Lowit T., Le syndicalisme de type soviétique. L U.R.S.S. et les pays de l Est européen.  ; n°3 ; vol.13, pg 436-441
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Lowit T., Le syndicalisme de type soviétique. L'U.R.S.S. et les pays de l'Est européen. ; n°3 ; vol.13, pg 436-441

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Revue française de sociologie - Année 1972 - Volume 13 - Numéro 3 - Pages 436-441
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Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Pierre Dubois
Lowit T., Le syndicalisme de type soviétique. L'U.R.S.S. et les
pays de l'Est européen.
In: Revue française de sociologie. 1972, 13-3. pp. 436-441.
Citer ce document / Cite this document :
Dubois Pierre. Lowit T., Le syndicalisme de type soviétique. L'U.R.S.S. et les pays de l'Est européen. In: Revue française de
sociologie. 1972, 13-3. pp. 436-441.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1972_num_13_3_2087BIBLIOGRAPHIE
LovviT L'Est (Thomas). européen. — Paris, Le syndicalisme Armand Colin, de type 1971. soviétique. 431 p., bibliogr., UU.R.S.S. index. et les 50 F. pays (Unide
versité de Paris. Centre de Recherches en Sciences sociales du Travail. Sciences
sociales du Travail, 5).
Quelle est la signification du syndicalisme de type soviétique, apparu d'abord
en Russie après la révolution de 17, puis dans les pays de l'Est européen après
la seconde guerre mondiale ? Thomas Lowit constate une uniformité remar
quable dans les tâches officielles assignées au syndicat depuis sa création et dans
les différents pays. Il se refuse à l'interpréter comme le signe d'une parfaite
adaptation aux souhaits des ouvriers : en effet, certaines tâches ne sont souvent
qu'imparfaitement remplies, marque d'une résistance ou d'un désintérêt à leur
égard, ou sont ouvertement contestées lors de crises générales.
L'auteur donne ainsi sa conclusion principale, qui confirme son hypothèse
de départ : « La raison d'être du syndicalisme établi résiderait moins dans
l'accomplissement effectif des tâches prescrites, mais plutôt dans l'interdiction,
tout au moins en période normale et grâce au monopole de l'action syndicale,
de laisser s'exprimer dans un mouvement organisé les tendances spontanées non
conformes » (p. 314) . Le syndicalisme soviétique serait donc un anti-syndicalisme
(au sens traditionnel du terme), puisqu'H ne chercherait pas à représenter les
intérêts ni les revendications des ouvriers dans l'entreprise.
L'auteur parvient à cette conclusion par une démarche en deux temps : il
établit d'abord la liste des fonctions officielles du syndicalisme, telle qu'elle
figure dans les statuts syndicaux ou dans la presse syndicale, puis, dans une
seconde partie, Д décrit les écarts à la norme, écarts allant de l'accomplissement
déficient des tâches à l'opposition à celles-ci. Ce travail de description détaillée,
complète et actualisée, constitue sans conteste l'intérêt majeur du livre.
1° L'organisation de l'entreprise
Au niveau de l'entreprise, trois structures d'encadrement du personnel sont
obligatoirement représentées : la section du Parti Communiste, le syndicat, la
hiérarchie fonctionnelle avec à sa tête une direction technique. Elles ne sont
que les échelons les plus bas et les plus dépendants d'une pyramide hiérarchique.
Au sommet, le Comité central du Parti contrôle et domine le ConseH central
des syndicats d'une part, le gouvernement, les ministères, l'administration
d'autre part. Ce leadership du Parti se retrouve à chaque niveau, aussi bien
dans les régions que dans chacune des entreprises. Toutes les décisions prises
le sont selon les principes du centralisme démocratique : retenues par les dir
igeants élus, elles doivent être appliquées par tous les échelons inférieurs de la
hiérarchie, sans contestation possible.
