Mariages et divorces à Paris : analyse des actes de mariage de quatre cohortes - article ; n°2 ; vol.26, pg 67-100

Françoise Vallot

Description

Population - Année 1971 - Volume 26 - Numéro 2 - Pages 67-100
De nombreuses recherches sur le mariage et le divorce ont été entreprises par l'I.N.E.D, soit par analyse des statistiques existantes (état civil et ministère de la justice), soit au moyen d'enquêtes spéciales. Leur signification est parfois de pure démographie quantitative (essentiellement influence sur les naissances, mais aussi influence des perturbations inégales causées par les guerres ou d'autres accidents, dans les effectifs des générations, masculine et féminine), parfois de caractère sociologique. L'enquête entreprise par la section de psychosociologie, sur 4 cohortes (mariages contractés en 1936, 1956, 1960 et 1964), d'après les registres d'état civil de la ville de Paris, a permis des résultats, qui peuvent doublement servir à la démographie qualitative et à la sociologie. Mme Françoise Vallot, chargée de recherche à l'I.N.E.D. présente ici les résultats de cette enquête.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1971
• Nombre de lectures: 19
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Françoise Vallot
Mariages et divorces à Paris : analyse des actes de mariage de
quatre cohortes
In: Population, 26e année, n°2, 1971 pp. 67-100.
Résumé
De nombreuses recherches sur le mariage et le divorce ont été entreprises par l'I.N.E.D, soit par analyse des statistiques
existantes (état civil et ministère de la justice), soit au moyen d'enquêtes spéciales. Leur signification est parfois de pure
démographie quantitative (essentiellement influence sur les naissances, mais aussi influence des perturbations inégales causées
par les guerres ou d'autres accidents, dans les effectifs des générations, masculine et féminine), parfois de caractère
sociologique. L'enquête entreprise par la section de psychosociologie, sur 4 cohortes (mariages contractés en 1936, 1956, 1960
et 1964), d'après les registres d'état civil de la ville de Paris, a permis des résultats, qui peuvent doublement servir à la
démographie qualitative et à la sociologie. Mme Françoise Vallot, chargée de recherche à l'I.N.E.D. présente ici les résultats de
cette enquête.
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Vallot Françoise. Mariages et divorces à Paris : analyse des actes de mariage de quatre cohortes. In: Population, 26e année,
n°2, 1971 pp. 67-100.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1971_hos_26_2_4985ET DIVORCES A PARIS : MARIAGES
ANALYSE DES ACTES DE MARIAGE
DE QUATRE COHORTES
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des générations, masculine et féminine), parfois de caractère
sociologique. L'enquête entreprise par la section de psychos
ociologie, sur 4 cohortes (mariages contractés en 1936, 1956,
1960 et 1964), d'après les registres d'état civil de la ville de
Paris, a permis des résultats, qui peuvent doublement servir
à la démographie qualitative et à la sociologie.
Mme Françoise Vallot, chargée de recherche à VI.N.E.D.>
présente ici les résultats de cette enquête.
INTRODUCTION
Objectifs. Un^double objectif a été visé dans l'enquête dont
nous présentons les résultats :
— introduire une variable socio-économique dans les statistiques démo
graphiques sur le mariage et le divorce;
— entreprendre une étude longitudinale du divorce.
(*) Voici ies études les plus récentes parues dans Population sur le mariage et le divorce :
Louis Roussel : « Les divorces et les séparations de corps en France (1936-1967) », Populat
ion, mars-avril 1970.
Louis Henry : « Schémas de nuptialité : déséquilibre des sexes et âge au mariage », Popul
ation, novembre-décembre 1969.
Françoise Vallot et Louis Roussel : « La formation de la famille selon les groupes socio.
professionnels », Population, septembre-octobre 1969.
Louis Henry : « Problèmes de la nuptialité. — Considérations de méthode », Population,
septembre-octobre 1968.
Le lecteur pourra aussi se reporter à l'étude fondamentale et rétrospective de Sully
Ledermann : « Les divorces et les séparations de corps en France », Population, n° 2, 1948. 68 MARIAGES ET DIVORCES À PARIS
Les statistiques démographiques généralement disponibles ne tiennent
