Les services, clé du développement économique ? - article ; n°105 ; vol.27, pg 97-108
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Description

Tiers-Monde - Année 1986 - Volume 27 - Numéro 105 - Pages 97-108
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Bruno Lanvin
Francisco Prieto
Les services, clé du développement économique ?
In: Tiers-Monde. 1986, tome 27 n°105. pp. 97-108.
Citer ce document / Cite this document :
Lanvin Bruno, Prieto Francisco. Les services, clé du développement économique ?. In: Tiers-Monde. 1986, tome 27 n°105. pp.
97-108.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1986_num_27_105_4442LES SERVICES
CLÉ DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE?
par Bruno Lanvin* et Francisco Prieto*
Les services sont devenus depuis quelques années un thème de
discussions privilégié des cercles économiques dans le monde entier.
Il est néanmoins frappant de constater une différence fondamentale à
cet égard entre littératures économiques francophone et anglophone :
outre le fait que la seconde est considérablement plus abondante que la
première sur le thème des services en général, il semble qu'elle se soit
intéressée surtout à la dimension internationale du « phénomène ser
vices », alors que les publications en français privilégiaient surtout
l'aspect « emploi » de la même problématique. Il n'est donc pas étonnant
que les discussions et les travaux menés sur les services dans le contexte
des organisations internationales concernées aient reçu jusqu'à présent
un écho considérablement plus important dans la presse économique
anglo-saxonne que dans son homologue francophone.
Les services ont été le véritable centre des âpres discussions qui ont
eu lieu entre les pays membres du gatt, à Genève, en automne 1985.
Depuis 1982, en effet, les Etats-Unis ont continuellement réitéré leur
volonté de voir inclure dans l'ordre du jour d'une nouvelle série
de négociations multilatérales (Reagan Round ?) la question de la
libéralisation du commerce international des services1. Face à cette
requête, les partenaires commerciaux des Etats-Unis, qu'ils soient
industrialisés ou en développement, demeurent réservés : il est vrai
que la quasi-absence de statistiques, de même que la faiblesse des
* Respectivement économiste et consultant à la cnuced. — Les vues exprimées dans cet
article sont celles des auteurs, et ne doivent pas être considérées comme reflétant celles de la
cnuced ni comme étant cautionnées par elle.
1. Pour une description très complète du contexte historique et juridique de cette ques
tion, voir World-Traded Services: the Challenge for the Eighties, Raymond Krommenacker,
Artech House-Dedham, Mass., 1984.
Revue Tiers Monde, t. XXVII, n° 105, Janvier-Mars 1986 та — 4 98 В. LANVIN ET F. PRIETO
outils théoriques disponibles, interdisent toute réponse précise à une
question aussi simple que fondamentale dans la perspective de telles
négociations, à savoir : « A qui profiterait une telle libéralisation ? »
Les enjeux sont, toutes les parties concernées en conviennent, d'une
importance cruciale. Les pays en développement, qui, pour la plupart,
ne jouent qu'un rôle marginal dans la production et le commerce inter
national des services, ne disposent dans ce débat que de quelques courts
leviers. Pourtant, les enjeux sont peut-être plus importants encore pour
eux que pour les grands pays industrialisés, dans la mesure où ce qui
s'énonce ces derniers en termes de balance commerciale et de parts
de marchés relève souvent, pour les premiers, de l'indépendance natio
nale, et de la faculté de rompre le cercle vicieux de la dépendance éco
nomique.
En ce sens, le débat entamé par les Etats-Unis en 1982 est probable
ment salutaire : il a rapidement débordé le cadre commercial qui lui
avait été astreint pour s'étendre à des questions plus larges, et plus
fondamentales concernant la signification même de la « révolution servi-
cielle » dont les pays les plus avancés sont le théâtre depuis plusieurs
années, et qui s'étend rapidement à tous les groupes de pays. Depuis 1982,
la cnuced (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Déve
loppement) a apporté plusieurs contributions importantes à ce débat
fondamental, qui conduit à une remise en cause des modèles traditionnels
de croissance et de l'échange international, ainsi que des théories écono
miques qui les sous-tendent.
Il y a un peu plus de deux ans, la cnuced avait publié une première
étude globale, où l'attention de la communauté internationale était déjà
appelée sur l'importance cruciale que les services étaient en train de
prendre dans l'économie mondiale2. Un an plus tard, ce même orga
nisme poursuivait l'analyse entamée en lui donnant un aspect plus dire
ctement applicable au contexte d'une éventuelle négociation internationale,
et étudiait le rôle des services dans le processus de développement3.
Cette nouvelle étude, qui s'appuie partiellement sur les analyses et
conclusions de la précédente, souligne un certain nombre de faits et
suggère quelques axes de réflexion qui sont susceptibles d'animer les
débats internationaux à venir dans le domaine du commerce international
des services.
2. Le secteur des services : production et commerce, politiques qui influencent les transactions inter
nationales et facteurs sous-jacents, Rapport du Secrétariat de la cnuced, TD/B/941, Genève,
mars 1983.
3. Les services et le développement, Etude du de la TD/B/1008, Genève,
août 1984. '
LES SERVICES, CLÉ DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ? 99
Depuis lors, les analyses de la cnuced se sont poursuivies et affinées,
donnant lieu à la publication de nouvelles études4 et à des approches
« sectorielles » et « nationales ». De ces travaux, ainsi que des discussions
actuellement en cours dans les milieux académiques et gouvernement
aux, il appert que certains éléments liés au rôle des services dans l'éc
onomie sont d'une importance tout à fait fondamentale pour un grand
nombre de pays en développement, même si ces derniers doivent sans
doute se garder de voir dans les services la panacée qui résoudra tous
leurs problèmes.
Un secteur clé pour la croissance
La théorie économique conventionnelle5 a, semble-t-il, largement
sous-estimé l'importance de la contribution des services au processus
de développement économique. Il convient aujourd'hui de « remettre
sur ses pieds » cette dialectique qui voulait que l'importance relative
des services dans la production économique d'un pays fût fonction de
son niveau de développement. Ses conséquences logiques étaient que
1) la croissance des services (en termes de production et d'emploi)
interviendrait quasi automatiquement du fait du développement de
l'économie d'une part, et de l'élévation du revenu par tête de l'autre,
2) que, à cause précisément de cette automaticité, une politique volont
ariste de développement des activités de services était inutile, et qu'elle
pouvait même s'avérer nuisible, ce développement pouvant, par le
biais d'une diminution de la productivité globale de l'économie, ralent
ir le processus de croissance, et 3) qu'une nouvelle division internatio
nale du travail se dégagerait naturellement du libre exercice des lois
du marché, où les pays développés se spécialiseraient dans l'exportation
de services, et les en développement dans celle des biens.
Il reste certes beaucoup à faire du point de vue de la connaissance
statistique des activités de services6. Néanmoins, les théories les plus
récentes traitant du lien entre services, croissance et productivité7
permettent l'identiffication d'un certain nombre de problèmes clés
4. Notamment dans le domaine de l'ajustement structurel. Voir par exemple le document
cnuced TD/B/1039 (mars 1985).
5. Telle qu'incarnée, par exemple, par les travaux de Allan Fisher et Colin Clark sur la
croissance et le développement.
6. La cnuced est actuellement en train de mettre sur pied une base de données très
complète couvrant la production, le commerce et l'emploi dans les services.
7. Voir en particulier des travaux de Anton Brender, Agnès Chevallier et Jean Pisani
(Etats-Unis : croissance, crise, changement technique dans une économie tertiaire, Paris, cepii, 1980),
et de J. Gershuny et I. Miles (The new Service Econ

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