L'autonomie au niveau de l'entreprise est donc extrêmement limitée (on
aurait aimé cependant que l'auteur présente de manière un peu plus longue les
réformes économiques en cours, le mode d'élaboration et le contenu de la
planification). La section du Parti n'a en principe aucun rôle technique; l'entre-
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prise doit pouvoir tourner sans son intervention, puisque le Parti ne doit
apporter qu'une « assistance politique à la production, par un travail d'éducation
auprès des ouvriers ». En fait, la direction, nommée par l'administration, respon
sable en titre de l'activité économique de l'entreprise et aidée dans ses fonctions
par une hiérarchie qui reste calquée sur le modèle occidental (l'abolition de la
propriété privée n'y a rien changé) n'a de cesse de se mettre d'accord avec les
membres de la section communiste pour éviter tout désaveu des décisions prises.
Celles-ci doivent d'ailleurs être conformes aux règles fixées par les organisations
supérieures de la planification. La section du Parti est donc souvent amenée à
prendre des responsabilités directement économiques; de plus, l'influence de
ses membres est utile pour mettre de l'huile dans les rouages de la planification
bureaucratique, pour obtenir un matériel, par exemple, ou pour accélérer un
approvisionnement, etc. Enfin, de nombreux directeurs sont également membres
du Parti. Le comité syndical d'entreprise est lui aussi dépendant de la section
du Parti (1) dans la mesure où ses dirigeants principaux en sont membres et
sont responsables de leur activité syndicale devant elle.
Quant au syndicat, comment est-il organisé ? Il existe toute une pyramide de
comités et de commissions dépendantes du comité syndical. Dans chaque entre
prise, on trouve obligatoirement un syndicat et un seul, syndicat intercatégoriel
(la direction en fait partie), qui regroupe de nombreux membres et de nombreux
responsables non-permanents, élus, mais pouvant être relevés de leurs fonctions
par les organismes supérieurs, s'ils s'écartent de la ligne officielle.
2° Les tâches officielles du syndicat
Le syndicat de type soviétique est éducatif et non représentatif. Toute son
action est basée sur le postulat suivant : l'abolition de la propriété privée des
moyens de production, l'instauration d'un Etat ouvrier, ont supprimé le conflit
de classes. La classe capitaliste n'existant plus, il ne peut donc qu'y avoir conver
gence des intérêts entre la direction de l'entreprise, le syndicat et les travailleurs.
Ces intérêts de la société tout entière sont définis au plan global : les directions,
nommées par l'Etat des travailleurs, les réalisent dans l'entreprise, le syndicat
et les travailleurs ne sauraient s'y opposer en revendiquant par exemple des
mesures particulières. Le syndicat ne peut donc que contrôler l'application des
décisions centrales, tant en matière de production que de législation du travail.
П éduque les ouvriers et les persuade de respecter les intérêts globaux.
L'analyse des documents syndicaux faite par Th. Lowit montre que le rôle
principal du syndicat d'entreprise a trait à la production. Il participe obliga
toirement à l'établissement du programme de l'entreprise, programme qui
dépend d'ailleurs largement des directives du plan. Il doit veiller à ce que ce
plan soit le plus exigeant possible « en dévoilant les réserves de production »
(temps d'occupation des machines, organisation du travail, ouvriers partiellement
occupés). Une fois le programme établi, il doit mobiliser le personnel au moyen
d'assemblées syndicales ou de réunions de production afin qu'il dépasse même le
plan prévu. Pour faciliter son action « morale », le syndicat organise l'émulation
sous la forme d'une compétition pour supprimer les points faibles de l'entre-
(1) L'auteur donne, p. 57, un organigramme de l'organisation syndicale dans
l'entreprise. Il aurait pu utiliser plus souvent cet artifice de présentation, pour
rendre immédiatement compréhensible l'organisation d'ensemble de l'économie, le
rôle central joué par le Parti etc.
437 Revue française de sociologie
prise. Des récompenses matérielles et honorifiques sont données « aux travail
leurs de choc communistes » (2) .
Ce souci primordial de la production, le syndicat le garde dans toutes les
fonctions qui touchent aux conditions de travail et de vie. H se fait le gardien
de la discipline pour que la production s'effectue dans un bon climat; il négocie
l'adaptation dans l'entreprise des règles de base de la rémunération fixées au
plan national : le mode de rémunération doit stimuler la production (maintien
de primes importantes et d'une hiérarchie des salaires assez large). H gère les
assura

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