pas compte des variables sociologiques. Pourtant, l'existence d'une nuptialité
différentielle n'est guère niée, mais on peut rarement la mesurer dans les
sociétés modernes. Sous l'ancien régime, on a noté des différences tantôt
considérables (1) et tantôt nulles (2), entre l'âge au mariage des riches et des
pauvres. Pour la France actuelle, une enquête récente de l'I.N.E.D. ^3' a
déjà donné quelques indications sur le sens plus que sur l'intensité des écarts
de l'âge au mariage, selon l'appartenance socio-professionnelle.
Quant à la divortialité, elle a fait l'objet de conclusions opposées. Certains
auteurs estiment que la fréquence du divorce croît avec le niveau socio-éc
onomique, mais la question est assez complexe et le résultat dépend du degré
d'évolution de la société ^4'.
La collecte des données, entreprise et réalisée au cours du 4e trimestre
de 1969, s'est limitée aux arrondissements de la ville de Paris. Les actes de
mariage des registres de l'état civil de tous les mariages enregistrés à Paris
au cours des années 1936, 1956, 1960 et 1964 ont été dépouillés de façon
systématique ^. Ces quatre cohortes de mariages ont été choisies a priori,
pour que soient représentés aussi bien des anciens, qui ont eu le
temps de subir le risque du divorce, que des mariages plus récents permettant
l'étude de la nuptialité dans la période d'après-guerre, jusqu'à l'arrivée à
l'âge du mariage des générations nombreuses nées depuis 1945. Un mariage
sur quatre a fait l'objet d'un relevé sur fiche, 23 163 fiches ont été ainsi recueillies.
Voici leur répartition selon l'année du mariage :
Tableau I. — Mariages observés selon l'année du mariage
Nombre de illon Ecart illon mariages théorique ~4~ ( 1 ) («1 _(•) observé réels M
(1) (2) (3) (4)
— 342 1936 25 450 6 362 6 020 23 159 Echant5 790 Echant — 261 24 840 6 210 5 949 1956
6 030 — 250 I960 24119 5 780
— 376 1964 5 414
(1> Annuaire statistique de la ville de Paris, Imprimerie municipale.
<«' Les écarts entre les données de l'enquête et les statistiques officielles s'expliquent en totalité
par un défaut de liaison avec la personne chargée du 18* arrondissement : la moitié des documents
de cet arrondissement ont été perdus.
M Cf. P. Laslett : Un monde que nous avons perdu, Paris 1969, p. 93. Pour les 'épouses»
l'âge moyen peut varier de 19 à 24 ans, pour les époux de 24 à 27 ans, selon l'origine sociale*
D. Herlily : « Vieillir au quattrocento », in Annales E.S.C., n° 6, 1969. « Les fils de riches
se mariaient plus tard et leurs filles plus tôt que leurs concitoyens pauvres. L'écart d'âge entre
mari et femme atteint en moyenne quelque 14 années dans les familles les plus riches et 11
années dans les plus pauvres ». Telle était la situation à Florence, en 1427.
(Voir notes (2) (3) (4) et (5) page suivante.) ANALYSE DES ACTES DE MARIAGE DE 4 COHORTES 69
La plupart des indications fourmes par l'état civil, sur les nouveaux époux,
ont été retenues ^'.
Liste des renseignements relevés sur chaque mariage
a. Pour V époux et Yépouse :
— année de naissance;
— lieu de
— profession;
— profession du père ou à défaut celle de la mère;
— situation matrimoniale au moment du mariage actuel.
b. Divorce éventuellement transcrit en marge :
— nature de la dissolution;
— date de l'ordonnance de non-conciliation;
— date du jugement de divorce;
— date de la transcription du divorce à l'état civil.
2. Critique et champ Les mariages considérés ayant été enregistrés à
de validité des données. Paris, l'un des conjoints y résidait depuis un an
au moins. L'influence de ce facteur, tant sur la
nuptialité que sur la divortialité, est certainement réelle, car la structure par
sexe, âge et état matrimonial est particulière à Paris. Il en résulte, par exemple,
que la fréquence des premiers mariages est moins forte d'environ 10 % à
Paris que dans l'ensemble de la France, et l'âge moyen au premier mariage
plus tardif d'un an en moyenne à Paris que dans la France entière ^.
En ce qui concerne l'étude de la nuptialité, l'optique imposée par la
collecte des données est transversale : aucune mesure d'intensité n'est possible,
seul le calendrier des mariages peut être observé. Mais il faut alors tenir compte
de l'inégalité des générations composant les cohortes de mariés. Et, de plus,
chaque génération a vécu à des âges différents des événements capable