Les ruptures dunions : plus fréquentes, mais pas plus précoces
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Description

Pour les unions commencées une année donnée, le risque de séparation reste presque constant tout au long de la vie commune. Les conjoints se séparent plus souvent que par le passé, qu’ils vivent ensemble depuis seulement deux ans ou depuis plus de quarante ans. Mais les ruptures ne surviennent pas pour autant plus précocement dans la vie du couple. Le mariage favorise la stabilité de l’union, de même que la présence de jeunes enfants. En revanche, les couples sont plus fragiles quand ils débutent leur vie commune assez jeunes ou dans un contexte induisant une certaine précarité (avant la fin des études ou l’entrée dans la vie active). A l’opposé, les unions constituées après une longue période de célibat sont elles aussi plus exposées au risque de rupture. Chez les femmes, les ruptures sont plus nombreuses parmi les cadres ; c’est l’inverse chez les hommes. Le risque de rupture est presque indépendant de la durée de l’union Des séparations plus fréquentes mais pas beaucoup plus précoces Le mariage protège de la rupture La rupture est moins probable pour les parents de jeunes enfants Les unions précoces sont plus fragiles Le risque de rupture est plus faible lorsque le départ du foyer parental coïncide avec la mise en couple Pour les femmes, inactivité rime avec stabilité

