Les utopies urbaines
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Aux XIXe et XXe siècles, prenant source au lendemain de la révolution industrielle, l’utopie urbaine est une idéologie idéaliste comprenant différents concepts d'aménagement de la ville où la liberté individuelle serait au cœur de projets de dé-densification des grands espaces urbains. Il s'agit surtout de désengorger les centres urbains qui comportent une forte concentration de l'habitat et des infrastructures industrielles. Une dimension sociale apparaît dans les projets d'utopie urbaine, le but étant de rendre l’espace vivable par tous et pour tous, mettant en avant la vie en communauté. Quels sont ces projets d'utopie urbaine ? Leur but ? Il est possible de comprendre pourquoi le mot « utopie » est lié aux projets à travers deux exemples.

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Publié le 23 décembre 2013
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Langue Français

Extrait

TD Histoire des villes - L1GR6 Yohan Demeure
Les utopies urbaines
Aux XIXe et XXe siècles, prenant source au lendemain de la révolution industrielle, l’utopie urbaine est une idéologie idéaliste comprenant différents concepts d'aménagement de la ville où la liberté individuelle serait au cœur de projets de dé-densification des grands espaces urbains. Il s'agit surtout de désengorger les centres urbains qui comportent une forte concentration de l'habitat et des infrastructures industrielles. Une dimension sociale apparaît dans les projets d'utopie urbaine, le but étant de rendre l’espace vivable par tous et pour tous, mettant en avant la vie en communauté. Quels sont ces projets d'utopie urbaine ? Leur but ? Il est possible de comprendre pourquoi le mot « utopie » est lié aux projets à travers deux exemples.
Le phalanstère
Imaginé par C.Fourier, philosophe français du XIXe siècle, le premier projet traité est le phalanstère (ou palais sociétaire dédié à l'humanité). Voici une définition succincte que j’ai formulée à partir du document 1 :« le Phalanstère est un exemple d’optimisation d’aménagement et d’architecture dont le résultat espéré est une vie sociétale idéale ».
Issu d'une planification, ce projet vise à rassembler dans une cité, 1600 personnes vivant en communauté. Le phalanstère est partagé en trois espaces (ville centrale, faubourgs/industries et banlieue), où des terrains libres de toute construction ont une place considérable. Mettant l'accent sur l’aération de la cité lors de l’aménagement, le Phalanstère (à l’instar des cités jardins traitées ci-après) opère une fusion de la nature et de l’urbain. Selon C. Fourier ,la mixité des populations et la salubrité de l’espace urbain sont également des éléments importants du projet, rivalisant avec le « chaos urbain » régnant actuellement.
Facilitant la vie en communauté, le Phalanstère regroupe les services et autres infrastructures communes (industrielles, agricoles, aux différentes fonctions de vie, d’habitat et de divertissement). Une réflexion importante sous forme de prévision est amenée concernant les dimensions des constructions, en fonction de leurs capacités, leurs possibilités évaluées. L’auteur démontre que les propriétaires de villes existantes n’auraient pas la volonté de réaménager l’espace urbain sur ce concept. Ce projet qui n’a donc aucun antécédent similaire donne une dimension de grandeur aux infrastructures, tout en réalisant des économies sur la construction (matériaux) et en séparant distinctement, par exemple par une rue, les lieux de vie et de travail (voir plan du phalanstère). Le Phalanstère vise à mettre en place une cohésion urbaine spécifique : doc1« Les maisons doivent être isolées et former façade régulière sur tous les cotés…sans admission de murs mitoyens ».
Les rues-galeries (ou Peristyle), aménagées au premier étage de la Phalange, sont un lieu de passage mitoyen de l’entrée des logements, et comportent également des commerces destinés à la population. Ces rues-galeries participent activement à la cohésion sociale, facilitant la communication interne. Une critique des palais et des villes importantes est apportée par l’auteur :« Quiconque aura vu les rues galeries d’une Phalange, envisagera le plus beau palais civilisé comme un lieu d’exil, un manoir d’idiots…qui n’ont pas encore appris à se loger sainement… ».
Les cités-jardin
Les cités jardins sont un autre exemple de projet d’utopie urbaine, imaginé par Ebenezer Howard (1850-1928), urbaniste britannique. Ce projet urbain motivé par une volonté de hausse du niveau de vie des salariés et une meilleure utilisation des compétences de chaque individu doit s’établir sur un terrain de 2400 hectares vierge de toute construction. La cité-jardin censée représenter 1/6 de la surface totale, opère une fusion ville/campagne : doc 2« c’est la combinaison saine, naturelle et équilibrée de la vie urbaine et de la vie rurale ».De forme circulaire d’un rayon d’un kilomètre environ, elle comporte au centre un espace vert circulaire important (green belt) bordant les infrastructures publiques. (doc 5).
Idéologiquement, l’aménagement tient compte de la salubrité (harmonie des rues, recyclage des déchets organiques), du confort de vie (espaces verts), mais aussi de la liberté individuelle (lieux de divertissement). Cette liberté individuelle est mise en avant, amenant des idées concernant l’autonomie, le respect des conditions de travail des salariés, des libertés d’actions pour les agriculteurs et les industriels, sans monopôle possible. Le respect d’une ligne générale de l’aspect des rues étant en vigueur, l’harmonie urbaine est maintenue. Cette volonté de cadrer l’aménagement n’empêche aucunement les préférences individuelles, ainsi une grande variété dans la construction des maisons est possible (dans le respect des dispositions sanitaires), ce qui n’était pas le cas concernant le Phalanstère.
Le doc 4 (les trois aimants), expose dans un premier temps les points forts et les points faibles de la ville d’une part, puis de la campagne. Dans un deuxième temps, il démontre comment une fusion des deux peut être bénéfique de par leur complémentarité d’un point de vue social, économique et du cadre de vie.Champs et parcs, nature, accessibles au« public, eau et air pur, bons égouts, loyers très bas, impôts modérés, salaires élevés, capitaux abondants, liberté, coopération, harmonie sociale…».doc 3 (publicité) illustre très bien leLe concept, et propose une vie idéale.
Les projets urbains que sont le Phalanstère et les Cités jardins, ont des motivations identiques sur le fondement : vie sociale saine, liberté individuelle, aménagement urbain dans le but de rendre l’espace le plus viable, vivable et équitable possible. Le mot utopie, ayant une connotation d’ « impossible », permet une ouverture sur la réflexion à propos de ces projets, qui, bien que tentés, n’ont pas connu de grands succès, et n’ont donc pas été généralisés, noyés dans l’expansion urbaine industrielle dominante.
Sources :
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L'harmonie universelle et le phalanstère, Fourier Charles, Librairie phalanstérienne, Paris, 1848.
Les cités-jardins de demain, Ebenezer Howard, Paris,1998. (1ere édition -dunod 1969-)
Le nouveau monde industriel et sociétaire, 1829, charlesfourier.fr, 2006.
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