qui viennent après sont les dents de rempla
cement des de lait correspondantes, et dans l'ordre su
ivant pour les Européens : I1 (6 à 8 ans), I2 (8 à 9), P1 (9 à 11),
P2 (vers 11 ans) ; les canines font éruption tantôt un peu avant,
tantôt un peu après les deuxièmes prémolaires ; les deuxièmes
molaires sortent vers 12 ans, les troisièmes beaucoup plus tard.
Sur la mandibule des Rois, les incisives, canines et premières sont complètement sorties ; les premières prémol
aires sont aussi sorties mais, si la gauche avait à peu près
atteint son niveau définitif, à droite la pointe de la dent n'est
qu'à mi-hauteur de la canine voisine. Les deuxièmes prémol
aires sont encore incluses dans la mandibule et on n'aperçoit
que leur couronne, logée au-dessous et en dedans des deuxièmes
molaires de lait dont elles ont détruit la partie correspondante
de la racine distale. Quant à la deuxième molaire définitive, RESTES HUMAINS D'AGE AURIGNACIEN 141 VALLOIS.
elle commençait seulement son éruption, sa couronne atteignait
tout juste le niveau du collet de la première molaire contre la
quelle elle s'appuyait ; l'absence d'usure de ces cuspides attes
tait qu'elle n'avait pas encore fonctionné.
Tous ces caractères indiquent que la mandibule A devait
correspondre à un enfant de 10 à 11 ans à peu près. Mais elle
présente ce fait anormal d'une éruption relativement précoce
des canines puisque ces dents étaient déjà complètement sorties
alors que, non seulement les deuxièmes prémolaires étaient
tout à fait incluses et les molaires de lait correspondantes encore
fonctionnelles, mais du côté droit la première prémolaire n'avait
pas terminé son éruption. Il n'est pas sans intérêt de noter que,
loin d'être primitive, une telle variation pourrait être qualifiée
ď « ultra-humaine » ; c'est le retard évolutif de la canine, ca
ractère constant chez les Singes et fréquent encore chez beau
coup d'Hommes fossiles, qui représente en effet, à ce point de
vue, la disposition, primitive.
II. — Mandibule В (R. 51, n<> 10) (fig. 3).
De très petites dimensions, cette pièce est limitée à la région
alvéolaire droite dans la partie qui porte l'incisive latérale, la
canine et les prémolaires. Sa longueur n'est que de 3 cm et sa
hauteur, à l'endroit où elle est la plus grande, ne dépasse pas
1,5 cm. Malgré cette faible étendue, on peut cependant noter
son épaisseur considérable : la face linguale, un peu au-dessous
du bord alvéolaire, se renfle en un bourrelet marqué ; l'épais
seur de l'os au niveau de la canine et 1 cm au-dessous du rebord
alvéolaire monte à 15 mm, alors qu'elle n'était que de 12,5 mm
sur la mandibule A, très épaisse cependant. Sans aucun doute
la pièce В provenait d'une mandibule particulièrement robuste.
Un autre fait est la présence, sur la face linguale et au niveau
de la canine, de plusieurs incisions verticales, parallèles ou plus
ou moins superposées, de 1 cm de long à peu près. Elles
rappellent les incisions analogues que j'ai signalées sur une

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