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Langue Français

Extrait

N° 1107 - NOVEMBRE 2006
Prix: 2,30€
Les ruptures d’unions :
plus fréquentes,
mais pas plus précoces
Mélanie Vanderschelden, division Enquêtes et études démographiques, Insee
our les unions commencées une décès du conjoint. Dans les autres cas, elle
résulte d’un divorce ou d’une séparation. Laannée donnée, le risque de sépara-
présente étude ne traite que des ruptures parPtion reste presque constant tout
divorce ou séparation.
au long de la vie commune. Les conjoints
Pour une année donnée de début de l’union,
se séparent plus souvent que par le pas- une séparation est un peu moins probable
sé, qu’ils vivent ensemble depuis seule- l’année de la mise en couple et l’année sui-
ment deux ans ou depuis plus de vante que plus tard. Toutefois, il n’existe pas de
durée en-deçà ou au-delà de laquelle unequarante ans. Mais les ruptures ne sur-
union commencée à une date fixée serait net-viennent pas pour autant plus précoce-
tement plus solide, même si les ruptures ten-
ment dans la vie du couple.
dent à devenir un peu moins fréquentes après
Le mariage favorise la stabilité de l’union, 25 ans de vie en couple. Pour les unions for-
de même que la présence de jeunes en- mées une année donnée, quelle que soit la
fants. En revanche, les couples sont plus durée écoulée depuis la mise en couple, le
risque de rupture dans les années suivantesfragiles quand ils débutent leur vie com-
est quasiment le même (graphiques1aet1b).mune assez jeunes ou dans un contexte
Ainsi, 5 % des unions formées entre 1970 et
induisant une certaine précarité (avant la
1974 sont rompues dans les cinq années sui-
findes étudesoul’entréedanslavie ac- vant la mise en couple, et 5 % également entre
tive). A l’opposé, les unions constituées la seizième et la vingtième année de vie com-
après une longue période de célibat sont mune. Pour les unions plus récentes, il n’est
cependant pas certain que le risque de rompreelles aussi plus exposées au risque de
après une longue période de vie commune s’a-rupture. Chez les femmes, les ruptures
vère dans l’avenir équivalent au risque de
sont plus nombreuses parmi les cadres ;
rompre précocement.
c’est l’inverse chez les hommes.
Des séparations plus fréquentes
En 1999, parmi les personnes ayant vécu en mais pas beaucoup plus précoces
couple, une sur quatre ne vit plus avec son pre-
mier conjoint (définitions). Une fois sur six, la fin Les conjoints rompent de plus en plus fréquem-
de cette première union est la conséquence du ment leur union, quelle que soit leur durée de
Proportion d’unions rompues selon la durée de vie commune et la période de mise en couple
1a) dans l’année 1b) dans les cinq ans
En %En %
5 8
1990-1994 7
4 1975-1979
6
1970-197453
41985-1989 1965-1969
2 1980-1984 31975-1979 1960-1964
1970-1974 2
1 1965-1969 1955-1959
1960-19641955-1959 1
1950-1954
1950-1954
0 0
0an 1an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans10 ans 5 ans 10 ans 15 ans 20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans
Lecture : 3,1 % des unions commencées entre 1985 et 1989 ont été rompues pendant la troisième année de vie commune, et 2,2 % pendant la neu-
vième année. 6,3 % des unions commencées entre 1975 et 1979 ont été rompues entre la onzième et la quinzième année de vie commune. Proportion d'unions rompues Situation des personnes dix ansLe mariage protège
selon la durée écoulée depuis après le début de leur unionde la rupture
la mise en couple selon l'année de mise en couple
et la période de formation L’augmentation de la part d’unions ayant
En % En %
30 abouti à une séparation est concomi- 100
Union libre1980-1984 1975-1979 tante à la montée de l’union libre. Au
25 1970-19741985-1989 début des années soixante, l’entrée en 801965-1969
union se faisait presque exclusivement Union mariée20
1960-19641990-1994 par le mariage. Dès la fin des années 60
1955-1959
15 soixante, la part de couples s’étant
mariés l’année de leur installation com- 401950-1954
10 mence à décroître, pour atteindre 10 %
en 1998. Parmi les personnes s’étant
205
mises en couple pour la première fois en Décès du conjoint
Rupture
1988, moins de deux sur trois se sont0 00 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 44
en années 1950 1958 1966 1974 1982 1990mariées avec leur conjoint au cours des
Lecture : 21 % des unions formées entre 1970 et 1974 étaient Lecture : dix ans après le début de leur union, 28 % des per-dix années suivantes et 18 % vivent tou-
rompues 20 ans après la mise en couple. sonnes s'étant mises en couple en 1988 se sont séparées de
jours en union libre dix ans plus tardChamp : personnes de 18 ans ou plus en 1999, vivant en mé- leur conjoint, 1 % ont perdu leur conjoint, 53% sont mariées
nages ordinaires et ayant déjà vécu en couple. (graphique 3). À année de mise en et 18% vivent toujours en union libre.
Source: enquête sur l'Étude de l'histoire familiale de 1999, Champ : personnes de 18 ans ou plus en 1999, vivant en mé-couple et caractéristiques sociodémo-
Insee. nages ordinaires et ayant déjà vécu en couple.
graphiques fixées, les unions ayant Source: enquête sur l'Étude de l'histoire familiale de 1999, Insee.
donné lieu à un mariage après une
période de cohabitation semblent légè- jeune enfant a un effet protecteur, l’ab-
vie commune. Moins de 2 % des unions rement plus solides que les unions com- sence de jeunes enfants peut aussi être
formées dans les années cinquante mencées par un mariage (tableau). En la conséquence d’une dégradation de la
avaient abouti à une séparation au bout fait, pour les unions formées à partir de relation entre les conjoints aboutissant à
de cinq ans, contre 14 % de celles com- 1985, la cohabitation prénuptiale est la rupture. L’effet est plus marqué pour
mencées à la fin des années associée à un risque annuel de rupture les hommes : pour les hommes ayant au
quatre-vingts (graphique 2). La part d’u- plus faible que pour les unions commen- moins un enfant âgé de moins de 3 ans,
nions rompues entre la sixième et la cées par un mariage ; le risque est équi- le risque annuel de rupture est de 63 %
dixième année de vie commune est éga- valent pour les unions ayant débuté plus faible que pour les hommes sans
lement croissante (graphique1b). Ainsi, entre 1975 et 1984 et plus fort pour cel- enfant ; l’écart n’est que de 44 % pour les
la proportion de couples dissous dans les formées avant 1975. Les personnes femmes. Les hommes dont tous les
les dix ans, qui reste inférieure à 5 % ayant cohabité avant 1975, puis s’étant enfants ont plus de 3 ans se séparent
pour ceux formés dans les années cin- mariées, sont peu nombreuses. Elles également moins que les hommes qui
quante, augmente fortement pour les présentent sans doute des caractéristi- ne sont pas pères, mais l’écart avec les
cohortes d’unions des années ques spécifiques (non contrôlées ici), hommes sans enfant est alors moins
soixante, et croît de façon continue pour associées à un risque plus élevé de rup- marqué. Les femmes dont le plus jeune
atteindre 19 % au début des années ture. Il en est de même de celles qui, à enfant a entre 7 et 18 ans ont un risque
quatre-vingts. La progression est égale- partir de 1985, ont commencé leur union annuel de rupture équivalent aux fem-
ment marquée pour la proportion d’u- par un mariage. mes sans enfant, et celles dont le plus
nions rompues dans les trente ans, qui Le risque annuel de rupture est en jeune enfant est majeur tendent même à
passe de 10 % pour les unions qui ont revanche de 54 % plus élevé pour les rompre leur union plus fréquemment.
débuté entre 1950 et 1954 à 17 % pour hommes en union libre que pour ceux
celles formées entre 1960 et 1964. dont l’union a commencé par un
Les unions précocesLes ruptures ne surviennent pas pour mariage. L’écart atteint 66 % pour les
autant beaucoup plus précocement femmes. Ces écarts relatifs, qui peuvent sont plus fragiles
dans la vie des couples. Parmi les a priori sembler très importants, sont
unions achevées dans les vingt ans, la mesurés sur des risques annuels de rup- Les hommes et les femmes qui se met-
proportion de ruptures qui se

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